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Editorial

Des hommes et des femmes libres

jeudi 7 avril 2011 | Patrick A.

Encore une réunion de la SADC demain ? Et le passage d’une mission de la Commission de l’Océan Indien le même jour ? Si la (les) médiation(s) internationale(s) joue(nt) un rôle aussi lourd à Madagascar, c’est aussi entre autres parce qu’aucun acteur malgache n’est unanimement perçu comme suffisamment indépendant. Si les intervenants internationaux ne sont pas forcément irréprochables sur ce plan, il est particulièrement peu glorieux pour le pays que ses enfants soient tous perçus comme aveuglément inféodés à un camp, voire [1] à une caste.

Tous les schémas de sortie de crise envisagés jusqu’à présent exigent pourtant l’émergence urgente de tels êtres indépendants. La charte de Maputo prévoyait une Commission électorale nationale indépendante, une évaluation indépendante des capacités de Madagascar à organiser les élections et un Président de la Transition garant de l’indépendance de la justice. La Constitution votée en novembre 2010 dit peu ou prou la même chose, sans que la crédibilité de la notion ait vraiment avancé d’un iota.

Indépendance donc. Une nation indépendante, cela ne se définit pas seulement comme une nation dont 70% du budget d’investissement ne proviendraient pas de l’aide extérieure ; ce n’est pas non plus seulement une République pour laquelle l’organisation des élections n’aurait pas à passer par un financement de 35 millions de dollars devant transiter par les Nations Unies. C’est au moins autant une nation dont les citoyens ont inscrit individuellement et au plus profond de leur action cette notion, et la font vivre au coeur de leurs vies quotidiennes.

Quitte à déplaire. Disons le tout net, il y a de quoi être consterné à constater la proportion de commentaires qui faisaient suite à l’éditorial d’hier et qui semblaient soudainement trouver plein de qualités à un Laurent Gbagbo, uniquement parce que celui-ci s’est positionné comme le grand opposant à la France. Il y a là me semble-t-il le symptôme d’un effrayant « prêt-à-penser » qui est tout le contraire d’une véritable indépendance. Certes, la place de l’ancienne puissance coloniale sur le continent pose problème ; mais ne voir qu’elle partout et réagir épidermiquement au moindre de ses mouvements d’oreille me semble révéler un refus de devenir soi-même un adulte indépendant. Quelle curieuse régression n’y a-t-il pas là... Et vis-à-vis de Laurent Gbagbo, d’Alassane Ouattara ou de Mouammar Kadhafi, j’en arrive à reprendre une des expressions favorites de Tonton Georges : que l’on arrête d’idolâtrer n’importe quel hurluberlu qui se prendrait pour le Messie...

Car si depuis deux ans, les membres de la rédaction de ce site persistent, cela tient grandement au fait qu’ils sont persuadés qu’il existe à différents niveaux de la société malgache des hommes et des femmes désireux de construire un autre Madagascar que celui offrant uniquement le triste spectacle de troupons de moutons bêlant chacun derrière leur Panurge.

Ces hommes et ces femmes que nous espérons voir débattre ne sont sans doute pas des leaders politiques ; mais à leur manière et à leur niveau, parfois même sans en être conscients, ils sont certainement au niveau de leurs communautés des leaders. Aucun d’entre eux ne peut prétendre à la perfection, mais en se rapprochant, ils sont certainement plus à même de faire taire leurs passions personnelles et de s’engager à long terme. Car ce Madagascar auquel ils aspirent, celui où chacun a selon sa conscience la liberté de faire ou de ne pas faire, ne se consolidera pas en un jour. Mais il se construit chaque jour, fût-ce seulement à travers les faibles mots d’un éditorial écrit à la lumière incertaine de l’aube.

Notes

[1pour réutiliser un mot utilisé par l’ambassadeur Jean-Marc Châtaigner dans un contexte différent, mais qui n’en résonne pas moins douloureusement...

35 commentaires

Vos commentaires

  • 7 avril 2011 à 09:28 | ZOZORO (#5338)

    Les ennemis de mes ennemis sont mes amis ! Tels sont les mots d’ordre ??

    Non, soyons objectifs et ne tirons pas de conclusion HÂTIVE ! Gbagbo était (est l’est toujours) sur les devants de la scène car son cas illustrait parfaitement le néo-colonialisme Français. La France est en train de d’imposer sa suprématie sur le continent et Gbagbo lui tient tête bien que c’est pas un saint et je trouve que c’est plus qu’honorable pour un « démon » de vouloir se racheter et d’expier ses pechers aux yeux du continent Africain en combattant un autre démon (qui lui est commun) !!!

