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Tribune libre

Republique fantôme, An II

jeudi 13 décembre 2012

La journée du 11 décembre a été décrétée jour férié et chômé pour cause de célébration de la naissance ou promulgation de la IVème République. D’aucuns se posent des questions sur l’utilité et surtout sur la justification d’une telle célébration.

Les gouvernants eux-mêmes affirment dans leurs discours officiels que nous sommes en phase transitoire vers la IVème République. Ce qui s’avère exact.

On pourra parler de IVème République lorsque toutes les institutions prévues par la nouvelle Constitution seront installés (Président de la République, Assemblée nationale, gouvernement, Sénat, Haute cour constitutionnelle, Conseil économique social et culturel et surtout la Haute cour de justice).

Le délai normal pour la mise en place des nouvelles institutions après l’adoption d’une nouvelle loi fondamentale se situe dans une fourchette de 18 mois à 2 ans. Force est de constater que deux ans après la promulgation de la nouvelle Constitution, pas une seule institution n’a été mise en place. Le pouvoir devrait reconnaître cette situation d’échec, la mission principale d’un régime de transition étant de mettre en place les institutions de la nouvelle République. Quand aurons nous un Moncef Marzouki, Président de la Transition de Tunisie, qui a fait preuve de courage politique et d’honnêteté intellectuelle en reconnaissant publiquement l’échec de la transition dans ce pays.

Il ne faut pas non plus oublier que les propagandistes du « oui » lors du référendum constituant de 2010 avaient seriné à l’époque que l’adoption de la nouvelle Constitution mettrait fin à la crise politique. Deux ans après, on est loin de la coupe aux lèvres. Donc, ces propagandistes ont manifestement menti.

Au lieu de festoyer, les efforts devraient être concentrés sur une véritable sortie de crise. La priorité consiste à mettre fin à ce spectacle pitoyable des protagonistes de la crise depuis quatre ans et sortir au plus tôt de ce statut pas très reluisant de République fêtarde, anarchique et bananière.

Jean-Eric RAKOTOARISOA,
Professeur de Droit Constitutionnel

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