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Politique

Recherche de sortie de crise

Ivato 4 et 5 mars à la lorgnette

lundi 8 mars 2010 | Miary

Face à l’invitation du GIC pour une rencontre des 4 mouvances à Addis Abeba, Andry Rajoelina a répondu par un double message : d’une part il ne pourrait pas y être mais il proposait d’envoyer Camille Vital, Premier Ministre, pour une mission dans cette capitale, et d’autre part il a organisé un atelier national à Ivato au CCI (Centre de Conférence International) les 4 et 5 Mars 2010.

Avertissement. La lorgnette est cet instrument d’optique connu surtout par son « petit bout » mais qui en fait a aussi un bon bout. Elle permet d’observer un événement aussi bien dans ses détails mais aussi avec une vue d’ensemble avec un certain recul de l’observateur. Une observation de deux journées pleines permet de se faire une idée sans parti pris de ces assises en rapportant des détails pris sur le vif tout en essayant de décrypter l’événement. Ceci est donc un essai de relation neutre d’un événement malgré tout important. Important car, ou bien ce sont les catastrophes annoncées qui vont encore aggraver la situation de Madagascar ou l’espoir d’une sortie de crise pointe à l’horizon.

L’assistance. On a déjà parlé du nombre de personnes attendues et du grand nombre effectivement venu. L’impression générale au vu des participants est qu’il s’agit dans sa très grande majorité de cadres, hommes et femmes, cultivés et du genre à regretter le sort de Madagascar et qui trouvent dans cette occasion le moyen de s’exprimer sans s’asseoir sur le bitume ou d’agiter des slogans et des cris. Malgré l’éloignement relatif d’Ivato, ils sont venus et ont participé le plus assidûment aux travaux malgré la longueur des débats et les difficultés d’accès à la parole. La meilleure preuve de la recherche de solution est le fait que dans le choix entre Assemblée Parlementaire Constituante et Référendum constitutionnel ils ont proprement hué Alain Ramaroson, un des faucons de la HAT, lorsque celui-ci a tenté de proposer un espèce de plébiscite de Rajoelina. Les participants voulaient signifier que le plébiscite est une proposition primaire mais qu’ils voulaient accéder à un étage supérieur.

Soif de crédibilité. Les participants ont souvent eu l’occasion d’affirmer leur soif de sérieux et de crédibilité de ces assises. Cela semble répondre au souci des organisateurs sinon comment expliquer autrement les longues heures pour organiser et dépouiller le vote sur la seule question « référendum ou assemblée » ? alors que sur des questions sans trop de controverses, par exemple la nécessité d’un organisme autonome pour les élections, un vote à main levée suffisait. Mais pour ce qui est de trancher entre les deux modes d’adoption de la Constitution, beaucoup de questions de procédure sont apparues, puis appel nominatif des votants et dépouillement public pour aboutir à des résultats chiffrés les moins contestables possible. Mais c’était beaucoup, beaucoup de temps pris sur les débats. Ce choix d’une décision prise démocratiquement montre le désir de manifester que l’on n’est pas un pouvoir de la rue qui tranche suivant l’humeur et le savoir-faire des animateurs mais dans un monde susceptible de se plier aux règles parlementaires.

Organisation des discussions. Tout a été débattu en Assemblée générale et donc sans travail de commission. Saluons malgré tout la maîtrise de Horace Gatien pour recentrer le débat sur le thème choisi, faire taire ceux tentés de sortir du sujet, faire taire les braillards et les bavards. Saluons aussi Annick Rajaona navigant entre des contraintes contradictoires mais centrée sur son objectif de réussir ces deux jours. Bruno Rakotoarison du CNOE mérite aussi un coup de chapeau pour ses synthèses qui font avancer le débat. Ces trois personnes seront les révélations de ces journées : elles ne sont pas des personnes de premier plan mais de ceux qui travaillent quasiment dans l’ombre pour mettre au premier plan les questions de fond et qui savent organiser un débat sortant des meetings. Leur influence fera le malheur de ceux venus, et ils existent, qui voulaient dévier le débat sur leur sujet favori.

Feuille de route. C’était le sujet central soumis aux participants. Quels sont selon vous les décisions à prendre et dans quel ordre et à quelle échéance pour arriver à la quatrième république. Pas question donc d’exposer ses vues sur les responsabilités de tel ou tel pendant toute la crise. Implicitement (ou plus selon son affinité) comment les malgaches envisagent la sortie de crise par une solution inclusive sans passer donc par la case GIC ? Il n’y a pas eu une voix vraiment discordante sur le principe car tous étaient désireux de trouver une solution consensuelle pour fermer la longue parenthèse 2008/2009. Il y a eu débat, un très long débat bien que l’organisation des discussions ne faisait pas appel à la critique ou à l’enrichissement des apports des autres orateurs car chacun avait à coeur d’argumenter ses propres opinions. Dans ce sens tous les avis exprimés étaient apportés comme contribution. Les éléments constitutifs de cette feuille de route étant tellement connus, à savoir Constitution répondant aux voeux maintes fois exprimés, élections claires et transparentes, que les derniers orateurs se contenteront de proposer l’ordre des opérations de leur point de vue.

