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30 juillet 2020 à 12:13 | Vohitra (#7654)

Bonjour à tous,

Il y avait presque deux années de cela déjà, un « supposé » messie capable de faire des miracles avait clamé urbi et orbi qu’avec les habituelles aides provenant des partenaires financiers traditionnels, le pays n’arrivera jamais à réaliser un bond très significatif en matière de développement socio-économique pour sauver ce pays, et de fait, il s’est autoproclamé le sauveur en disant qu’il disposait déjà les fonds nécessaires pour s’y faire, et il ne reste plus, ce qu’il disait à l’époque, que la légitimisation et légalisation de ses propositions par la voie des urnes, et le tout sera une réalité probante…hélas !

Mais depuis, les faits sont têtus, c’est le cas de le dire, car il se trouve qu’après 19 mois, il s’est avéré que ce n’est qu’un vulgaire affabulateur doublé d’un piètre magicien, et un fieffé menteur devant l’éternel, non seulement il n’est pas capable de mobiliser à bon escient de manière efficiente et efficace le peu de ressources disponibles mais qu’en plus, il n’est plus un secret pour personne qu’il ne dispose, et n’arrive pas à dénicher, même pas les fonds additionnels complémentaires aux fonds concessionnels provenant des PTF traditionnels du pays.

Un grand argentier disait il y avait quelques mois qu’il faudrait au moins USD 17 milliards pour la réalisation de la vision présidentielle en un quinquennat, mais là actuellement, il avait du mal à mobiliser au bout de 19 mois USD 671.73 millions de dollars…

Il faudra faire la part des choses entre les étapes successives nécessaires dans toute négociation de ressources financières pour le développement : négociation, préparation, approbation, signature, ratification, décaissement, affectation, mobilisation et utilisation, évaluation. En général, il faudra dans les huit à quinze mois au plutôt, en moyenne, entre le début de la phase et le début de réalisation des activités financées…mais les chiffres affichées sont révélatrices des incapacités notoires à la négociation et la mobilisation des fonds : sur les USD 671.73 millions de dollars négociés, il n’est même pas capable de décaisser que USD 186.4 millions de dollars, en espérant encore que la part de 3 % annoncée est une erreur involontaire dans l’annonce, autrement, c’est du domaine de la catastrophe…ainsi, USD 485.3 millions de dollars restent encore à ce stade en cours de négociation…oui, mais jusqu’à quand ?

Et sur les USD 186.4 millions de dollars annoncés comme décaissés, USD 165.99 millions de dollars sont affectées dans la rubrique aide à la balance de paiement, donc à titre d’aide budgétaire dans le financement du déficit dans la loi de finance rectificative, qui notons le à titre de rappel, est composée dans sa colonne vertébrale dans le financement du plan Marshall et le fonctionnement de l’administration publique ainsi que le service de la dette…ce qui veut dire que jusqu’à maintenant, une grande partie des financements disponibles ne sont pas utilisés pour faire face à la pandémie et ses conséquences sur le dépérissement dangereux du capital humain, et au financement de la résilience de la population en proie à la crise sanitaire et la relance des activités inclusives et pro-pauvres pour surmonter la baisse de revenu des ménages auprès des 77.6 % de la population déclarés vivant au dessous du seuil de la pauvreté…

Et sur les fonds disponibles, notamment les USD 15.4 millions de dollars déjà affectés, il est patent de constater qu’il n’y a que USD 4.67 millions de dollars décaissés, et USD 2.3 millions dans des extensions futures et USD 0.3 millions dans les activités post crise (encore à définir ?), mais au vu du nombre de bénéficiaires, 150.000 en tout et pour tout alors que 94 % de la population totale ne dispose pas de protection sociale dans le pays et 77.6 % de pauvres et indigents, pour dire que ce n’est que du saupoudrage total pour se laver la conscience mais non pas pour aider la population en état de détresse et empêtrée dans une pauvreté tragique…encore, on peut bien se poser la question si ces 150.000 bénéficiaires sont des ménages (c’est encore pire si c’en est le cas) ou des adultes répertoriés comme indigents.

Face à la situation présente, il n’y a rien d’étonnant si l’Etat ne fait que décréter un confinement qualifié de théorique car non seulement il est incapable de gérer la crise sanitaire ( dépistage massif, prise en charge totale des coûts de traitement, distribution territoriale équitable des aides dans toutes les formations sanitaires et hospitalières selon les zones de concentration de la contamination…) mais aussi, il est incapable d’accompagner la population en proie à une perte conséquente de source de revenu suite à la désorganisation des activités de subsistance de la grande majorité de la population (transfert monétaire décent pour préserver la dignité humaine, approvisionnement des ménages en PPN…).

Bref, la défaillance manifeste de l’Etat est ici révélé au grand jour, victime et piégé par ses propres désinformations incessantes et manœuvres dilatoires sans arrêt, et de la mégalomanie d’un calife qui est incapable de percevoir et comprendre ce que c’est la notion d’un Etat, son budget, et ses priorités, ainsi que les rôles et attribution d’une administration publique dans le pilotage et transformation d’une volonté politique en service rendu à une population en situation de détresse…

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