
la performance » dixit Berlioz Randriamihaja. (Photo d’Archives)
« Toi et moi contre le monde entier, toi seule à mes côtés ». Cet extrait d’une des chansons d’un chanteur français très connu illustre parfaitement la préparation de Berlioz Randriamihaja aux Jeux Olympiques de Beïjing. Oublié ou ignoré par les autorités politiques et sportives locales, c’est avec sa femme, Lanto Razafinjanahary, que le seul athlète malgache assuré, jusqu’ici, de défendre les couleurs nationales en Chine se prépare. « Pour des raisons climatiques, j’ai préféré effectuer ma préparation à Madagascar et non en France avec mon club de Sotteville », nous explique le huddler malgache qui semble regretter son choix. En effet, pendant ses six mois de préparation, il n’a reçu le moindre soutien tant matériel que financier de l’Etat Malagasy.
Esseulé, on l’a aperçu hier, faire un aller-retour sur les 60 m de la piste en tartan d’Alarobia avec comme « officiel de chrono », son épouse suivie durant ses « heures de travail » par leur petite fille, de trois ans. Toute la famille descend dans l’arène, les autres se croisent les bras.
Au lendemain des 7e jeux des îles, le médaillé d’or du 110 m haies, comme les autres d’ailleurs, est tombé dans les oubliettes. Pire, « l’oubli » s’est manifesté, bien avant, dès la fin des Jeux d’Athènes lorsque sa bourse olympique n’a pas été renouvelée pour des raisons que lui-même ignorent. Et depuis, il a dû taper à toutes les portes pour pouvoir continuer sa carrière. La société Orange lui a ouvert ses portes pendant deux saisons, 2006-2007, en lui permettant de rejoindre l’Hexagone. Là où il s’est paré du titre de vice-champion de France lors du dernier sommet avec un chrono dépassant largement le minima exigé pour les Jeux Olympiques 2008. Excusez- du peu. « Pour moi, l’essentiel n’est pas de participer aux J.O. mais d’y prendre une médaille ou du moins accomplir une performance », ambitionne-t-il.
Un objectif qu’il risque de ne pas pouvoir atteindre avec ce rythme de nonchalance des dirigeants.