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23 juin 2022 à 12:14 | Besorongola (#10635)

DÉSORDRE, CHAOS ET PEUR !

Désordre, chaos et peur ce sont les 3 mots qui résument la situation à Antananarivo avec ses interminables embouteillages selon mon épouse. À la veille de la fête nationale, beaucoup de personnes vendent des gadgets aux couleurs nationales ainsi que des drapeaux malgaches pour marquer cet événement. Mon épouse a toujours adopté cette attitude de vouloir être en contact des petites gens. Elle prend exprès le bus et les taxis pour être au plus près des gens À ANALAKELY, un couple vend des drapeaux vert blanc rouge pour avoir quelques fmg. Mon épouse qui est une andafy ne sait pas trop utiliser le fmg mais plutôt l’ariary alors que beaucoup de gens utilisent encore le fmg. Elle sait que 1Ariary=5 fmg mais elle a l’habitude de convertir l’euro = 4300 ariary . La raison c’est que dans les bureaux de change, on ne parle pas de Fmg mais de l’ariary.
Le couple en question vend tout ce qui est vendable selon les périodes. En cette veille de fête de l’indépendance ils vendent des drapeaux. C’est leur témoignage ! . Ils affirment que de toute leur vie, ils n’ont jamais vécu de misère pareille. Ils ont un enfant en âge d’aller à l’école mais il faut payer 40.000 Ar c’est à dire presque 10 euros. pour l’inscription scolaire dans des écoles publiques. Argent qu’ils ne possèdent pas et donc l’enfant ne peut pas aller à l’école. Spontanément mon épouse leur a donné cette somme pour les aider. Cela fait des années qu’ils n’ont pas de travail et ils vivent au jour le jour avec ce qu’ils gagne dans leur vente. Ils sont 6 à la maison à vivre dans une pièce qu’ils louent à 80.000 Ar par mois c’est à dire presque 20 euros . Parents et enfants dorment par terre dans le sens de la largeur sur matelas « tsisy fady ». La cuisine se fait dehors avec du fatampera. Les gens souffrent et sont impuissants devant leur sort. Ils voient circuler des riches avec leur belle voiture, ils éprouvent juste un sentiment de dépit Ils sont devenus rebelles mais ils ne se révoltent pas pour l’instant. Ils ont la peur dans leur regard qu’ils qualifient de peur de tomber dans la mendicité. Pour préserver leur dignité ils se débrouillent tant qu’ils peuvent en vendant du matin au soir tout. Ils affirment qu’ils ne mangent qu’une fois par jour un repas à base de riz et de anana (brèdes). Cela fait des années qu’ils ne mangent plus de viande.
La dernière fois que mon épouse était à Mada c’était en 2016 à la même date. Elle a constaté la dégradation flagrante du niveau de vie des gens. Elle affirme qu’elle n’a jamais vu de telle intensité de misère. Elle a affirmé que ceux qui disent que les Malgaches ne veulent pas travailler sont ou des menteurs ou des à accusateurs . Ce n’ est plus une vie mais une survie que ces gens mènent . D’une manière naturelle, un homme ou un animal en situation de survie se débat et c’est le cas de ces gens. Ils n’ont plus la force de se battre, ils se débattent.

Ce qui a déclenché et amplifié tout ça c’est le manque de travail. Le taux de chômage à Madagascar s’élève jusqu’à 80% de la population selon le ministère des affaires sociales Le Covid, les cataclysmes naturels, la guerre en Ukraine sont des facteurs amplificateurs dans ce pays déjà exsangue.

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