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Antananarivo | 09h25
 

Editorial

« On n’a pas le droit de nous dire : vous mangerez quand vous serez compétitifs »

mercredi 26 octobre 2011 |  2285 visites 

Il y a près de quarante ans, quand j’étais tout petit, on ne parlait pas de volatilité. Je me rappelle encore que notre gouvernement donnait des charrues, des bœufs de labour, de l’engrais à crédit à nos parents. À l’époque, il y avait un service public, l’OPAM, qui achetait les produits alimentaires aux familles paysannes à des prix connus d’avance.

Il y a environ trente ans, j’étais au collège, on nous a dit que c’était mieux de produire pour les marchés extérieurs et nous avons commencé à entendre dans le discours de nos hommes politiques un terme « détérioration des termes de l’échange », une véritable complainte à l’époque, mais qui n’a eu d’écho nulle part. De quoi s’agissait-il ? En vérité, les prix des produits agricoles d’exportation s’effondraient sur le marché international. Les gouvernements d’alors avaient certes commis l’erreur fatale de pousser les paysans à produire plus de produits d’exportation mais, quand cela a mal tourné, seuls les paysans ont payé le lourd tribu.

L’effondrement de nos économies et l’endettement public dans les années 1980 ont amené la Banque mondiale et le Fonds monétaire international à mettre nos pays sous ajustement structurel.

On nous a dit alors que l’État était inefficace et que nous devions donner plus de place au privé. En même temps, nos États étaient obligés de s’endetter encore plus pour rétablir les équilibres macroéconomiques. On nous a dit qu’il fallait couper tout soutien à l’agriculture paysanne, qualifiée de non-performante, une véritable campagne de démolition contre cette agriculture a alors été engagée par la Banque mondiale et ses alliés.

« On est devenus encore plus vulnérables »

On nous a dit de produire encore plus de produits de rentes pour l’exportation, comme le coton, le café, les arachides, à des prix très bas fixés à l’extérieur. Avec ces devises, on nous a dit d’acheter du riz d’Asie ou de la farine et du lait en poudre d’Europe, qui aujourd’hui sont devenus si volatiles. La descente aux enfers avait commencé pour les familles paysannes et pour nos États surendettés et incapables de payer.

Puis on nous a dit de devenir compétitifs selon les critères des institutions financières internationales, et que nos États n’étaient plus autorisés à nous protéger. Tous nos tarifs douaniers ont été démantelés et nos marchés ont été libéralisés, des produits alimentaires venus d’ailleurs ont commencé à se déverser à bas prix sur nos marchés nous rendant encore plus vulnérables à la volatilité des prix. Les habitudes alimentaires ont changé dans les villes ; les productions vivrières des familles paysannes ne pouvaient plus se vendre. Ce phénomène a été aggravé en Afrique de l’Ouest par l’avènement de l’Union économique et monétaire de l’Afrique de l’Ouest (UEMOA) et son Tarif extérieur commun, connu pour être le tarif douanier le plus faible dans le monde.

Mais aucune de ces « solutions » qui nous ont été imposées ne nous ont sortis de la pauvreté. Pire encore, on est devenus encore plus vulnérables. C’est dans un tel contexte que l’on demande à l’agriculture familiale d’être performante.

Aujourd’hui, on doit subir de nouveaux enjeux qui nous tombent du ciel. Le changement climatique, la spéculation financière, les marchés internationaux imprévisibles, de nouvelles politiques de pays développés qui nous accaparent nos terres pour faire des carburants. Mais par rapport à cela, on ne nous dit plus rien. Pourtant c’est au cœur de la volatilité dont on parle maintenant.

« La houe, contre le tracteur plus la subvention »

Plutôt que de répondre aux causes de notre pauvreté et de la volatilité, on a vu de véritables catalogues de projets et programmes financés au nom du secteur rural. Des milliards de dollars sont mobilisés chaque année, mais la réalité est que plus de la moitié des familles paysannes dans la plupart de nos pays ne peuvent pas accéder à 1 000 dollars pour se payer une charrue, une paire de bœufs, une charrette, un âne (étude de la FAO sur la mécanisation agricole au Mali).

Le haut panel d’experts devrait être mandaté pour faire une étude sur l’efficacité de qui est mobilisé au nom des pauvres (quand plusieurs centaines de millions de dollars sont mobilisés, combien arrivent dans les champs des pauvres, aux femmes dont on parle tant ?). Vous serez étonnés des résultats d’une telle étude. Ou peut-être pas du tout, parce que depuis le temps qu’on mobilise tous ces millions en notre nom, nous serions tous riches déjà.

Malgré tout cela, sans aides d’aucune forme, sans aucune protection et avec tous les puissants du monde contre elle, l’agriculture paysanne n’a pas disparu.

