Le bilan est lourd et accablant. C’est le constat qui s’impose après le passage du cyclone tropical « Ivan ». La question est en ce moment de savoir si l’Etat, par le biais du ministère de l’Intérieur qui agit à travers le BNGRC (Bureau National de gestion des Risques et Catastrophes), trouvera des moyens financiers et matériels pour réparer tous les dégâts et rétablir la situation. En attendant le bilan officiel du passage de « Ivan le terrible » dans toute l’île, des observateurs avertis interpellent le pouvoir central en se posant la question : qu’est-ce qui est urgent, le secours aux sinistrés du cyclone et à la réparation de ses dégâts ou les régionales du 16 mars 2008 ?
Indirectement, ces observateurs veulent laisser entendre que la faramineuse somme de 30 milliards fmg prévue pour préparer et organiser le scrutin du 16 mars prochain est actuellement disponible. « On peut utiliser ce fonds pour venir en aide aux sinistrés d’Ivan. Les élections peuvent attendre. D’ailleurs, urgence oblige », suggère un homme exerçant dans le domaine humanitaire.
Logique du report
Il n’y a que les dirigeants qui ne sont pas convaincus que les conditions sont actuellement réunies pour le report de ce scrutin. Le passage d’Ivan a causé des dégâts matériels et humains considérables dans toute l’île. Des routes sont coupées. Des salles de classe qui servaient de bureaux de vote sont endommagées. L’inondation menace partout. Certaines régions sont plongées dans le noir faute d’électricité. Bref, des réalités qui mettent en cause les préparatifs de ces élections. En tout cas, la balle est dans le camp du gouvernement et du président de la République Marc Ravalomanana qui ne cesse de faire appel aux membres du gouvernement et aux autres hauts responsables de l’Etat à savoir distinguer l’urgent de l’important.
A rappeler que si le gouvernement a ajourné les élections municipales de Nosy-Be, de Sainte-Marie et de Fort-Dauphin, c’est pour ne pas perturber, a-t-on dit, la réalisation des grands projets de développement en cours dans ces localités à forte potentialité économique. Actuellement, des vies humaines sont en danger après le passage d’Ivan. N’est-ce pas là la plus urgente des urgences ?
