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Opinions

Selon Razafisambatra Louis De Mon Désir, un candidat mal élu risque de gagner ce simulacre d’élection présidentielle transparente

lundi 9 décembre 2013

L’on a toujours du mal à sortir de la bulle habituelle. Une mise à l’écart d’une véritable participation citoyenne dans le recensement de la population en est une preuve tangible. On enferme ce dernier dans un carcan de clichés ; c’est-à-dire, sans vérification sérieuse, des villes, sont déclarées et condamnées à être moins peuplées. La CENIT a reconnu officiellement l’imperfection et les lacunes de la liste électorale ; mais bizarrement, elle a accepté la validation par la CES des résultats du premier tour de l’élection présidentielle ; ces deux institutions ne consacrent pas une seconde pour se poser la question : d’autres candidats ne seraient-ils pas passés au 2ème tour si la liste électorale était honnêtement établie ?

En outre, s’agissant des résultats du 1er tour, le nombrilisme ethnique et l’achat de conscience ont gagné. Les candidats mènent le score respectivement dans leur ville ou région natale.

Autrement dit, aucun parti politique ne s’est préoccupé de l’éducation citoyenne pendant des décennies. De plus, par quelle vérité et logique démocratique on peut imaginer aussi que des candidats à la dernière minute puissent être victorieux du 1er tour ; nous ne sommes quand même pas dans une autre planète. De même, lors du soi-disant débat des candidats dits favoris dans une émission télévisée, leur programme n’était pas à l’ordre du jour ; et dernièrement, le face à face des deux candidats pour le 2ème tour, a un peu brillé par un petit effort du candidat du président de la haute Autorité de Transition d’exposer sommairement quelques axes de son programme ; par contre, le candidat de l’ex-président de la république exilé en Afrique du Sud ne se réfère qu’au MAP, programme de ce dernier. Durant l’émission de TVM, on s’est rendu compte que les tempéraments de l’ex PDG de Tiko et de son poulain, le docteur Jean Louis Robinson, ont des similitudes dont surtout l’arrogance, l’agressivité verbale et l’imprévisibilité. Il appartient alors aux électeurs d’avoir peur ou non.

Concernant le candidat, ex résident de la cité Universitaire d’Ankatso I (Hery), en tant qu’économiste et expert comptable, il devrait être mieux placé pour démontrer toutes les qualités d’un homme d’Etat et politique ; mais malheureusement, il n’en a pas profité au cours du « débat » ; ce qui pousse à croire qu’il va continuer la politique du statuquo, donc aucune lueur d’espoir pour le changement ; alors que théoriquement il est plus compétitif que son concurrent pour diriger le pays ; par conséquent, tout citoyen a le droit de douter car, quand il était ministre des finances, il n’avait pas fait preuve de volonté politique pour réformer la gestion des finances publiques ; en l’occurrence, l’absence de gestion transparente de la direction générale des impôts, de la direction générale des douanes, de la direction générale de la comptabilité publique, caractérisait sa méthode de gouvernance. Il n’avait pas non plus démantelé le système de cloisonnement entre le ministère de l’économie et finances, la banque centrale, les établissements de crédits, etc.…

Bref, le candidat Jean Louis Robinson aurait été plus crédible s’il était sincère et avait développé beaucoup plus dans l’émission le contrat social qu’il a évoqué ; c’est bien dommage pour lui, parce qu’il n’était pas serein en l’évoquant à la télévision ; ceci pour ne pas dire plus.

En dépit de la compétence théorique de mon co-ex-résident de la cité universitaire d’Ankatso I, le vent d’opinion n’est pas en sa faveur à cause des dérapages de l’Autorité de transition ; et le regard des électeurs exclusivement guidé cette fois-ci par l’émotion et par une certaine nostalgie peu raisonnable, le mettra probablement au rang des candidats malheureux.

En effet, l’inexistence d’un débat de fond, d’une éducation civique et citoyenne, le maintien de mauvaise foi de la 2ème forme du machiavélisme politique (laisser la majorité de la population malgache dans l’ignorance de leurs droits), les coalitions de circonstance et de diable politique aboutiront à la victoire d’un mal élu, ne reflétant pas le choix bien délibéré des électeurs.

Les défenseurs du référendum constitutionnel ne sont pas nés de la dernière pluie pour avaler naïvement la pilule amère du façadisme démocratique de cette élection présidentielle. Le futur mal élu ne sera certainement pas porteur d’un vrai changement ; attendons nous à une crise politique plus chaotique et dramatique.

Tout cela ne fait que justifier la nécessité absolue d’un débat national avant le scrutin présidentiel. Et mieux vaut tard que jamais pour échapper aux conséquences néfastes de l’adage malgache : « Tsy nifidy fa nandatsa-bato » (qui veut dire littéralement : mettre le bulletin dans l’urne dans l’ignorance totale du programme du candidat).

Paris le 7 Décembre 2013

RAZAFISAMBATRA Louis De Mon Désir

3 commentaires

Vos commentaires

  • 9 décembre 2013 à 12:51 | Boris BEKAMISY (#4810)

    Monsieur le Père de Miss Afrique semble ne pas drainer beaucoup de lecteurs malgré la pertinence certaine de sa mouture du jour !

    C’est comme ça à Madagascar ce n’est pas toujours LES BELLES IDEES ou LA PERTINENCE qui mobilise les malgaches !

    les malgaches ont prouvé le 25 Octobre 13 qu’ils ne sont pas chauds pour le NI NI , c’est VUE DE PARIS que le NI NI puisse etre important !

    Vous n’allez pas donc faire le record d’audience Mr Mon DESIR malgré votre PERTINENCE CERTAINE !!

  • 10 décembre 2013 à 04:41 | NY OMALY NO MIVERINA (#1059)

    Pas mal !

    Mais Jean Louis Robinson et Hery Rajaonarimampianina sont capables de créer la surprise en assumant ensemble la responsabilité au grand dam de Ravalomanana et de Rajoelina. etc ...
    - L’un Président de la République,
    - L’autre 1° Ministre, nommé par l’un.
    Soit un Gouvernement stable avec une majorité assurée et acquise à la Chambre des députés ...

    Robinson et Rajaonarimampianina n’ont pas les mêmes motivations et rivalités (même plus ...) que leurs ténors.

    Voilà !

  • 10 décembre 2013 à 20:23 | Manou_L (#7942)

    Cette élection, comme la plupart des élections à travers le monde d’ailleurs, sera tout simplement une réponse à une question simple : « Pour ou contre ceux qui ont dirigé le pays durant ces 4 dernières années ? ». Il ne faut pas aller chercher midi à 14h. Nous n’en sommes pas encore aux débats d’idées et encore moins à l’adoption d’un projet de société. L’essentiel est ailleurs !

    Organiser des élections dans les conditions permises par le contexte du moment pour regagner la confiance des bailleurs de fonds internationaux pour que ces derniers rouvrent le robinet des financements. Et accessoirement permettre à Madagascar de retrouver sa place dans le concert des nations.

    C’est aussi simple que ça !

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