L’association de défense des droits des usagers/consommateurs n’a pas cessé de manifester son mécontentement face à la hausse des frais de transport. Le président de cette association, Eugène Rasolofosaonina Ratsimbazafy, affiche sa détermination quant à la suite des revendications que l’association va mettre en place et exécuter. Il ne s’agit pas seulement des frais de transport, selon ses dires, car toutes revendications sociales auront lieu d’être exprimées.
– Madagascar-tribune.com : Qu’avez-vous à dire sur l’égalité des droits des consommateurs ?
Eugène Rasolofosaonina Ratsimbazafy : Tous les consommateurs ont le droit égal de payer un seul et unique frais, celui de 300 ariary. Malheureusement, c’est le président de la transition lui-même qui a permis que les passagers des taxibe de l’UCTU (Union des coopératives de transport urbain) payent les 400 ariary de frais si les usagers des véhicules de l’UCTS (Union des coopératives de transport surburbain) continuent de payer 300 ariary. Et encore, avec la prochaine arrivée de nouveaux véhicules de transport qu’il a annoncé récemment, il a indiqué que les vieillards, les salariés des zones franches et les étudiants payent quand-même 300 ariary.
– Madagascar-tribune.com : Êtes-vous donc contre le fait que ce soit seulement ces derniers qui payent 300 ariary aux coopératives de l’UCTU ?
Eugène Rasolofosaonina Ratsimbazafy : Je suis contre plusieurs déclarations que le président de la transition a faites. D’abord les frais de transport, pour l’UCTU, auraient dû rester à 300 ariary. Ensuite, je suis contre le fait que la nation acquiert de nouveaux véhicules de transport. À mon avis, il s’agit ici de vol contre la population, puisqu’on utilise ici l’argent de la population pour quelque chose de superflu. Et enfin, si l’on veut réduire les frais de transport pour les vieillards, je pense qu’ils devront payer plutôt 200 ariary. Et je ne parle pas seulement des vieillards, ceci devrait être valable pour les personnes handicapées également. Pour les étudiants et les salariés des zones franches, le frais restera à 300 ariary, pour la simple raison qu’ils n’ont pas de difficulté à cela et que réduire leurs frais de transport revient à ne pas mettre toute la population sur le même pied d’égalité.
– Madagascar-tribune.com : Puisque dans le cas actuel, seules les coopératives membres de l’UCTU, ont haussé les frais de transport, qu’avez-vous à dire quant à leur comportement ?
Eugène Rasolofosaonina Ratsimbazafy : Pour moi, l’UCTU a trahi les consommateurs. Ils savent très bien que les 400 ariary de frais sont au dessus des moyens de leurs passagers, et pourtant ils n’ont rien voulu savoir. De plus, l’UCTU ne perd rien du tout si les frais de transport restent à 300 ariary. D’ailleurs à ce sujet, ce ne sont pas tous les membres de l’UCTU qui ont augmenté leur frais de transport. En effet, les lignes 133 et 143, par exemple, ont maintenu les frais à 300 ariary. Les membres de l’UCTU ne sont pas sur la même longueur d’onde.
– Madagascar-tribune.com : Quelle est votre position par rapport à l’UCTS ?
Eugène Rasolofosaonina Ratsimbazafy : L’UCTS a bien fait de maintenir le ticket à 300 ariary. Pour moi, ils ont le droit de travailler dans la zone urbaine. La raison en est qu’il doit y avoir une concurrence loyale entre l’UCTU et l’UCTS. En effet, nous savons tous que l’UCTU travaille actuellement aussi bien dans la zone urbaine que suburbaine, alors que l’UCTS n’a pas le droit de travailler en zone urbaine. Ce qui fait que les passagers de la zone suburbaine prennent deux fois le bus pour arriver en ville, et vice-versa. Ces passagers payent 300 ariary en partant de chez eux et une fois arrivés en ville, ils payent 400 ariary de plus lorsqu’ils changent de bus, pour atteindre leur destination. Ces 700 ariary de frais ne conviennent pas du tout, surtout à la population suburbaine. Une autre raison pour laquelle nous revendiquons toujours pour que les frais de transport reviennent à 300 Ariary.
– Madagascar-tribune.com : Comment comptez-vous faire pour que les frais de transport reviennent à 300 ariary ?
Eugène Rasolofosaonina Ratsimbazafy : Nous travaillons actuellement sur l’organisation d’un sit-in qu’on fera devant le ministère du Transport prochainement. La date sera communiquée ultérieurement. Nous n’allons pas baisser les bras, jusqu’à ce que notre demande soit satisfaite.
– Madagascar-tribune.com : Le droit des consommateurs se limite-t-il seulement au frais de transport ?
Eugène Rasolofosaonina Ratsimbazafy : Non, et nous sommes également en train de travailler dessus. Nous avons remarqué dernièrement la hausse du prix des produits de première nécessité, la hausse de la facture de la JIRAMA et la hausse du prix des carburants. Nous organisons également des revendications à cet effet ; seulement pour éviter une explosion sociale, nous entamons d’abord avec le frais de transport à cause du fait que c’est un sujet qui provoque actuellement, un impact négatif à la population, donc le plus urgent. Les autres revendications suivront.
Propos recueillis par ANDRIANJOHARY NOROELISOA