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Antananarivo | 18h41
 

Editorial

Rebond

mercredi 27 avril 2011 | Patrick A.

Il y a quand même quelques raisons de manifester sa surprise. Mi-février, la Fédération ivoirienne de basket-ball (FIBB) officialisait sa renonciation à organiser le Championnat d’Afrique des Nations de basket-ball masculin (Afrobasket) qui devait avoir lieu au mois d’Août à Abidjan. Cela paraissait alors la seule conduite possible, compte-tenu de la situation socio-politique de la Côte d’Ivoire à cette époque.

Cela faisait pourtant 24 ans que la Côte d’Ivoire attendait à nouveau l’occasion d’organiser les championnats d’Afrique. Nul doute alors que les amateurs ivoiriens de Slam Dunk ont dû avoir quelques regrets ce vendredi en apprenant que cette édition 2011 aurait finalement lieu à... Madagascar. Car s’il était difficile à mi-février de prévoir l’issue de la crise ivoirienne, il est tout aussi délicat de prévoir aujourd’hui les évolutions prochaines de la situation socio-politique à Madagascar.

Le plus stable, vraiment ?

Bien évidemment, on n’en est pas à imaginer des combats à l’arme lourde en plein Antananarivo. Mais confier aujourd’hui l’organisation de cette épreuve continentale à Madagascar relève quand même du pari un peu risqué, et l’on pourra trouver légèrement surréaliste la phrase d’Alphonse Bilé, secrétaire général de la FIBA Afrique et lui même ivoirien : « D’autres pays candidats (Tunisie, Egypte) vivent des situations socio-politiques un peu compliquées, l’Angola proposait de l’organiser en décembre. Nous considérons que Madagascar était le plus stable ». On aurait pu penser que l’expérience passée l’aurait rendu un tantinet plus prudent : qui vit en Afrique sait que les prévisions à court terme ne sont malheureusement pas toujours les plus faciles à fiabiliser.

La candidature malgache a cependant su forcer le destin, et nous n’allons pas bouder outre mesure notre plaisir de voir un spectacle d’un niveau aussi relevé se dérouler sur les bords de l’Ikopa. Si des deux derniers pays candidats à l’organisation de cet événement, l’Angola paraissait le mieux placé sur le plan géopolitique, la perspective d’aller disputer la place qualificative pour les Jeux olympiques de Londres sur le terrain d’un des protagonistes les plus sérieux n’enthousiasmait pas les autres nations africaines. La fédération malgache et son président Jean Michel Ramaroson ont habilement su en jouer et faire de nos faiblesses relatives un atout.

Deux millions de dollars

Les autres raisons de choisir Madagascar étaient plus tangibles. D’une part, Antananarivo était l’une des rares villes d’Afrique à pouvoir se prévaloir de la présence de deux salles de basket aux normes requises. Le Sénégal a tenté sa chance, mais avec un seul gymnase à Dakar, ses chances se sont aussitôt évaporées. D’autre part, la volonté politique était sans doute plus forte du côté malgache. La FIBA espérait peut-être une candidature du Mali, déjà organisateur en septembre prochain du championnat féminin. Cette candidature n’est pas venue. Même l’Angola pétrolifère avait fait part, par la voix de son ministre des sports, de quelques réticences face aux dépenses imprévues que pourraient entraîner la tenue de ce championnat. Il faut savoir que le pays hôte de cet événement doit s’acquitter d’un droit qui peut atteindre 2 millions de dollars. Ce n’est là qu’une partie des dépenses. Le basketteur et ministre des sports, Ndremanjary Jean André, aura peut-être du mal à faire partager sa passion à son collègue des Finances.

Du pain ou des jeux ?

Madagascar a-t-il eu les yeux plus gros que le ventre ? On est en droit de se le demander, et l’on peut légitimement s’interroger sur d’autres usages auxquels de telles sommes auraient pu être dédiées. Il y a forcément des arrière-pensées politiques dans la décision gouvernementale de financer la tenue de l’épreuve. Il n’est nullement garanti d’ailleurs que l’opération soit rentable : en se rappelant les sifflets qui avaient accueilli la délégation gouvernementale à la finale de l’Afrobasket women en 2009, on reconnaitra quand même à la HAT le sens du fair play dans ce domaine.