    « Voankazo an’ala, ny mamy atelomy fa ny mangidy aloavy ».

    C’est comme l’alliance avec l’aveugle, il fallait s’y prendre deux fois pour le dégager et maintenant son retour avec le laitier est perçu comme délivrance ! Et je ne trouve toujours pas qu’il est bourré de qualité...

    Je dirait juste « merci Gbagbo, vous nous avez révélé le vrai visage de la France », et ce sans le porter dans mon cœur.

    • 7 avril 2011 à 10:13 | QUOUSQUE TANDEM (#543) répond à ZOZORO

      L’« aveugle », comme vous dites, je ne l’aime pas beaucoup mais je lui dois une reconnaissance éternelle pour avoir « invité » l’armée française à quitter le territoire malgache. Cette décision nous met pour le moment à l’abri de toute intervention militaire étrangère. Puisse le sol malgache rester vierge de toute troupe étrangère, quelles que soient les circonstances !

    • 7 avril 2011 à 10:56 | ZOZORO (#5338) répond à QUOUSQUE TANDEM

      Et ben, Gbagbo : l’aveugle

      Merci de nous donner un médicament après nous avoir injecté le virus.

  • 7 avril 2011 à 09:38 | Parole (#2602)

    Encore un sommet international pour rabibocher des « ennemis » si intimes...Voilà le spectacle que nous offre une classe politique usée jusqu’à la corde.

    Les « négociations » dont on nous a abreuvés depuis deux ans n’étaient au fond que des marchandages de convenance, sans aucun souci de l’avenir de la nation.Il est temps que les citoyens se lèvent pour mettre un terme à ce jeu stérile et immoral. Aoka izay !

    • 7 avril 2011 à 17:21 | mpitily (#1212) répond à Parole

      Vive le TSZRRR !

  • 7 avril 2011 à 09:40 | Boris BEKAMISY (#4822)

    Patrick,

    Oui , il y avait , hier, ce bousculade des majorités des forumistes de MT au portillon du Pallais de Laurent Gbagbo pour essayer de < sauver< ce chantre de la Resistance (à ce qu’ils disent) à la FranceAfrique

    A mon avis il n’y a rien d’etonnant la dessus quand on sait la similitude manifeste entre Mr Gabagbo et notre exilé de Sandtown qui compte un paquet assez consequent des partisans sur ce forum, seul la physique qui diffère ces deux leaders dechus , mais la methode et l’objectif sont dans le meme registre.....

    Par ailleurs , je salue cette interpellation ( rappel à l’odre) que Patrick vient de lancer à l’endroit des forumistes ,je suis persuadé que ce forum de MT permet aux cadres malgaches de mieux se connaitre et ça fait parti des defis pour Madagascar auxquels la contribution de MT.com est d’ importance strategique quand on sait à quel point la balkanisation actuelle des positions politiques des fils de ce Pays touche un niveau inquietant.

    • 7 avril 2011 à 11:23 | ZOZORO (#5338) répond à Boris BEKAMISY

      A défaut des grandes écoles, vous apprenez sur ce forum. Y a pas de honte je l’admet.

      Mais un repli systématique sur vous même, recherche instinctif d’allié (bazy, puis le rat qui brille et maintenant de la lèche à Patrick), et redondance de vos propos.... Vous avez encore du chemin à faire !!!

      Des hommes et des femmes libres ?

      Vu ce qu’on entend par liberté et indépendance ces derniers temps, il n’y a pas plus libre que les malgaches. Je ne citerais que la CENI, puis les élections libre ??? On ne laisse pas tous les malgaches se présenter aux élections, on ne laisse pas les électeurs (d’un côté en tout cas) s’exprimer et les scrutins sont organisé par la meute d’un candidat !

      Votez pour qu’on puisse sortir « notre » résultat !!! Pensez ! Pensez BB et vous serez !!

    • 7 avril 2011 à 11:59 | Boris BEKAMISY (#4822) répond à ZOZORO

      Tous les moyens sont bons pour <descendre < Bekamisy
      et ce dernier temps on mise sur l’orthographe.....

      j’apprend bien sûr sur ce forum ....mais dire que toutes mes expertises pluridisciplinaires sont acquises sur ce forum de MT relevent d’une verité qui ne peut sortir que la bouche des.... intelligents sortants de Grandes Ecoles comme Zozoro.

      Car ils pensent que les Grandes Ecoles Occidentales sont aussi leur Monopole.....

      Recherche d’allié ?? en direction de Bazy c’est meconnaitre vraiment Bekamisy !! d’autres vous diront que Bekamisy souffre d’une crise d’autosuffisance ou de megalomanie ravalomananesque !! je vous demande au moins de vous enttendre sur un seul diagnostic.....

