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Tribune libre

Pour mieux réfléchir…

lundi 26 octobre 2009

Pour mieux réfléchir sur le lyrisme et les fantasmes suscités par la Transition politique que connait le pays depuis 1972, le Président du Collectif de quelques associations malgaches en France, en la personne de Monsieur Razafisambatra Louis De Mon Désir, ouvre le débat à toute la classe politique et à la société civile en posant la question suivante : pourquoi Madagascar reste sous le joug de l’Eternel recommencement ?

D’emblée, il n’est pas de peu d’importance de rappeler qu’obnubilés par leur aspiration à l’opulence et leur sentiment d’impunité, les dirigeants successifs n’ont pas voulu instaurer la Haute Cour de Justice. Ils ont empêché la chambre des comptes à réaliser la transparence. La bonne volonté des inspecteurs d’Etat se heurte à tout moment au soi-disant secret d’Etat. Non seulement, les aides non remboursables ne font jamais l’objet de suivi, mais encore une politique de réinvestissement de capitaux octroyés par les bailleurs de fond ne peut pas être à l’ordre du jour et demeure un sujet tabou. Les droits fondamentaux énumérés dans les constitutions de la 2ème et 3ème république n’ont pas de textes d’applications. Les lois organiques relèvent presque de l’utopie et grossissent le rang de simples « slogans de mobilisation ».

De même, une minorité de gens privilégiée entretient le miroir des alouettes en conservant et véhiculant une vision trop nostalgique du passé pour prendre du biais les naïfs. Par exemple, pour cacher sa malhonnêteté dans le système de monétisation pratiqué par la banque centrale ou au cours d’un marché interbancaire, cette catégorie de citoyens, composée d’une frange des deux bourgeoisies côtière et merina, soit attise le nombrilisme ethnique, soit vante la sacralité de son origine ou de son identité ; pour accaparer et confisquer les fruits de la croissance économique, elle n’oriente en aucun cas le débat politique vers un système de bonification au sein du secteur tertiaire, susceptible d’engendrer des politiques sociales vouées à l’amélioration du niveau de vie du peuple malgache.

Malheureusement, bon nombre de compatriotes, aussi bien dans la capitale que dans les provinces, dupés par cette stratégie malveillante habituée à prendre la population au biberon, oublient alors que même si on vient des « autres planètes », on ne parviendra jamais à redresser le pays tant qu’on ignore les avantages énormes offerts par le système financier international via le capitalisme financier spéculatif aux « gouvernements des actionnaires ».

En outre, les leaders politiques, la société civile, n’ont toujours pas droit à débattre de l’échec de la banque centrale en matière de lutte contre l’inflation. Le concept même de développement n’a jamais été débattu. La solution n’est donc pas d’attendre les défaillances de tout Pouvoir pour le renverser, mais de discuter à tout prix les problèmes de fond pour trouver les solutions adéquates. Par la même, l’opposition constructive (critiquer et donner des propositions) s’avère une nécessité absolue. Par conséquent, un homme d’affaire, si multimilliardaire soit-il, ne supporte évidemment pas l’environnement démocratique engendré par une telle opposition. En effet, l’histoire nous a donné un exemple très honteux.

En guise d’illustration, le moment est venu pour repenser démocratiquement, la politique de change, la politique monétaire et budgétaire, la soutenabilité et le droit constitutionnel de nos finances publiques, l’incapacité de la banque centrale à faire face à l’inflation, etc.…. Surtout, les médias ont un grand rôle à jouer dans l’organisation mensuelle ou trimestrielle d’un Débat de fond d’une durée de 90 minutes à 100 minutes, au cours duquel nos compatriotes découvriront les compétences des prétendants à la Présidence de la République. Tout cela pour suggérer que la politique est un métier et non un simple jeu d’opportunisme ; et que le Pouvoir se prépare par les idées et un programme sérieux. En tout cas, les politiques purement émotionnelles faites par certains politiciens lors de divers mouvements de grève (en 1972, 1991, 2002), sont dans une certaine mesure responsables de l’actuelle pauvreté de la majorité des malgaches. Il n’est plus question alors d’endormir ces derniers dans un laurier de l’euphorie, de la rêverie.

Prenez ma vision comme réaliste et un des palliatifs à cet Eternel recommencement dont notre pays est victime.

Le débat est ouvert. Que la sagesse malgache ne soit pas ternie par toute forme de pratique politique basée anachroniquement sur la signification très péjorative de l’adage : « miala an’Ankatso dia Amhohidepona » (toujours pas de changement).

Fait à Paris le 26 octobre 2009
Le président Razafisambatra Louis De Mon Désir

2 commentaires

Vos commentaires

  • 26 octobre 2009 à 08:34 | georges Rabehevitra (#3099)

    D’accord dur le diagnostic, mais il ne faut pas mettre les charrues avant les boeufs.

    Débattre du rôle de la politique des changes ou de la politique monétaire est certes intéressant mais pas la solution. Ce sont des solutions techniques à court terme

    Notre pays manque d’une vraie vie politique, avec évidemment en premier lieu, des vrais partis politiques avec ce que cela entraîne comme organisation.

    Des partis politiques existent, il faudrait que les citoyens y ont accès pour adhérer librement (et non pas en échange de t-shirts) et parce qu’ils partagent les idées. Cela prendra une génération, s’il le faut, mais c’est la seule voir pour un Nation moderne et pérenne.

    La multiplicité , pour un petit pays comme le nôtre, des associations plus ou moins politiques ou politisées n’est pas non plus la solution

  • 26 octobre 2009 à 10:46 | hafatra (#1895)

    Ny tena mampiesona amin’ity lahatsoratra ity dia ilay ranamana mitaingina Limo mandalo eny Isotry ka mbola velom-panontaniana hoe :« fa maninona iretsy olona iretsy no miady kanefa toerana fananriana fako anie io »
    Tsotra ny valiny Atoa Razafisambatra Loius De Mon Desir(tsy hilaza na inona na inona momba ilay anarana aho..), raha mba nody niaraka tamin’ireo teratany malagasy hafa milentika any an-dafy any mantsy ianao dia tsy hisy izo tranga izao.
    Tsara ny mametraka fanontaniana fa mbola tsara lavitra ny miverina miasa sy mametraka ny traikefa azonareo tany andafy tany eto amin’ny firenena.

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