17 commentaires

Vos commentaires

  • 27 avril 2011 à 07:59 | N.R. (#2958)

    Patrick,

    J’en appelle à vos sens de responsabilité. Vous n’êtes pas sur un blog privé mais bien sur un journal qu’est Madagascar Tribune, visible en ligne par le monde entier. Madagascar est en voie de normalisation et la situation est stable d’une manière générale. Faisons la part des choses, ne mélons pas le sport avec la défaite politique de certains...

    • 27 avril 2011 à 09:35 | jack-no (#1477) répond à N.R.

      bonjour,

      N.R., lis le petit bandeau, tout en haut à gauche de cette page. ce site n’a aucun rapport avec l’édition papier.

      tu es bien un des rares qui croient en la normalisation et que la situation est stable. il est vrai que tu as peut-être raison dans un sens. ce n’est qu’une question de valeur dans la normalisation et de la stabilité.

      betoko, est à Mada depuis le 17 avril. il a du mal à reconnaitre la dégradation des conditions de vie du peuple. il ne voit que ce qui l’arrange. il est peut-être descendu au pays pour toucher son séza. va savoir.

      suis son exemple et côtoie ce peuple qui souffre.

      jacques

    • 27 avril 2011 à 10:05 | RRabetafika (#4116) répond à N.R.

      N.R,

      faut-il vous rappeler certains évènements récents, avec leurs conséquences économiques et sociales totalement dramatiques, pour vous convaincre de l’idée que le pays est loin, très loin d’être « en voie de normalisation » ?

      LA SADC et la C.I en général n’avaliseront jamais l’installation aux commandes de l’Etat malgache (qui, faut-il le rappeler aussi, n’existe officiellement toujours pas !), d’une équipe arrivée au pouvoir par un coup d’Etat, sauf peut-être à travers un forcing diplomatique effrené qui ne sera que les prémices d’une nouvelle crise qui risque d’être encore plus violente que toutes celles que nous avons subies jusqu’à présent !

      (...) « La révolution orange » d’Andry Rajoelina et l’indescriptible désordre institutionnel qu’elle a généré.
      Plagiat de la révolution orange ukrainienne de 2004, la révolution orange malgache de décembre 2008, est la résultante de trois évènements politiquement sensibles qui ont définitivement scellé le sort de l’avenir politique du dernier Président de la République élu de la Grande Ile, réfugié aujourd’hui en Afrique du Sud :
      -  d’abord, la fermeture de la télévision Viva TV, propriété d’Andry Rajoelina, accusée d’avoir diffusé une récente interview de Didier Ratsiraka sur la situation politique du pays, cette fermeture ayant été citée comme un exemple parmi d’autres d’une nième atteinte des pouvoirs publics en place à la liberté d’expression ;
      -  ensuite, la révélation de la négociation d’un important contrat entre l’Etat malgache et la société sud-coréenne Daewoo Logistics, relatif à un projet de location de terres pour la culture de maïs et de palmiers à huile : une véritable hérésie d’après ses détracteurs, quand on sait l’attachement viscéral du Malgache à la terre de ses ancêtres ;
      -  enfin, l’achat par Marc Ravalomanana, d’un nouvel avion présidentiel dont le coût – 60 millions de dollars – aurait plus ou moins correspondu au montant des aides internationales qui devaient être versées aux Pouvoirs Publics malgaches pour des actions, non pas d’apparat, comme on a pu le lui reprocher, mais de développement.
      En moins de trois mois, ce mouvement prétendument populaire, alimenté et animé en fait par une foule tananarivienne disparate, déçue de la mauvaise gouvernance de Marc Ravalomanana, a conduit Andry Rajoelina (entretemps démis de ses fonctions de maire de la capitale) et sa troupe à prendre le pouvoir par la force, avec l’aide d’une petite (mais puissamment outillée) fraction de l’armée.

      Le bilan de ce coup d’Etat, condamné par l’ensemble de la Communauté internationale, fut très lourd : au moins une centaine de morts, des arrestations arbitraires, un appareil de production - plus particulièrement du Groupe Tiko - pillé et vandalisé, des incitations à la violence, des mutineries, une atteinte invraisemblable à l’intégrité de diplomates étrangers et, enfin, des accusations - totalement infondées – de tentatives d’attentats à la bombe contre les adversaires les plus actifs de cette prise de pouvoir illégal.

