Depuis la publication (par Hasin’Anatirova, Fianakaviambe Andafy -3 Juin 2020), du manifeste contre l’édification en toute hâte et en catimini, de Kianja Masoandro (amphithéâtre-ersatz du Colisée romain) sur le domaine sacré du Rovan’Antananarivo, de plus en plus de voix se sont élevées à l’encontre de cette hérésie architecturale et culturelle.
Des citoyens ordinaires ainsi que des personnalités de la société civile, des scientifiques, des historiens et des spécialistes de la culture et des traditions Malagasy ont dénoncé l’irrévérence des initiateurs du projet sur un site qui fut la résidence des souverains Malagasy jusqu’en 1896 (année de l’annexion du Pays par la France marquant la fin de la Royauté par l’exil forcé de la Reine Ranavalona III en Algérie).
La presse, les médias locaux et étrangers, les réseaux sociaux, ont relayé des interviews, des débats, des programmes TV sur ce Kianja Masoandro. En résumé il en ressort,
une condamnation unanime contre cette réalisation aberrante
un assentiment général pour l’arrêt immédiat des travaux
la suggestion de déplacer ce “Colisée” en un autre endroit.
Il y a ainsi un large consensus pour conserver intacte l’intégrité du Rovan’Antananarivo, de tout temps lieu historique sacré dans la conscience des Malagasy.
A l’appui de ce consensus, il est important de rapporter les réflexions de deux défenseurs du patrimoine bien connus des Malagasy.
Nosy Rabejaona, archéologue de formation et présidente fondatrice de Mamelomaso (association oeuvrant pour la sauvegarde et la réhabilitation du patrimoine Malagasy) estime que “Le patrimoine est un héritage qui nous vient de nos Ancêtres. Nous n’en sommes pas les propriétaires mais les transmetteurs. Porteur de valeurs communes, le Rovan’Antananarivo est un patrimoine qui passe à travers la chaîne des générations pour en renforcer les liens. Notre devoir est d’en prendre soin afin que les générations futures puissent aussi en profiter. Nous n’avons pas le droit de l’aliéner, d’aucune manière que ce soit. C’est une partie importante de notre culture. Un point d’ancrage essentiel, des racines grâce auxquelles nous tenons debout et pouvons avancer”
Jean Andrianaivo Ravelona, artiste plasticien, membre de l’Académie Nationale Malagasy, descendant d’artisans créateurs de pièces de musée exposées dans le Rovan’Antananarivo (oeuvres disparues lors de l’incendie criminel du 6 Novembre 1995), défenseur des préceptes philosophiques Malagasy, créateur de “lovakolo” qui exprime en peinture ses sentiments sur le patrimoine, considère que “Les Malagasy doivent être jaloux de leur patrimoine et de leur culture. Chaque époque fait naître un patrimoine comme témoin de son histoire. Le Rovan’Antananarivo est la figuration visuelle et palpable d’une époque déterminée et personne n’a le droit de le modifier”. “Le rôle de l’Etat est de sauvegarder, de réhabiliter, d’entretenir le patrimoine du passé, et non pas de le défigurer ou de le piétiner par de nouvelles constructions.
Chaque dirigeant successif a légitimement le droit de construire des infrastructures ou des institutions culturelles, voire patrimoine du futur. Par contre, la forme architecturale doit être inspirée de la philosophie et des valeurs issues de la culture Malagasy. Sachant que le côté visuel impacte le développement comportemental de l’individu ou de la société”.
Nous comprenons que les dirigeants et responsables du Pays veuillent ériger et (re)construire. Mais Kianja Masoandro ne reflète nullement la promesse de réhabilitation faite en Avril 2019 par Andry N. Rajoelina, actuel Président de Madagascar. Nous estimons utile de rappeler aux Autorités ces paroles de sagesse tirées de proverbes Malagasy “On ne perd pas sa dignité en revenant en arrière dès lors que l’on est conscient de ses erreurs” et “Qu’il faut privilégier le dialogue pour faciliter et obtenir un accord dans le but de préserver l’unité”.
Ny Zazamarolahy, Ny Andriamasinavalona, Ny Andriantompokoindrindra
Ny Andrianamboninolona, Ny Andriandranando, Ny Zanadralambo
Vos commentaires
il faut la reconstruire bien sûr, mais il faut pas non plus en faire tout un plat, sauce ketch-up, mayonnaise, tout autour....
Le debat est ailleurs, t’as capté ou pas gros ???
Quelles que soient ces personnes, elles ne sont pas comptables des faits et gestes de leurs Ancêtres.
D’ailleurs, partout dans le Monde, PERSONNE ne doit payer pour l’Histoire.
Eviter que les erreurs perdurent/se reproduisent : OUI. Mais payer pour ce qui a été fait il y a des siècles : NON !
