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Editorial

État de droit : L’aide problématique

mercredi 4 mai 2011 |  1813 visites  | 28 commentaires 

Nous vous proposons ce jour un article que nous publions dans le cadre d’un récent accord de coopération avec le site www.unmondelibre.org .

Le projet UnMondeLibre est un projet éducatif qui s’est fixé pour mission la défense des idées de la liberté, de la responsabilité, de la démocratie et du changement pacifique. Il a été lancé par la Fondation ATLAS pour la recherche économique à Washington D.C.

Pour éviter toute ambiguïté, nous précisons que Madagascar-Tribune.com et unmondelibre.org constituent deux entités complètement indépendantes qui gardent chacun leur totale liberté éditoriale.

Les populations de Tunisie, d’Egypte ou du Yémen ont protesté contre leurs régimes respectifs. Un afflux de réfugiés fuyant l’instabilité a atteint l’Europe. Ces évènements posent la question de l’absence d’État de droit ou la présence de systèmes faibles pour faire respecter l’État de droit. Tous les facteurs expliquant le manque d’État de droit ne sont pas endogènes, localisés à l’intérieur même des pays en question. Au contraire, ils posent en réalité un grand défi pour la politique étrangère des pays riches.

Les dispositions de l’Europe en matière d’aide au développement ont été examinées pour déterminer si cette aide contribue à la faiblesse de l’État de droit dans les pays récipiendaires, particulièrement lorsque le soutien est accordé aux États défaillants. Dans ces États, les fonds décaissés arrivent au mauvais endroit et entre les mauvaises mains. L’absence de contact ou de négociateur direct et le manque de clarté eu égard aux intentions attachées à ces fonds, constituent un énorme problème. Une grosse partie des fonds va à l’armée, l’administration et la promotion des hommes politiques, et ce, au détriment d’un développement autonome et durable.

En Ouganda, par exemple, comme Andrew Mwenda a pu l’observer, l’aide au développement couvre environ 50 % du budget de l’Etat. Sans elle, de l’opinion commune, l’Ouganda ne serait pas en mesure d’allouer les efforts nécessaires en matière d’éducation ou de politique de santé, entre autres. Toutefois, 50 pour cent du budget de l’Etat est utilisé à des fins militaires et administratives tous les ans ou même se perd à travers la corruption. [1]

De manière générale, les États africains ne prêtent pas attention à leurs propres tâches en matière de développement, puisqu’ils n’ont pas besoin de le faire. Ils n’ont pas à écouter les besoins de la population tant que les coûts encourus sont couverts par des fonds d’aide. Considérant cette évolution, il semble fort que l’aide subventionne des États corrompus et inefficaces, et pose les mauvaises incitations [2].

Un certain nombre d’universitaires africains se penchent sur les facteurs pouvant expliquer les États défaillants et la pauvreté sur le continent africain. Bien que l’aide au développement soit une explication, une réponse plus complète comprendrait des mesures encourageant les États à agir d’une manière plus responsable dans le domaine de la politique fiscale. Par ce biais, la dépendance à l’aide au développement pourrait être réduite et un système indépendant et autonome en résulterait, collant avec les conditions diverses. Tant que les États s’accrochent à l’aide au développement pour couvrir leurs dépenses, ils restent dépendants du donateur. Au contraire, leur objectif final devrait être l’indépendance et la stabilité, pour créer un État de droit solide [3].

Bien sûr, l’aide au développement est aussi en mesure de favoriser la régénération du pays, la sécurité et la création de richesse. Toutefois, elle implique le plus souvent des conditions. Elle est toujours liée à l’intérêt des bailleurs de fonds et donnée selon leurs termes. Cela la fait souvent entrer en conflit avec les intérêts et les priorités des pays d’accueil. Observons d’ailleurs les réactions très timides de l’Occident face aux émeutes en Tunisie et en Égypte. Une preuve que ses priorités ne sont peut-être pas celles déclarées haut et fort. Les États-Unis comme l’Europe ont des intérêts politiques dans cette région. Cela souligne que l’aide n’est pas accordée sans un avantage pour le donateur.