      Oui oui ça m’arrive d’etre d’accord avec les autres comme Patrick et Zozoro ( quand il affiche son realisme) mais appellez ça comme vous voulez , la lèche tsy maninona ...si vous ne trouvez pas mieux....

      La vie est un long processus ,tout le monde a du chemin à faire , Barack Obama comme Ravalo ,Bekams comme Zozoro.....rien de particulier dans cette la palissade

      Des hommes et des femmes libres ? Oui mais il y a ces pauvres intellectuels sortis des Grandes Ecoles qui s’emprisonnent dans un aveuglement volontaire au Pays de la liberté retrouvée post-dictatoriale

    • 7 avril 2011 à 12:27 | ZOZORO (#5338) répond à Boris BEKAMISY

      L’être et le paraître ! ça ne vous rappelle rien ?

      Moi je discute de votre être et vous me forcer à diagnostiquer votre paraitre.L’autosuffisance n’est qu’un reflet de la manque d’affection qui induit un repli sur soi et un recherche permanent de soutien !

      Mais revenons à nos moutons (le mouton DJ et ses 2CV). Gbagbo, Khadafou et l’aveugle ? vous ne voyez pas les similitudes ? Patience ! ça viendra.

      Ra8 et Zelaya ? ce n’est qu’une analogie bien sûr, ne tirez pas vos conclusions hâtives.

      La communauté internationale d’aujourd’hui rappelle la « Société des Nations ». La SADC est loin d’être l’OTAN, la France mène la barque et si Gbagbo refuse d’être une rame, c’est tout à son honneur et celui de l’Afrique.

    • 7 avril 2011 à 12:56 | Boris BEKAMISY (#4822) répond à ZOZORO

      Le Etre/paraitre de Bekamisy interresse Zozoro et son diagnostic etiologique est vite fait...

      IL admet que l’autosuffisance de Ravalo vient d’une manque d’affection, un repli sur soi, un recherche permanet de soutien vis à vis du SADC....Hi hi hi ! ( je ne crois pas..... c’est du n’importe quoi !!!)

      Quand aux exercices de parallelisme Zelaya/R8, Ravalo/Gbagbo,Kadhafou/Ravalo, SADC/OTAN, COI/ONU ect....ben ! si ça peut remonter le moral ! tant mieux !

      l’espoir fera toujours vivre les moutons.....

    • 7 avril 2011 à 13:33 | ZOZORO (#5338) répond à Boris BEKAMISY

      Et comme je disais, patience ça viendra !!

  • 7 avril 2011 à 11:29 | el che (#344)

    PatrickA,
    Je ne fais pas partie de ceux qui soutiennent Gbagbo, ou encore Ouattara, mais l’intervention de la France dans cette guerre est scandaleuse.

    En effet, comme au Rwanda, nous sommes aussi confrontés à un clivage ethnique : les Baoulés et les Bétés sont favorables à Gbagbo, les Dyoulas sont pro-Ouattara.
    Aujourd’hui, la France est contre Gbagbo, alors qu’en 1982, l’état Français l’a soutenu contre les rebelles (avec intervention militaire également.)
    Sous couvert de protection de la population, elle défend surtout ses intérêts en Côte d’Ivoire, car à l’instar de Ravalomanana, Le Pt Gbagbo s’est détourné de la France pour des pays émergeants. Ce dernier devient donc gênant aujourd’hui.

    La France, s’est précipitée pour reconnaître Ouattara vainqueur aux élections présidentielles, alors qu’il y a eu effectivement fraude massive de part et d’autre !!!
    Comme d’habitude, la France agit en Afrique comme chasse gardée, et agit pour ses intérêts .

    Monter (volontairement ou non) une ethnie contre une autre risque fort d’entrainer des drames humains, comme nous avons hélas connus au Rwanda.
    Pour ma part, j’estime qu’il n’y a pas lieu de soutenir Gbagbo contre Ouattara. Il eût mieux valu que la CI agisse pour refaire les élections, on aurait certainement évité cette effroyable guerre fratricide.

    Bien entendu, je mets en cause l’Etat français, et non le peuple français !

    PS : à l’appui de mes prétentions, je note que l’ambassadeur de france à M/car dans votre interview d’hier s’est clairement positionné en faveur de A. Rajoelina, et ne parle plus de putsch perpétré à M/car (gaffe de Sarko ?).
    Au contraire, tout est de la faute à Ra8, il a quitté le pays, et démissionné de son de plein gré !

