L’Autorité de l’Aviation Civile de Madagascar (ACM) impose désormais l’enregistrement obligatoire des drones, à l’exception de ceux dont la portée est inférieure à 100 mètres et sans capteurs. Présentée comme une mesure de régulation, cette exigence administrative pourrait toutefois s’avérer largement inapplicable, tant les réalités du pays sont éloignées du dispositif prévu.
Il suffit de regarder autour de soi : les drones sont déjà très présents dans le ciel malgache. Des vidéastes amateurs aux agriculteurs, en passant par les jeunes passionnés de technologie, nombreux sont ceux qui en possèdent un sans toujours connaître les capacités exactes de leur appareil, ni les obligations légales qui s’y rattachent. Comment exiger un enregistrement rigoureux quand bon nombre d’acheteurs ignorent que leur drone dépasse la portée réglementaire ou embarque des capteurs ? Qui plus est, dans un pays où les contrôles routiers n’arrivent déjà pas à faire respecter massivement le port du casque ou le permis de conduire, espérer encadrer sérieusement l’usage des drones relève presque du fantasme administratif.
À cela s’ajoute l’infrastructure bancale du dispositif : le site officiel d’enregistrement n’est même pas encore fonctionnel. Une procédure provisoire est certes en place, mais elle repose entièrement sur des échanges électroniques – alors que l’accès à Internet est inégal et souvent instable. L’obligation de fournir des documents scannés, des photos claires avec numéro de série visible, ou encore une preuve de propriété, risque de créer plus d’exclusion que de régulation.
Au final, cette mesure pourrait surtout pénaliser les utilisateurs de bonne foi et laisser les autres voler sous les radars, au sens propre comme au figuré. Faute d’un cadre réaliste, concerté et adapté au contexte malgache, cette tentative de régulation pourrait bien finir comme tant d’autres : enterrée sous le poids de son propre décalage avec le terrain.
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Vos commentaires
C’est vrai que les drones non encadrés posent un problème de respect de la vie privée. Et il peut être un outil de surveillance et de prise d’informations à la fois précises et sensibles à des fins malveillantes (vol, violence, attaque).
Encore une fois, l’idée peut partir d’une bonne intention mais encore et toujours, il faut que l’Etat met en place une vrai structure de gestion de ces informations et il faut que tout le monde joue le jeu. de façon honnête.
Or, ce n’est pas encore le cas ; et ce sera difficilement le cas.
Quand je pense que les gendarmes doivent encore suivre à pieds les voleurs de zébus, les coupeurs de route et les kidnappeurs, ça me fait un peu rigoler. L’État veut normaliser et réguler l’usage de drones mais il n’est même pas capable d’en équiper ses services essentiels dans la traque des malfaiteurs (jusqu’en haute mer pour surveiller nos territoires marins contre les bateaux fantômes pilleurs des océans).
Sinon, pour le contrôle des usagers, je peux vous garantir que les seuls gagnants seront les policiers et les gendarmes qui vous remercieront.
Cette obligation offre aux forces de l’ordre une occasion, de plus, de racketter les gens. Cette fois, ce sera aussi les propriétaires de drones amateurs. Tu donnes un peu d’argent et ils te laisseront partir. Fin de l’histoire.
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C ’est comme le puçage des zébus, ou importation de girafes, ça veut jouer dans la cour des grands sans en avoir les moyens comme d’ hab quoi ...
A la isandra qui voudrait des centrales nucléaires alors qu’ elle n’ arrive meme pas à faire fonctionner ses turbines électriques au fuel lourd !
Pas plus que creuser des réservoirs de rétention d’ eau ou simplement installer des tuyaux pour alimenter les zones arides ?
On attend avec impatience un satellite vita gasy pour surveiller le territoire, les cyclones et la téléphonie ...
Sans parler des aéronefs ou toutes sortes d’ OVNI ?
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C’est simple, matahotra drone indray ilay Kim aman pour le 26 juin dia mody hoe katsaka tsaramaso voajobory....
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