Citons un cas de défaillance étatique, parmi tant d’autres, en matière de mobilisation de fonds disponibles pour la relance du développement socio-économique dans le pays…

Actuellement, comme conséquence immédiate de la crise pandémique, une menace de plus en plus certaine commence à planer sur les pays éternellement en situation de déséquilibre alimentaire, en particulier la grande majorité des pays africains, une crise alimentaire est de plus en plus prévisible étant donné que les greniers en céréales des pays pauvres (Pakistan, Inde, Vietnam, Thailande) appliquent déjà une politique de restriction de leurs exportations rizicoles…alors que le Gondwana se trouve à deux mois de la prochaine période de soudure et à quatre mois de la période cyclonique…et sachant que bon an mal an, le pays importe toujours entre 200.000 et 500.000 tonnes de riz annuellement…sans qu’il y ait d’actions très conséquente digne d’une révolution, non colorée mais purement agricole depuis 19 mois déjà, pour essayer de pallier ou atténuer la situation catastrophique prévisible qui se profile à l’horizon…

On est presque au mois d’août, et ce n’est que maintenant qu’on procède à des travaux d’entretien des réseaux hydro-rizicole dans la plaine de Marovoay, et encore sur un secteur sur les 13 existants, par le biais du lancement de l’appel d’offre pour les travaux de curage de drain de ceinture et reprofilage de drain naturel…alors qu’on est à deux mois de la récolte de la dernière saison rizicole dans la plaine…

Rappelons que dans la plaine de Marovoay, il existe trois saisons rizicoles, la première « asara » entièrement pluviale (topographie élevée et impossibilité d’irrigation), la seconde « atriatry » (mixte démarrage en pluvial et cycle restant sous irrigation) et le troisième, de loin la plus importante sur le plan spatial, et plus productive, celle de « jeby » (entièrement sous irrigation), de mai à septembre en général…

Et avec l’appel d’offre lancé actuellement pour l’entretien, la culture de saison jeby en cours ne profitera pas de l’optimisation technique permise par une irrigation rationnelle étant donné le retard dans la mobilisation de fonds déjà disponible avant même la crise pandémique dans le cadre du projet PADAP du ministère, et si on suppose un rapide mise en œuvre de la procédure de passation de marché y afférent, l’entretien des réseaux vont démarrer à la récolte…c’est impensable et tellement irrationnel pour ne pas dire hors d’entendement, sans parler du fait que la prochaine saison cyclonique dans quatre mois risque d’endommager complètement les infrastructures rizicoles faisant objet d’entretien à venir alors qu’elles n’ont même pas servi à satisfaire les besoins en eau de la production paysanne…donc, des risques élevés de dissipation de financement pour cause d’incompétence à programmer les activités de développement…

Parlant d’incompétence, ou d’irresponsabilité, il y avait quelques mois de cela, toujours dans cette plaine de 16.000 hectares rizicoles de Marovoay, l’Etat Malagasy avait été condamné par la justice de retrocéder 8.000 hectares de terrains au bénéfice du Groupe SOMIA de Bertyl Akesson du fait d’un problème de dédommagement lors de la privatisation en société d’Etat des terrains dans la plaine par la COMEMA, la société à l’origine de la FIFABE…

Bref, comment se fait-il que l’Etat et ce régime ne font qu’accumuler autant de problèmes et de dysfonctionnement rien qu’au bout de 19 mois de début d’exercice de l’autorité publique, est-ce par incompétence, incapacité, irresponsabilité, ou par méconnaissance du domaine de développement tout court…à quoi bon amadouer ainsi le peuple avec cette…émergence ?