    • 7 avril 2011 à 13:21 | poiuyt (#584) répond à el che

      Vive El-Che !

    • 7 avril 2011 à 15:13 | da fily (#2745) répond à el che

      el che, si Patrick et consorts trouvent désolant les interventions mêlant mépris envers l’ACTION française en C-I et complaisance envers Gbagbo, les motifs (même fallacieux) sont connus et je ne les considère que comme réactions épidermiques.

      Ce qui devrait être foncièrement consternant, c’est ce que vous expilquez ici dans ce conflit ivoirien. Si peu ici à Dago en savent quelque chose, il faut ouvrir les bons yeux et porter la bonne oreille, car de ce conflit qui mets en scène 2 adversaires devenus ennemis, il faut en connaître au moins la cause. El che nous donne ici un des aperçus les plus marquants de ce désastre. Et la plus grande consternation est que la France est trop souvent mouillée dans ces soubresauts qui secouent ses anciennes colonies !

      En parlant justement aujourd’hui d’indépendance, ingrédient incontournable d’un début de liberté, l’éditorialiste mets le doigt sur quelque chose de sensible et de gênant pour beaucoup qui voudront s’immiscer dans la vie publique. Si dans le monde occidental (qu’il soit européen, asiatique ou africain) la notion d’indépendance est synonyme de liberté, je crains qu’il n’en soit de même en pays malagasy. Aucun, je dis bien aucun homme politique de ce pays ne peut prendre des décisions indépendantes et être libre de ses mouvements, quand bien même ce serait pour le bien commun. Il ne nous faut pas seulement des hommes et des femmes libres, dans ce tableau hâtif et CONTEMPORAIN que nous vivons, il nous faut des personnes volontaires et indéfectibles d’abord, pour qu’elles deviennent incorruptibles ensuite. Le microcosme politique local est tel qu’il est compliqué, voir impossible de s’affranchir de certains réseaux et autres organisations pseudo-politiques ayant pignon sur rue. Le véritable changement viendra de l’implication de personnes ne gravitant pas de près ou de loin autour de ces nébuleuses qui freinent notre développement (par exemple, notre diaspora manifesterait-elle son intérêt pour la chose ?). S’émanciper de tout ça n’est pas chose aisée et encore moins facile, la preuve en est que Rajoelina qu’on peut considérer comme juvénile en politique et devrait à priori être un peu plus libre qu’un autre beaucoup plus concerné, n’a pas eu toute sa latitude et liberté qu’il pensait avoir, pour agir. Il s’est plié certainement à des prises de décisions dont il ne pouvait en influer le choix. Nous savons tous qui et pourquoi est (sont ?) derrière tout celà.

    • 7 avril 2011 à 15:34 | ZOZORO (#5338) répond à da fily

      L’incontournable da fily a remis la France devant les scènes...

      Je raconterais à mes petits enfants qu’il ya avait des rasseta, des ravoahangy et des da fily dans l’histoire de madagascar.

      Bien sûr sans oublier ni nier l’existence des PADESM des babazy et des bb.

      Si on arrive à pointer du doigt la source de nos problèmes, ne pourrions nous pas agir ? L’Algérie, elle, elle a agit...

    • 7 avril 2011 à 16:50 | Amada (#4695) répond à poiuyt

      Et à ceux et celles qui veulent le devenir .....

      Pendant que la marée monte
      Que chacun refait ses comptes
      J’emmene au creux de mon ombre
      Des poussières de toi
      Le vent les portera
      Tout disparaitra
      Le vent nous portera

      Hommage de Noir Dez et Manu Chao a El Commandante Che

      « Soyez réalistes, demandez l’impossible »

    • 7 avril 2011 à 17:13 | da fily (#2745) répond à ZOZORO

      zozoro, misaotra @ torohevitrao, fà tsy afaka nihifampitaha @ ireny olon-dehiben’ny firenena ireny raha ny tenako. Mpandalina sy mpandinika ny fiainantsika eto sy eroa no mahaliana aho, kà raha ohatra kà mifanaraka @ ireo hevitrao ireo ny amposako, dia faly aho ary isaorako ianao.

      je m’excuse déja pour la longueur, mais le sujet est passionnant.

