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Economie

Roland Ravatomanga

Réduire de 10 à 20% l’importation de riz

vendredi 10 août 2012 |  3878 visites  | 1 commentaire 

« L’importation de riz de Madagascar devrait diminuer de 10 à 20% pour l’année qui suit » ; ces propos sont de Roland Ravatomanga, ministre de l’Agriculture, en marge de la visite de la délégation d’Africa Rice conduite par Marco Wopereis ce jeudi 9 août 2012. Notons que le pays a importé 158 000 tonnes de riz en 2011. D’après le ministre, la production était bonne pour cette campagne. Cependant des efforts restent encore à fournir. « L’objectif est d’avoir une autosuffisance en riz d’ici 2018 avec une production de 12 millions de tonnes » rajoute-t-il. La visite de la délégation d’Africa Rice entre dans le cadre d’amélioration de la production agricole à Madagascar. « La Grande île a ses atouts pour devenir un producteur de riz. Un tiers de la consommation de l’Afrique en riz est importé ce qui représente 10 millions de tonnes en 2011 avec une valeur de 5 milliards de dollars » annonce Marco Wopereis.

Notons que le Centre du riz pour l’Afrique (AfricaRice) est une organisation de recherche panafricaine œuvrant pour l’amélioration des moyens d’existence en Afrique par des activités scientifiques et des partenariats efficaces. AfricaRice est un centre de recherche du CGIAR (Consortium of international agricultural research centers). C’est aussi une association de recherche intergouvernementale composée de pays membres africains. Un partenariat avec FOFIFA dans le domaine de la recherche est donc prévu. La diversité des zones agro-écologiques à Madagascar ainsi que la revue de l’état des lieux comme les ressources humaines, physiques et financières renforcent le besoin de disposer d’une équipe de chercheurs multidisciplinaires travaillant dans de nombreux pôles de développement rizicoles. Ces pôles de développement seront localisés dans des régions prioritaires de Madagascar.

Un effort de recherche considérable sera aussi nécessaire pour tenir compte de l’impact du changement climatique sur l’agriculture en général et la riziculture en particulier. La valorisation des ressources génétiques qui existent dans la banque de gènes au niveau de FOFIFA a été évoquée pour alimenter le processus d’amélioration variétale pour faire face à la diversité agro-écologique qui induit différentes contraintes abiotiques et biotiques à Madagascar. La réalisation de ces différents points nécessite le renforcement des capacités institutionnelles et humaines de toutes les parties prenantes, en particulier au niveau du FOFIFA. Les détails de la mise en œuvre d’un programme collaboratif entre AfricaRice et FOFIFA seront précisés dans une feuille de route qui sera élaborée dans les meilleurs délais.

Filière riz

Notons que l’agriculture est un secteur crucial pour la société malgache : 80 % de la population active en dépend et elle contribue pour 23% au PIB de Madagascar. La riziculture irriguée est l’activité agricole principale : elle est pratiquée par environ 2 millions de ménages sur quelque 1,2 million d’hectares (60% de la surface cultivée) répartis en une quinzaine de grands bassins de production, tandis que la surface arable totale (cultures et prairies permanentes) totalise 3,5 millions ha de cultures permanentes. Les parcelles, morcelées de génération en génération, sont de très petite taille (0.87 hectare en moyenne), et les rendements moyens restent relativement bas (environ 2.5 t/ha). Or, d’après les informations reçues par le Rapporteur spécial des Nations Unies, le système de riziculture intensif (SRI) permet de doubler ou tripler les rendements dans une majorité des situations locales, et de quadrupler le rendement quand six principes simples du SRI sont appliqués ; il permet également une économie de 80% des semences (ce qui rend possible l’achat de semences améliorées), et de réduire de 30% la consommation d’eau. Dans certaines régions où il a été promu, il est estimé que le revenu additionnel pour le paysan est de 1.200.000 ariary (420 euros) par an pour une surface de 20 ares. Pourtant, seuls 105.000 hectares pratiquent actuellement le SRI. L’expert estime que le riz SRI pourrait être essayé sur 900.000 hectares de terres, et pourrait doubler ou tripler le rendement, mais que l’investissement devra d’abord être fait pour améliorer les infrastructures comme les routes et autres installations.

Recueilli par Vonjy

1 commentaire

Vos commentaires

  • 11 août 2012 à 04:39 | NY OMALY NO MIVERINA (#1059)

    Beau, vaste et ambitieux programme ... de notre ministre de l’agriculture ...
    Réduire à 5% l’importation du riz, dans le long terme, est largement suffisant pour le moment et des spécialistes en ce domaine confirmeront mes dires.

