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Tribune libre

Résolutions des trois mouvances

lundi 16 août 2010

RÉSOLUTIONS DES TROIS MOUVANCES
(ALBERT ZAFY – DIDIER RATSIRAKA – MARC RAVALOMANANA)
FIARAHA-MIENTANA HIVOAHANA AMIN’NY KRIZY 13 – 14 AOUT 2010
CARLTON MADAGASCAR

Les Mouvances Zafy, Ratsiraka et Ravalomanana, réunies du 13 au 14 août 2010 à l’Hôtel Carlton Madagascar, Anosy, Antananarivo,

- Vu la condamnation internationale sur le coup d’Etat perpétré par Monsieur Rajoelina en date du 17 mars 2009, entraînant la suspension de Madagascar à toutes les Instances internationales de décision (COI, COMESA, SADC, OIF, UA, UE, ONU),

- Vu la décision des États-Unis d’Amérique de ne plus faire profiter Madagascar des avantages de l’AGOA (African Growth and Opportunity Act), en raison de l’absence d’un cadre légal devant conduire à l’ordre constitutionnel,

- Vu les Accords politiques, la Charte des Valeurs, la Charte de Maputo ainsi que l’Acte Additionnel d’Addis-Abeba, signés par toutes les parties malgaches en cause et contresignés par les médiateurs et par les observateurs membres du Groupe International de Contact pour Madagascar (GIC-M), et dont la valeur constitutionnelle est à souligner, et qui s’imposent à tous sans exception,

- Vu la position du GIC-M du 6 janvier 2010 apportant son affirmation ferme quant à la nécessité de suivre les dispositions des Accords et de la Charte de Maputo et de l’Acte Additionnel d’Addis-Abeba dans leur plénitude et rigueur, sa condamnation de toutes initiatives unilatérales et son engagement à rendre opérationnel le mécanisme de suivi des textes fondamentaux,

- Vu la position de l’Organe de Sécurité et de Défense de la Communauté de développement de l’Afrique Australe (SADC) en date du 15 janvier 2010, qui a appelé la Communauté internationale à rejeter les projets de Monsieur Rajoelina qui veut passer outre aux accords de partage de pouvoir,

- Vu la décision de l’Union Africaine qui, en date du 2 février 2010, a demandé « au régime illégal à Madagascar de cesser ses tentatives d’imposer des solutions unilatérales à la crise », et qui a réaffirmé « la nécessité de mettre en place les Institutions de la Transition conventionnelle conformément à la Charte de Maputo et à l’Acte additionnel d’Addis-Abeba »,

- Vu la résolution du Parlement Européen du 11 février 2010 sur la situation de Madagascar,

- Vu la décision du Conseil en date du 28 Mai 2010, relative à la conclusion de la procédure de consultation avec la République de Madagascar au titre de l’article 96 de l’accord de partenariat ACP-UE,

- Vu la position du Conseil de Paix et de Sécurité de l’Union Africaine (UA), en sa 237ème réunion tenue le 21 juillet 2010 qui a exprimé sa profonde préoccupation face à la persistance de la mise en œuvre des Accords de Maputo du 9 août 2009 et de l’Acte additionnel d’Addis- Abeba du 6 novembre 2009 dont l’application devait mener à la restauration de l’ordre constitutionnel, comme couronnement d’une transition consensuelle et inclusive et qui a réitéré son appréciation au Médiateur de la SADC tout en encourageant la consultation des parties et la Société Civile malgaches en vue de la relance du processus de sortie de crise,

- Vu l’accord politique signé au Centre de Conférence International d’Ivato le 13 août 2010 entre l’espace de concertation des partis politiques et Monsieur Rajoelina, portant sur la gestion de la Transition et la préparation du retour à l’ordre constitutionnel, en présence de certains éléments des Forces Armées,

A. Considérant que la dégradation de la situation politique actuelle suite à l’instabilité politique persistante qui règne depuis mars 2009, porte atteinte au développement, économique, social et humain ainsi qu’à la souveraineté de la Nation ;

B. Constatant qu’en outre, parmi les textes de la Transition Conventionnelle, la Charte des Valeurs et la Charte de Maputo, pour ne citer qu’elles, contiennent des dispositions solennelles, selon la volonté de leurs rédacteurs, le « Corpus » et l’ « Instrumentum » des valeurs et de références intangibles, dont la violation permanente par Monsieur Rajoelina, la HAT et son « Gouvernement » est un fait établi ;

C. Conscientes que les valeurs et postulats subséquents de nature constitutionnelle, juridique et éthique posés et affirmés solennellement par la Charte de Maputo et repris dans les autres textes fondateurs de la Transition Conventionnelle, sont indivisibles et priment absolument sur les considérations de nature éminemment politique que sont les caractères neutre, consensuel et inclusif de la mise en place des Institutions de la Transition Conventionnelle. C’est par cette clé que le mode de résolution de la crise actuelle trouvera la juste voie ;