      Je voudrais revenir sur cette fameuse notion de liberté qui nous interpelle aujourd’hui, et profiter de ce que la France a porté Aimé Césaire au Panthéon, pour parler de ce sujet aussi grave que compliqué. Aimé Césaire a porté cette liberté aux nues à travers son principe de négritude, lui et Senghor ont donné visage à ce sentiment tenace de résistance intérieure face à l’invasion des assimilations qu’il fallait sans doute ingurgiter à cette époque. Ces grands messieurs nous ont laissé ces pensées en héritage, que je juxtapose avec nos Rabearivelo et consorts à nous. En scrutant bien le contexte, on peut dire qu’il y avait un éveil concret libertaire par rapport à la condition de « noirs ou alors colorés » que vivaient nos penseurs, ayant choisi de combattre l’oppression, ou ses multiples facettes, par la réflexion et une certaine philosophie. Ayant certainement une vue plus globale et de facto plus large des évolutions des sociétés dans lesquelles ils étaient, ces visionnaires de la première heure ont su remettre les pendules de leur turpitudes au diapason de l’évolution des moeurs de l’époque. Intellectuellement, cela a du demander beaucoup de ressources, et accessoirement des contradictions qu’il a fallut comprendre mieux que les autres, pour en tirer toute l’essence d’un départ vers de nouveaux horizons. On peut affirmer que ces hommes furent assez intelligents pour se positionner en avance sur leur temps, c’est en celà qu’ils ont été des hommes dont on les qualifie toujours aujourd’hui de « libre ». Etre en avance c’est être libre, avoir une pensée d’avance c’est évoluer, ne pas se recroqueviller.

      Ma réflexion de liberté ici, est tout autre que celles de nos valeureux ainés. La liberté, pas vraiment quantifiable selon où l’on se trouve, que je conçois et qui alimente ma réflexion, se trouve dans la tête, et le contexte d’oppression au moins intellectuel, n’est plus de mise aujourd’hui. La permanente contribution que nous devrions demander à notre moi, est une forme alternative de liberté, individuelle certes, mais non restrictive et libératrice. La liberté de penser, puisque c’est elle qui en a la primeur, peut servir de sonde pour en savoir plus sur la latitude de nos réflexion. En politique, cette latitude est presque souvent altérée par l’environnement social et statutaire des intervenants. S’affranchir de ces pesanteurs, qui brident par leur historique et leur position la saine réflexion pour le bien commun, est une gageure que les meilleurs ont réussi à franchir. Nous sommes plutôt assaillis de nos jours par une foultitudes de pseudos penseés et concepts d’idées qui sont le fruit de cette competition sans pitié qui prédomine dans tous les aspects de nos sociétés modernes. Cette course perpétuelle à l’armement a aliéné toute notion de libre arbitre, car la motivation s’est déplacée ailleurs, dans des choix toujours plus tributaires de notre soif de posséder. Car la possession du plus qu’hier et moins que demain, est devenu le comburant de nos motivations personnelles. Le résultat est dans les déboires et turpitudes de nos politiques diverses, et sont les reflets marquants et indiscutables de nos échecs en matière de socialisation, citoyenneté, civisme, stabilité économique, conscience collective, et honnêteté intrinsèque.

      Il y a du chemin à faire, mais rien, jamais rien n’est impossible pour qui veut le bien et seulement le bien des siens et de son pays.

    • 7 avril 2011 à 17:14 | poiuyt (#584) répond à Amada

      Ce parfum de nos années mortes
      Ce qui peut frapper à ta porte
      Infinité de destins
      On en pose un et qu’est-ce qu’on en retient ?
      Le vent l’emportera

    • 7 avril 2011 à 17:20 | mpitily (#1212) répond à da fily

      « Le véritable changement viendra de l’implication de personnes ne gravitant pas de près ou de loin autour de ces nébuleuses qui freinent notre développement »

      Tiens tiens, ceci me rappelle le TSZRRR, n’est-ce pas chers compatriotes ?