Les deux autres sujets, Code électoral et Conseil électoral indépendant, ayant véritablement souffert du manque de temps, ont été expédiés en proposant aux orateurs de remettre par écrit leur contribution. La résolution finale qui devait être signée par les participants volontaires a été un long exercice de rédaction à plusieurs de la motivation profonde de ces deux journées. Il n’y a pas eu au préalable un texte préparé à l’avance qu’il fallait entériner et la volonté de discuter a exigé encore du temps conduisant à une clôture des assises à une heure tardive.

Le déroulement des travaux n’aura pas échappé à la critique dont la première est le pêché originel d’avoir été conçu et organisé de façon « unilatérale ». Répondre à ce reproche n’est pas de notre rôle. Chacun garde sur la question ses convictions. Mais reconnaissons que des responsables ont aussi pour attribution de prendre des initiatives. Ont-ils mis en route pour convaincre sans exclusive les différents courants d’opinion ? Les divers regroupements de citoyens ont-ils été suffisamment préparés pour venir à Ivato, ceux des grandes villes comme ceux des petites communes ? Autant de questions qui en bonne logique servent à crédibiliser ou non ces assises qui se voulaient démocratiques.

9 commentaires

Vos commentaires

  • 8 mars 2010 à 11:12 | kotondrasoa (#3872)

    Andry Rajoelina comme toujours, utilise le double langage (c’est peut-être aussi pour cela qu’il a une double nationalité).

    D’après mes analyses, la HAT essaye par tous les moyens, de faire durer leur prise de pouvoir anti-constitutionnelle.

    S’il était aussi occupé que cela, (et évidemment le PM aurait dû l’être avec lui mais, comme c’est un habitué des basses tâches ) il ne se serait pas donné la peine d’y répondre.

    En parlant d’occupé, il a plutôt peur de ses amis car, déjà plusieurs d’entre eux l’ont condamné pour avoir signé Maputo et Addis-Abeba et, de ce fait, jeunesse ou inconscience, il a peur de mal faire.

    Pour ce qui est de lorgnette, la HAT voit tout par le grand bout, ce qui retrécit leurs vues et les empêche d’agir selon le bon sens.

    L’assistance d’Ivato, disez-vous était tous des cadres, ce qui sous-entend qu’ils ont les moyens de leurs actions et, peuvent passer leur temps à Ivato ; est-ce que leurs invitations parlaient des charges, aux frais de la princesse ?

    Et cette assistance, combien d’entre eux ont la double nationalité ? Si, plusieurs, ça revient à dire que c’était une décision internationale, donc susceptible d’être acceptée par l’opinion internationale ?

    La soif de crédibilité était telle qu’ils n’ont pas voulu trop marquer par le vote à main levée l’assemblée ou le référendum mais, surtout par peur de se faire taper sur les doigts par les faucons et chiens de guerre qui étaient présents (ramaroson et cie.

    Rajoe avait dit que cet atelier national choisirait de quoi ils discuteraient mais, à voir Annick Rajaona faire le va-et-vient, je ne pense pas qu’il l’était.
    Et là, vous avez tout à fait raison, en parlant de ces trois personnes, révélations de ces journées.

    La feuille de route était très claire ! La route était canalisée donc, aucun moyen d’aller sur des sentiers non battus.

    Pour tout ce qui s’est dit, l’unilatéralisme a encore réussi à écorner le budget de l’Etat ( je ne crois pas qu’il y aurait eu des philantropes pour en assurer les frais ! ), sans arriver à convaincre la population du bien-fondé de leurs actions

    • 8 mars 2010 à 20:29 | andrygasy (#3890) répond à kotondrasoa

      Ho an’ireo ANTI - RAV8 rehetra

      Tena mahagaga mitsy le fanenjehan’ireo andr8 , ka reto mba misy fampitahana kely tokony ho fantantsika gasy :

      Raha lazaina fa mangalatra Rav8 ; ny halatra ataony mijanona eto , miroborobo ny TIKO , mahazo vola ny tantsaha sy mpiompy , mahazo asa ny tanora gasy , mihatsara ny orin’asa gasy mifamelona , miroborobo ny toekarena , afaka mifaninana @ produits vahiny ny produits TIKO . INDUSTRIE MIJOALAJOALA MANARA-PENITRA

      Raha AONDRANY SASANY NY BOIS DE ROSES : Fongana ny ala gasy , tsy misy asa ho any tanora gasy , tsy misy rendement ho any economie malagasy , tsy misy tombotsoa ho any sté gasy na dia 1 g aza , tsy misy TRANO BE NA OZININA NGEZABE TAKALONY RENY FA DE TANY NGAZANA MADAGASCAR , SIMBA NY TONTOLO IAINANA .