D. Constatant que le dernier accord politique signé entre les partis politiques regroupés dans l’espace de concertation et Monsieur Rajoelina à Ivato le 13 août 2010, figure parmi les actions unilatérales prises par ce dernier qui ne font que confirmer le coup d’Etat permanent, la récidive dans l’inconstitutionalité et la violation des traités internationaux. Ces actes sont aggravés par la forfaiture et la flagrance avérées du fait de leur répétition et des motifs fallacieux qui sont, à leur base, l’origine du reniement déclaré des textes fondateurs de la Transition Conventionnelle par Monsieur Rajoelina et son équipe ;

E. Conscientes que l’accord signé par les « partis » constitue une tromperie, car il usurpe en les détournant de leur finalité les notions essentielles d’ »inclusivité » et de « consensualité » et méprise la notion centrale de « neutralité » puisqu’il installe Monsieur Rajoelina à la tête de la Transition et assure sa domination. L’accord signé n’est qu’une forme déguisée de l’unilatéralisme dans laquelle Monsieur Rajoelina s’est toujours réfugié. Il est démontré la nécessité de la mise en œuvre immédiate des accords de Maputo et de l’acte additionnel d’Addis-Abeba, et par conséquent l’urgence de la poursuite et de l’achèvement de la médiation assurée par le Président Chissano ;

F. Rappelant que la communauté internationale a, de façon unanime, y compris la France, constamment dénoncé l’unilatéralisme et rappelé la nécessité de mettre en application le triptyque « neutralité-consensualité-inclusivité » qui ne peut être satisfait qu’en observant strictement les principes définis par les accords de Maputo et l’acte additionnel d’Addis-Abeba. Il est rappelé que l’accord de Maputo pose comme condition à la reprise des aides et coopérations internationales la mise en place des institutions et du calendrier électoral qu’il prévoit expressément. Or, le Peuple malgache ne peut survivre sans ces aides et coopérations et l’isolement diplomatique de Madagascar ne peut perdurer ;

G. Convaincues que « force devant rester aux valeurs et à la loi » en toutes circonstances et vues toutes les données fondamentales exposées précédemment et si pour des considérations politiques, des concessions doivent être faites pour satisfaire les caractères neutre, inclusif et consensuel dans la mise en place des Institutions de la Transition, celles-ci doivent émaner prioritairement de la Mouvance Rajoelina. Le contraire serait donné à cette dernière une prime indue et contraire à tous les principes et aux valeurs déclarés que personne ne peut nier ni relativiser. Le Peuple Malagasy et la Communauté Internationale ne comprendraient pas que ces principes et ces valeurs puissent être passés pour pertes et profits, pour se satisfaire d’une solution bancale consistant à tolérer au moyen d’habillages institutionnels, le maintien d’auteur d’un changement anticonstitutionnel ;

H. Conscientes qu’un régime transitoire n’a de sens que s’il prépare et pose les jalons institutionnels du nouveau régime fondé sur une nouvelle Charte Nationale se traduisant, en l’occurrence, par l’adoption d’un processus prédéfini par des textes de nature constitutionnelle devant se baser sur la rédaction d’une Constitution adaptée au besoin de la Nation et le parachèvement par le Peuple Malagasy de sa souveraineté par voie référendaire ;

I. Invitant la Communauté Internationale à ne pas voir dans les prises de position des Mouvances Zafy, Ratsiraka et Ravalomanana de la rigidité. Au contraire, celles-ci aident au solutionnement par le haut d’une crise profonde et ne veulent pas se contenter de solutions par le petit dénominateur commun, lesquels risqueraient de se solder par une instabilité permanente ;

J. Constatant que l’absence d’un mécanisme de suivi de la mise en application des Accords signés par la Médiation Internationale a retardé la sortie de crise et que la participation de la Coordination des Organisations de la Société Civile (CNOSC) dans le processus de médiation, sous l’égide du Médiateur de la SADC peut relancer les démarches de recherche de solutions de sortie de crise ;

K. Convaincues qu’un nouvel accord politique ne peut être trouvé entre les parties prenantes qu’au moins dans les mêmes formes que celui signé à Maputo.

  1. Exigent la libération sans conditions des détenus politiques, la cessation de tous harcèlements et intimidations, la liberté d’expression pour l’instauration d’un climat d’apaisement,
  2. Prennent acte de la démission de Monsieur Rajoelina en tant que Chef de File de Mouvance et préconisent son remplacement pour la reprise du processus,
  3. Affirment que le reniement de Monsieur Rajoelina des textes des Accords de Maputo et d’Addis-Abeba le disqualifiait dans le processus, notamment pour refus d’exécution, de mauvaise foi et en l’absence de force majeure, d’une convention quadripartite, sans remettre en cause la légitimité et la validité desdits Accords.
  4. Reconnaissent en la Coordination des Organisations de la Société Civile (CNOSC) le rôle de facilitateur dans le processus de consultation nationale, sous l’autorité du Médiateur de la SADC, le Président Joachim Chissano, en vue d’obtenir la reconnaissance internationale,
  5. Demeurent disposées à poursuivre les dialogues et négociations avec les forces vives du pays dans le cadre d’une approche mouvance, consensuelle, inclusive et démocratique,
  6. Demeurent convaincues qu’il ne peut y avoir d’élections démocratiques sans un processus démocratique menant à ces élections institutionnelles, garanti par un processus électoral libre, équitable et juste,
  7. Ne se permettent pas d’ignorer la position de la SADC et de l’UA dont dépendra l’obtention du soutien international,
  8. Sollicitent aux Forces Armées leur véritable neutralité tout au long du processus,
  9. Réaffirment que seuls les Accords de Maputo et d’Addis-Abeba constituent la seule voie de sortie de crise et lancent un appel solennel à toutes les parties prenantes et les forces vives pour étudier ensemble leur mise en œuvre.