L’aide au développement a causé des conséquences imprévues. Elle n’a pas atteint le but qu’elle entreprenait officiellement de réaliser. C’est d’ailleurs aussi pourquoi les donateurs commencent à repenser leur méthodes [4]. Des mesures devraient être créés qui impliquent moins de dépendance et le respect des priorités nationales. Les pays bénéficiaires, de leur côté, devraient s’attaquer à la corruption et poser les conditions pour améliorer le niveau de vie de l’électorat. L’objectif final devrait être une responsabilisation politique, pour un système global stable et libre permettant le développement durable. Cela résulte d’une coopération mutuelle entre partenaires égaux.

Dorothea Müller – Le 12 avril 2011.

Dorothée Müller, Faculté de science politique et de sociologie de l’Université de Heidelberg, en Allemagne. Une version de cet article a été publiée originellement en anglais sur www.AfricanExecutive.com.

Cet article est publié avec la collaboration de www.unmondelibre.org

Notes

[1http://www.cato.org/pubs/fpbriefs/fpb88.pdf Andrew Mwenda (10/07/2006)

[2Comme preuves voir par exemple : http://www.modernghana.com/newsp/255360/1/pagenum1/an-analysis-of-the-proposed-federal-government-bud.html ; Hauser, Emily : « The Impact of International Aid on Nigerian Poverty » (L’impact de l’aide internationale sur la pauvreté du Nigeria), ou http://www.allacademic.com/meta/p277564_index.html.

[3Voir par exemple : « L’Occident soutient la démocratie lorsque la démocratie soutient l’Occident, mais l’Egypte révèle en outre que, pour l’Occident, la liberté est une question de stratégie non de principe ». Younge, Gary : « L’Occident ne peut plus prétendre être un frère honnête dans la recherche de la paix ». Dans : The Guardian, 13 February 2011.

28 commentaires

Vos commentaires

  • 4 mai 2011 à 08:47 | Basile RAMAHEFARISOA (#417)

    seule réaction de toutes ces histoires d’Etat de droit :

    « Si MAM avait raison.... »

    Basile RAMAHEFARISOA

    b.ramahefarisoa@gmail.com

    • 4 mai 2011 à 12:45 | DIPLOMAT (#846) répond à Basile RAMAHEFARISOA

      Et oui ...
      Seulement elle e été sacrifié sur l’hotel de la raison d’état.

      Cette immigration Tunisienne, puisque c’est de celà dont on parle m’interpelle .
      En effet, voià un pays, qui vivait selon les médias , sous le joug d’un « terrible » famille Ben ali. (devenu soudain « terrible » dictateur" ).
      Voilà un peuple qui « spontannement » se soulève pour conquérir sa liberté.
      Voilà un peuple qui , une fois cette liberté obtenue , par dizaine de milliers
      prennent le bateau pour venir en europe et tout particulièrement en france.

      Une France dont on sait tous, l’incapacité de renvoyer aux frontières les clandestins d’une manière efficace.

      Cette situation est préocupante , car celà pose la question suivante :
      Voici un peuple dont la jeunesse ne croit plus en sa patrie.
      en effet quelque soit le gouvernement , il n’y a pas d’avenir à en croire les faits actuels.

      L’autre conséquence dont on ne parle pas, mais qui commence à poindre à l’horizon, sera en FRANCE.

      Les français se détournant des parties « traditionnelles » font le chemin inverse, et donnent leurs bulletins de vote à l’extrême droite .

      L’autre révolution ; conséquence directe de ceux du Maghreb, risque d’être en France.
      Les petits Français qui jour aprés jour rencontrent dans leurs cantines des assiètes sans cochon, des jours de piscines sans homme, des rues voilées, des prières dans la rue, des rues prises pour des lieux de prières, et une industrie complètement au ralentie, un mois durant pendant le ramadan...

      Doucement mais surement la prise de conscience fait changer les esprits, et les Français se reveillent lorsque des tabous tombent lorsque l’on dévoile la « couleur » de leur prison, et le sens unique et injuste de la victimisation.

      Evitons tous celà à Madagascar, et rejoignons sans aucune polèmique inutile le slogan de Basile : Madagascar aux Malgaches , car tout autre discours entrainera fatallement notre peuple vers la désillusion, la fuite de résponsabilité, et l’attentisme.