      TOY IREO KOA NY VOLAMENA NY SAPHIR NY VATOSOA MARO ........... LASA REO DE TSY MISY TAKALONY FA DE VERY ANJAVONY FOTSINY . MADAGASCAR DEVIENT NGAZANA GASY MIFANENJIKA SY MIFANARATSY MIFANONGANA SISA TAVEKLA AO .

      NAHOFA @ DAEWOO NY SOMBITANY : RAHA MIORINA ETO NY STE DE MIJANONA ETO , NY TANINTSIKA VOAZARY , MAHAZO ASA NY TANORA GASY , NY VOKATRA AONDRANA DE MAMPIDITRA DEVISE , NY TONTOLO IAINANA TSY SIMBA

      AMIN’IZAO FENO PRODUITS LAITIERS AVY ANY @ PAYS ARABES / MAURICE/ ..... NY TSENA GASY VOKANY MIROBOROBO NY STE ANY IVELANY MANDROAKA MPIASA NY GRAND SURFACE FA ANY AMINY RY ZAREO KOSA MANDRAY MPIASA SATRIA MIROBOROBO NY ANY AMINY .

      NY AZO HAMBARA DE ILAY GASY MIADY AN-TRANO , TANORA VERY ASA , AGOA LASA , NY ZONE FRANCE MIKATONA ,TIKO NOPOTEHINA , GASY : MIFANENJIKA , MIFANARATSY , MIFAMINGANA , MIFAMPIALONA SISA TAVELA

      NY TGV SY NY FORONGONY MBOLA TE HIJANONA ELA EO @ FITONDRANA NA DIA TSY MITODRA SOA HO ANY MADGASCAR AZA NY FISINY EO . TENY ATSIPY HO ANY MANAM-PANAHY ARY ATAOVY TOY NY TSY MISY RAHA MANAFINTOHINA EH !!!

    • 9 mars 2010 à 02:29 | niry (#210) répond à andrygasy

      Mankasitraka tanteraka, andrygasy a !

    • 9 mars 2010 à 07:44 | nadia_chris (#2079) répond à andrygasy

      hoany andrygasy !!!!ny halatra nataony R8 hoy ianao mijanona eto a Madagasikara,ary ny TIKO miroborobo,eny miroborobo i TIKO satsia tsy aloany R8 ny hetra mpanjakana,na(impôt),ary mba vakio ireto site ireto fa hoy ianao hoe mijanona eto a DAGO daholy ny halatsiny R8,sao diso ianao fa betsaka loatra no efa lasa any ivelany Madagasikara(http://madagate.com/a-la-une-de-madagascar/actualite-madagate/849-les-comptes-de-fait-de-marc-ravalomanana.html)

  • 8 mars 2010 à 12:10 | Basile RAMAHEFARISOA (#417)

    Pour « MOI » ,le résultat est satisfaisant :

    ELECTIONS DE DEPUTES DE MADAGAGASCAR,d’abord.

    Maintenant au travail pour la préparation et l’exécution de cette élection au suffrage universel et direct.

    Basile RAMAHEFARISOA

  • 8 mars 2010 à 12:12 | Samuel Benjamin (#3754)

    Et si on parlait de la 5eme République ? Oui, je dis bien de la 5eme République car la 4eme semble être mal partie. Après tant de morts, tant de gesticulations,tant d’abnégation...et tant d’autres choses qui ont fait éclore tant d’espoir ? pensez-vous que cet atelier d’Ivato apporterait de quoi assouvir ces attentes : vraie démocratie, vraie stabilité, élection transparente... oui une chose a été transparente c’est la pratique peu transparente du régime actuel dans la gestion de la vie de la nation et de la définition de la vie politique malgache... N’a-t-on pas voulu par le biais de cet atelier de manipuler l’opinion nationale et internationale en misant sur le nombre et le comble des combles c’est que même les organisateurs semblent avoir cru...
    A cette allure, la 4eme République tant attendue ne sera qu’un remake des précédentes républiques avec des politiciens moins délurés et moins fins...la pauvre 4eme ne fera pas long feu car édifiée sur une base ’’pourrie’’ ferment du prochain mouvement populaire ... Vivement la 5eme République !

