Les opérations de vote du premier tour de l’élection présidentielle de ce vendredi 25 octobre se sont globalement déroulées dans le calme dans la totalité des 20 001 bureaux de vote ; et ce malgré quelques retards dans l’ouverture de certains bureaux tel à Benenitra dans le Sud-Ouest et à Tsaratanàna dans le Nord. À Benenitra, c’est la mort subite par assassinat du président d’un fokontany situé à un kilomètre de Benenitra qui a causé le retard de l’ouverture du bureau de vote. À Tsaratanàna par contre, des voleurs se sont emparés du package de procès-verbaux vierges et il a fallu attendre l’arrivée d’un nouveau paquet de procès verbaux. Cela n’a pas empêché le déroulement du scrutin dans ces deux localités.
Dans le district de Manja également, les assauts de dahalo qui s’en sont pris au bétail ont provoqué des perturbations dans l’affluence des électeurs car des membres du fokonolona et des éléments des forces de l’ordre étaient alors partis à la poursuite des dahalo – poursuites qui se sont avérées fructueuses selon les informations recueillies par les reporters de la radio Don Bosco dans la région.
En tout cas, le président de la Cenit, Béatrice Atallah et le Premier ministre, Omer Beriziky, admettent avec le président de la transition, Andry Rajoelina, que les électeurs sont venus nombreux pour voter. Les observateurs nationaux et internationaux eux aussi ont été nombreux dans les bureaux de vote. Par contre, il a été remarqué que nombreux sont les candidats qui n’avaient pas de délégués dans les bureaux de vote.
Cartes électorales et liste
Quant aux problèmes des cartes d’électeurs, ils n’étaient pas rares ces citoyens qui les ont rencontrés sous diverses formes. À en croire les explications des responsables de la Cenit, du moment que le citoyen est inscrit dans la liste électorale et qu’il se présente avec sa pièce d’identité nationale, il peut voter. En revanche s’il ne figure pas dans la liste électorale, il ne peut pas exercer son droit de vote.
S’en tenant aux textes, ces responsables font remarquer que les citoyens avaient largement le temps - au moins 20 jours, de vérifier leur nom dans la liste électorale avant la clôture définitive de la liste.
Dans certains cas au contraire, des électeurs avaient une carte électorale mais ne figuraient pas sur la liste.
Le représentant résident du Pnud , Fatma Samoura, a déclaré que la liste électorale est inviolable et que ceux qui n’y figurent pas doivent attendre les élections de 2014 pour s’inscrire. Béatrice Atallah, présidente de la Cenit, et Omer Beriziky, Premier ministre, déclaraient qu’une révision pouvait être envisagée pour le second tour, notamment pour les électeurs en mesure de prouver qu’ils avaient bien été recensés.
Vos commentaires
Tsy tokony hiandry 2014 izany vao hanome karatra na hanisty ny lisitry ny mpifidy. Anio dia anio dia tokony hatomboka ny fampidirana ireo olona tsy afa-nifidy omaly ao anaty lisitra. Naharay anay loatra ny tsy nahafanay nifidy omaly. AMBOARY IO LISITRA IO ! raha tsy mahavita dia mialà tsy misy hatak’andro hanaovan’ny vonona hiasa.
La liste est clôturée.
On pourrait faire des rectifications et NON et NON des nouvelles inscrptions pour les élections de 2013.Point barre !
Basile RAMAHEFARISOA-1943
b.ralahefarisoa@gmail.com
Re bonjour .
Ne peux que soulever la gravité de cet assassinat, qui invite à penser qu’ ils y en a qui ne reculent devant rien pas moins inquiétant le vol de ces procès verbaux vierges , on se demande une fois de plus à quoi servent les forces de l’ ordre , sensées assurer la sécurité des bureaux et d’ attraper coute que coute les auteurs et les faire avouer le commanditaire , qu’ il soit déchu de ses droits civiques à tout jamais .
Et dire que les forces de l´ordre ont demande plusieurs MILLIARDS d´AR.qu´elles ont obtenu pour la securisation de l´election presidentielle.Mr.JIPO vous devez savoir que les forces de l´ordre ne sont jamais la quand il faut ils viennent seulement quand l´incendie est eteinte.C´est la tradition !C´EST MALHEUREUX,attendons le nouveau president qui pourra peut etre mettre de l´ordre dans notre pays.
De mon regard d’observateur national : des élections à remettre en question ?