    • 4 mai 2011 à 13:24 | Basile RAMAHEFARISOA (#417) répond à DIPLOMAT

      diplomat,

      je ne veux pas savoir :« QUI ETES-VOUS » ???

      Je vous suis reconnaissant,DIPLOMAT

      Cordialement,

      Beaucoup des gens ne comprennent pas ce slogan :« MADAGASCAR AUX MALGACHES ».

      Il n’y a pas de haine contre l’étranger mais un souhait de « RESPECT MUTUEL ».

      Quand je suis arrivé en FRANCE ,j’ai toujours entendu deux mots de recommandation ,pour mon avenir,d’après mes AMIS :

      1-Intégration,

      2-Assimilation

      Gentiment,je leur réponds :« NI intégration,Ni assimilation »,seul un Malgache face à un Français.

      Cette France,en avance pour :

       la protection sociale,avec sa sécurité sociale,

       droit de travail,avec les conventions collectives,

       la liberté des étrangers,sur tout le territoire français,

       la formation continue,pour celui qui a eu un accident dans ses parcours scolaires etc...(mon premier patron civil,il a commencé à travailler à l’âge de 14 ans et finir PDG de sa boîte ,devenue une société de renommée internationale)

      Une France, avec une douceur de vivre,avec une sécurité totale des biens et des personnes.

      Je comprends parfaitement les révoltes des jeunes ,sans vouloir,j’ai assisté la naissance de « la révolte des jeunes corses du Sud »,après le débarquement des pieds noirs dans leur « REGION ».(l’actuelle ANC)

      Oui,j’ai quitté mon « PAYS » depuis longtemps mais j’ai assisté à toutes les « TRANSITIONS ».

      A dire bêtement :« DU BLANC BONNET-BONNET BLANC ».

      J’espère que cette transition d’Andry Nirina RAJOELINA soit la dernière et la bonne « FIN »,pour MOI,Basile RAMAHEFARISOA,b.ramahefarisoa@gmail.com.

      Deux ans de TRANSITION,c’est long pour le Peuple,c’est bénéfique pour d’autres.

      Maintenant je dis: :

      Madagascar a besoin de tous ses enfants.Laissez rentrer tout le monde sans exception et libérer les pseudo-prisonniers politiques ou raser complètement les prisons sauf pour les crimes de sang (rétablir la peine de mort).

      Qui n’a pas fait d’erreur dans sa vie.

      Madagascar aux Malgaches

    • 4 mai 2011 à 14:25 | Jean-Paul SAROTRA (#5204) répond à Basile RAMAHEFARISOA

      Bravo Basile ! Tu es super !

  • 4 mai 2011 à 09:26 | Jipo (#4988)

    Devoir de Résultat . /

  • 4 mai 2011 à 09:52 | ZOZORO (#5338)

    Un nouvel ordre mondial se profile à l’horizon.
    On parle de liberté et de changement pacifique après le vent de changement en Afrique ensanglanté par les occidentaux !!!

    Mais apparemment tout ira mieux parce que Ben Laden est mort. Sarko et Obama ont les choses en main.

    « Unmondelibre » : en un seul mot ça veut tout dire ! tous les continents auront leur place sauf l’afrique qui doit encore se battre pour être au moins le point sur le « i » de libre.

    Vive la FRANCE and GOD BLESS AMERICA

  • 4 mai 2011 à 10:09 | da fily (#2745)

    Nous pouvons supposer que cet article éclairé nous est proposé par rapport à notre situation de défavorisés du dernier rang.

    Si les institutions ainsi que leurs ronds-de-cuirs émargent avec un budget alloué par une aide au développement, faudrait-il encore s’étonner de la course à l’échalotte qui sévit dans ce pays ?

    Comment voulez-vous qu’il y ait implication et réelle indépendance des gouvernements en place, si leurs intérêts coincident plus avec ceux des bailleurs, qu’avec ceux du peuple ?

    Un exemple : les aides diverses occidentales dont a bénéficié Moubarak pour juguler la menace islamiste contre Israel, n’ont que très peu (voir pas du tout) été destinée à l’administration de son pays. La pauvreté qui sévit en Egypte n’avait aucunement lieu d’être, et son enrichissement personnel lui a été fatal.

