Fausse alerte ?

Surprise et peur hier vendredi 19 novembre en milieu de matinée quand, faisant suite aux propos fermes du Premier ministre de la veille, le ministre de la Défense nationale invitait instamment les civils à évacuer le camp de la BANI, demandait aux riverains de rejoindre un lieu sûr et sollicitait les établissements scolaires à fermer leurs portes. C’était le message en continu diffusé sur TVM et relayé par moments par la radio Antsiva. « C’est une indication que les forces de l’ordre vont exécuter les menaces lancées par le Premier ministre depuis Mahazoarivo », se disait-on dans le public. « Les forces de l’EMMOREG vont vraisemblablement partir à l’assaut de ce camp de la BANI où sont réfugiés les mutins », s’échangeaient les citoyens, parents, élèves et amis. Outre les radios, l’information qu’il fallait quitter précipitamment les lieux fusait également par le bouche à oreille du téléphone portable. Les parents accouraient et les maîtres et maîtresses d’école tendaient à s’affoler.

Curiosité ou sympathie envers l’un des deux « camps » étant, une foule commençait néanmoins à s’agglutiner et il a fallu l’intervention des forces de l’ordre à coups de gaz lacrymogène pour la disperser.

En fait, rien de ce qu’on appréhendait ne s’était produit. Seul le Chef d’État major général des armées (CEMGAM), le général André Ndriarijaona et son escorte sont arrivés sur les lieux pour négocier… Après deux heures environ, les deux véhicules de l’escorte du CEMGAM sortirent du camp de la BANI. Les plus sceptiques parmi les observateurs qui se trouvaient dans les environs de la BANI craignaient à nouveau que les hostilités allaient incessamment éclater. Mais déception ou soulagement : jusqu’en début de soirée, et même dans la nuit, aucun coup de feu ni assaut. C’était le calme plat aux abords du camp supposé bastion des « mutins ».

Toute cette effervescence se déroulait à proximité de l’aéroport international d’Ivato. Si la compagnie Air Mauritius suspendait ses vols vers Antananarivo, l’aéroport restait en permanence accessible et Air Madagascar, Air France et Corsair maintenaient leur programme normal de vol.