Créer la psychose ?

Nul doute que le public d’Antananarivo ressent une pression accrue depuis la déclaration des officiers de mercredi dernier. Cependant, c’est depuis longtemps que la population garde une certaine distance vis-à-vis des événements politiques. Il serait donc très exagéré de parler de psychose dès que l’on s’éloigne un tant soit peu d’Ivato, lieu principal des événements actuels.

Néanmoins, on ne peut ignorer une montée d’événements qui semblent avoir pour but de créer une tension psychologique à Antananarivo. Cela a commencé mardi soir avec l’incendie d’un minibus provoqué par un passager ayant répandu de l’essence. Les passagers ont réussi à descendre sans encombres, mais le véhicule a été très gravement endommagé.

Jeudi soir, deux grenades ont visé deux restaurants grand public, l’un à Antanimena, l’autre aux 67 Ha. Le premier engin a fait long feu, le deuxième n’avait pas été dégoupillé.

Et ce vendredi, une cocktail molotov a visé une voiture garée devant le tribunal d’Anosy. Les dégâts matériels ne sont pas négligeables, même si l’intervention d’un passant qui a réussi à éloigner du pied l’engin incendiaire les ont limités.

Comme pour confirmer la nature politique de ces opérations, le véhicule d’un membre du Conseil supérieur de la transition aurait aussi été ciblé par une cocktail molotov.

Aucun de ces attentats n’a jusqu’ici fait de blessés. Les témoins des divers événements décrivent généralement les auteurs comme des jeunes hommes autour de la vingtaine d’années.

Recueilli par Yann