    • 4 mai 2011 à 10:25 | Basile RAMAHEFARISOA (#417) répond à da fily

      da fily,

      On critique toujours les chefs d’Etat du tiers monde mais on ne parle jamais des fonds spéciaux dans les pays pseudo-avancés.

      La fortune des Egyptiens sont en Angleterre ou dans les pays-paradis fiscaux ou en suisse.

      L’argent des africains sont dans les XVI ième et VII ième et à Neuilly (FRANCE) et dans les paradis fiscaux ou U.S.A./CANADA

      « Tout ça n’est pas parti tout SEUL s’opère officiellement,avec la complicité des experts étrangers et nationaux ».

      Les donneurs de leçon ferment les yeux.C’est l’amnésie générale.

      La danse et les bals des hypocrites ont commencé depuis longtemps.

      Faire de la « REVOLUTION » pour lâcher les jeunes chez les voisins,quelle belle perspective d’avenir !!

      « Si MAM avait raison... »

       Ce qui reste avec les chefs d’Etat (limogés) est une fraction négligeable.

      Basile RAMAHEFARISOA

      b.ramahefarisoa@gmail.com

    • 4 mai 2011 à 10:54 | Jipo (#4988) répond à Basile RAMAHEFARISOA

      Particulièrement celui des Malgaches et détenu par : rat-tsyraka, et oui, moubarak n’a pas eu la chance d’etre accueilli dans la poubelle de l’europe , et beneficier de la « protection » : comme vous .

    • 4 mai 2011 à 13:27 | Basile RAMAHEFARISOA (#417) répond à Jipo

      jipo,

      le raïs Moubarak n’a jamais pensé « QUITTER » son Pays,l’Egypte ,même s’il a un peu de faiblesse pour l’Allemagne.

    • 4 mai 2011 à 14:31 | Obamaské (#3732) répond à Basile RAMAHEFARISOA

      Il a un peu de faiblesse pour l’Allemagne... Ah bon ??????

      Et c’est lui en personne qui te l’a dit ? Les yeux dans les yeux ?

    • 4 mai 2011 à 15:54 | Basile RAMAHEFARISOA (#417) répond à Obamaské

      obamaské,

      c’est le seul pays européen qu’il fréquente « vraiment »ou assidument !!!

      Vous voulez une autre source,il y a des bons chirurgiens en Egypte mais les « riches » ou « gotha » égyptiens continuent les soins (l’après chirurgie) en Europe.Ils n’ont pas confiance à leurs infirmiers !!C’est dommage.

      C’est l’entourage,très proche du rais ,comme source.

      obamaské,je ne vois pas du tout la raison pour laquelle,le rais Moubarak doit quitter son Pays !!!

      Basile RAMAHEFARISOA

      b.ramahefarisoa@gmail.com

    • 4 mai 2011 à 17:08 | Jipo (#4988) répond à Basile RAMAHEFARISOA

      C’est bien parcequ’ ailleurs, personne ,’en voulait .

  • 4 mai 2011 à 10:11 | jobang (#3812)

    vous croyez vraiment que les aides des pays occidentaux nous permettront de devenir indépendant économiquement ? ou nous permettront d’améliorer les systèmes sociaux des malgaches ? je doute fort. S’ils nous aident c’est pour nous mieux contrôler. L’exemple le plus frappant c’est ce qui s’est passé au Kenya et qui a causé les milliers de mort dans l’affrontement des deux partisans des candidats à l’élection présidentielle. Leur seule tort c’était de se retourner vers les chinois pour s’en sortir économiquement.
    Il faut qu’on compte sur nos propres forces et volontés pour espérer s’en sortir.
    Regardez Venezuela de Chavez que les médias occidentaux diabolisent à tout bout de champs, alors qu’il a pu permettre à des enfants vénézueliens d’avoir des éducations gratuites et de qualité, à des retraités des rentes confortables, et un système de soins gratuit. C’est vrai que Venezuela dispose de pétrole, mais combien d’états en Afrique qui en ont font comme Chavez ?

