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Editorial

Allons voir chez les Grecs si nous y sommes

vendredi 22 juin 2012 | Patrick A.

Ce soir, match Allemagne-Grèce en quart de finale de l’Euro 2012. C’est en principe du football. Au vu du classement Fifa (une équipe est 3ème mondiale, l’autre 15ème), c’est de toute évidence l’équipe allemande qui doit être la favorite des pronostics. Mais l’actualité est ainsi faite que ce quart de finale de football prend des petits airs de finale de politique économique : quelques jours après des élections grecques et peu après un sommet du G20, l’envie de soutenir une équipe plutôt que l’autre peut marquer la différence entre économistes keynésiens et monétaristes, entre partisans de la « croissance » et de la « rigueur ».

En se référant à l’actualité récente, Madagascar et la Grèce ont au moins deux points communs : les deux pays ont connu des séries de violences urbaines en Décembre 2008/Janvier 2009, et pourtant bien rares sont les observateurs qui à l’époque avaient réussi à comprendre la réelle profondeur du mal et à anticiper l’ampleur de ce qui allait arriver. À Madagascar comme en Grève, aujourd’hui, la gueule de bois est évidente. Ainsi, si les budgets nationaux consacrés à l’éducation étaient faibles dans les deux pays, bon nombre de ménages se ruinaient en cours privés et ils ont découvert depuis que les espoirs et sacrifices familiaux qu’ils avaient placés dans l’enseignement de leurs enfants risquaient d’être peu rentables. Cette situation ne peut que contribuer à renforcer encore les risques sociaux, dans la mesure où l’arrivée massive de jeunes hommes qui se retrouvent chômeurs, endettés et pauvres augmente le risque de violence. J’invite ceux que le sujet intéresse à relire cet article de Mai 2009 où était déjà esquissé un rapprochement avec la situation grecque.

Si l’on en revient (à notre modeste échelle) aux débats purement économiques et financières qui agitent les grands de ce monde, l’on est amené à relever une différence structurelle très significative entre les deux pays : la Grèce est un pays tourné depuis longtemps vers l’extérieur, alors que Madagascar n’est jamais mécontente de rappeler qu’elle est une île. Preuve de la grande ouverture de la Grèce sur le monde, le tourisme et la marine y sont les secteurs clés de l’économie. Celle-ci repose avant tout sur un secteur tertiaire très développé, d’autant plus nécessaire que la balance commerciale de la Grèce est très largement déficitaire. Par ailleurs, la Grèce est intégrée dans une union financière au sein de laquelle la liberté de circulation des capitaux est un principe dont la remise en cause tiendrait du sacrilège, alors que Madagascar est isolé depuis 1972 dans son propre système financier et sa monnaie reste difficilement convertible.

Les risques de l’ouverture

Depuis ces événements de Décembre 2008/Janvier 2009, Madagascar et la Grèce ont eu à appliquer chacun de leur côté une politique de réduction drastique des dépenses publiques. Si l’absence de perspectives économiques a provoqué des réactions similaires chez les opérateurs, la Grèce a eu à affronter de sévères fuites de capitaux dont on ne sait plus si elles sont les causes ou les conséquences de la crise, alors que ces fuites se sont « seulement » manifestées dans notre pays à travers des catastrophiques exportations illicites de bois de rose, d’or, de saphir ou d’animaux rares... Et si l’on en juge par le boom des constructions de villas dans certains quartiers, une partie des fonds illicites est quand même revenue dans notre pays.

La Grèce représente 1,6% du PNB européen, mais ces derniers mois, elle a fréquemment donné l’impression de représenter 100% de ses problèmes. Cette situation très paradoxale met le doigt sur l’existence d’un dysfonctionnement majeur quelque part : soit dans le fonctionnement même de la zone Euro, soit dans le raisonnement des marchés financiers face aux bonnes et aux mauvaises nouvelles.

À l’inverse, personne ne s’intéresse vraiment à la crise malgache. Entre une ouverture économique qui amplifie les crises, et une fermeture qui les met sous cocotte-minute jusqu’au risque d’explosion, quelle est la moins pire des solutions ? Question à méditer devant les dribbles et les passes en retrait ce soir...

8 commentaires

Vos commentaires

  • 22 juin 2012 à 10:22 | GasyRay Gasy Reny (#2021)

    Oui ce soir un autre match mais hier dans le nord du pays les gens n’ont pas vu le match d’hier à cause du delestage de la Jirama qui regne en maitre pour deciser de te donner ou de te couper l’electricité quand il veut !

  • 22 juin 2012 à 10:47 | I MATORIANDRO (#6033)

    Iza no hifanamby amiko rariva ! Omeko 1 ry rainiboto.

  • 22 juin 2012 à 10:57 | plus qu’hier et moins que demain (#6149)

    Le problème de la Grèce ce qu’elle vivait au-dessus de ses moyens à cela s’ajoute évidemment les fraudes généralisés, les données falsifiées lors de l’intégration à l’Euro d’où une surévaluation de sa monnaie. Avec la crise économique mondiale, une économie extravertie est facilement vulnérable, il en est de même d’un developpement basé autour du tourisme (site antique, bateau de croisière, hôtellerie, etc.) qui a enregistré depuis le 11Septembre 2001 une crise cyclique de grande envergure.
    Par contre en ce qui nous concerne il s’agit plutôt d’une crise structurelle propre au pays en voie de développement (économie désarticulée et basée sur le secteur primaire de subsistance, absence d’une politique économique de développement à moyen et long terme et la trop forte dépendance sur l’aide extérieure qui est loin d’être désintéressée, l’absence de l’adéquation formation emploi, l’acculturation véhiculée par un développement exponentiel de la communication d’où l’attirance vers des objets sans commune mesure avec nos pouvoirs d’achat, etc.)

