Sans conteste, la Banque Mondiale figure parmi les bailleurs de fonds de la Grande île. Durant l’année fiscale 2006/2007 (1er juillet 2006 au 30 juin 2007), la Banque Mondiale a octroyé un financement de 153,6 millions de dollars, a tenu à signaler Robert Blake, Country manager de la Banque Mondiale à Madagascar et dans l’Océan Indien. Parmi les projets qui ont bénéficié de l’appui financier de cette Institution de Bretton Woods, à citer les infrastructures de télécommunication PICOM (raccordement de 13 pays d’Afrique de l’est et australe par la fibre optique afin de reduire le coût de la communication) qui ont reçu un crédit de 30 millions de dollars, 10 millions de dollars ont été affectés au secteur santé tandis que le projet des bassins versants et périmètres irrigués dans la région de Marovoay, Andapa, Lac Alaotra et Lac Itasy, a bénéficié d’une enveloppe budgétaire de 30 millions de dollars.
Enfin, 40 millions de dollars ont été accordés par la Banque Mondiale au gouvernement malgache dans le cadre du quatrième crédit d’appui à la réduction de la pauvreté (CARP IV).
1,086 milliard de dollars pour 19 projets
Au total, 19 projets sont actuellement financés par la Banque Mondiale à Madagascar dont le coût s’élève à 1,086 milliards de dollars. A l’heure actuelle, il reste encore 300 millions de dollars à décaisser, selon toujours ce haut responsable de la Banque dans la Grande Ile.
Interrogé sur la situation qui prévaut actuellement au sein du projet PIC (Pôle Intégré de Croissance), M. Blake devait indiquer qu’un émissaire a été envoyé sur les lieux afin de constater de visu les réalisations de ce projet. Un audit indépendant sera également dépêché sur place pour faire l’évaluation. Concernant le report des élections municipales dans deux villes bénéficiaires de ce projet (Fort-Dauphin et Nosy Be), ce représentant de la Banque Mondiale a noté qu’il s’agit d’une affaire du gouvernement malgache et qui n’a rien avoir avec le PIC. Toutefois, il a insisté que la Banque n’a pas donné un chèque en blanc. Contrairement au chef du gouvernement Charles Rabemananjara qui, notons-le, n’a pas caché son indignation face aux réalisations de ce projet à Fort-Dauphin, M. Blake a reconnu qu’en général, la performance du PIC est satisfaisante. Et ceci, selon les propres évaluations de la Banque.
Financement supplémentaire
Cinq projets jugés satisfaisants par le conseil d’administration de la Banque Mondiale ont reçu une approbation de financement supplémentaire. Le projet de nutrition communautaire a reçu une rallonge budgétaire de 10 millions de dollars tandis que le projet microfinance a bénéficié de 5 millions de plus. De même,15,6 millions pour les infrastructures de transport, 8 millions pour la gouvernance des ressources minérales si le projet de gouvernance et de développement institutionnel bénéficie d’un financement supplémentaire de 5 millions de dollars.
Par ailleurs, cinq autres projets sont actuellement en cours de préparation, selon ce responsable de la Banque Mondiale. Il s’agit du projet « Madagascar Financial Services » qui bénéficie d’un don à travers le Fonds Catalytique pour la croissance en Afrique, le financement additionnel du PIC, le programme axé sur le développement local et la décentralisation, la bonne gouvernance...
Faut-il rappeler que le 2 avril dernier le conseil d’administration de la Banque a approuvé la mise en place de la stratégie d’assistance au pays (CAS) pour la période 2007-2011. Il est aligné sur les objectifs du MAP et prévoit un appui financier de l’ordre de 700 millions de dollars sur les 5 ans, soit 140 millions de dollars par an, sans compter le bénéfice au titre de l’allègement de la dette avoisinant les 30 à 40 millions de dollars.
41,6 milliards de dollars pour les pays pauvres
La Banque Mondiale s’engage à combattre la pauvreté dans les pays les plus pauvres du monde. Ainsi, cette banque va accorder un financement record de 41,6 milliards de dollars pour les pays pauvres dans le cadre de la reconstitution des ressources au titre de l’IDA 15 (Association Internationale de Développement). Une hausse de 42% par rapport à celle de la reconstitution précédente. « La communauté des donateurs a démontré son plein engagement à aider les pays à vaincre la pauvreté et à parvenir à une croissance durable, surtout en Afrique » a déclaré Robert Zoellick, président du Groupe de la Banque Mondiale. Au total, 45 pays ont promis de contribuer à cette 15ème reconstitution de l’IDA dont six nouveaux, à savoir la Chine, Chypre, l’Egypte, l’Estonie, la Lettonie et la Lithuanie.
A noter que l’ONU a fixé l’année 2015 pour atteindre les Objectifs de Développement pour le Millénaire en vue de réduire la pauvreté à l’échelle planétaire. 39 des pays les plus pauvres dans le monde sont en Afrique. Depuis sa création, l’IDA a accordé 182 milliards de dollars de crédits et de dons dont la moitié va à l’Afrique. Ses crédits sous forme de prêts ne portent pas d’intérêt et les remboursements sont étalés sur une période allant de 35 à 40 ans.