Malheureusement, il a fallu la crise actuelle pour que nos gouvernements reprennent conscience de la nécessité de la sécurité alimentaire sur base de la production alimentaire au niveau national. Cependant les solutions durables se font attendre.

« Nous ne pouvons plus attendre »

Pour solutionner ce problème de volatilité de prix, nous, paysans, avec l’appui des autres acteurs de la société civile, pensons qu’il est nécessaire de :

- Donner la priorité à nos marchés locaux, à l’intégration régionale, plutôt que de laisser nos prix se faire dicter par ces marchés internationaux lointains et imprévisibles. C’est la seule solution pour que nous, paysans, puissions nous nourrir ainsi que nos communautés et nos villes.

- Il faut arrêter toutes les formes de compétition entre des agricultures et des modes de production ayant de très grands écart de productivité (la houe contre le tracteur plus la subvention, cela passe difficilement). On n’a pas le droit de nous dire qu’on mangera quand on sera compétitifs.

- Il faut arrêter ces politiques qui viennent déstabiliser nos agricultures paysannes. Quand il y a surproduction, nous subissons le dumping. Quand il y a pénurie, nous subissons les restrictions des exportations pour l’alimentation qu’on nous a dit de ne plus produire.

- Il faut que nos gouvernements aient l’ambition de politiques qui nous sortent de la pauvreté et de la misère, qu’ils protègent nos agricultures paysannes des marchés volatiles et nous soutiennent pour qu’on puisse investir pour nourrir nos populations.

- On sait comment il faut faire. Des instruments existent pour stabiliser les prix : des tarifs douaniers adaptés, des stocks stratégiques à différents niveaux, mieux gérer l’offre et la demande, réguler contre les spéculateurs… Au nom de quel droit l’Organisation mondiale du commerce nous interdit-elle de le faire ?

- Permettre aux paysans, aux femmes, aux groupes vulnérables en milieu rural d’accéder réellement aux fonds mobilisés en leur nom pour acheter du matériel agricole, des fertilisants, des semences, de créer de la valeur sur leurs produits afin qu’ils puissent commencer à vivre dignement de leur travail.

Pour finir, je voudrai inciter chacun d’entre nous à méditer quand nous allons nous asseoir devant nos plats de victuailles ce midi, à penser que des humains sont en train de mourir en ce moment même de faim ou de malnutrition parce que des réunions coûteuses sont organisés autour de leur sort sans que les actes qui pourraient les sauver ne soient posés. Nous ne pouvons plus attendre.

Ibrahim Coulibaly , président de la Coordination nationale des organisations paysannes du Mali

29 commentaires

Vos commentaires

  • 26 octobre 2011 à 10:11 | eco-solidarité (#5875)

    Et on appellera cela : BUSINESS SOCIAL ou ECONOMIE SOLIDAIRE mon frère !!!

    • 26 octobre 2011 à 13:10 | Basile RAMAHEFARISOA (#417) répond à eco-solidarité

      éco-solidarité,

      « tout ce qu’on fait en Europe,nous ne devons copier bêtement »

      Biodiversité,

      Equitable,

      Buisiness socile,

      Economie solidaire.

      Regardez tout ce qui se passe en Europe,les riches se débrouillent ,les retraités « honnêtes » n’arrivent plus à survivre.

      Regardez les fonds pour la « FONDATION » de « X » est plaqué dans une banque Suisse alors qu’on arracher une certaine population pour des histoires d’aires protégées.

      N’imitons pas les Grecs.Tout sur la table pour discuter de l’avenir.

      Paradoxe,l’immatriculation des voitures à Tananarive augmente de 18 %

      Le Peuple d’abord.Point barre.

      Basile RAMAHEFARISOA

      b.ramahefarisoa@gmail.com

    • 26 octobre 2011 à 15:41 | eco-solidarité (#5875) répond à Basile RAMAHEFARISOA

      Monsieur RAMAHEFARISOA,
      Vous avez raison de dire qu’il ne faut pas copier tout ce que fait l’Europe, car vous êtes condamnés à supporter leur savoir faire.
      Mais nous les malgaches, incultes de naissance...hihihi...nous avions compris que 50 années d’indépendances, dirigées par des hommes peu scrupules ne nous a pas aidées, or nous avons la capacité et surtout le potentiel de faire partie de ces grands pays qui produisent vrais avec des gens vrais et qui ne demandent qu’à être respecté et considéré à notre juste valeur.
      Au sujet de « biodiversité », un mégalo que vous adoubez tant a reçu énormément d’argent pour promouvoir notre biodiversité, avec la complicité des donnateurs, avons-nous un résultat tangible à l’heure actuelle ? Et vous continuez de criez sur MT qu’il était le seul qui a su faire rebondir MADAGASCAR de la pauvreté ?
      MDR !!!
      Une chose est sûr, cette crise financière et qui touche le monde entier ne profite qu’au pays pauvre comme MADAGASCAR, à condition de savoir saisir la balle au bond !!!
      A bon entendeur !!!

