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Economie

La zone franche

Plus que misérable selon une employée !

mardi 15 janvier 2008 | Felana

Quelque part ce pourrait être une prison, des conditions inhumaines et un salaire misérable. C’est à peu près ainsi que peut se résumer la vie de cette employée de la zone franche, un secteur d’activités où des milliers de malgaches à Tananarive s’accrochent pour survivre. Des horaires de travail qui dépassent la mesure, un salaire misérable, une cantine non nutritionnelle, une heure de déjeuner de vingt à trente minutes. Bref, un mieux que rien mais également le passage obligé pour gagner son pain quotidien.

Nous avons croisé une femme qui nous a fait part, sous couvert de l’anonymat, de son point de vue par rapport à son traitement au sein de son entreprise : « Depuis dix ans, j’ai travaillé dans des entreprises franches. D’une entreprise à une autre, les conditions demeurent inhumaines. Au bout de trois ans, j’ai été renvoyée de l’une pour être embauché chez une autre…On ne nous fait pas confiance quand nous disons qu’on est malade. On est obligé ainsi de trimer jusqu’à ce qu’on s’évanouisse. Nous n’avons pas droit non plus à la parole. Nous partons en congé quand le chef le veut », déplore cette femme.

« Une fois ma mère est tombée malade et j’ai demandé une permission. Mon chef qui était un chinois a toujours catégoriquement refusé. Cependant, il nous a indirectement obligé à prendre congé trois semaines plus tard. La raison invoquée était que des personnels de l’Etat doivent venir nous rendre visite et ils ne doivent pas voir que nous travaillons dans un espace exigu. Donc, certains employés choisis des patrons uniquement peuvent rester, les autres ne peuvent revenir que lorsque la visite de ces personnels est terminée », a-t-elle encore précisé. En termes de mesure de sécurité, l’issue de secours ne l’est que de nom. Nous sommes enfermés comme des animaux. Si un danger survenait, rien que la bousculade pour sortir des locaux entraînerait au moins la blessure d’un grand nombre d’employés », a tenu à souligner cette femme.

L’espoir, toujours l’espoir

Faciles à distinguer, les employés de la zone franche sont en grande partie constitués d’une population juvénile, qui accourt le matin, vers sept heures aux alentours d’Ankorondrano, d’Andraharo, de Tanjombato pour ne pas être en retard.Un retard vaut un avertissement. L’on commence à sept heures et demi du matin et l’on ne sort de là qu’à 18h au plus tôt. L’on n’a droit à aucune erreur. En tout cas, les règlements intérieurs et la discipline sont imposés et acceptés pour ne pas être expulsé, ni perdre son boulot. Le travail est si précieux que beaucoup préfèrent endurer et se taire dans l’espoir d’une certaine promotion, ou du moins en attendant de trouver mieux. Ainsi peut s’expliquer la transhumance ou la vitesse de rotation des ouvriers d’une entreprise franche à une autre.

Toujours est-il que ce témoignage n’est qu’une perception, un vécu, un cas qui peut être partagé par beaucoup de ces jeunes qui travaillent dans ces entreprises. Mais on sait toutefois que d’autres employées témoignent autrement en dressant un tableau plus humain, plus respectueux des droits de l’homme et qui observent une certaine éthique sociale, voire plus.

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