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Société

Madagascar

Des appels pour faire figurer l’égalité dans la nouvelle constitution

mercredi 14 juillet 2010 |  1183 visites  | 2 commentaires 

Les femmes militantes de Madagascar demandent que le droit des femmes de participer directement à la politique figure dans le nouveau projet de constitution du pays.

Elles voudraient ainsi qu’il y ait 30 pour cent de femmes politiques au parlement d’ici à 2012 et 50 pour cent d’ici à 2015.

L’organisation de défense des droits des femmes « Vondrona Miralenta ho an’ny Fampandrosoana » (’Groupe des femmes en politique’ - VMLF) affirme que cette exigence constitutionnelle est nécessaire pour modifier le nombre disproportionné des hommes et des femmes représentés dans l’économie et la politique. Selon une étude menée par l’Institut électoral pour la viabilité de la démocratie en Afrique en 2009, il y a moins de huit pour cent de femmes malgaches dans les organes politiques de décision.

Le VMLF déclare qu’il est nécessaire de clarifier des lois et textes juridiques tels que la constitution, le Code électoral et même les lois régissant les partis politiques pour établir l’équité réelle entre les hommes et les femmes.

« Sans mesures coercitives, il n’y aura pas de changement. Par exemple, aucun parti politique ne présentera de femmes sur sa liste. Peut-être il y aura une ou deux femmes, mais elles ne seront jamais en tête de liste », a déclaré à IPS Noroarisoa Ravaozanany, un membre du VMLF.

Le VMLF a soumis sa proposition au Comité consultatif constitutionnel (CCC) en exigeant que certains textes législatifs traitant des questions de genre soient révisés et que de nouveaux textes soient ajoutés, afin que la parité entre les sexes puisse être réalisée dans les organes de décision.

Le CCC, mis en place par le gouvernement de transition, est chargé de rédiger un projet de constitution, qui devait initialement être achevé avant le référendum constitutionnel du 12 août. Cependant, ce référendum a été reporté à une date inconnue parce que le CCC est en retard par rapport au calendrier d’élaboration de la nouvelle constitution.

La rédaction d’une nouvelle constitution est considérée par beaucoup comme la première étape vers la fin de la crise politique de mars 2009, qui a vu l’armée évincer le président Marc Ravalomanana et installer le chef de l’opposition, Andry Rajoelina, à la tête de l’Etat.

En novembre 2010, un nouveau gouvernement élu devrait succéder au gouvernement de transition actuellement en place, qui a, comme les anciens gouvernements, une très faible représentation des femmes politiques. Seulement cinq femmes ministres contre 31 hommes ministres.

Bien que le principe de « non-discrimination fondée sur le sexe » ait été inscrit dans les différentes constitutions de Madagascar et les accords internationaux signés par les autorités malgaches, tels que les accords de la Communauté de développement d’Afrique australe, obligeant les Etats signataires à l’égalité de genre, le principe de la parité n’a jamais été respecté sur l’île. L’une des raisons peut être le poids de la tradition.

« Nous utilisons l’expression « adilahy politika », qui signifie « la politique est un combat d’homme ». La façon dont les enfants sont éduqués joue également un rôle majeur dans la perception que le public a des femmes, qui sont supposées rester à la maison », a dit Hanta Andrianasy, un membre de Simiralenta, une association de défense des droits des femmes.

Selon elle, l’image des femmes est en train de changer : « Les femmes commencent à comprendre la nécessité d’avoir le pouvoir pour changer les choses. Les hommes, également, voient qu’ils ont besoin des femmes pour participer à la politique. Et ils ne pourront pas empêcher les femmes de faire pression pour le pouvoir ».

Andrianasy a ajouté qu’il y a des femmes leaders dans les zones rurales qui ont tenté de s’impliquer dans la politique mais qui ont été mises de côté.

« Elles ont été présélectionnées pour être candidates aux élections locales ou législatives, mais le jeu de coude au sein des partis politiques les exclut du jeu. Dans le passé, certaines d’entre elles se présentaient aux élections comme candidates indépendantes, pour avoir la chance d’être élues », a souligné Andrianasy.

Mais une nouvelle loi, soumise au parlement en décembre 2008, et qui n’est pas encore promulguée, a depuis interdit la participation des candidats indépendants.

Comme réponse, un parti politique féminin, « Ampela Mano Politika » (« Des femmes qui font la politique »- AMP), a été créé en février.

« J’ai créé ce parti pour permettre à toutes les femmes, qui sont disposées à entrer en politique, d’être au premier plan, sur un pied d’égalité avec les hommes », a expliqué Dr Brigitte Rasamoelina Rabemanantsoa, présidente fondatrice de l’AMP. Avec près de 5.000 membres, le parti entend participer aux prochaines élections. Le parti accepte également l’adhésion et la participation des hommes.

« Etant donnée la faible représentation des femmes en politique à Madagascar, nous voulons utiliser la discrimination positive : nous donnerons la priorité aux femmes candidates aux élections », a déclaré Rasamoelina Rabemanantsoa.

Cependant, certains critiques se demandent si les points de vue présentés pour la rédaction de la nouvelle constitution y figureront. Le CCC, formé par le parti au pouvoir, est considéré comme non représentatif de tous les mouvements politiques.

Mais pour Andrianasy, le référendum constitutionnel est une occasion pour les voix des femmes d’être entendues.

« La crise politique que nous connaissons depuis mars 2009 a poussé les femmes à prendre des mesures. La crise politique a également montré l’incapacité des hommes à gouverner. Le principe d’équité est dans l’intérêt de toute la population, pas seulement des femmes ».

Laure Pichegru
JOHANNESBURG, 11 juil (IPS)

2 commentaires

Vos commentaires

  • 14 juillet 2010 à 10:00 | bema (#828)

    Faire figurer « l’Égalité » dans la constitution est très bien mais la vivre et l’appliquer est encore meilleure. Madagascar a toujours donné la place aux femmes et nous avons eu quelques Reines dans l’histoire de notre pays. A mon avis, « Tout légiférer et mettre un cota » constituent déjà une DISCRIMINATION et une personne quelque soit son sexe sort toujours du lot si elle est MEILLEURE selon le proverbe :« volamana latsaka am-bovoka ka tsy havelan’ny hasiny tsy hamiratra ». Misaotra Tompoko

  • 14 juillet 2010 à 22:25 | meloky (#637)

    Efa lasa lavitra mihintsy anie isika Gasy izao eh !

    Efa ho vonoina amin’ny dikisionera mihintsy ny hoe « adilahy politika » fa aleo ho soloina « adivavy politika » !!!!!!!!

    Tsy hanova inona io fa tsy aleo ve ny tena ventiny no sedraina !!!!!!

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