  • 26 octobre 2011 à 11:04 | rabri (#2507)

    Cet article tombe à pic dans le contexte actuel de nos dépendances totales vis à vis de l’extérieur sur tous les plans et de l’interconnectivité entre tous les acteurs nationaux et étrangers qui contribuent à ces dépendances

    Le contenu de la conférence de Hughes Rajaonson, Enseignant chercheur au Département Economie de la Faculté DEGS de l’Université d’Antananarivo, coordonnateur national du CREM (Cercle de Réflexions des Economistes de Madagascar) résumait déjà assez bien le contexte global : les défaillances des politiques et les motivations réelles des bailleurs de fonds, ainsi que les déviances qui en résultaient.
    http://www.lagazette-dgi.com/index.php?option=com_content&view=article&id=16647:leconomie-malgache-realites-et-potentialites-l-la-communaute-internationale-ignore-le-bien-etre-des-20-millions-de-malagasy-r&catid=45:newsflash&Itemid=58

    Au niveau local, un exemple flagrant tout frais de cette dépendance des paysans apparaît dans Lexpressmada du jour avec la société mauricienne Avitech http://www.lexpressmada.com/elevage-madagascar/28629-etre-8200-aviculteur-8200-professionnel-8200-c-est-8200-un-8200-metier.html

    De beaux discours pour faire des paysans des soi-disants vrais professionnels de l’aviculture : « vous serez de véritables managers maîtrisant à la fois les finances, la comptabilité, la gestion des ressources humaines, le commerce et le marketing, le bâtiment, la zootechnique,… » mais derrière tout çà, il y a la société avitech qui va surtout en tirer profit. Même le Ministère Français de l’Agriculture veut aussi entrer dans la danse avec la création d’un Institut Avicole…. Les banques en majorité françaises se frottent déjà les mains !! Et par ailleurs on connaît également le type de discours classique de nos politiciens : « il est temps que les éleveurs malgaches s’écartent de l’élevage traditionnel et de s’insérer dans l’élevage moderne, malgré les difficultés techniques ou FINANCIERES qu’ils doivent affronter ».
    A méditer pour ceux qui ont l’intention de s’y engouffrer !!

    • 26 octobre 2011 à 13:23 | Basile RAMAHEFARISOA (#417) répond à rabri

      rabri,

      j’ai lu cet article « AVITECH »,j’ignore son statut mauricien.C’est une aberration totale.

      Une histoire à revoir,après la « TRANSITION »

      Basile RAMAHEFARISOA

      b.ramahefarisoa@gmail.com

  • 26 octobre 2011 à 11:12 | ZOZORO (#5338)

    On se sent moins seul dans ce foutage de gueule mondialisée ! Nos politiciens ne sont pas les seuls à avoir des QI de tortues.

    Malgré tout, le peu d’herbe qui nous reste est toujours plus vertes que chez certains .... autres. Mais le classement des PMA a tendance à dire le contraire.

    Père, tu nous manque, un grenier du côté d’alaotra et le stock stratégique à Tamatave en ce qui concerne le riz était bien vu. Malheureusement, des « AS » se sont servi et ont fait comme chez eux. « Vive la révolution »

    Le bio-diesel de « Mr Hummer » et son r12 taxi qui fait du 100 à l’heure avec de l’éthanol lol ! En plus de mettre au tapis la suffisance alimentaire, épuisait le sol. Mais c’était toujours mieux que maintenant où le sort des ruraux sont éclipsés par le casting PM...

    Continuité ? je n’ai vu que rupture depuis trois ans. Courant alternatif angambany ? Et même si on a un super PM, je ne vois encore que des nuages pour les deux ans à venir...

  • 26 octobre 2011 à 11:53 | Jipo (#4988)

    Bonjour .
    Des gens compétents , il y en a : R.Rabetafika , a tres bien analysé et démontré les failles de la gestion économique , et particulièrement agricole .
    Ce problème est d ’ ordre politique , et des conceptions que ces messieurs ont : de les traiter , ( raison pour laquelle ce Monsieur Rabetafika a préféré partir , que s obstiner à traiter avec des politiques qui n ’ en ont que le nom ) .
    Ce que l ’ on peut dire c ’est qu ’il y a 40 ans , nous n ’ étions pas dans cette course effrénée à la consommation , ce qui est le cas actuellement .
    D ’ un autre coté , l ’ agriculteur Malgache , a déjà la vie assez dure pour subvenir à ses besoins , que l ’ esprit de compétition , ne fait pas partie de ses priorités , voir de sa culture .
    Il faudrait développer le micro-crédit comme cela a été fait en Inde , pour aider ce secteur ( entre autres ) à devenir plus citoyen , dans le sens noble du terme, afin qu ’ il devienne acteur à part entière & participe de manière responsable , au développement de la Nation , Une campagne de responsabilisation dans ce domaine se fait pressante , et devrait etre inscrite à l ’ ordre des priorités des politiques , et particulièrement du ministère de l’ agriculture et de l ’ économie , avec les budgets necessaires à sa mise en place .

