29 mars sera là demain. Cette journée sera commémorée sous plusieurs formes. Il y aura les cérémonies officielles et religieuses. Il y aura aussi les rencontres qui, pour l’instant, n’auront qu’un caractère informel entre les concernés par l’événement.
Mais il y aura sans nul doute des rencontres dans les foyers, autour d’une ou deux ou trois bouteilles d’alcool. Ici ce n’est certainement pas la lutte pour l’indépendance qui sera le principal sujet de rencontre ou de conversations mais la cherté de la vie, les problèmes d’insécurité dans la vie professionnelle, le business et les petites combines pour arrondir la fin du mois ou pour survivre. Ce sont les écolages des enfants, la facture de la Jirama, le loyer, les petits boulots à côté, surtout que la fin du mois approche. Et puis vraisemblablement, les impôts dont il faut s’acquitter ou comment contourner le paiement de ces impôts pour ne pas être pris comme des délinquants fiscaux.
En tout cas le week-end sera long en termes de nationalisme, ou plutôt de patriotisme pour ne pas heurter les sensibilités de certains. Le terme de nationalisme est en effet trop souvent perçu sous son aspect négatif ou rétrograde, et passéiste. Toujours est-il que l’évènement du 29 mars 1947 suscite des débâts sur plusieurs fronts. D’autant plus que les acteurs actifs ou passifs de cette journée mémorable ne souhaitent pas rester bouche cousue. La table ronde de ce jour à la Tranompokonolona Analakely s’annonce animée.
Pendant ce temps, le 1er avril pointe son nez. Si les uns pensent au poisson d’avril, ou au loyer dont il faut s’acquiter ou à l’échéance des remboursement d’une dette, les autres se remémorent la lutte conduite par Monja Jaona dans le Sud. Le Monima en tout cas est descendu à Toliary. Une réunion au siège du parti à Sanfilo est prévue et autorisée le mardi 1er avril. Mais là où le doute est permis - car jusqu’à présent l’autorisation n’est pas encore entre les mains des organisateurs - c’est le dépôt de gerbe sur la place dédiée à Monja Jaona à Amorondriaka, sur les bords de la mer, situé à un kilomètre environ du siège du parti. On s’interroge sur cette hésitation des autorités à l’égard d’une marche somme toute destinée à Monja Jaona pour le dépôt de gerbe. Son ombre gêne-t-elle encore ou Monja Jaona n’est-il pas un patriote mais un nationaliste au sens rétrograde ? Quoi qu’il en soit, Les cérémonielles pour Monja Jaona à Ambovombe débuteront le lundi 31 mars. Se rallieront à ces événements, les sympathisants et militants Monima de 5 districts, soit, Amboasary, Bekily, Tsihombe, Beloha et Ambovombe. Sont-ils des patriotes ou des nationalistes ? Ils sont des militants pour sortir le pays de la pauvreté. Pour être plus simple et ne pas polémiquer, ils veulent en finir avec la mendicité.