  • 22 juin 2012 à 15:32 | râleur (#3702)

    Si ce soir c’était la Grèce qui sortait l’Allemagne de l’Euro ?

    • 22 juin 2012 à 17:21 | justice_sociale (#3810) répond à râleur

      bonjour,

      Pas de catastrophisme ce soir, donc match nul, pour ne pas froisser les deux pays car ceci risque fort d’aggraver et déstabiliser l’Euro et donc l’UE.

      le sport, à plus forte raison le football, rentre dans un contexte plus politique qu’économique concernant ces 2 pays.

      Le point commun avec Madagascar : mauvaise gouvernance

      c’est l’absence de l’Etat à éradiquer l’économie parallèle, la défaillance de l’administration fiscale ayant comme conséquence la fraude massive fiscale,
      les riches possédant des villas ornées de belles piscines ne paient pas leurs impôts) ,
      la tricherie vis-à-vis de ses partenaires,
      la corruption partout,
      la class moyenne lésée par ce système et la haine des étrangers devenus des bouc émissaires en tant de crise.

  • 23 juin 2012 à 06:13 | iarivo (#5822)

    Quelle serait la moins pire des solutions ?

    L’organisation, dans le meilleur délai, d’élections LIBRES, FIABLES, CRÉDIBLES, TRANSPARENTES, CONSENSUELLES, INCLUSIVES, etc., etc., etc., acceptées par la MAJORITÉ des entités politiques et de la société civile, SANS marc ravalomanana !

    - de telles élections sont « exigé » par la CI avant toute reprise « officielle » de l’aide internationale (pas seulement bilatérale mais aussi ONU, FMI, ...)

    - la nouvelle équipe issue de ces élections et bénéficiant de la « reconnaissance » internationale pourrait alors s’attaquer aux problèmes de fond (développement économique, insécurité, éducation, pauvreté, réforme structurelle de l’état et des institutions, etc.) par l’élaboration de véritable projet de développement et leur mise en application dans l’intérêt général.

    - la simple « majorité absolue » des entités politique et de la société civile doit être suffisante pour valider toute décisions allant dans le cadre de sortie de crise car l’expérience (mais aussi tout simplement la logique) a démontré que vouloir rechercher l’unanimité est complètement illusoire et ne ferait que nous tourner en rond indéfiniment.

    - il faudrait définir préalablement (par tous les partis politiques et autres associations de toutes sensibilités politiques et confessionnelles qui accepteraient d’y participer) des « principes fondamentaux » de base qui soit accepté par la majorité absolue des entités politiques et de la société civile et sur lesquels s’appuyeront les actions de résolution de la crise.

    - marc ravalomanana doit être systématiquemr écarté, dans le fond et dans la forme, de toute négociation rentrant dans le processus de retour à la normalisation constitutionnelle et à l’état de droit pour la simple raison qu’il (marc ravalomanana) est la cause, l’origine, le sujet principal originel de cette crise.
    Vouloir maintenir marc ravalomanana dans ce processus ne fera que perdurer indéfiniment cette crise car c’est bien lui (marc ravalomanana), et lui seul, la pierre d’achoppement.

    En conclusion, nous devons être capable de dépasser le problème des personnes que représente tout particulièrement marc ravalomanana, mais aussi Didier Ratsiraka, Albert Zafy et Andry Rajoelina, pour aborder sérieusement et concrètement les véritables problèmes du pays et apporter une solution durable à ces différentes crises cycliques.

    Laissons ces conflits personnels aux fanatiques de tout bord...

    • 23 juin 2012 à 06:53 | iarivo (#5822) répond à iarivo

      En complément à mon commentaire précédent, je me permet de suggérer à SEM le Président Andry Nirina RAJOELINA de prendre l’initiative d’inviter TOUTES les entités politiques de TOUTES les sensibilités existantes, TIM, AREMA, TGV, ..., la société civile dans TOUTES ses composants (professionnelles, confessionnelles, associatives, FFKM mais aussi EKAR, FJKM, ...) à participer à une table ronde pour discuter sur les mesures a prendre pour une sortie de crise, dans le cadre de la feuille route.

      Tous ceux qui refuseront d’y participer ou se retireront en cours de route seront écartés du processus de retour à la normalisation constitutionnelle, les décisions devant être prise à la MAJORITÉ ABSOLUE.

      Cette table ronde permettra donc d’écarter officiellement, et avec la CI comme témoin, toutes mauvaises herbes, c’ ;est-à-dire tous ceux qui s’oppose à une résolution de la crise sous la direction de SEM le Président Andry Nirina RAJOELINA et du Gouvernement de Transition.

      SEM le Président Andry Nirina RAJOELINA doit reprendre en main, à sa seule initiative et de par sa bonne volonté le processus de retour à la normalité constitutionnelle,

      Un sommet à 4 (ou a 2) n’est que de la pure fo.taise, une montagne qui accouchera d’une souris.

  • 23 juin 2012 à 08:59 | poiuyt (#584)

    depuis quelque temps c’est comme si mt se mourrait ; 2 ou 3 articles en tout et pour tout ; 2 ou 3 dizaines de comms ; alors : édito qui font assez clairement et nommément de la fidèlisation clientèlique ; aujourd’’hui samedi il y a quelques instants c’était encore mort

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