    • 26 octobre 2011 à 12:06 | eco-solidarité (#5875) répond à Jipo

      Entièrement d’accord avec vous JIPO. Il faut éradiquer le système ECONOMIE A PROFIT, et mettre en place ce qu’on appelle dans le jargon DD, BUSINESS SOCIETAL. Une redistribution de facçon équitable les bénéfices et non de les tranformer en commerce équitable.

    • 26 octobre 2011 à 13:34 | DIPLOMAT (#846) répond à Jipo

      Le problème agricole a toujours était un enjeux stratègique majeur.
      Majeur car une dépendance est la consèquence d’une carence.
      Et la carence entraine fatalement l’urgence sociale.

      La sécurité alimentaire est donc une priorité, pour garantir l’indépendance. Pour arriver à cette indépendance, il faut parvenir à un stade d’auto-suffisance alimentaire , en ce qui concerne les produits de base.
      Pour celà , il faut mener une stratègie inscrite dans la durée et surtout apolitique.
      Tellement apolitique d’ailleurs, qu’il devrait être inscrit dans la constitution. « L’etat s’engage à prioriser l’agriculture afin de garantir aux malgaches et à ses déscendents la nourriture ».

      La grande menace qui se profile déjà dans les pays à grands espaces, dont M/car fait parti, c’est l’approche de prédateurs.

      Prédateurs dont l’objectif est de transformer les terres arables en espace de culture de plantes, non pas comestibles, mais.... transformable en bio-carburant -appelé or vert- .

      Prédateurs qui financent l’agriculture transgènique et dont on a la certitude, que l’objectif est de rendre dépendant les pays à leur cours de vente de semences, et qui contrôle petit à petit le marché céréalier mondiale.

      Manger ou pas , vivre ou mourrir, n’intêresse en aucune manière les marché financier, qui suivent derrière leurs ordinateurs les cours des marchés et les dividendes que les actionnaires tireront du cours... du coton ou du soja qui s’envolent .

      Hors ce sont les marchés financiers qui tiennent les etats et non plus les politiques.
      La crise de l’euro aujourd’hui, et celui du dollar hier, l’ont encore une fois démontré.

    • 26 octobre 2011 à 14:03 | Jipo (#4988) répond à eco-solidarité

      En effet le commerce « équitable » ne fait qu ’ entretenir la situation de paupérisation de ce secteur à l ’ avantage des spéculateurs et exportateurs en tous genres .
      Une grande campagne doit etre lancée au niveau National , pour relancer cette économie qui est le nerf , ou la condition sine qua non , du redémarrage du Pays tout entier .
      Cela dans une transparence totale ou aucun politique ne pourrait s ’ immiscer , une priorité « Reine » qui passe avant toutes les autres , dans un but unique de subvenir aux besoins de la population , avant toutes choses , le reste viendra ensuite : Santé et éducation , mais avant tout nourrir son peuple .
      Quant à ceux qui spéculent sur les matières premières , que ce soit écrit ou interdit dans la constitution ou dans les projets prioritaires des programmes des politiciens .
      Sans cela Madagascar continuera de survivre sans avoir les moyens d ’ avancer et devenir un jour auto-suffisant , voir indépendant et s ’ affranchir des spéculateurs en tous genres .
      Pour cela il FAUT un programme FORT auquel tous politiques doit se soumettre et défendre , avec des experts en Agronomie comme ceux qui luttent contre des grandes firmes comme Mt Santo qui ne sont que des nuisibles en plus de prédateurs .
      Cultiver ce pourquoi la terre est bonne pour et ce que la population a toujours su cultiver .
      Et au diable les propositions du toujours plus et de la : « rentabilité » sans souci du lendemain .
      Déjà qu ’il y ait une autosuffisance serait un grand pas , les autres viendront ensuite tous seuls et d ’eux même , merci pour votre intervention .