    Les moins 10 à 20 % c’est irresponsable et inconséquent avec les moyens dont nous disposons ... Possible d’ici 2018, soit d’ici 6 ans (marge politique après Rajoelina ... ) Et l’autosuffisance ... M Ravatomanga doit revoir ses prévisions ...

    Ceci étant, M. Ravatomanga doit assumer ses responsabilités et s’occuper avant tout du présent afin de ne pas affamer ses ouailles. Les prévisions avec « Africa Rice », ou autres ... sont bonnes mais ils ne font que passer et les Malagasy sont pour le moment affamés.

    Monsieur Ravatomanga, vous êtes déjà en campagne pour le prochain mandat ?

    Le Ministre de l’Agriculture n’est pas suffisant en lui-même. Il doit travailler avec les Ministres de la Santé, des Affaires sociales, de l’Education, etc ... pour changer les habitudes alimentaires du Vahoaka ...

    Y AURA JAMAIS ASSEZ DE RIZ tant que nous ne produisons pas plus de 25 % de nos besoins (’faut revoir notre politique d’importation et d’exportation du riz ...).

    Faire, petit à petit, au fil des années, du riz en accessoire selon les régions, les saisons et autres productions régionales ...

    Histoire des institutions françaises : Au Moyen Age, les Français ne mangeaient et ne voulaient que du blé sous toutes le formes, dont le pain ... Arrivaient des aléas de la nature qui privent les Français du blé donc du pain ... Petit à petit, ils sont contraints de consommer moins de pain et se sont mis aux pommes de terre.
    A présent, de la purée au gratin dauphinois en passant par les frites et l’hachis parmentier (Parmentier un personnage comme Poubelle qui ont changé les modes, moeurs et conditions de vie, ...), la pomme de terre a sa place dans l’alimentation française.
    Le pain est devenu accessoire ...

    Chez les asiatiques : pourquoi leurs légumes sont croquantes, leurs viandes et poissons délicieuses ... ? Le bois, le charbon ... étaient rares et chers qu’ils cuisinent tout le temps « à point » ... et même crus.

    Etc ...

    Si l’importation du riz et son coût sont le souci de M. Ravatomanga, du Ministre des Finances, du Gouvernement, etc ... La 1° chose à faire c’est de faire changer, petit à petit, les habitudes alimentaires des Malagasy.
    S’attendre aux techniques et organisations rationnelles de production ... nos riziculteurs, conservateurs, sont très jaloux de leurs 100 M² de riziculture ( Ravalomanana en sait quelque chose sur Andohatapaneka, Vohidiala à Ambatondrazaka, ...).
    La Révolution sous Ratsiraka n’est jamais passée dans ce milieu ... ! Ils en ont eu l’écho et l’ont pris pour un personnage :
    « Révolution » lasa Ravelosionina ...

    Monsieur Le Ministre de l’Agriculture, Monsieur Ravatomanga, vous avez « du pain sur la planche » ou beaucoup de « vary mangatsiaka ».

    Veloma !

    P.S. / J’ai rien compris pourquoi Ravalomanana a amené dans sa délégation à Seychelles II un céréalier ( cultivatrice de maïs en particulier ).
    Ravalomanana pour moi ? Très versatile ! A M/car, des gardes de corps étrangers, conseillers hétéroclites dont Me Eva JOLY (qui l’a abandonné), des Sud-africains et autres, etc.... qui ne font que passer et « en tirer profit » évidemment !
    Ravalomanana, de par son incompétence, n’ a pas du tout confiance aux Malagasy et se fient aux « 1° venus conseillers étrangers » ignorant M/car...
    Ravalomanana est un vrai pigeon pour les « conseillers véreux » (avocats, experts comptables, fiscalistes, ...) de par le monde.
    En attendant, d’où viennent tous ces pognons qu’ils usent ... 3 ans sans travail et revenus effectifs ... Cà intéresse le Bianco, le Fisc ...
    Comment il fait pour « survivre » pendant 3 ans ?
    L’Afrique du Sud, qui en a marre, peut l’expulser du jour au lendemain ... car il peut gêner et perturber ...
    Ratsiraka s’est fait tapé, a la double nationalité, double retraite, à Neuilly, protection sociale assurée, etc ... s’est calmé ! Que demander plus ?

    Ravalomanana ... ?