25 octobre 2013, Madagascar a finalement passé au vote pour élire le Président, constitutionnellement parlant, de la 4eme République dont la constitution a été adoptée depuis presque trois ans. Tout le monde en parle, le sujet a fait couler beaucoup d’encre auprès des journalistes nationaux et internationaux.
25 octobre 2013, j’ai aussi mon mot à dire en tant que citoyen qui tôt le matin était allé aux urnes dans un quartier que la plupart qualifie de quatier populeux et populaire, et qui a choisi d’être également un citoyen acteur de cet autre tournant de la vie de Madagascar, à 53 ans de son indépendance.
Citoyen électeur
Ce vendredi, j’ai été citoyen électeur bénéficiant de mon plein droit contrairement à quasi la moitié des habitants de mon quartier qui n’ont pas pu mettre le fameux bulletin unique dans l’urne transparente de type grosse boite à couvercle rouge, de celle utilisée par les marchands de composé, petits croissants des jours de marché de Tanà, mais cette fois ci, scellée par 4 bouts de plastique verts numérotés. S’agit-t-il du sacré élément de traçabilité tant évoqué par la Présidente de la Cenit Béatrice Atallah quand elle passe à la télé pour rassurer sur le processus électoral et l’impossibilité de détournement de vote ? Ceci est un autre sujet. Mais si je reviens aux habitants de mon quartier, un bon nombre de personnes que j’ai rencontrées se disaient ne pas être inscrites dans la liste électorale et bien sur n’ont jamais vu de quelle couleur est la carte électorale pour laquelle l’Etat malgache a consacré une bonne partie de son budget électoral... pour ne pas être finalement obligatoire (car on pouvait voter juste avec sa CIN tant qu’on est dans la liste électorale). Quel gaspillage de ressources dans un pays dit pauvre ! Mais ceci est aussi d’un autre chapitre...
Toutefois quand j’y pense, pourquoi tant de pays s’intéressent à ce pays des pauvres (92% de la population vivent dans la pauvreté selon la Banque Mondiale, 2013). Selon les sources, 500 à 800 observateurs internationaux mandatés par des pays « amis » de Madagascar ou par des organismes internationaux « partenaires » de développement du pays depuis un cinquantenaire sillonneraient les communes malgaches pour conclure si ces élections présidentielles organisées par la Cenit avec l’appui du Pnud sont véritablement justes et transparentes et peuvent être acceptées par tous... Les habitants de mon quartier qui n’ont pas pu voter, certes le tort leur revenait selon dame Samoura, la représentante résidente du PNUD car ils n’ont pas vérifié leur nom quand il le fallait donc ils n’avaient plus qu’à s’en prendre à eux, avaleraient difficilement le comprimé de la crédibilité du scrutin quand on leur a soit-disant martelé que leur voix comptait, même si on sait que contrarié, le malgache peut juste garder le silence.
En tout cas, ce qui est bien, la société civile malgache s’est appropriée de ces élections en voulant être les yeux et les oreilles pour déceler les abus. Je comptais ainsi vendredi parmi les 5000 citoyens malgaches engagés à participer au changement, observateurs nationaux des élections pour le compte d’une association de jeunes. En tant qu’observateur, mon fief, c’était mon quartier.
Ainsi, après avoir moi même voté en effectuant le rite assigné à l’utilisation du bulletin unique, nouveauté de ces élections présidentielles à 33 candidats, muni de mon badge jaune, calepin et formulaire à compléter selon les circonstances du déroulement de vote et stylo à la main, en tant qu’observateur, j’ai commencé à faire le tour du CEG pour m’imprégner des lieux. Oui, à Madagascar, les établissements scolaires et même des maisons de particulier pour le cas des communes enclavées deviennent centre de vote en ces périodes. Heureusement que le gouvernement a décrété vendredi chômé et payé, les cours étaient donc officiellement suspendus.
Quand mes voisins me parlaient qu’ils ne pouvaient pas voter, qu’ils n’avaient pas de carte d’électeurs, je n’imaginais pas le degré du problème. Quand on voit toute une file d’attente qui ne cesse de s’allonger devant une salle assignée à la vérification des noms des électeurs inscrits, quand ceux qui y ressortent semblent contrariés, tristes, jurant selon les humeurs de ne pas être inscrits dans la liste, on commence à reconsidérer les faits différemment en s’interrogeant sur les niveaux de responsabilité impliqués dans la logistique et le déroulement du vote. La scène de la salle de vérification ne peut laisser par ailleurs personne imperturbable. A mon passage, aucun responsable ne se trouvait dans les lieux. Chacun prenait une partie de la liste pour consulter dans son coin les pages où il pourrait voir apparaitre son nom. De cette façon, l’ensemble de la liste électorale est devenu pièces de puzzle, transformé en mille et une pages volants que personne ne pouvait plus consulter aisément en début d’après midi. Les responsables, interpellés, n’ont retiré les papiers qu’à la mi-journée.