    • 26 octobre 2011 à 14:34 | Jipo (#4988) répond à DIPLOMAT

      Justement Madagascar avec la generosité de ses terres, peut etre autosuffisante sans aucun problème , une fois et demie la France pour + ou - 20 millions d ’ habitants ! c ’est un comble , quelle ne puisse pas s ’ auto-suffire , et c’est bien un problème de gestion et non un manque de terre qui en est responsable .
      En ce qui me concerne les politiques sont entièrement responsables de cette situation , l ’ exemple flagrant est l ’ exportation du Riz Malgache et l ’ importation d ’ un autre : de mauvaise qualité , cela est inadmissible et les ministères concernés devraient rendre des comptes en plus de devoir de résultat , ( tout comme les autres ministères ) d ’ ailleurs .
      Quand aux spéculateurs , tant que Mada n’ exporte pas , sur quoi voulez vous qu ’ ils spéculent ? , le problème c’est qu’ il y a au sein de ces ministères une corruption telle , que ce genre situations arrivent à prendre racine , et c ’ est bien cela qu ’ il faut erradiquer en premier .
      Je me souviens d ’ une époque ou il y avait des controles sur le transport du riz et qu ’il ne pouvait pas circuler d ’ un district à un autre sans autorisation spéciale , les Agriculteurs ne livraient plus leur récoltes et Tananarive a connu des jours de disette , ils avaient réussi à affamer la capitale ! alors que dans les campagnes tout le monde mangeait à sa faim .
      S ’ il faut revenir à ces situations pour que les gens réagissent qu ’ils le fassent et que ces crapules ou « gros bonnets » comme certains aiment à le dire soient trainés devant les tribunaux , et si c ’est la moitié des politiques qui doivent y aller et bien : que l ’ on les y traine ./ comme dirait un certain forumiste , et d ’ arrêter de tergiverser , vous avez certainement vu l’ émission hier soir sur Arte , c ’est tout simplement scandaleux , et les ministres concernés devraient démissionner ; et ne me dites pas que nous sommes dans une république bananière ou un PMA , ça n ’ excuse rien , voir même le contraire , car dans ces Républiques , on peut faire des choses que dans les soit disantes civilisées on ne peut pas , et avec beaucoup + de facilités , bonnes comme mauvaises .
      Si non je suis d ’ accord avec vous sur votre proposition A -politique .
      Nous touchons là des sujets que je qualifierai de majeurs , voir prioritaires et qui devraient passer avant tous les autres aussi croustillants soient - ils de part leurs parfums politiques .

    • 26 octobre 2011 à 14:59 | eco-solidarité (#5875) répond à Jipo

      Et je rajoute qu’en action intégrée à tout cela, il faut éduquer la mentalité des paysans. Quand je dis « EDUQUER », c’est de les informer de manière simple l’intérêt de produire pour son pays d’abord avant de produire pour les autres...
      Je pense qu’il faudra créer un groupe de réflexion qui va tabler sur la méthode de bonne gourvernance. Ainsi, en menant une campagne de sensibilisation auprès des cultivateurs l’intérêt de produire pour son pays d’abord avant de produire à bas prix pour les autres, les, spéculateurs finiront par changer de cible et saura valoriser les produits à leur juste valeur.
      Dama de Mahaleo disait que le système de FOKONOLONA doit revenir et je suis entièrement d’accord avec lui !!!

    • 26 octobre 2011 à 17:12 | DIPLOMAT (#846) répond à Jipo

      Jipo,

      Ce n’est pas la surface du pays qui compte, mais naturellement vous l’aurez compris , il s’agit des surfaces arables.

      Hors la France dispose des plaines les plus fertiles d’Europe .
      Ajouter à celà , notre géographie trés accidentée, qui ne nous permet pas de disposer d’espace agricole comparable.
      Enfin, une fois la récolte effectuée, la France dispose de fleuves, de chemins de fer, et routes, de ports ...de sillots et de grandes surfaces de distributions.
      Tous les ministères travaillent pour faire de la France le 2 ème exportateurs de céréales aux mondes depuis 30 ans !

      Nous sommes confrontés à M/car à un problème de logistique, de gestion, de valorisation de la profession, de sécurité, d’exode rurale , et ... de véritable politique malgré les initiatives de vulgarisation des techniques de Système de Riziculture Intensive (dans les dernières décenies ici et là ).

    • 26 octobre 2011 à 18:36 | Jipo (#4988) répond à eco-solidarité

      Ce sont exactement la teneur des propos du Doctorat de Mr R Rabetafika , et les informations qu ’il m ’ a envoyé, Prof à Aix/ Marseille fac de droit en Sciences économique anciennement au ministère Malgache biensur .
      Vous trouverez ses coordonnées « @ » sur google .
      Parlant de mobilisation , et de campagne , c’est exactement ce que je sous-entendais quand vous parlez «  : d ’ éduquer » , Mr Rabetafika va plus loin avec une lucidité et simplicité , ainsi qu’ une une logique imparable .Je me permet ici de reproduire une partie de son CV :
      (*)Titulaire d’un DESS de droit fiscal, Roger Rabetafika a travaillé à la Direction du Trésor malgache où il fut, jusqu’en 1984, responsable du Service des Institutions financières. Il est aujourd’hui Secrétaire Général de l’Institut Supérieur d’Etudes Comptables de l’Université Paul Cézanne d’Aix Marseille III, et chercheur associé au CERSOI (Centre d’Etudes et de Recherches sur les Sociétés de l’Océan Indien).

