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Opinion

Madagascar : Les générations condamnées

samedi 29 août 2009

Le jour même où l’Amérique pleure la disparition d’un grand démocrate, Ted Kennedy (à qui je rends personnellement hommage), connu pour avoir œuvré toute sa vie pour une politique plus juste et consensuelle, la presse malgache dévoile le vrai visage des « démagocrates » malgaches. Les « démagocrates » sont tous ces politiciens démagogues qui se qualifient de démocrates comme Ted Kennedy mais qui au font usage de toutes les armes pour durer comme Khaddafi. À se demander s’ils connaissent la définition de la démocratie. Madagascar est en phase de développer une espèce endémique de cette catégorie de politiciens –qui n’existent bien sûr qu’à Madagascar, mais contrairement aux autres espèces endémiques du pays, celle-ci ne doit certainement pas pousser en masse sur la terre des ancêtres pour son caractère destructeur.

En effet, les traits majeurs de ces « démagocrates », au delà de l’ignorance, de l’égo et de l’arrogance et j’en passe, ce sont l’absurdité et le degré zéro de la subtilité. Il y a ceux qui savent mais ne disent pas, ceux qui ne comprennent pas ce qu’il disent, ceux qui ne comprennent rien mais « savent tout », le dénominateur commun de cette nouvelle espèce étant le changement de veste, c’est la haine et le mépris. « Fihavanana » ? Connais pas !

Ainsi, durant le sommet de Maputo II, les médias rapportent…

A l’extérieur du pays :

- des membres de la mouvance Rajoelina, je cite « ricanent » à chaque passage du Président Ravalomanana dans les couloirs des salles de négociations à Maputo. Venus pourtant en masse à la recherche d’un consensus pour reconnaissance internationale à travers le dialogue avec les autres mouvances, ils « bloquent » le passage et « ricanent » du Président avec qui ils sont pourtant l’obligation de négocier pour se sortir de l’illégalité !

- des hommes armés proches du Premier Ministre de la HAT, sont arrêtés à Maputo par la police mozambicaine et enfermés pour port d’armes illégal dans la capitale mozambicaine !

- lors d’un interview, Manandafy Rakotonirina par franchise ou maladresse, à tort ou à raison, c’est selon, qualifie l’armée malgache de « miaramila ranompotaka » !

- Norbert Ratsirahonana, grand magistrat magicien et spécialiste de « l’Extra Constitution » a de nouveau fait abracadabra et annonce que « La mouvance Rajoelina veut l’attribution de la Présidence de la Transition à Andry Rajoelina et la primature à Roindefo » , car selon lui « ils ont été choisis par le peuple (…) et il est impensable d’ignorer l’aspiration du peuple », ce alors qu’Andry Rajoelina avait fermement refusé le referendum proposé par un Président élu et en cours de mandat coupant ainsi l’herbe sous les pieds du peuple en question

- Didier Ratsiraka quant à lui revendique ouvertement et avec aplomb le droit à la part du gâteau de la Transition pour avoir été à l’origine de la chute du Président Ravalomanana alors encore une fois en plein mandat, et admet donc avoir aidé à la réalisation d’un coup d’Etat - pour ensuite dénoncer ce coup d’Etat ainsi que l’autoproclamation de son auteur !

A l’intérieur : des figures comme Rabetsitonta, jouent les naïfs en proposant comme solution une « Directoire Militaire ». Pourtant, Monsieur Rabetsitonta ne doit pas ignorer que ce n’est qu’une question d’appellation ! L’armée est déjà plus qu’impliquée dans la gestion du pays et décide de ce qui est bien ou mal pour le peuple malgache. Elle l’a dit : « sans le soutien de l’armée, personne ne pourra diriger Madagascar ». Chaque homme prétendant faire de la politique à Madagascar se voit Président après la période de Transition alors pendant que certains jouent aux échecs à Maputo, d’autres font leur calcul et commencent à ménager l’armée et faire des beaux yeux à l’armée puisque désormais pour gagner, il suffit d’avoir le soutien de celle-ci ! Bien vu !

(...)

Face à eux, le peuple malgache, manipulé, chaviré, utilisé, abusé, pour ne pas dire achevé, dépourvu de sa souveraineté. Loin d’être maître de son destin - il est devenu un sujet résiliant et ne se fait plus aucune illusion. Ce n’est pourtant pas faute d’avoir eu le courage de lutter. D’un autre côté, de nouveaux partis politiques et des mouvements en tout genre poussent en masse et polluent le paysage politique du pays. Tels les médias de propagandes, ils sont tout aussi radicaux que protestataires les uns que les autres. Contre qui, contre quoi ? Contre tout et tout le monde, ils appellent à la haine pourquoi ? Parce que tous sont persuadés de détenir la vérité, mais quelle vérité quand on sait que la seule vérité palpable est celle de la misère du peuple malgache ?. Là aussi, « fihavanana ? », connais pas !

Quel que soit « l’après » Maputo, on sait que nos générations sont déjà condamnées. Malgré toutes les luttes menées pour plus de liberté, pour mieux vivre, les générations devront pourtant se résigner et se soumettre au bon vouloir et aux caprices de n’importe quels politiciens ou prétendus politiciens ambitieux soutenus par l’armée. On parle trop souvent et de façon simpliste au nom de « l’intérêt supérieur de la nation » pour masquer la politique de l’impunité, de l’intérêt personnel et de la revanche.

À moins d’une prise de conscience collective qui consiste pour les vrais Ray aman-dReny civils ou militaires à ne pas tourner le dos aux générations à venir. Et pour la génération actuelle d’éviter la politique de l’autruche, lever la tête pour voir au-delà de ces mouvances, au delà des manipulations politiques médiatiques et les faux bons conseils des vrais faux Ray aman-dReny véreux, lâches et adeptes des changements de vestes, prêts à écraser et à bafouer tous les droits y compris ceux des plus démunis pour arriver à leurs fins. Enfin, oser combattre toute politique qui vise à ôter le droit à la liberté de s’exprimer par la voie des urnes.


