La hausse générale des prix des produits de première nécessité n’est pas prête de prendre fin. L’Etat envisage de subventionner les opérateurs qui acceptent de geler leurs prix. Les conditions de cette subvention sont à l’étude.
Les prix des produits de première nécessité (PPN) s’envolent. Des carburants jusqu’au riz en passant par l’huile alimentaire et les produits laitiers. Madagascar ne sera pas épargné par la crise alimentaire mondiale, prévient le Président Ravalomanana. D’ici la période de soudure à partir du mois d’octobre prochain, il faut s’attendre à des sévères crises alimentaires liées à une flambée générale des prix des PPN.
Afin de prévenir une grave crise, l’Etat avec l’appui des nos traditionnels bailleurs de fonds, envisage de mettre en place un filet de sécurité à travers des subventions aux opérateurs qui acceptent de geler leurs prix. Les transporteurs ainsi que la société Tiko ont été pris en exemple par le Président, car à son avis, ils pourront jouer le jeu.
À part la subvention, d’autres mesures sont envisagées, entre autres, la réduction de la Tva, la distribution de semence améliorée mais aussi la sensibilisation pour la pratique de la culture de contre-saison et le changement dans l’alimentation.
Les conditions pratiques pour la mise en œuvre de ces mesures, notamment la subvention, sont à l’étude mais le principe est acquis. Rappelons que la direction générale de la FMI a annoncé vers la fin du mois d’avril que Madagascar, avec le Mali et Cameroun, compte parmi les premiers pays qui vont bénéficier d’une rallonge de prêt afin d’amortir les envolées de prix des produits alimentaires.
Pour la énième fois, les prix à la pompe des carburants ont connu une hausse de l’ordre de 8% tandis que le kilo du riz frôle les 1 200 Ar. La flambée du prix du pétrole sur le marché mondiale qui va de record en record, 129 $ le baril dernièrement, explique la hausse des carburants. En ce qui concerne le riz, les commerçants notent que les riz importés, notamment le riz thailandais, ont déserté le marché. Même le riz local comme celui du Fanampy Rice Madagascar, le plus abordable et assez apprécié par les consommateurs, est introuvable. Pareil pour le « stock » pakistanais qui devient de plus en plus rare. Heureusement qu’il y a les autres riz locaux pour la prochaine saison de récolte. Ceci explique que pour le moment, le prix du riz n’a pas beaucoup bougé, selon les commerçants mais d’ici la période de soudure il faudra s’attendre à une hausse importante du coût de riz. Une des raisons pour laquelle le Président de la République exhorte les consommateurs à varier leurs alimentations.
Pour le cas de l’huile alimentaire, le coût a augmenté trois fois depuis le mois de décembre dernier. Le litre est passé de 2 400 Ar à 3 400 Ar pour arriver 4 000 Ar aujourd’hui. Les gens achètent toujours, ils sont bien obligés mais en réduisant la quantité constatent les commerçants.
Léa Ratsiazo