Souvent sollicité ici et là pour figurer parmi les « jury » dans plusieurs concours de chants, Fanja Andriamanantena, cette grande dame de la musique malgache a ses « maux » à dire concernant la situation du showbiz actuel, en l’occurrence, la carrière artistique des deux jeunes « Mika et Davis » qui viennent de cartonner durant leur premier concert à Antsahamanitra sous le thème « Rivo-baovao ». Interview exclusive.
• Madagascar Tribune : Bonjour Fanja Andriamantena, vous êtes l’une des têtes pensantes du projet « Mika et Davis », la réussite a-t-elle été programmée à l’avance ?
– Fanja Andriamanantena : D’abord, je tiens à préciser que je ne suis pas la tête pensante de « Mika et Davis », par contre, j’étais toujours là depuis le début pour leur donner des conseils et les « trucs et astuces »et ce, jusqu’à maintenant. J’ai rencontré Mika en premier, alors qu’il fréquentait le Studio Ravinala de Dida Randriamifidimanana à Tamatave. En un premier coup d’œil, je suis tout de suite tombée sous le charme de sa voix, ce qui m’a poussé à composer un duo avec lui. Un duo qui n’est jamais sorti, jusqu’à ce jour.
Puis, Studio Feo, dont Mika fait toujours partie, s’est implanté à Tananarive. Mon idée de produire un album a été sur le point d’être mis en marche. Et ce fut la naissance de « Ampindramo », le titre qui allait propulser le duo Mika et Davis, qui n’était pas un groupe en ce temps. De plus que les deux ont chacun interprété un titre dans cet album. Donc, rien de « sérieux », à propos de leur carrière, n’a été envisagé, ça a été juste une histoire de passion bien peaufinée qui s’est collée avec la réalité, et voilà le résultat.
• Le succès du « rivo-baovao » à Antsahamanitra n’est-il pas le fruit d’un long travail, et si tel est le cas, quels en seraient les ingrédients ?
– Personnellement, j’ai constaté que ce fut vraiment un grand changement, comme son nom l’indique, dans le monde du « showbiz ». Que ce soit du point de vue musical et artistique que du côté du public. Ces derniers ont besoin de nouvelles « choses » et Mika et Davis ont répondu à leurs besoins. Une sorte de coïncidence qui résulte d’une monotonie dans ce milieu. Mais à ne pas oublier que les deux chanteurs ont quand même mis deux ans pour préparer ce « show », à partir du moment où « Ravoravo », leur premier opus est sorti sur le marché. Puis, il y a ce « look » et « style » qui reflètent le naturel de Mika et Davis. Ils n’ont pas cherché à imposer ou à copier une quelconque « tendance », ils sont restés eux-mêmes et donc très facile à capter, sûrement. Je pense que c’est le plus grand secret de ce succès.
• Quel avenir voyez-vous en « Mika et Davis » ?
– Lorsque je les ai choisis pour figurer dans l’album « Isika roa no miaraka, mozika tsotra izao », les deux chanteurs ont eu chacun un répertoire bien déterminé. « Good bye » pour Davis, « Mifanaraka hatrany » pour Mika et « Ampindramo » en duo. La raison en est simple, j’ai constaté qu’ils ont respectivement leur préférence et tendance musicale. Mika a plutôt un faible pour la musique traditionnelle et le « roots Betsimisaraka », alors que Davis a une tendance pour la musique moderne et « latino ». Ce qui me pousse à dire que les deux chanteurs ont chacun une chance de réussir dans leur carrière, sans pour autant laisser de côté « Mika et Davis » qui vient de sortir leur second album qui s’intitule « Amiako anao ».
Recueilli par Daddy Ramanankasina