    • 26 octobre 2011 à 18:49 | Jipo (#4988) répond à DIPLOMAT

      Diplomat , sur ce sujet nous pourrions être complémentaire , je sais parfaitement que la question de surface n ’ a rien à voir et qu ’il vaut mieux 100 M2 fertiles qu ’un désert entier infertile .( abondance de bien ou de terre ne nuit pas , tout comme l ’ argent , il ne fait pas le bonheur , et peut meme y contribuer ), et pas son contraire .
      Ce que je sous entend ( trop certainement ) c ’est qu ’ avec la surface qu ’il y a à Madagascar , et vu ne nombre d ’ habitants , en plus de la generosité de la terre ( arable of course ) c ’est plus que scandaleux que les gens n ’ arrivent pas à manger correctement .
      Qu ’ il y ait des problèmes d ’ infrastructures Ravalomanana , l ’ avait bien compris , et avec tous les défauts qu ’il avait , cette clairvoyance est toujours à son honneur et son successeur devrait s ’ en inspirer , la moindre des « sagesses » est de reproduire ce qui marche , mais bon ...

    • 26 octobre 2011 à 21:38 | da fily (#2745) répond à DIPLOMAT

      HI Diplomat,

      mais la France a fait ce qu’il fallait faire pour un pays conscient de son potentiel, les siècles ont servi à ça ainsi que les colonies.

      Dire que tout est encore à faire dans notre pays est un doux euphémisme, et c’est pourquoi le peu qui est mis à terre et gâché me révolte, nous ne pouvons perpétuellement nous payer ce luxe. Nous manquons singulièrement de vision, et sans celle-ci pas d’envergure possible, donc dépendance continuelle à tous ces « machins » internationaux politico-financiers à vocation win-lose. Le dinosaure Banque Mondiale et son pendant plutôt européen FMI ont une machinerie bien rodée dans les critères qu’elles soumettent sans états-d’âmes, à nous de développer l’alter-solution, et en produisant la synergie idoine pour notre auto-suffisance (ce mot m’énerve), nous saurons au moins à quoi et à qui sert notre production, nous en sommes intrinsèquement capables. 20 millions d’âmes dont les 80% s’occupent de les nourrir est loin d’être une tâche insurmontable, soyons clair c’est ailleurs que ça cloche...

      Rien qu’en soumettant la production rizicole aux priorités de ces 10 prochaines années, pourraient s’avérer payant, il faut y voir une certaine primeur, qui saura le faire ?

  • 26 octobre 2011 à 14:17 | rasoulou (#4222)

    500.000 agriculteurs font vivre 60Mio de français.
    16Mio d’agriculteurs font vivre 20Mio de Malgaches.
    La différence c’est les méthodes de production ( traditionnelle à Madagasar, et industrielle en France).
    Mais la différence aussi c’est que les Malgaches mangent « bio », tandis que les Français sont empoisonnés par les pesticides(engrais, insecticides, herbicides, et fongicides), et actuellement les grandes exploitations européennes sont pointées de doigt sur leurs méthodes de production :
    - Un porc produit en Europe est engraissé à 100Kg en 3 mois à coup d’hormones, et de provendes (On constate la diminution de la fertilité masculine et la transformation ou la déformation du sexe des foetus humains à cause des hormones contenus dans les poulets et les viandes porcines, sans parler de tous les cancers et leurs effets sur l’environnement : pollution de nos rivières(maty aho mpanjono alahady), ravages sur les abeilles....).
    - Un porc malgache a un goût meilleur et gagne 100kg en 9mois minimum, mais sans aucuns ingrédients chimiques, ni hormones pour le produire, les viandes porcines produits à Madagascar sont sains.
    Là où je vais en venir c’est qu’il ne faut pas trop penser à nourrir nourrir nourrir la population, et les tuer à petit coup de pesticides aussi.
    Vous allez dans le Magasin bio « Bon Marché » dans le 7è arrondissement de Paris, vous verrez tous les produits sont inaccessibles pour la bourse des français moyens, mais les produits bio sont pour la plupart d’origine Madagascar (haricots verts, riz, carottes,.....).Madagascar est le paradis du bio.
    Je suis d’accord avec l’auteur du texte pour les solutions qu’il a apporté, mais à l’heure de la mondialisation, toutes les barrières (tarifaires:douanes et taxes...), qui empêchent la circulation des biens (culturels,ou de consommation) et des personnes (visas, passeports...) devraient disparaître au fur et à mesure des développements des moyens de transport et de communication, nous serons à la fin des citoyens du Monde(tendance en l’an 2030).C’est le temps des échanges : ce qui manque chez les uns seront produits par les autres : en Europe on a besoin de bio , exportons des bio, il y a beaucoup de valeurs ajoutées dedans.
    C’est vrai certains malgaches meurent de faim, mais ne les empoisonnez pas aussi.La méthode traditionnelle de production ont la côte actuellement, au moins à Madagascar on ne dépense pas trop d’argent pour les médicaments contre les effets secondaires des pesticides (contenus dans l’alimentation) ingérées par l’homme.
    En France, c’est les riches qui mangent bio, à Madagascar c’est le lot des pauvres (les 16Mio d’agriculteurs). Le monde est à l’envers.

