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Antananarivo | 12h35
 

Société

L’exploitation sexuelle des enfants

mardi 20 novembre 2012 |  8093 visites  | Andrianjohary Noroelisoa

La prostitution infantile gagne de plus en plus de terrain et sert de cuirasse au tourisme sexuel. La société malgache commence à réagir ; petit à petit, elle se réveille de sa torpeur et découvre l’atrocité de l’abus des enfants à des fins sexuels. « Les gens remarquent, qu’actuellement, l’exploitation sexuelle s’amplifie de jour en jour, mais en réalité, la population consciente des effets néfastes de cet abus a abandonné les arrangements à l’amiable et ose dénoncer l’exploitation sexuelle des enfants », avance Hanitra Razanakolona, responsable de projet mobilisation communautaire au sein du Groupe Développement de Madagascar.

Le tourisme sexuel est très favorisé dans les boîtes de nuit, les bars et les maisons de karaoké. « Si vous remarquez bien, la plupart du temps, les filles entrent gratuitement dans ces endroits. C’est tout simplement parce que celles-ci ont des prix à des fins sexuelles. Et d’ailleurs, leur prix varie selon leur âge, leur aspect physique et aussi selon le fait qu’elles soient vierges ou pas. Les touristes étrangers et même les nationaux en sont séduits » explique toujours Hanitra Razanakolona. Cette dernière d’ajouter que le Groupe Développement a déposé un plaidoyer au tribunal à l’encontre des bars, des boîtes de nuit et des maisons de karaoké.

La prostitution infantile touche toutes les couches sociales. Les jeunes filles défavorisées ne bénéficiant d’aucune éducation au sein de la société, sont les proies les plus faciles. Elles sont aveuglées par les biens matériels et les soi-disant affections que leurs partenaires leur présentent et acceptent toutes leurs exigences en guise de dette morale. Elles ignorent complètement les conséquences néfastes de leurs actes sur le plan physique, psychologique et sanitaire. Mais même les jeunes élèves peuvent-être victimes d’abus sexuel. Une jeune lycéenne témoigne : « Cela fait cinq fois que des touristes se sont approchés de moi pour me draguer. Deux fois à Andohan’Analakely et trois fois à Antaninarenina. Ayant déjà été prévenue de la nature malsaine de ces approches, j’ai évité de discuter avec ses étrangers. Mais ce ne sont pas toutes les jeunes filles qui font comme moi. Je suis plutôt consciente qu’il est primordial, pour préserver ma vie future, que je me conduise décemment ».

Plusieurs autres facteurs, à part le tourisme, sont également à l’origine des abus sexuels à l’encontre des enfants. Parmi eux, la pauvreté, les mauvaises situations matrimoniales des parents, la brutalité au sein des ménages, les images provocatrices de l’audio-visuel et les films pornographiques diffusés sur internet.

146 enfants vulnérables de la ville d’Antananarivo se réfugient sous les ailes du Groupe Développement. Ce groupe crée des structures communautaires dans les quartiers défavorisés, tels qu’Andranomanalina et Ambalavao Isotry. Des structures mises en place pour la protection des enfants, pour l’autoprotection, pour effectuer des visites à domicile et pour la sensibilisation de la masse et des écoles.

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