"T’as capté ou pas gros ?"
Bizarre comme post car votre terme "votre rova" que vous mentionnez ne vous exclut pas d’être propriétaire de ce patrimoine que vous le voulez ou pas. On parle de Conservation de notre HISTOIRE et je me permets de dire que c’est sa méconnaissance qui crée cette tension. L’Esclavage fait partie intégrante de l’histoire de l’HUMANITE et c’est en l’apprenant qu’elle va servir les générations futures d’y faire attention.
Ou voulez-vous en venir en fait le nez-gros ?
On dirait que ce n’est pas tellement le contenu de cette missive qui vous met hors de vous mais c’est plutôt les auteurs, ou je me suis trompé ?
Vous aurez remarqué que les descendants d’esclavagistes malgaches ou africains ne donnent pas dans la repentance.Ils donnent plutot dans l’oubli . Chez eux ,chez nous ,pas de musée de l’esclavage ,pas de journée bien marquée au souvenir de l’esclavage, pas de monument dédié aux malheureux esclaves..Au contraire de la France qui chaque jour bat sa coulpe ,demande le pardon,et offre réparations .. La traite des occidentaux aura duré un siècle et demi .Celle des arabos musulmans 12 ou 13 siècles .Ceux là ne sont pas dans le repentir.
Ici on se souvient de la révolte de 47 mais on oublie l’abolition de l’esclavage par le colonialiste frantsay.
Il y avait un moment où des gens critiqué les bandes ou dessins animés genre Tintin au Congo, dans cet ouvrage on trouve par exemple des Noirs parler à peu près comme ceci : "moi m’ssié moi vouloir suivre toi ...".Mais le réalisateur n’a voulu vexer personne, il veut tout simplement faire savoir à toutes les prochaines générat° de ce monde ce qui avait existé./.
À juste titre il y a des cynophiles qui apprécient bien les anciens films tels les westerns & autres pourquoi, parce que ces ouvrages relatent des faits + ou - réels [les cow boys, les sheriffs, les lynchages, les attaques diverses,l es Indiens, les chemins de fer, les Billy the Kid & Calamity Jane ...]. Ceci nous fait comprendre ce qui s’y sont passé dans le tps. Tandis que maintenant les nouveaux films ne servent qu’à chercher des cas extrêmes pour en démontrer les nouvelles technologie (trucage, effete spéciaux etc).
... Ceci nous fait comprendre ce qui s’y sont passé dans le tps. Tandis que maintenant les nouveaux films ne servent qu’à chercher des cas extrêmes pour en démontrer les nouvelles technologies (trucage, effets spéciaux etc).
MAIS CES ZANAKANDRIANA ONT VRAIMENT RAISON : ils ne sont point les seuls propriétaires, ils en sont les grands défenseurs, & pas n’importe qui mais avec des vrais intellos de surcroît.
@vohitra et ragola, on conteste le dire de Ny Andriantompokoindrindra et son comparse Ny Andrianamboninolona(se croient pour Dieu du reste...), que
les reliques et les tombeau à Manjakamidana, c’est l’oeuvre de GALLIENI,, et ça par contre c’est du vrai sacrilège , à reparer
Nez-gros,
En toute franchise et en toute honnêteté, il m’arrive de constater dès fois que vous faites preuve d’une certaine insuffisance de compréhension de l’histoire dans le fond du débat lié à ce sujet…et qui vous amène dans un entêtement au risque de vous égarer parfois dans des affirmations un peu hasardeuses…
D’abord, moi personnellement, j’ai eu l’occasion de marteler et d’insister ici à plusieurs reprises dans les colonnes de MT que la Royauté de l’Imerina n’a jamais pu, et à aucun moment, exercer une autorité sur l’ensemble de la grande île, et qu’il y avait toujours eu d’autres Royautés avec des peuples indépendants dans plusieurs Régions du pays, pour ne citer que celles des Antambahoaka, Antemoro, Bara, Antakarana, Zafirambo Antanala…et cette idée de Royaume de Madagascar est une idée erronée et fallacieuse de la part de l’empire colonial anglais de l’époque…
Ensuite, c’est tout à chacun de donner, c’est un droit et privilège individuel, son appréciation sur la valeur d’une symbole faisant partie de l’histoire des siècles passés selon ses critères, de toute façon, selon les coutumes et traditions dans chacune des Régions là où il existe des autorités communautaires traditionnelles, une architecture particulière faisait partie de ses richesses culturelles, et si James Cameron, William Pool ou Jean Laborde, entre autres, avaient apportés leurs contributions et savoir faire, c’était parce que les souverains d’antan avaient fait appel à leurs talents respectifs mais non pas de leur propre gré…