      Une grave crise institutionnelle s’en est suivie, à laquelle se sont mêlés, de surcroît, les anciens Présidents de la République, Didier Ratsiraka, Albert Zafy et, naturellement, Marc Ravalomanana, chacun d’eux s’obstinant à vouloir reprendre une part active, au plus haut niveau de l’Etat (du moins de ce qu’il en reste), à la gestion des affaires nationales et internationales du pays, par le biais de leurs mouvances politiques respectives.

      Aucune solution sérieuse ne semble pourtant se profiler à l’horizon, en dépit des interventions maintes fois répétées et des menaces de sanctions lourdes - notamment financières - de plus en plus précises, brandies par la Communauté internationale (Union africaine, SADC, Union Européenne, Etats Unis), laquelle n’a de cesse de prôner le rétablissement de l’ordre constitutionnel, la mise en place d’institutions transitoires dites « consensuelles et inclusives » et le retour de la démocratie.

      Les dernières actualités politiques malgaches apportent chaque jour leurs lots de mauvaises surprises. L’exemple le plus dramatique et le plus injuste est l’exclusion de Madagascar du bénéfice de l’AGOA (African Growth and Opportunity Act, un système de préférence douanière qui permet à certains pays africains de pénétrer plus facilement le marché américain), avec en perspective la destruction de quelque 180 000 emplois directs et indirects liée à la fermeture probable d’au moins une vingtaine d’usines textiles des zones franches touchées par cette mesure à très large connotation politique. C’est également le cas du processus de paix, initié et mis en place au forceps par la Communauté internationale, qui a volé en éclats après la récente décision unilatérale d’Andry Rajoelina de s’en retirer.

      Il devient ainsi de plus en plus illusoire de croire et d’espérer que tous les politiciens impliqués dans ce désastre finiront un jour par revenir à la raison et à s’accorder sur un règlement fraternel, consensuel et définitif de leurs querelles ignominieuses. A cause de leur entêtement, de leurs atermoiements, de leurs tergiversations et de leur mauvaise foi manifeste, le Malgache de la rue continue, lentement mais sûrement, sa descente vers les bas fonds de l’indigence la plus absolue. Malgré sa patience légendaire, il ne serait pas surprenant qu’il participe, demain, à des actes de désespoir total : une émeute de la faim, par exemple.

      Aussi, la tentation est-elle grande, aujourd’hui, de s’en remettre à l’intermédiation de l’armée, avec un grand « A », celle qui aurait encore le sens de l’honneur, de la parole donnée, de la discipline (c’est son métier !) et de « l’intérêt supérieur de la Nation », cette notion trop de fois galvaudée au cours de cette crise interminable et honteuse.

      Cette armée aurait pour principale mission de rétablir l’ordre, en mettant en veilleuse la politique et, surtout, en écartant de la direction actuelle des affaires nationales tous les protagonistes de ce désordre institutionnel inacceptable. Elle organiserait ensuite, le plus rapidement possible, de nouvelles élections, pour départager par les urnes tous les prétendants à des fonctions publiques, présidentielles en premier lieu. Ces consultations seraient organisées sous la surveillance étroite d’observateurs internationaux, pour garantir l’égalité des chances des candidats et, surtout, la liberté de choix de chaque citoyen.

      La seule et lancinante question est de savoir si la Grande Muette qui, elle aussi, subit actuellement de plein fouet les affres de l’indiscipline de certains de ses éléments, est réellement en mesure de se donner les moyens de la réalisation de cette noble mission, pour que triomphent enfin dans ce merveilleux pays, non pas les hommes ni les mouvances politiques, mais les nouveaux projets de société et les programmes de développement viables et réalisables qui lui ont tant manqué au cours de ces dernières décennies.

      Ce sera sans doute le prix fort à payer pour le retour d’une vraie paix sociale, durable et profitable au plus grand nombre. Et c’est tout le mal qu’on puisse souhaiter à la Grande Ile , en attendant l’arrivée prochaine d’un nouveau Président de la République qui aurait à la fois « la naïve droiture » d’Albert Zafy dans la conduite des affaires nationales, « la belle prestance » de Didier Ratsiraka, du temps de sa splendeur, au niveau international, « l’instinctive habileté » de Marc Ravalomanana dans les activités économiques et, enfin (soyons fous), « l’insolent jusqu’au-boutisme » d’Andry Rajoelina, le tout dans le seul, unique et exclusif « intérêt supérieur de la Nation » .