    • 4 mai 2011 à 10:19 | Stomato (#3476) répond à jobang

      « vous croyez vraiment que les aides des pays occidentaux nous permettront de devenir indépendant économiquement ? »

      Allez, un peu de courage, citez UN seul pays au monde qui soit économiquement indépendant, c’est à dir qui ne dépend d’aucun autre !
      Certainement pas les USA, qui dépendent de la Chine.
      Pas non plus la Chine qui dépend de tous les pays d’Europe, mais pas seulement.
      Madagascar est en bonne voie de devenir économiquement indépendant. Quand tout ce qui fait un pays est en voie d’extinction, il de vient réellement indépendant. Plus d’argent ? Pas grave on n’achète plus rien, on ne dépend plus du fournisseur.

      « ou nous permettront d’améliorer les systèmes sociaux des malgaches ? »

      Aucun pays au monde ne pourra améliorer les sytèmes sociaux des Malgaches. C’est aux Malgaches eux-même de les améliorer.
      Et il faudrait commencer par accepter l’idée que Madagascar peut avoir des ressources pour tout améliorer, au lieu de toujours répéter : tsy’s vola.

    • 4 mai 2011 à 10:31 | Basile RAMAHEFARISOA (#417) répond à jobang

      jobang,

      A partir du moment que Madagascar recevait des « AIDES »,ce dernier n’arrivait plus à s’auto-subvenir en P.P.N..et les karana et les chinois reprennent les relais....

      Un ancien du CATHOLIC RELIEF SERVICES.n.c.w.c.

      Madagascar aux Malgaches.

      Basile RAMAHEFARISOA

      b.ramahefarisoa@gmail.com

    • 4 mai 2011 à 12:25 | maminah (#2788) répond à Stomato

      Vos interventions, Stomato, me mettront toujours mal à l’aise.

      Elles reflètent un tel mépris, qui peut sans doute passer pour de la simple objectivité, que je me demande l’intérêt que vous trouvez à perdre du temps à deviser sur le devenir de Madagascar.

      A moins qu’il n’y ait un autre bénéfice : le plaisir jubilatoire de mortifier ?

      Les Malgaches ne sont pas exempts de torts dans ce qui leur arrive. La preuve : on est dans la m... jusqu’au cou. Mais une chose est de nous renvoyer nos responsabilités au visage, une autre, la flagellation systématique.

      Cette tirade sur l’indépendance économique de Mcar atteint le summum du cynisme crasse : « Madagascar est en bonne voie de devenir économiquement indépendant. Quand tout ce qui fait un pays est en voie d’extinction, il de vient réellement indépendant. Plus d’argent ? Pas grave on n’achète plus rien, on ne dépend plus du fournisseur. » Après ça, il ne nous reste plus qu’à nous pendre, sous votre oeil réjoui ?

      Le père fouettard est caduc, car reconnu foncièrement toxique. A la place, si vous pouviez coopérer pour faire avancer le Schmilblick, ça serait plus constructif. Quoiqu’à force, beaucoup on, eux, fini par jeter les gants...

  • 4 mai 2011 à 10:11 | Tsy Mazava (#5599)

    Seriez-vous devenus fous pour vous acoquinez avec une officine étasunienne qui représente ce qu’il y a de pire dans un monde livré à la seule liberté du plus fort ? Quand vos nouveaux amis auront fini de vous tapez sur la tête avec les bouquins de Friedrich Hayek et de Luwig von Mises, vous serez fin prêts pour tenir votre rôle de larbins de l’oligarchie transnationale.

    Il est encore temps de mettre fin à cette collaboration honteuse et de vous excuser auprès de vos lecteurs pour avoir confondu information critique et propagande idéologique. Sinon, nous n’aurons plus qu’à nous lamenter : « Pleure, ô Madagascar, tes blogueurs foutent le camp ».

    • 4 mai 2011 à 12:20 | Rivohanitra (#142) répond à Tsy Mazava

      Tsy Mazava,

      Merci de votre pertinente intervention. Cependant sans l’oligarchie nationale « apatride » par leur grand amour de l’argent, le reste n’aurait aucune possibilité de pénétrer dans la grande île.

      Depuis toujours le mal est ancré, n’oublions pas que Hayek et Keynes se retrouvaient pour discuter avec Virginia Woolf au même bar. Certes, Hayek et Keynes ne proposaient nullement les mêmes remèdes, mais ils ont choisi tous les deux de sauvegarder le capitalisme.
      Avec nos bourgeois nationaux, on va juste y ajouter une dose de FIHAVANANA et la manipulation est à son comble.