Autre incident dont j’étais témoin, l’histoire des urnes transparentes. Selon les communications de la Cenit, une urne peut contenir en moyenne 600 bulletins uniques. Plus de 1000 électeurs étaient toutefois attendus dans presque tous les bureaux de vote établis au CEG. 13h, l’urne d’un des bureaux de vote du CEG était déjà au ras bord. Pour y faire entrer de nouveau bulletin, l’agent placé à côté de l’urne maniait une règle plate. Une deuxième urne a été demandée auprès de la cenit, celle qui était arrivée était déjà cassée. Retour à la case de départ pour les responsables qui devaient retirer l’urne cassée pour redemander à la Cenit le remplacement. Le calme des électeurs malgaches se faisant, le scrutin s’est tout de même poursuivi dans le calme jusqu’à l’heure de la fermeture des bureaux de vote.
Pour le chef fokontany, celle-ci n’était pas encore de tout repos. Surtout quand on est dans un pays qualifié de moramora et où le règlement des problèmes se font presque toujours à l’amiable et par arrangement, faisant parfois fi des règles juridiques. A l’heure de fermeture des bureaux de vote, après que les dernières cartes électorales ont été collectées, une nouvelle file s’est formée devant un des bureaux de vote avec des électeurs qui affirment vouloir voter. Le proverbe malgache « un bétail qui tombe ensemble sommeil ne se réveille pas ensemble » a trouvé une de ses preuves mais s’est vite confronter à la locution latine Dura lex, sed lex. Alors que la voix montait de la file d’attente, le président du bureau de vote, après un appel téléphonique avec un agent de la Cenit, restait intransigeant pour fermer le bureau de vote et commencer le dépouillement.
Dans les médias, ces cas ne sont finalement pas été singuliers. Pour Antananarivo, on parle de plus de 2000 personnes non inscrites dans la liste électorale qui risquent de ne pas aussi voter au second tour si le Tribunal de Première Instance n’est pas saisi de l’affaire de plaintes pour non inscription à la liste électorale et ne donne son verdict de réouvrir la liste à une quinzaine du prochain scrutin. De leur coté, les premiers commentaires des observateurs internationaux rapportent un bon déroulement du scrutin malgré menus incidents. Le Secrétaire Général de l’ONU pour sa part s’est hâté de féliciter le calme dans lequel le scrutin à Madagascar s’est déroulé.
Dans les réseaux sociaux, les critiques sur le processus électoral fusaient notamment sur le sérieux et le professionnalisme de la Cenit qui a failli selon le simple citoyen au défi de la liste électorale.
Par rapport à tous les faits, comment seront pondérées les conclusions des observateurs pour faire valoir véritablement ces premiers tours des présidentielles malgaches.
Pour l’heure, la population attend la remontée des résultats électoraux faits par la Cenit. Avec la démarcation des candidats Robinson Jean Louis, Hery Rajaonarimampianina, Camille Vital, Hajo Andrianainarivelo, Roland Ratsiraka, et parfois on entend le nom de Dadafara pour Antananarivo, on parie sur les nouvelles alliances politiques. D’aucuns ne savent que la crise politique qui a perduré presque un mandat présidentiel a également comme enjeu le retour de Ravalomanana, ancien président république malgache évincé par coup d’Etat dans lequel les militaires ont vraisemblablement joué un grand rôle. Apres presque 5 ans de transition, est-ce que ces mêmes militaires sont prêts au retour de l’ancien président ? est-ce que la population malgache continuera à garder le silence face aux heurts à sa souveraineté de disposer de son sort quand une bonne partie de ses électeurs ne pouvaient pas se prononcer sur le choix de leur prochain dirigeant car ils n’ont pas vérifié leur nom quand la Cenit et le Pnud leur ont demandé ? Et puis, est-ce que la campagne d’information et de sensibilisation électorale avait choisi les bons supports de communication afin de mobiliser comme il faut les citoyens dont une bonne partie n’a pas accès ni aux NTIC, ni à l’électricité pour écouter les radio, ni aux routes pour savoir ce qui se passe au delà du hameau voisin ?
Bref, tous misent sur la sagesse du peuple malgache peu importe la situation, qu’il continue à garder son silence, son calme...