    • 27 avril 2011 à 10:21 | betoko (#413) répond à jack-no

      Je n’ai aucun mal à reconnaitre la dégradation des conditions de vie de la population malgache, je suis sur place , et en posant des questions à certains 4MI que j’ai croisé à Tana justement sur l’avenue de l’indépendance nombreux sont ceux qui sont partis à la campagne ,ou ont construits des petites cases aux alentours des stations de taxi brousse comme du côte des fasan’ny karaka
      en ouvrant des petits HOTELY GASY pour les voyageurs grâce au micro finance parait .Bien sûr restent ceux qui ont perdu leur travail dans les zones franches , mais des bruits courent que leur réouverture se ferait d’ici peu .
      Hier soir j’ai posé quelques questions aux serveuses du CAFE DE LA GARE dont deux jeunes filles ont travaillé dans les usines de confection en ZONE FRANCHE , elles préfèrent mille fois travailler comme serveuse que d’être esclave des zones franches de plus elles se sentent plus considérées , et très respectées par leur patron VAZA qu’en zone franche où les petits chefs autant mauriciens que malgaches les font subir toute la journée , en les menaçant de licenciement si elles n’acceptent pas leur condition ( chantage sur les heures sup , le nombre de pièces à terminer par jour, sans parler des tentatives d’abus sexuels )
      Bien sûr tout n’est pas rose, mais chose étonnante , même sans le FMI La Banque Mondiale ou l’UE , les fonctionnaires reçoivent toujours leur salaire à chaque fin du mois , doit on comprendre que la HAT sait très bien gérer la crise ?En tout cas c’est un pied de nez que la HAt a adressé à ces bailleurs de fond , Madagascar n’est pas à genoux comme s’y attendaient ces institutions et les opposants au régime .Pendant ce weekend de pâques , nous avions remarqué le lundi soir les embouteillages monstres habituels autant sur la route de Tamatave que sur les routes d’Antsirabe ou de Itasy, preuve que l’économie n’est pas asphyxiée .
      Hier après midi je suis allé au meeting habituel des pro_Ravalomanana au Magro de Behoririka , il n’y avait que deux pelés et trois tondus (sic) qu’est ce qu’on peut en tirer ? Est ce que cela voulait dire que plus personne ne s’interesse au sort du plus grand manipulateur et grand voleur que Madagascar n’a jamais connu ? A suivre ......

    • 27 avril 2011 à 10:36 | RRabetafika (#4116) répond à betoko

      Betoko,

      votre reportage sur site et vos analyses, a priori neutres et objectives, son intéressants. Il n’en demeure pas moins que la situation semble loin de s’acheminer vers l’apaisement et la normalisation, à en croire cet article de Midi-M/car publié ce jour :

      « On a l’impression que le spectre d’une transition à l’ivoirienne plane à l’approche du sommet extraordinaire de la SADC ».

      La trêve pascale a été respectée. Aucune déclaration politique ni manifestation à caractère politique n’a été entendue ni organisée durant le week-end pascal. Rien n’avance cependant dans la résolution de la crise. Le statu quo est au rendez-vous depuis les rencontres de Windhoek et de Maputo. Des rencontres qui n’ont en fait rien apporté de positif. Au contraire, elles ont fait monter de plusieurs crans la tension entre les deux camps protagonistes. La HAT et les trois mouvances campent sur leur position. Du côté de la HAT, plus précisément de ces politiciens en perte de crédibilité, on souhaiterait la rupture totale des pourparlers pour leur permettre de rester le plus longtemps possible au pouvoir. Certains profitent de la situation pour récupérer ce qu’ils ont perdu pendant une longue traversée de désert de 9 ans. Les commentaires de la RFI par rapport à la rencontre du président en exercice de la SADC à Windhoek avec Andry Rajoelina les arrangent visiblement. Selon RFI, ce dernier aurait conditionné sa non candidature aux prochaines présidentielles au prolongement de l’actuelle transition.

      La seule. La présidente nationale du parti Vert Hasin’i Madagasikara, Saraha Georget Rabeharisoa, est la seule membre des institutions de l’actuelle transition à avoir osé réclamer publiquement la tenue le plus tôt possible des élections pour terminer la crise politique qui prend en otage la vie des 20 millions de Malgaches. Saraha Georget Rabeharisoa est la seule à avoir osé exiger la démission (de leurs fonctions au sein de la HAT) dès maintenant des candidats aux futures élections. Cette mesure visant à assurer la neutralité de l’Administration a au contraire et à la grande surprise des observateurs politiques poussé un candidat considéré comme potentiel aux futures présidentielles à entrer dans le 4e gouvernement de la HAT. La présidente nationale du parti Vert Hasin’i Madagasikara, en revendiquant en même temps la publication des calendriers électoraux, a cependant invité les entités concernées par les élections à ne pas confondre vitesse et précipitation. La coordonnatrice nationale de la 3PE (Plate-forme des Partis pour les Elections) aspire à des élections crédibles et justes, organisées en toute transparence par une CENI élargie et indépendante financièrement.