    • 7 avril 2011 à 22:24 | el che (#344) répond à da fily

      Da Fily,
      D’abord je voudrais vous dire que j’apprécie beaucoup vos participations à ce site, ainsi que votre style, empreint d’une grande érudition !
      Je connais bien le continent africain, pour l’avoir traversé d’est en ouest, partant du lac Victoria à Lubumbashi, grande ville minière du Congo Kinshasa (ex Congo Belge). J’ai appris lors de mes voyages, la manière dont la conférence de Berlin (1884/55) a partagé l’Afrique entre Italiens, Portugais, Français, Anglais, allemands et belges. Le grand continent a été ont coupé de façon irrationnelle ces, sans tenir compte de ses réalités historiques et économiques. Ainsi des millions d’africains ont été déportés avec brutalité de leur terre natale vers d’autres régions lointaines pour les besoins de l’industrie colonialiste, contraints à cohabiter avec d’autres peuples. Ces regroupements arbitraires, unions contre-nature sont les conséquences des séquelles dramatiques même à ce jour : guerres fratricides et ethniques, au sein d’un même état ! Chaque pays ainsi créé a subi la culture de l’envahisseur, tout en dénaturant les lois coutumières, qui régissaient la vie en communauté.
      Aujourd’hui, les conflits entre africains sont traités de barbarisme par ceux-là mêmes qui les a créés !
      M/car, en tant qu’insulaire n’a heureusement pas vécu l’entièreté de ces drames, sinon la colonisation et l’imposition d’une culture différente de la sienne, et son infantilisation.
      Une nation pour être indépendante, doit être libre. Chaque nation doit disposer d’elle-même. Dans des conflits difficiles comme connait notre pays, je suis pour la médiation par des pays voisins et le respect des accords. Mais on ne peut aller au-delà, surtout pas des appuis financiers ou militaires au profit de celui que l’on veut voir au pouvoir. Ne soyons pas aveugle, la France a fait preuve d’activisme dans la crise malgache, et ne s’est pas gênée pour saborder les accords de Maputo.
      Je suis d’accord avec Patrick. A, quand il sous-entend que l’indépendance de notre pays est viciée par notre conjoncture économique. Nous avons besoin de l’aide de pays riches.
      En droit, nous naissons tous libres et égaux. Ensuite, en nous engageant contractuellement (mariage, contraction de prêts), nous aliénons de facto cette liberté.
      On pourrait appliquer les mêmes principes à un pays : l’obtention de prêts et aide induit son corollaire : le remboursement de ses prêts, et d’autres conditions liées à ces contrats (cessions de part de marché, autorisation d’exploiter des matières premières, austérité budgétaire, « bonne gouvernance », etc.
      Et c’est là que nous subissons des contraintes économiques, et ces obligations qui restreignent véritablement notre indépendance et autonomie. Car ces pays qui nous « aident » ne le font pas gratuitement ! Nous devons rembourser, et souvent selon les règles « du troc » souvent en notre défaveur !
      Cordialement.

    • 7 avril 2011 à 22:47 | el che (#344) répond à poiuyt

      Mes amitiés à poiuyt !

    • 7 avril 2011 à 22:55 | el che (#344) répond à Amada

      Bel hommage pour un grand homme qui a été au bout de ses convitions !

  • 7 avril 2011 à 11:42 | Mihaino (#1437)

    « Des hommes et des femmes LIBRES », votre titre évoque bcp de choses Patrick A.
    - Cette notion de liberté est PRIMORDIALE à mon avis pour vivre ou survivre décemment sur notre terre ....
    - La liberté comme la Patrie doit être SACREE et ne peut en aucun cas être sacrifiée au nom d’ une domination, d’une dictature locale ou importée subtilement ...
    - Sans liberté , il est très difficile d’ entreprendre , de créer , de conseiller , de critiquer pour le bien et l’intérêt de notre Pays ...
    Par ailleurs, il faut admettre la nécéssité des balises et des gardes fous afin d’éviter et de punir les abus . A cet effet ,la loi est utile pour protéger la liberté de tous les citoyens...
    Enfin, je déplore sincèrement les entêtements de nos politiciens qui n’arrivent pas à s’entendre , à discuter , à règler cette crise ??!!
    Faut-il tjrs d’intervenants internationaux pour donner des solutions (miracles !) de sortie rapide à cette Transition ??? Quelle honte pour nous !
    Wait and see ....

  • 7 avril 2011 à 11:45 | Madagascan (#1869)

    Patrick écrit :
    « il y a de quoi être consterné à constater la proportion de commentaires qui faisaient suite à l’éditorial d’hier et qui semblaient soudainement trouver plein de qualités à un Laurent Gbagbo, uniquement parce que celui-ci s’est positionné comme le grand opposant à la France. Il y a là me semble-t-il le symptôme d’un effrayant « prêt-à-penser » qui est tout le contraire d’une véritable indépendance. »

    Je suis d’accord avec vous, c’est un triste constat.
    Ceci dit, mon point de vue est que toute intervention armée de la France dans une ancienne colonie, même pour les meilleures raisons, devrait être proscrite. Cela permettrait peut-être de ne pas apporter plus d’eau au moulin des « pourfendeurs de la francafrique ».

    Mais il est bien possible qu’en fait, la France ne fasse pas grand cas de l’opinion publique africaine, car cette dernière ne possède pas à ce jour de relais d’opinion mondiaux solides et efficaces d’une part (l’image de la France à l’étranger n’est pas touchée), et d’autre part les leaders politiques africains ne prennent pas non plus leur opinion publique en compte (le business en Afrique n’est pas touché non plus). Au final, pourquoi la France s’achèterait une conduite en Afrique alors que les conséquences sont plus positives que négatives ?