      Non, justice n’est nullement faite tant que des États impérialistes manipulent les informations, octroient à tout va des aides dans les pays du Tiers-Monde pour des ajustements structurels qui appauvrissent, accroissent les inégalités et in fine tuent en bloquant toutes les portes de sortie.

      Amen mon camarade.
      Bien à vous Rivohanitra.

  • 4 mai 2011 à 19:08 | Parole (#2602)

    Enfin on aborde l’après-crise. Quand on aura un président élu (bien élu s’entend), il faudra se poser de bonnes questions. Parmi ces questions, figure en bonne place la gouvernance. Sentier battu diront certains, oui mais sentier battu par d’autres car on n’est jamais vraiment allé au fond des choses.

    Mettons les pieds dans le plat : Madagascar vit de la charité internationale depuis 30 ans. En dehors des salaires des fonctionnaires (et quels salaires !), tout ou presque est financé de l’extérieur. Et ce financement extérieur n’est pas le fruit du travail de sa population, non ces quelque 200 millions de dollars par an sont le résultat d’un abandon de responsabilité.

    La responsabilité d’un dirigeant réside dans sa capacité à impliquer ses citoyens dans son projet. Autour du projet commun, se construit la nation. Malheureusement, depuis un demi-siècle, les gouvernements successifs se sont bornés à assurer le service minimum (c’est-à-dire essentiellement le confort des élites). J’entends par confort non seulement leur aisance matérielle mais surtout le refus de se penser en classe entreprenante, qui conçoit et assure un authentique projet de développement.

    Juste un exemple (pour rebondir sur l’article) : le taux de pression fiscale de Madagascar est ridiculement bas (12 % comparé à la moyenne africaine de 15 % et mondiale de 30%). Cela signifie trois choses :

     la majeure partie de la population ne paie pas d’impôts (tout juste la TVA sur sa consommation)

     le gouvernement ne se soucie pas d’une population qui ne paie rien

     l’aide internationale est devenue une rente qui fait vivre l’élite

    Les conditions de l’aide portent théoriquement sur l’amélioration de la gouvernance (gestion rigoureuse, anti-corruption, justice forte etc.). Les gouvernants successifs sont passé maîtres dans l’art de faire semblant : semblant de gouvernance, semblant d’élections, semblant de développement. Les donateurs considèrent que 200 millions de dollars par an pour maintenir le pays stable n’est pas excessif. Chacun y trouve son compte, les élites paresseuses dispensées de développer et les « bailleurs » dispensés de prendre des risques inconsidérés...

    Le vrai cocu de l’histoire, c’est le peuple. On le gave de discours sur l’aube nouvelle qui arrive et tous les 5 ans on le somme de confirmer sa confiance dans la radieuse équipe au pouvoir.

    Où se trouve l’espoir ? Quelles sont les forces structurantes ? Voilà l’enjeu historique des prochaines élections. Ceux qui veulent faire voter au plus vite sans préparer le terrain cachent mal leur désir de chausser les bottes de leurs prédécesseurs.

    • 4 mai 2011 à 20:29 | Rivohanitra (#142) répond à Parole

      Pour Parole,

      Vous avez dit ....

      Donc, j’entends que les candidats aux élections vont présenter des programmes et des projets de société clairs et détaillés ?

      Les campagnes électorales de nos candidats sont souvent financées par des firmes multinationales ou des pays étrangers. C’est de cette manière que les élus réduisent leurs marges de manœuvre.

      Rivohanitra.

    • 4 mai 2011 à 20:44 | Jipo (#4988) répond à Parole

      CLAP CLAP CLAP ! ! ! devoir de resulats si non rien, à croire que les bailleurs doivent dilapider les crédits qui leurs sont octroyés, comme l’armée balance son kérosène en mer ; pour obtenir les memes budgets et crédits l’année suivante, en gaspillant un peu plus pour faire monter les enchères , c’est tout simplement scandaleux, et ce sont ceux là que l’on met aux postes stratégiques .
      Quant à ces « fiancements » ils ne font que maintenir les « financés » sous dépendance, et leurs administrés dans l’immobilisme le plus complet , un vivier certainement un jour : négociable, d’une manière ou d’une autre .
      C’est bien un jacques DELORS, qui disait « c’est normal que ce soient les plus pauvres qui payent : ... ce sont eux qui sont les plus nombreux » ! ! !
      ça c’est du social .