      Vomis par les électeurs. La majorité des membres des institutions (CST, CT, gouvernement) de l’actuelle transition sont des politiciens qui n’ont plus d’avenir devant eux. Certains sont à la tête des partis où il n’y a que 10 personnes au maximum. Certains d’entre eux n’osent même pas se présenter aux élections au niveau des Fokontany. Ces chefs de partis ont intérêt à ce que l’actuelle transition se prolonge. Chose curieuse, des politiciens ont complètement changé de langage une fois nommés dans le gouvernement. Par ailleurs, des membres du Congrès de la transition, qui ne sont pas des élus, se permettent de revendiquer un salaire mensuel de 25 000 000 fmg en cette période où le pays connaît une crise sans précédente. En tout cas, la balle est dans le camp de la SADC. L’indécision de la Communauté de Développement d’Afrique Australe, qui se réunira en sommet extraordinaire au mois de mai, favorisera la pourriture politique et la paupérisation de la population à Madagascar.

      RAJAOFERA Eugène

    • 27 avril 2011 à 10:57 | Parole (#2602) répond à betoko

      L’argument de la crise en voie de résolution est peut-être valable. Il n’enlève rien au désastre que 2 ans de chaos institutionnel ont créé. Cela ne veut pas dire que tout était rose auparavant, mais de grâce admettons l’évidence : l’économie survit, l’administration survit, les institutions survivent.

      A ceux qui se contentent de la survie (des autres), je réponds ceci :

      - nous n’avons pas demandé à Rajoelina de régler à notre place les problèmes de gouvernance de ce pays. Nous l’avons juste élu (du moins ceux qui ont voté pour lui) pour qu’il améliore l’ordinaire de la commune d’Antananarivo.

      - la crise dont on nous rebat les oreilles depuis 2 ans n’est rien d’autre qu’un conflit de pouvoir entre deux chefs de clan (cf. l’article lumineux « un conflit d’entrepreneurs » de Mathieu Pellerin dans le n° 113 de Politique Africaine de mars 2009).

      - si Rajoelina avait des idées fulgurantes sur la meilleure façon de développer ce pays, il aurait pu nous en faire part en créant un vrai parti, en proposant un vrai programme au cours de vrais débats.

      - le devoir de tous les gens responsables est aujourd’hui de mettre un terme à cet aventurisme. La SADC peine à comprendre une telle inanité. Nous aussi...

    • 27 avril 2011 à 11:37 | vuze (#918) répond à Parole

      « si Rajoelina avait des idées fulgurantes sur la meilleure façon de développer ce pays, il aurait pu nous en faire part en créant un vrai parti, en proposant un vrai programme au cours de vrais débats. »

      Un peu de patience... Voici le scénario que j’espère. TGV non candidat à la prochaine élection présidentielle. Pendant 5 ans, il préparera son parti avec un projet ambitieux et novateur pour Madagascar et le tour est joué.

      Cela n’empêche pas qu’un proche de TGV soit candidat aux prochaines élections....

    • 27 avril 2011 à 11:47 | RRabetafika (#4116) répond à vuze

      Vuze,

      croyez-vous vraiment que Rajoelina ne se présentera pas aux élections qu’il est en train de préparer ? Si c’était le cas, il en sortirait grandi. Mais il ne faut sans doute pas se faire d’illusions, vu les manoeuvres de funambule qu’il a toujours su mener depuis plus de 2 ans maintenant !

    • 27 avril 2011 à 12:01 | kakilay (#2022) répond à betoko

      mais des bruits courent que leur réouverture se ferait d’ici peu .

      Vite, courons après ce bruit !!!

      Mais depuis deux ans que ce bruit coure et que personne ne l’a jamais vu passer. Mais c’est vrai qu’avec vous, il faut tout et toujours conjuguer au futur proche.

      ... Et qu’avec les lunettes de Nadine, on ne peut que voir tout en blanc !