    Patrick poursuit :
    « Car si depuis deux ans, les membres de la rédaction de ce site persistent, cela tient grandement au fait qu’ils sont persuadés qu’il existe à différents niveaux de la société malgache des hommes et des femmes désireux de construire un autre Madagascar que celui offrant uniquement le triste spectacle de troupons de moutons bêlant chacun derrière leur Panurge. »

    C’est un noble objectif. Cependant, si l’on devait mesurer la capacité à ne pas bêler systématiquement derrière leur Panurge les intervenants sur les commentaires, il me semble qu’il y aurait peu d’élus. Et pourtant, on a ici plutôt le « haut du panier ». Poursuivez votre œuvre de pédagogie, car il reste du chemin à faire.

    • 7 avril 2011 à 16:56 | poiuyt (#584) répond à Madagascan

      « mais à leur manière et à leur niveau, parfois même sans en être conscients, ils sont certainement au niveau de leurs communautés de leaders. »

      On pourrait se demander sur quelle(s) base(s) Patrick ose s’avancer ainsi. C’est un peu aventureux quand on constate certaines disponibilités, et certaines carences à l’analyse et aux synthèses. Ainsi certains messages sont lus du début à la fin, certains sont zappés presque systématiquement ; ainsi il en est quand on ne dispose que de courts intervalles de temps.

      Quand à l’amour pour la France, on peut aimer la France peuple, la France culture, la France cuisine, la France fraternité, la France liberté, la France égalité ; Pour ceux-là, il vaut mieux être présent en France ! on aime moins la France africaine. Très peu pour moi, la France y agit comme un parasoleil

      En vérité, les africains sont de - en - français, c’est normal, c’est naturel, ils veulent être tout simplement africains, s’ils le pouvaient, mais ils en sont empêchés. Bien-sûr, une vérité est rarement générale.

  • 7 avril 2011 à 13:30 | Jipo (#4988)

    Permettez- moi de trouver une certaine complementarité, entre l’article de Patrick et celui de Valis, l’un nous parle de liberté : petit apparté ; « c’est comme les frites Mc Kaine : c’est ceux qui en parlent le + qui en mangent le moins » ! Une forme de Ying et de yang, appliqués .
    Et Valis qui nous ’offre un article, rempli d’interdits, cachés derrière une « crise » de responsabilité soudaine, jusqu’à interdire de prononcer le nom de l’heureux proclamé et sa dulcinée, qui sera bientot un crime de lèse magesté, et méritera au moins la sanction d’atteinte à la « personnalité » et sécurité de la Nation , avec une invitation à la case prison, sans passer par le conseil ministériel, de n’importe qui,et, qui a déjà tant à faire : à veiller, à ce que tous ces nouveaux interdits, pardon :lois, soient bien appliqués,et surtout respectés, pour le bien de la 4 ème République, sa gouvernance et son Pays .
    De quoi illustrer , le vieil adage : « Un maximum de liberté , pour un minimum de droit , »adage bijectif pour les puristes .

  • 7 avril 2011 à 16:50 | kakilay (#2022)

    Il paraît que nous avons tous compris les tenants et aboutissants du mot « Liberté », et qu’il était temps, avec lui, de passer à autre chose : amour.

    Seuls ses partisans peuvent nous chanter son hymne à la liberté, avec les contraintes de la mondialisation qui vont avec. Car à partir d’un certain niveau, le politique devient un art, qui est de la technique transcender.

    De l’Indépendance : comment se fait-il que l’on ait cette mauvaise impression que la SEFAFI est seulement la caisse de résonance de la la France ?

    Cette pâle, mais alors très pâle, conviction de ce porte parole, toujours de la SEFAFI, nous ramène toujours à cette idée qu’on a des hommes, mais rarement des hommes de leurs convictions.

    Etre des salariés : voilà le commun de nos intellectuels, que souvent ils y perdent l’appellation.

    Et je désespère quand ceux qui en ont sont de suite, sans autre procès, taxés de fanatiques ou je ne sais quoi... Qu’après les avoir entendu, les détraqueurs, le summum de la spiritualité serait chez les mpamadika palitao...

    Alors qu’il s’agit moins de mourir pour les idées, que d’être fidèle à ses convictions.

    Car l’autonomie du sujet vient par là :

    avoir ses propres valeurs et ne pas attendre un DJ pour se réveiller de son sommeil dogmatique. Ne pas attendre que la loi Maslow ne se vérifie dans un sens comme dans l’autre : Devenir Homme, en tant que projet, ou tout simplement devenir citoyen. Personne ne dit que c’est gagné d’avance : mais c’est un pari à courir.