  • 4 mai 2011 à 22:00 | Stomato (#3476)

    Ce 4 mai 12:25, par maminah : « Vos interventions, Stomato, me mettront toujours mal à l’aise. »

    Ce n’est pas mon objectif.
    Ne croyez-vous pas que je suis mal à l’aise quand je lis des posts comme celui auquel je répond ?
    Si vous revevez ce que j’ai écrit comme des propos méprisants, c’est que vous avez le comportement si bien décrit par Tacite. (Si vous vous offusquez d’une critique, c’est que vous avez tout fait pour la mériter).

    Vous me suggérez de coopérer pour faire avancer le schmilblick, sans vouloir vous vexer sachez que je ne vous ai pas attendu pour le faire.
    Et depuis le temps que je le fais (plus de 4 décennies), je n’ai assisté qu’à une dégringolade sans fin visible.
    Les efforts de coopérations ont été détruits plus vite qu’ils n’ont été construits.

    Alors j’en arrive a proner un autre comportement. Au lieu d’être force de proposition, je préconise l’attente de demandes formulées dans la forme des projets tels qu’ils sont abordés selon les usages internationaux.
    Ce qui me place dans la désagréable situation qui ressemble à de la non-assistance à personnes en danger.
    Mais si Madagascar ne veut pas d’aide il n’y a rien à faire. On ne peut pas forcer à boire un âne qui n’a pas soif (ou qui a décidé qu’il n’a pas soif).
    Et je suis très mal à l’aise à mon tour en lisant des posts pleurnichards, ce qui est navrant de la part d’un peuple qui était courageux.

    • 5 mai 2011 à 07:40 | maminah (#2788) répond à Stomato

      Ne vous cachez pas derrière Tacite pour faire avaler l’allégorie de l’âne, et justifier un dédain qui transpire de tous vos posts, pleurnicheries mises à part.

      Tacite aura beau être Tacite, Paix à son âme, je ne vois pas très bien ce que je mérite au juste. Une critique vaut-elle dès lors qu’on s’en offusque, vraiment ? Vous-même semblez pourtant vous désoler d’une critique jugée imméritée, ou je me trompe...

      On le voit, l’assistanat a complètement dévoyé l’objectif de l’aide. Quelle est la part des gouvernants ? La part du peuple, que vous trouviez « si courageux » et qui ne l’est donc plus ? La part des bailleurs eux-mêmes et des enjeux qui sous-tendent certaines largesses ? La part de la corruption générée par un système mou et parfois complaisant ? Etc.

      Les choses sont donc plus complexes que la sempiternelle vilipendisation de cet âne qu’est le petit peuple. La responsabilisation est bien la manière la plus saine de se sortir de ce cercle vicieux de la dépendance. Ce qui suppose d’avoir des techniciens de qualité, à la compétence et à la loyauté bien avérées, à la barre de nos différents départements. Hélas, les marchandages politiciens président le plus souvent à la répartition des maroquins. Je ne nomme personne. Suivez mon regard.

  • 5 mai 2011 à 03:25 | el che (#344)

    Bonjour,

    Il est connu que les pays impérialistes laissent les états pauvres sous perfusion, pour mieux assoir leur hégémonie et laisser creuser les inégalités. La vocation humanitaire est un subterfuge qui permet de se donner bonne conscience.
    - d’une part, les aides au développement allouées aux pays sont très souvent assorties de conditions dont les contraintes pèsent lourd sur les populations les démunies.

     d’autre part, les mêmes pays riches mettent souvent en place (indirectement) des chefs d’états corrompus et à leurs bottes, pour consolider des accords commerciaux inéquitables, et au détriment de la population.

    Quand à la volonté de vouloir réellement sortir les pays africains de la pauvreté, il n’y en a pas : le seul mot d’ordre pour les valets de l’impérialisme, consiste à obéir aux injonctions économiques des pays du nord. De toute façon, les membres du gouvernement vivent chichement avec leurs familles et proches.

    Pour ma part, ni Madagascar, ni les pays africains ne pourront s’en sortir seuls, sans une vraie politique commune africaine, et l’éradication de la corruption.

