Après la suspension des exportations, des opérateurs miniers ont annoncé une baisse de 10 à15% de leur chiffre d’affaires deux mois après cette mesure. Un directeur général d’une société exportatrice a même affirmé « avoir perdu 80% de la confiance de ses clients ». « Nos expéditions ne sont plus périodiques, on enregistre souvent des retards et nos clients ne sont pas censés connaître nos problèmes internes », se désole-t-il.
« Pour moi, cette mesure a été faite pour anéantir les opérateurs malgaches qui vivent au jour le jour. Les investisseurs étrangers, eux peuvent acheter les produits à bon prix et les stocker », poursuit ce DG.
Madagascar est un pays à vocation minière. D’après les estimations, les richesses potentielles des gisements miniers découverts jusqu’ici équivalent à un siècle de notre PIB, soit 100 fois 5 milliards de dollars. Mais, il va falloir que les Malgaches en tirent profit. D’une part, il y a des secteurs dans lesquels l’exploitation nécessite de grands investissements et des matériels sophistiqués. Il faut faire appel à des investisseurs étrangers. Et, d’autre part, nombreux sont les Malgaches qui peuvent investir dans les petites mines. « L’existence des trois codes régissant le secteur à savoir le code minier, la convention d’établissement et la loi sur les grands investissements miniers conduisent à un traitement inégalitaire », expliquent d’autres professionnels.
- 60 à 70% aux Chinois
Or, pour que les petits exploitants miniers puissent développer leur activité et d’augmenter leurs revenus, le côté du carré minier a été réduit, passé de 2,5 à 0,625 km. « Cependant, la situation est loin de traduire la réalité », selon les points de vue des membres du Conseil national économique et social. D’après eux, la majorité des carrés miniers sont occupés par des étrangers notamment les Chinois, qui en détiennent plus de 60% à travers des associés.