Fait à Antananarivo le, 14 Août 2010

7 commentaires

Vos commentaires

  • 16 août 2010 à 08:41 | Tanindrazana (#3224)

    On voit bien a travers ces resolutions que les 3 mouvances n’ont pas change beaucoup dans leur position. Au contraire, ils restent fermes et tres claires. Ils n’ont pas du tout tort d’agir ainsi. Une signature et le garant d’une bonne foi et ne laisse aucune place a une manigance. Cependant, si l’on veut sortir gagnant de cette crise, il est aussi grand temps d’observer des idees nouvelles et d’aplanir les differends entre entites. Une vraie resolution Malgacho-malgache ne devrait pas etre entachee d’unilateralisme, ni d’entetement car le pays avec son peuple a trop souffert et ne merite pas une autre annee de galere.

    Je fait appel, en terminant, a la communaute internationale pour regler une bonne foi pour toute cette crise car Madagascar et le monde risquent de perdre a jamais nos richesses communes. La communaute internationale ne doit plus tergiverser devant de telles aberrations et doivent soutenir une resolution consensuelle, inclusive et neutre dont l’application sera une tache primordiale. La derniere balle est entre les mains de La Communaute Internationale.

    • 16 août 2010 à 11:18 | BRUNEAU (#3303) répond à Tanindrazana

      La course à la primature tarde à se décanter. Pour l’instant, seul Raymond Ranjeva affiche ouvertement son souhait de briguer ce poste prestigieux que beaucoup de candidats non déclarés rêvent en silence.

      Des candidats qui ne se considèrent pas, au fond d’eux-mêmes, comme des outsiders, voire des tocards, mais comme aussi des favoris. Ceux-ci rongent leurs freins, attendant le moment opportun pour sonner la charge…

      http://info-premier.blog4ever.com/blog/index-414508.html

  • 16 août 2010 à 09:59 | Rainivoanjo (#1030)

    « Force devant être aux valeurs et à la loi » en toutes circonstances : pour des personnes qui ont été au pouvoir, surtout les pro-ratsiraka, c’est tout simplement gonflé ! Heureusement que c’est un communiqué, comme çà, on est certain que ce ne sera pas contredit ! Qu’on demande les avis de tous ceux qui ont été spoliés de leurs biens par la force avant 2002 ou par des juges aux ordres d’une manière ou d’une autre !

    • 16 août 2010 à 16:16 | HINDY (#1781) répond à Rainivoanjo

      A Rainivoanjo

      Pourquoi ne pas demander les avis de tous ceux qui ont été spoliés après 2002 ? Pour vous il n’y a plus de malgache spolié à Madagascar après 2002 ? Si vous voulez être juste, jugez tout le monde.

      La résolution d’Ivato est une mascarade qui me rappelle celle de Ra8 après son putch électorale de 2002. Organisation de réunion des partis soidisant inclusif en niant la nécessité d’une grande réconciliation entre les malgaches suite aux attaques qu’il a mené contre les cotiers.

      Et maintenant c’est encore rebelotte.

  • 16 août 2010 à 14:58 | bema (#828)

    Intérêts des trois mouvances ou intérêts du Pays ? Telle est la question et il est temps d’avancer et passer aux élections. Que le meilleur gagne et il faut laisser le peuple décider. Impossible de satisfaire tous ces pseudo-mouvances . Misaotra Tompoko

  • 17 août 2010 à 07:03 | Mado (#3927)

    Quand est-ce-que l’ONU a exclu MADAGASCAR ?

    Duperie ? Ignorance ? Folie ? Cette désinformation anéantit la crédibilité des Résolutions des 3 mouvances.

    Participer aux futures élections pour ceux ou celles qui remplissent les conditions requises est la bonne résolution. En effet, aucun parti ni aucun individu ne peut savoir son poids auprès des électeurs.

    LE PEUPLE MALGACHE EST INTELLIGENT

  • 17 août 2010 à 17:22 | betoko (#413)

    Je vous invite et vous recommande de lire l’article écrit par Jean Claude de L’estrac dans le journal LA GASETTE DE LA GRANDE ILE DE CE MATIN . c’est un observateur averti qui ne raconte pas des bétises sur la politique de Madagascar , surtout sur la façon dont RAVALO-NANJAKA a manipulé le peuple malgache .
    Titre de l’article " POUR UNE SOLUTION MALGACHO-MALGACHE ? Trés instructif je trouve surtout adressé aux fanatiques pro-Ravalo-nanjaka

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