    • 26 octobre 2011 à 14:58 | Jipo (#4988) répond à rasoulou

      Mr Rassoulou tres bonne analyse , je me permettrais de rajouter : avec l ’ exemple que nous donnons , surtout ne le suivez pas , car c’est une catastrophe, tous les agriculteurs sont subventionnés, les pécheurs également , on pille , on détruit au profit du rendement exclusivement et au détriment de la planète et ses occupants ,même les nappes phréatiques , sont contaminées , on y retrouve des antibiotiques , en plus des pesticides et métaux lourds , c ’est l’ exemple à surtout ne pas suivre , vous avez cette chance de ne pas encore avoir ces problèmes et les moyens d ’y remédier , il n ’ y a rien à changer dans ce domaine .
      Et surtout je réitère : ne pas vous laisser « hameçonner » par ces prédateurs du profit , que sont les grands trust financiers , qui vont vous expliquer comment gagner plus en travaillant moins , comment produire plus en en « foutant » moins , comment ruiner votre terre plus rapidement et après moi le déluge , c ’est le plus grand danger qui vous pend au nez , et Ravalomanana, y a succombé , comme tout etre humain « digne » de ce nom aussi homme d ’ affaire et clairvoyant soit - il .( en acceptant de louer les terres à Daewoo )
      Savoir dire non et dehors à ces Prédateurs est le deuxième grand combat ou challenge que les futures gouvernements que Madagascar aura ,devront s ’ atteler & lutter , et là la partie n ’ est pas gagnée , sachant que : si tu acceptes de te battre tu as une chance de gagner , si tu refuses , tu as déjà perdu , n ’ ayant plus grand chose à perdre : que du bonheur , vous avez tout à y gagner ...

    • 26 octobre 2011 à 16:09 | rasoulou (#4222) répond à Jipo

      Comme on dit :« On échange ses produits mais on ne vend pas son corps »

    • 26 octobre 2011 à 18:52 | Jipo (#4988) répond à rasoulou

      Autant que possible oui !

    • 26 octobre 2011 à 19:13 | Jipo (#4988) répond à Jipo

      MERCI AU SEVICE CENSURE DE MADA / TRIBUNE .

    • 26 octobre 2011 à 20:09 | bema (#828) répond à rasoulou

      rasoulou, vos remarques sont pertinentes et pour moi une reforme agraire de grande envergure est nécessaire et l’accession à la propriétaire de toutes ces terres en friche encourage nos paysans à les travailler. Pas besoin d’être Énarque pour ça mais Tout pousse chez nous et l’économie verte de qualité est tout à fait à notre portée. Misaotra tompoko.

  • 26 octobre 2011 à 19:10 | mandrozeza (#5123)

    Dans le cas de Madagascar, le décrochage vient plus de la sortie de la zone franc. Sans faire de politique, je crois que cela date de la décennie du dernier quart du vingtième siècle.

  • 26 octobre 2011 à 19:42 | Stomato (#3476)

    Rasolo et Jipo, votre dernier échange fait plaisir...

    Envisager de lancer la culture BIO à Madagascar ne serait pas une nouveauté, car cela fait longtemps que les paysans Malgache la pratiquent.
    Pareil pour l’élevage, un argument qui pourrait être défendu pour attirer des touristes.
    Les produits sont tellement bons (et sains) qu’en un séjour d’un mois un vazaha peut perdre entre 4 et 8 kilos tout en mangeant à sa faim.
    Bon, OK, il importe de nourrir en priorité ceux qui ont faim.
    Mais il devrait être possible de faire les deux en même temps tout de suite.

    Les semences qui sont actuellement au pays doivent impérativement être conservées, et surtout pas remplacées par des semences plus « modernes ».
    Les légumes de Madagascar ont un goût qui est maintenant oublié en Europe. La viande, poulets, zébus, cochons a une saveur et une texture digne des tables 3 étoiles Michelin...