    • 27 avril 2011 à 12:16 | rabri (#2507) répond à RRabetafika

      A Betoko,
      Mille fois merci et BRAVO pour ce témoignage et ces enquêtes de terrain. Je suis très impatient pour connaître la suite et je donnerai mes propres analyses à partir de ce que j’ai vécu réellement sur place également.
      J’adore les Hommes de terrain, ceux qui vont réellement au charbon pour recueillir les vrais témoignages, pas comme certains, journalistes sur titre mais dont les informations diffuseés sont recueillies par des correspondants ( cousins, cousines, vieilles connaissances .... en province). Il y en a un qui en est spécialiste sur ce site. Je ne cite pas de nom. Qu’il se reconnaisse !!

      ENCORE BRAVO BETOKO !!

    • 27 avril 2011 à 14:33 | Madagascan (#1869) répond à RRabetafika

      « Aussi, la tentation est-elle grande, aujourd’hui, de s’en remettre à l’intermédiation de l’armée, avec un grand « A », celle qui aurait encore le sens de l’honneur, de la parole donnée, de la discipline (c’est son métier !) et de « l’intérêt supérieur de la Nation », cette notion trop de fois galvaudée au cours de cette crise interminable et honteuse. »

      La première chose qu’à fait l’armée lorsque Ravalomanana leur a cédé le pouvoir, a été de transmettre ce pouvoir à un civil. Comment pouvez-vous appeler de vos voeux un directoire militaire ?
      L’armée malagasy a été en dessous de tout. Elle s’est laissée achetée par les uns et par les autres. Il y a même des officiers, qui non seulement se sont laissés acheter par Ravalomanana, mais qui ont en plus immédiatement retourné leurs vareuses pour garder l’argent pour eux seuls.
      Ou est le sens de l’honneur là-dedans ? L’armée est largement discréditée, et ces généraux devraient avoir la bonne idée de mettre en veilleuse leurs appétits politiques pendant un bon moment, histoire de se racheter une conduite.
      L’armée, dernier rempart de la démocratie, certainement pas à Madagascar.

    • 27 avril 2011 à 14:37 | Madagascan (#1869) répond à vuze

      C’est le scénario que la diplomatie française a longuement murmuré à l’oreille de Rajoelina.
      Mais dans son entourage, il y a des personnes qui n’ont plus la patience (et pas plus l’âge non plus) d’attendre encore 5 ans. Rajoelina saura-t-il s’affranchir de ses mentors (en a-t-il les moyens ?) et jouer la carte du moyen terme ? Il y a des « faiseurs de rois » qui à mon avis ne lui permettront pas.

    • 27 avril 2011 à 14:42 | Madagascan (#1869) répond à betoko

      Je suis bien curieux de savoir combien en moyenne de personnes se déplacent aux meetings quotidiens au Magro. Ces derniers jours n’étaient pas significatifs puisque la trêve pascale avait été déclarée.
      Les journaux n’ont jamais donné de comptage approximatif. Quelques dizaines, quelques centaines, quelques milliers ?

    • 27 avril 2011 à 15:40 | DIPLOMAT (#846) répond à betoko

      Bonjour Betoko,

      Vous êtes allé à Magro pour constater qu’aprés 760 jours de prise par la force du pouvoir, il y avait encore des gens pour entretenir bénévolement la flamme du souvenir.
      Souvenir qu’un jour, la route précisemment qui menait là bas était belle et l’économie florissante....avec 10 fois moins de 4mi.

      Aujourd’hui, certains comme vous, parlent de normalité ....
      Normalité suite à une prise du pouvoir pour le moins chaotique.
      Un etat Malgache au bord de l’explosion sociale, et du dépot de bilan généralisé des institutions.
      Hier AIR MAD, aujourd’hui les crevettes, demain la vanille...et demain des elections...
      Pensez vous vraiment que les éléctions se passeront normalement ?

      Voilà, celà montre bien que le gouvernement et les gens comme vous, n’ont une vision qu’au jour le jour...

      La situation a Madagascar est anormale et instable... nul besoin d’être prophête.

      La situation est comparable à une zone sismique tel que Taiwan Mexico ou San Francisco.
      Tout le monde y vit « normalement » . Tout le monde sait qu’il y aura tôt ou tard le Big One qui bouleversera tout. La question n’est pas de savoir comment celà se produira, mais quand .

      Nul besoin d’être géophysicien politolgue avisé pour prédire qu’à MADAGASCAR, celà explosera un jour... si celà est normal pour vous, alors ...