  • 9 mars 2010 à 02:27 | niry (#210)

    je trouve cet essai de Miary excellent !

    Sans parti pris, les faits, uniquement les faits. Miary étant un peu la petite mouche (sans mauvaises pensées !!) qui slalomait ce week-end dans les allées d’Ivato, et qui nous rapporte ce qui s’y est passé durant ce « teny ifampiérahana ». Il va sans dire que malgré le style réunion en conclave qu’avaient ces séminaristes, on étaient quand même en droit de savoir ce qui s’était passé réellement derrière ces hautes enceintes. Après, chacun à sa propre grille de lécture. Moi, j’ y découvre avec délectation un ramaroson hué (tout simplement magnifique !), des meneurs de débats consciencieux, même si je ne partage pas leur opinion politique ou républicaine. Bref, un minimum de sérieux même si la base même de cette réunion n’est pas sérieuse et prête plus à la grosse mascarade ubuesque mais macabre pour le pays..

    Encore Bravo Miary.

  • 9 mars 2010 à 08:14 | kotondrasoa (#3872)

    Rendons à Miary ce qui est à Miary

    L’essai de Miary est non seulement excellent mais, se singularise par sa façon objective de présenter les choses !

    En parlant de l’organisation de la réunion, elle était rondement menée bien, que trop brouillon à mon avis parce que réunir un millier de personnes et ne pas les partager en sections pour mieux discuter me semble trop aléatoire pour un bon rendement.

    Evidemment, à partir du moment où la ligne à suivre était déjà tracée, cela ne portait pas à conséquence.

    Pour ce qui est de la valeur de chacun, je peux vous dire que ce ne sont pas les « manam-pahaizana » qui manquent chez nous, ce sont plutôt les « olomanga »

    En parlant de 5ème ou de 6ème République, quoique nous fassions, à partir du moment où nous ne voulions pas être démocrates, c’est à dire accepter les idées d’autrui bien qu’opposées aux nôtres, rien n’avancera et nous resterions, tout comme le reste de l’Afrique à la traîne du développement.

  • 9 mars 2010 à 08:49 | kotondrasoa (#3872)

    Pour Nadia_Chris

    Interpellons-nous pour mieux avancer !

    Je sais que vous avez une dent contre Ra8 mais de là, à dire que chaque chien qui aboie est de sa faute n’est pas la solution aux problèmes de Madagascar.

    J’ai été nommé à un poste par Ra8 et, c’est à la Radio que j’ai entendu que j’ai été démis de mon poste.

    Serait-ce une raison pour lui en vouloir et, détruire la Nation ? Parce que la plupart, sans dire tous, agissent par dépit actuellement ; les uns n’ont pas eu de poste et, veulent se venger, d’autres ont été démis comme moi et, cherchent leur revanche, quelques uns, tout en étant dans l’opposition, en ce temps, n’ont pas suivi la ligne droite et, se sont fait taper sur les doigts, d’autres agissent, de façon intéressée car, pêcheurs en eaux troubles mais, passons !

    Vous savez, a bien choisir, à voir ce qui se passe, à voir ce qui s’est passé avant, je préfère de loin Ra8, bien qu’il ne soit pas un ange, bien qu’il ait des défauts parce qu’en son temps, Madagascar a avancé.

    Pour votre gouverne, je ne sais ce que vous trouvez de bon actuellement où, trouvez vous bon le fait que :

    - les gens vivent dans l’insécurité (attaques à main armée par des « personnes en tenue militaire »)

    - les militaires ne font qu’à leurs têtes (le FIS dit qu’ils n’ont de compte à rendre à personne, bien que cet organisme n’a pas de décret les régissant et les civils qui travaillent avec eux sont habillés en militaires)

    - les journaux sont muselés et, à longueur de journée, il n’y a que du matraquage médiatique à la Télé.

    - les dirigeants actuels ne font qu’inaugurer les zava-bita par autrui (à part une partie infime)

    - en plagiant, le ala-safay, le manaonao foana, le tandra-metaka deviennent système étatique

    - les dirigeants parlent pour ne rien dire et, sont contents de s’entendre parler

    - les affaires règnent (abus d’autorité en s’appropriant les choses d’autrui à la Gendarmerie, bois de rose...)

    - les arrivistes n’ont pas honte de mentir ( création de mercenaires, Daewoo et cie )

    - des promesses sont non tenues - vary à 500 ariary et menaka à 2 500 ariary - et j’en passe et des meilleurs.

    Merci, Nadia

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