    Il y va de la dignité de l’Homme et de notre perception de ce dernier, et donc de nous.

    Si l’homme est un animal bon SEULEMENT pour le tsena mora : là, oui ! on a les dirigeants qu’on mérite. BREADS AND ROSES disais-je par ailleurs pour signifier tout simplement que nous avons à demander plus à cette CRISE.

    Neron aurait dû être le premier, dans Rome, à porter haut le flambeau de la dignité humaine, lui, le repu, qui passe son temps à dégueuler pour pouvoir manger de suite.

    Et c’est de Spartacus qu’est venue cette idée qu’il y a quelque d’irréductible en nous qui aspire vers des abstractions : autonomie, indépendance, LIBERTE.

    Titeuf et tous les enfants du monde, sans passer par les écoles de droit, ont toujours ce sentiment devant l’injuste. Des fois, ce sont les intellectuels et ceux qui ont fait des écoles de droit, qui ne l’entendent plus.

    Relire Camus et son Homme Révolté.

    Je ne plierai jamais ma LIBERTE à la hauteur d’un ignare. L’indépendance dans le I de la CENi n’est pas la mienne, et je ne cautionnerai pas, par conviction, que l’on entube les « innocents » par le savoir-faire-entuber de ces forts en droit.

    C’est tout simplement, peut-être, cela que voulait dire Camus quand il dit : je me révolte, donc nous sommes. Et ajouter tout simplement :

    je me révolte,
    parce nous ne sommes pas des ânes !

    • 7 avril 2011 à 17:01 | poiuyt (#584) répond à kakilay

      Vive KakiLay !

    • 7 avril 2011 à 17:30 | Boris BEKAMISY (#4822) répond à poiuyt

      Je dirais que Kakilahy est très très inspiré aujourdhui !

      Mise à part ce côté très remonté et pitoyable ! presque pathetique !

    • 7 avril 2011 à 17:55 | poiuyt (#584) répond à Boris BEKAMISY

      Vous êtes presque semblables, chacun dans sa matière. Il faut essayer de ne pas trop s’en prendre dans le coeur, et aussi de ne pas exprimer du noir ; c’est malsain et cela n’en vaut trop la frappe.

      Les messages de Borris sont trop nombreux, on en a du mal à faire la synthèse, on s’y perd même. A être trop disert aussi, il peut arriver qu’on manque de cohérence ; peut-être pas vous. Un message condensé quotidien de Borris, ou 2, serait pour le moins plus consistant, dans les sens panse et pense du terme.

      Il n’y en a pas non plus 2 comme KakiLay.

      Mais ce n’est qu’un avis parmi d’autres.

    • 7 avril 2011 à 19:06 | Boris BEKAMISY (#4822) répond à poiuyt

      POIUYT,

      <Les messages de Boris sont nombreux et manquent de coherence...... <, disait POIUYT

      Bekamisy manque de coherence dixit POIUYT
      je ne le pense pas ,

      pour me synthetiser sans difficulté il suffit seulement de détécter le cadrage des mes vérités c’est à dire mes valeurs , ma vision et mes principes directeurs que je ne manque pas d’evoquer ,à plusieures reprises sur ce forum.. .......

      Ainsi,vous allez decouvrir et comprendre qu’une COHERENCE se degage bekamissime.....

      Le parallelisme avec Kakilay ?? peut etre !! par rapport à la conviction sur ce que nous croyons respectivement , lui le sud , moi.... le nord , mais on croit ce qu’on croit presque avec la meme methode..et la meme force.

    • 8 avril 2011 à 08:18 | poiuyt (#584) répond à Boris BEKAMISY

      Bonjour à Boris et Man’ahoana à KakiLay.

    • 8 avril 2011 à 09:28 | kakilay (#2022) répond à poiuyt

      Salut à toi vieux frère !

  • 7 avril 2011 à 17:24 | mpitily (#1212)

    Bravo Patrick ! vous méritez bien d’être le président du TSZRRR, le digne successeur de tonton Georges qui a malheureusement abandonné son bébé en cours de chemin ! Dommage !

  • 8 avril 2011 à 18:44 | pictus (#5512)

    Manantena aho fa hitohy ny asan’ny mpanao gazety ao amin’ny madagascar-tribune.com .

    Tena misy tokoa ny olona miandrandra an’ny fahaleovan-tena ho an’i Madagasikara sy ny mponina ao aminy, sy miasa mba hahatanterahin’izany vina izany.

    Mila ny feonareo mpanao gazety izahay.

    Mahereza.

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