    Les conditions météo du pays permettrait d’élaborer facilement et économiquement des engrais par utilisation de la biomasse, avec comme effet de bord la génération de gaz pouvant servir à faire la cuisine.

    Certes il y a maintenant plus de tomates cerises que de tomates capable de remplir la main d’un honnête homme, mais c’est la peur de se faire voler qui pousse les cultivateur à les cueillir avant maturité et les faire murir dans la case...

    Alors quand allons-nous nous y mettre ?

  • 26 octobre 2011 à 21:16 | da fily (#2745)

    bon article et bonnes contributions, on constate que seuls les réels intéressés y donnent de la voix

    Jipo, je me réjouis effectivement des contributions et propositons du sieur Rabetafika, et essayais d’entretenir les débats avec lui en toute humilité, il manque quelque peu d’ailleurs. Je vis que ce sujet vous galvanise et « vous le valez bien », la problématique n’est pas en effet que politique, je répète que sans réelle vison il sera vain d’entreprendre quoi que ce soit. Les étapes ont été franchi du temps de l’affreux voleur zouloulandais, mais ressaisir ici les quelques mérites de sa mandature n’ont plus aucun intérêt. Laissons le vuvuzela se charger des coins-couacs habituels.

    Roseau, si le sujet traité là est vital et nous concerne, c’est qu’il y a depuis longtemps que certains dans nos pays du tiers-monde s’opposent à ces exercices financiers des pays riches qui à travers leur « coopération forcée » tentent de maintenir nos pays dans une vassalité qui nous enchaîne pour des générations. Est-ce vital de produire pour la surproduction qui en définitive s’avère un véritable mirage ? Il est évident et lucide aujourd’hui d’affirmer que notre attractivité n’est que le terrain disponible et sa surface, ailleurs « ils » ont déja cerné la fin de leur profit, la quasi-virginité de nos surface exploitables peuvent encore peser dans la balance. C’est à ce niveau qu’il nous faut des politiques simples et surtout stables et les hommes qu’il faut pour maintenir le cap, le bât blesse depuis longtemps et le milkman l’avait bien compris, je rappelle juste que durant sa période nous avions su stabiliser le prix du riz, certes cher, mais rien de comparable à ce qui se pratiquait ailleurs.

    A l’aube du cataclysme météorologique annoncé pour ces prochains jours pour la Thailande et ses environs, on peut s’inquiéter du prochain cours du riz bientôt, mais je laisse aux économistes qualifiés de traduire en prévision lisibles ces inquiétudes qui ne sont, hélas pas virtuelles.

    • 26 octobre 2011 à 21:52 | Jipo (#4988) répond à da fily

      Da fily merci pour votre post , en effet la problématique n ’ est pas que politique , mais qui est en mesure de mettre en place cette « politique » , d ’ avoir cette « vision » et responsabilité de lancer une campagne d ’ information au niveau national , pour une responsabilisation de ce secteur ( agricole ) particulièrement , le pie de la Nation , sa mamelle nourricière si vous préférez
      alors oui le problème n ’est pas que politique , mais sans cette détermination , qui ne peut venir que d ’ eux , je ne vois pas comment , on pourrait mettre en place , un tel mouvement , une telle entreprise pour décollage immédiat , voir mise en route / the rock and without ice .
      Assez de temps perdu , que au moins il y ait une activité , ce secteur primaire que les politiques , de tous bords ne puissent enrayer , ralentir , ni corrompre , une activité qui appartienne à la Nation entière et dont les dividendes reviennent à ses acteurs , exclusivement .
      Toujours un plaisir de vous lire , même quand des querelles intestines vous fatigue à vous rendre susceptible , à endosser ce qui ne vous est pas destiné , comme si le culte du martyre , s ’ était emparé de vous , a votre insue , et vous oblige à vous revêtir de carapace pour vous « marrer comme une baleine ».
      Aller continuons le « débat » , le combat si vous préférez , bonne soirée .

  • 26 octobre 2011 à 21:27 | Billy the Kid (#4664)

    Enfin, un sujet intéressant... Cet article reprend des thèses qu’on a pu lire par ailleurs dans les idées publiées par des intellectuels, des vrais, tels Noam Chomsky ou encore Frédéric Lordon qu’on a pu voir récemment dans l’émission de Taddeï, sur France3.

    C’est bien. On voit que ça bouge un peu partout. Les Indignés en sont l’exemple le plus prometteur qui continuent leur moving act devant le siège de la Banque fédérale à New York.

    We are 99%...

  • 26 octobre 2011 à 22:49 | Lefona (#4584)

    MT a censuré un post de ma part sur lequel rasoulou a répondu ! Fa ahoana ry MT à ? nisy zavatra nety nitondra indigestion angaha ?

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