    Enfin, il faut savoir que la perversion du système économique mondiale permet aux grandes puissances de rapporter plus de richesse que celle issue du travail humain et de la production. La spéculation a atteint un niveau tel que tout le globe est embourbé dans une crise économique, entrainant des peuples à se révolter contre une crise qui n’est pas la leur, mais celle des spéculateurs.

    • 5 mai 2011 à 07:39 | Stomato (#3476) répond à el che

       « les aides au développement allouées aux pays sont très souvent assorties »

      Elles sont toujours assorties de conditions. Le colonialisme étant dépassé, place au mercantilisme.

       « Quand à la volonté de vouloir réellement sortir les pays africains de la pauvreté »

      La philantropie a été tuée par l’indépendance. C’est dégu***lasse, mais c’est la règle moderne.

       « ni Madagascar, ni les pays africains ne pourront s’en sortir seuls, sans une vraie politique commune africaine »

      Le rêve continue ? A Madagascar les différentes ethnies (ou tribus) n’arrivent pas à vivre ensemble depuis 50 ans. En Cote d’Ivoire les deux blocs en présence (je simplifie en ne parlant que de 2) sont incapables de vivre en paix.
      OK, c’est le résultat des partages faits par les pays colonisateurs, mais que les pays nouvellement indépendants n’ont pas su remettre en cause et ont religieusement gardés.

       « la perversion du système économique mondiale permet aux grandes puissances »

      Je partage complètement votre point de vue. Le politique étant complètement inféodé a l’économique, il n’y a pas de solution en vue, si ce n’est l’émergeance d’un vrai CHE qui déclanche une révolution mondiale contre ce système économique de merdre.

    • 5 mai 2011 à 23:36 | el che (#344) répond à Stomato

      Bonsoir Stomato

      Désolé, je n’ai pas lu plus tôt vos commentaires

      1. Vous dîtes que colonialisme est dépassé : je n’adhère pas à cette thèse, car si le colonialisme est mort, son cadavre bouge encore !!! Le néocolonialisme est bien vivant, et continue à étendre son emprise sur les anciennes colonies, avec la complicité désinvolte des dirigeants des pays africains.
      Le commerce équitable « gagnant- gagnant » doit se substituer au mercantilisme, l’apprêté au gain. Pour ce faire, le continent noir doit adopter une politique commune afin de préserver leurs droits et autonomie.

      2. Ensuite vous dîtes :
      « La philanthropie a été tuée par l’indépendance. C’est dégu***lasse, mais c’est la règle moderne. »
      Pour ma part, il n’y a jamais eu de la philanthropie. Même l’activisme des religieux, avec leur bible, aumônes et soins apportés aux autochtones n’était pas dénué d’intérêt : le but avéré était la soumission pacifique des colonisés.
      L’indépendance que vous évoquez reste fictive, du moment où un pays n’est pas économiquement indépendant, et reste sous le joug des dettes qui plombent l’émancipation de plusieurs générations, sans parler de la dilapidation des richesses naturelles outrageusement bradées aux grandes puissances.

      3. Enfin, vous dîtes :
      « Le rêve continue ? A Madagascar les différentes ethnies (ou tribus) n’arrivent pas à vivre ensemble depuis 50 ans. En Cote d’Ivoire les deux blocs en présence (je simplifie en ne parlant que de 2) sont incapables de vivre en paix. »
      Diviser pour régner : telle est la devise des pays impérialistes. Exacerber les contentieux pour mieux asseoir son hégémonie : une vieille recette qui est toujours d’actualité.

      « L’union fait la force » « izay mitambatra dia vato ». Si le continent africain sortait de son complexe, affirmait sa négritude en mettant en cause les préceptes occidentaux inculqués mais non digérés, nous pourrions nous émanciper sur des valeurs communes et non singées aux occidentaux.

      Une vraie communauté africaine n’est pas une utopie : nous nos des intérêts communs de part notre histoire.
      Cordialement.

  • 5 mai 2011 à 07:49 | maminah (#2788)

    Ah ! « La philantropie a été tuée par l’indépendance. C’est dégu***lasse, mais c’est la règle moderne. » Je vois mieux où sont vos problèmes.