    • 27 avril 2011 à 15:58 | RRabetafika (#4116) répond à Madagascan

      Madagascan,

      pourquoi vous enfermez-vous dans des définitions et des appellations ? Moi, je parle de valeurs, de responsabilités, de sens du devoir et de discipline pour préserver, d’une part l’intérêt supérieur de la Nation, d’autre part celui du petit peuple qui a toujours été la principale victime des turpitudes de nos hommes et femmes politiques.

      Peu importe le nom qu’on donnera à ce « corps de combattants ». L’essentiel est qu’il sorte ce pauvre pays de l’ornière dans laquelle on l’a sciemment enfoncé et parvienne à lui redonner le rang qu’il mérite dans le concert des Nations.

      Je n’arrive pas à croire que tous les militaires malgaches soient pourris et incapables de s’astreindre à la discipline qui devrait être la leur et à l’imposer à tous, pour le bien du plus grand nombre, le temps d’organiser des élections libres et transparentes, avec l’accompagnement et sous le contrôle des organismes adéquats, nationaux et internationaux. On a bien eu des exemples remarquables en Afrique, pourquoi pas chez nous ?

    • 27 avril 2011 à 16:30 | DIPLOMAT (#846) répond à Madagascan

      L’armée en effet aurait pu être une alternative à la transition.
      L’armée, si digne lors de la reprise du pouvoir aprés le départ de Mr TSIRANANA, par RAMANANTSOA ,qui lui même dans l’honneur avait remis les pouvoir au Colonel Ratsimandrava.
      Puis le déclin de l’armée coincide avec l’arrivée de Ratsiraka qui casse l’âme de l’institution avec des formations d’officier supérieur à l’Est.
      Méfiance et antagonisme , voir rivalités naissent alors entre les « anciens » formé à St cyr, et dont certains avaient connu le feu en Algèrie ou en Indochine, et ceux formés à L’Est . Au milieu , la classe « sociale » issue de l’ acadèmie d’Antsirabé...

      En 1975 , Madagascar comptait moins de 2 Généraux, dont le premier fut Ramanantsoa, et le 2ème un certain R. Rabetafika.
      L’armée Malgache et la Gendarmerie avait une fierté, une dignité un code.

      35 ans aprés l’armée Malgache n’est que l’ombre d’elle même, avec des officiers subalternes qui prennent la parole , et des sous officiers qui menacent un Amiral .
      35 ans aprés, il est avéré que certains de ses éléments, y compris des chefs de corps, sont impliqués dans des trafics d’influences et des actes de grands banditismes.

      Nous voyons bien une tentative de reprise en main, mais elle demeure peu convaincante.
      Peu convaincante , car aucune sanction disciplinaire, aucune révocation exemplaire, aucun jugement n’a été prononcé.
      l’armée avec un grand A, n’est donc même pas à l’âge embryonnaire, mais au stade du tout à concevoire....

      Il faudra du temps pour reconcilier une armée Honteuse et son peuple.

  • 27 avril 2011 à 14:32 | Jipo (#4988)

    la FIBA ... doit-on lui dire : merci ? n’y a t il pas d’autres priorités en ce moment , à regler, que depenser cet argent pour justifier les activités de cette federation , qui n’a d’autres interets qu’obtenir les memes credits l’année prochaine pour continuer , sans parler des sociétes, qui portent l’économie , et ne citer que cela .
    Ce n’est meme pas mettre la charrue avant les boeufs, c’est de l’irresponsabilité à l’état pur .
    L’avenir des étudiants, est assurément plus important, que celui des sportifs, aussi méritants soient-ils ?
    Inutile de parler des deux millions de dollars , que la Hat, sortira de son chapeau, comme certains, en sortent : des lapins , avec l’argent pour les faire élire ...
    Mr Rabetafika, votre article est des plus interessant, pour ne pas dire émouvant, mais pour un miracle, prévoyez un délai , les révélations oniriques étant encore tolérées, profitons -en .
    « il y a quand meme des raisons de manifester sa surprise », s’il n’y avait que nos surprises, ce serait presque que du bonheur , et pour terminer / une note de d’humour / sur le sujet ; C’est la femme qui rentre du travail, et ,trouve son mari dans le lit avec la secrétaire : et qui s’exclame : « oh ! je suis surprise »... et le mari de lui répondre :« non , vous etes étonnée, c’est nous qui sommes surpris » .

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