Ensuite, pour une partie de la population de l’Imerina, ce lieu est SACRE, car des tombeaux des ainées et parents, voire des ancêtres, sont localisés sur ce site, une filiation dans les droites lignes depuis le 17ème siècle…et on a l’habitude, et c’est de coutume ici, de respecter les ancêtres…et c’est un endroit respecté et vénéré pour certains…il y en a des endroits sacrés pareils dans beaucoup de Régions de l’île…
Et sur le dernier point, nez-gros, laisser-nous nous occuper des reliques de nos ancêtres selon nos coutumes en respectant nos traditions, et je vous le dis en toute franchise sans aucune arrière pensée, c’est à nous d’éviter les malédictions éventuelles en cas de sacrilèges ou autres profanations de sépulture qui puissent retomber sur nous et nos descendances, et autres actes irrévérencieux qui puissent porter préjudice à nos coutumes, selon nos familles avec nos traditions respectives…j’essaye d’être impersonnel avec vous en utilisant la première personne du pluriel NOUS…
Bref, ce Rova fait partie des richesses culturelles de la Nation Malagasy, témoin de l’histoire passée d’une Région et de ses habitants, comme partout ailleurs pour des sites similaires selon les époques particulières traversées par l’évolution des sociétés locales en fonction des évènements et contexte particulier d’antan…
En tout, le respect des coutumes des autres fait partie de notre éducation à nous les Malagasy quelle que soit les Régions, et j’ose espérer que vous, nez-gros, vous ne pouvez pas vous permettre d’en manquer, ne serait-ce que par pur respect pour vous propres ancêtres...
Je n’ai remarqué aucune représentation hovas(Zanak’Ilaiarivony, Tsimahafotsy, etc) sur ces signatures, pourtant, ils étaient le véritables détenteur de pouvoir(Ny hasina an’i Andriana, fa ny fahefana an’i Hova) pendant la règne de trois dernières reines, qui n’étaient que symboliques et ils sont majorité dans le peuple merina. Ils sont plus progressiste que les andriana sans Palais.
Il est à rappeler à ces andriana, votre cause ne gagnera jamais, sans soutien des hova.
Encore un trait de plume d’une enivrée imbibée dans un fort relent d’éthylisme mal contenu…
Le « fasan-drainiharo » se trouve à Isoraka au cas où la vestige de cervelle qui accouche de telle élucubration n’arrive pas à se souvenir…et l’histoire de cette Rova ne peut pas être ramenée uniquement à celle vécue par les trois dernières Reines…
Ces familles qui signent la missive ne sont autres que les descendantes de la lignée d’Andrianjaka, le fondateur de ce Rova…comme les souverain(e)s qui y avaient siégés dans le temps…
Les faits historiques doivent être replacés dans leur contexte tandis que l’histoire est une richesse de l’ensemble de la Nation…
Merci à Vatomena de préciser quand et comment renimalala bat sa coulpe ?
Dolmi — Renimalala va tres loin dans la coulpe. Toute personne qui veut se rendre importante doit renier la colonisation de son ancetre et s’humilier d’avoir eu un ancetre acheteur d’ esclaves . Ce sentiment de culpabilité retardataire atteint des sommets aujourd’hui ; On badigeonne en rouge la statue de Colbert .On veut mettre à bas la statue de Galliéni
Voilà le résultat d’une culture abâtardie depuis des lustres. La directrice de la communication de la présidence faisait le parallèle avec la pyramide du Louvre sans se rendre compte que ce monument (qui me plaît bien par ailleurs) est en dehors du périmètre du Louvre. Quand on arrive à ce point d’ignorance, il vaut mieux se faire discret et prendre des cours sur la communication.
Que ces Andriana merina fassent cette déclaration, c’est la moindre des choses. C’est parce que les Andriana se sont laissés séduire par le miroir au alouettes que certains Tsimiamboholahy se sont cru autorisés à faire n’importe quoi. Et que Rajoelina suive l’exemple.
Je maintiens ce que j’ai déjà écrit : le 26 juin a un été une babiole offerte aux bons serviteurs de l’état français.
Messieurs,
Je suis Malagasy, j’étai né à Madagascar. j’ai vu Tsiranana, Ratsiraka, ..Rajoelina, .. No comment.
C’est compliqué la situation actuelle, chacun à son point de vu, pour ou contre, efficace, arnaque, vol, ... Pire on s’insulte entre nous Malagasy.
Par principe et par respect à ma nation, je reste muet ce 26 juin. Fête nationale.
Commémoration des combats des mes ancêtres, sacré.
Ry Tanindrazanay Malala,
Rakoto de Montpellier
Eriger ce "machin" á cet endroit c’est comme construire un Mac Do devant le palais de Versailles ou de Buckingham .