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Culturel

Décès de Elie Rajaonarison

lundi 29 novembre 2010

Le poète Elie Rajaonarison est décédé ce samedi 27 novembre. Enseignant-chercheur en anthropologie, il fut aussi dans les années 1990 secrétaire général du Ministère de la Culture et membre fondateur du parti AVI. Pour donner un petit reflet de son éclectisme, nous vous re-proposons un article publié en Novembre 2006 dans nos colonnes.


L’homme voué à la culture !

Elie Rajaonarison avec Samoela.

Homme modeste et très discret, Elie Rajaonarison, poète, artiste, professeur à l’université et tout ce que vous voulez... Mais c’est un homme qui a beaucoup fait pour le pays. Il a toujours travaillé pour la valorisation de la culture malgache. Durant ce mois de novembre, on l’a vu, à plusieurs reprises, au service de la culture. « ...Omeko anao ny tononkalon’i Elie Rajaonarison... », disait le texte d’une chanson de Samoela, le troubadour sur la trace de ses aînés, en matière de chansons à textes. Mais Elie Rajaonarison, ce n’est pas seulement de la poésie. C’est tout ce qui est «  art  », mais surtout la culture. Le mois de novembre a été total pour Elie Rajaonarison car il a participé à plusieurs manifestations culturelles, preuve de son dévouement pour la culture, toujours.

Traducteur des œuvres de Koltes

En étant un passionné de la culture, l’idée de traduire quelques œuvres de Bernard-Marie Koltes lui est venue, un jour. « J’ai voulu partager à mes compatriotes la beauté des œuvres de ce grand auteur. Mais comment y arriver si je ne traduis pas mot par mot ce que l’auteur veut dire ? D’où ma décision de le faire. Il faut savoir apprécier la saveur de la langue malgache », a expliqué l’homme voué à la culture. Lors de la semaine autour de Bernard-Marie Koltes tout récemment, avec la participation des étudiants de la filière Médiation culturelle de l’université d’Antananarivo, Elie Rajaonarison a mis en espace quelques extraits de ces pièces. Puis, il a participé au forum littéraire sur l’œuvre intitulée « Dans la solitude des champs de coton » au côté de Robin Félix, Bodo Ramangason ainsi que Dieudonné Niangouna.

« Ranitra » en version française

Pour la première fois dans les annales de la démarche éditoriale, le recueil de poèmes d’Elie Rajaonarison, « Ranitra », sorti en 1992, a été traduit en version française. Cette oeuvre a été présentée aux jeunes ainsi qu’aux élèves afin de leur faire découvrir sa valeur. Vu qu’actuellement, les jeunes sont de plus en plus intéressés par la poésie, il serait bien de leur en parler à maintes fois. De ce fait, lors de la présentation de cette œuvre, Elie Rajaonarison leur a éclairci l’esprit et les a encouragés à lire.

« Trace et Aura »

Depuis le 6 novembre, le public a eu droit à la découverte de l’autre facette d’Elie Rajaonarison. Une exposition de quelques clichés de l’homme se tient dans le hall du Ccac sous le thème « Dindo sy Vina » traduit « Trace et Aura ». Elie Rajaonarison n’est pas un photographe professionnel, d’ailleurs, il n’est pas nécessaire de l’être pour partager avec le public la passion que l’on éprouve, mais lors de cette exposition, il a su démontrer les surprises que la vie nous réserve. « Traquer des espaces-temps éphémères, inscrire l’évanescence dans la durée, se mettre en ligne et lumière avec les traces de la vie et en sentir l’aura », telles sont les phrases qu’Elie Rajaonarison a trouvées pour traduire ce qu’il ressent et ce qu’il veut partager lors de cette exposition de photos présentée en triptyques et diptyques, formats qu’il a choisis pour se démarquer de l’habituelle décoration. Graphisme ? Photo-concept ? « Ce sont des détails de la vie inscrits sur les murs, gravés sur le sol, amassés dans les ravins, soufflés sur le sable ou simplement surpris au détour d’un chemin qui sont autant de traces dont l’aura ne finira jamais de nous hanter ». Le tout, appuyé par des textes sous formes de « graffiti » donnant une autre forme à cette exposition. D’ailleurs, c’est ça le défi, la démarche : dire l’indicible, donner à voir l’invisible et emmener le public dans un voyage où l’on pourrait voir la « trace et l’aura ». « Jouivre" disait Elie Rajaonarison. Jusqu’au 25 novembre au Ccac.

Recueillis par Daddy RAMANANKASINA

1 commentaire

Vos commentaires

  • 10 décembre 2010 à 10:38 | Annie DARENCOURT (#5043)

    C’est avec beaucoup de tristesse que l’Union pour la Défense de l’Identité Réunionnaise a appris le décès du poète Elie Rajaonarison. Elie était parmi les poètes invités par l’Udir lors de son 2ème festival interrégional de poésie en octobre 2005. Accompagné de poètes locaux, durant toute une semaine, Elie a fait entrer la poésie malgache dans les établissements scolaires de l’île de La Réunion. Deux de ses poèmes « Spleen maloya » et « Fou de lune » sont parus dans le recueil collectif « les îles rebelles » en octobre 2005, dans le cadre de ce 2ème FIPO. Aux poètes et aux ami(e)s de la poésie malgache, à sa famille, à ses proches, à ses amis, l’Union pour la Défense de l’Identité Réunionnaise présente ses condoléances les plus attristées. Annie Darencourt, vice-présidente de l’Udir.

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