Angelina Soamininala

3 commentaires

Vos commentaires

  • 29 août 2009 à 10:59 | rota rakotomalala (#2628)

    Et voilà ce que retiendront nos enfants, nos petits enfants et nos générations futures...

    Histoire de Madagascar de Ratsiraka à Andry Rajoelina

    25 ans de régime Ratsiraka, le favori de la France néocoloniale (durant le régime socialiste de Mitterrand et la Chiraquie)

    Presque entièrement non-violente, menée bien davantage par la négociation que par la puissance de feu, la « révolution démocratique » malgache du premier semestre 2002 représente, osons le dire, un grand moment de l’histoire humaine : une dictature prête à tout a dû finalement capituler devant un peuple - et non une foule inconstante - longtemps muni des seules “armes” de l’esprit. En même temps, cette résurrection populaire touchait au cœur le système néocolonial de la France en Afrique, ce qui explique pourquoi ont été déchaînées contre elle tant de propagande et de diplomatie hostiles, jusqu’à une tentative mercenaire avortée.

    7 ans d’espoir avorté avec Marc Ravalomanana, vecteur du changement pour un développement (trop ?) rapide et (donc non) durable, prônant le libéralisme tous azimuts et victime de la crise économico-alimentaire mondiale

    Bienvenue à « Tikoland », le pays où tout s’achète. C’est ainsi que les opposants surnomment Madagascar, en référence à Tiko, la société dirigée par le président Marc Ravalomanana. « Il gère le pays comme son entreprise. Il perçoit ses concitoyens comme ses employés. Mais moi, je ne veux pas être le larbin de Tiko ! »,s’exclame Mme Gisèle Rabesahala, présidente de l’association Fifanampiana Malagasy (Comité de solidarité de Madagascar), fondée il y a près de soixante ans pour soutenir les victimes de la répression coloniale.
    Le nouveau président Ravalomanana s’installe au pouvoir en juin 2002, avec le soutien de la Communauté internationale qui le reconnaît officiellement et lui assure très rapidement les moyens du rétablissement de l’activité économique et financière. Les Américains (USA) et tout particulièrement l’équipe néo-conservatrice au pouvoir lui seront reconnaissants de son libéralisme échevelé et de son envie de secouer la tutelle francophone. James Bond, car tel est le nom du représentant de la Banque Mondiale à Antananarivo, sera le meilleur et le plus écouté des conseillers de Ravalomanana. Au point, disent les mauvaises langues, que le Président souhaite le faire siéger au Conseil des Ministres. En tout cas, les programmes de « Réduction de la pauvreté » qui traînaient dans les tiroirs depuis 2000-2001, sont adoptés après un lifting très léger, en moins d’un an et le Président parcourt le monde à la recherche d’alliances tous azimuts (Chine, Canada, États-Unis, Indonésie, Afrique Australe, Maurice ;), sans négliger de faire le minimum avec la France et la Francophonie, à laquelle il adhère du bout des lèvres. Sur le plan intérieur, tous les efforts sont concentrés sur la construction des routes, ce qui est visible et a un impact certain sur les échanges intérieurs.
    Malheureusement, la hausse du pétrole et la libéralisation à tout va, aura des effets dévastateurs sur les grands équilibres économiques : inflation, dévaluation de la monnaie, dégradation du commerce extérieur. Les gendarmes du FMI et de la Banque Mondiale seraient prêts _ sans doute _ à négocier avec des économistes malgaches conscients des risques d’un excès de libéralisme dans ce contexte international défavorable, mais l’idéologie triomphe au Palais présidentiel. Et l’énergie, totalement dépendante du cours du baril sera libéralisée à marches forcées, comme l’eau : la Jirama est privatisée ; les Malgaches qui ont un très grand respect pour leur terre et pour leurs ancêtres, sont bousculés par leur Berlusconi qui a fait passer au cours de l’été 2004 une loi révolutionnaire _ dans le sens où Marx disait que la bourgeoisie l’était aussi, face à l’aristocratie _ une loi foncière qui commence à rencontrer de profondes résistances.

    6 mois de chaos total sans aucune solution de sortie de crise avec Andry Rajoelina, soi-disant porteur des déceptions d’un des peuples les plus pauvres de la planète mais manipulé par les nostalgiques de la France restée néocoloniale malgré le discours de Nicolas Sarkozy en 2007, prônant la rupture avec la Françafrique

    Disc jockey, as de la com’, puis maire de la capitale, Andry Rajoelina a ravi le pouvoir au culot. Menacé d’isolement international, il doit dans l’urgence déjouer les pièges tendus par ses vrais ennemis, ses faux amis, son inexpérience et son ego.

  • 30 août 2009 à 08:23 | rabri (#2507)

    « Didier Ratsiraka quant à lui revendique ouvertement et avec aplomb le droit à la part du gâteau de la Transition pour avoir été à l’origine de la chute du Président Ravalomanana alors encore une fois en plein mandat, et ADMET DONC avoir aidé à la réalisation d’un coup d’Etat - pour ensuite dénoncer ce coup d’Etat ainsi que l’autoproclamation de son auteur ! »

    Angelina (Jolie) !

    Sortez-moi les PREUVES REELLES que ratsiraka a EFFECTIVEMENT aidé à la réalisation du coup d’état parce que la lecture et l’analyse du « ADMET DONC » n’est pas DU TOUT convaincant !! .

    Car comme depuis le début de cette crise malgache, il suffit d’une simple déclaration avec un beau maquillage et coloriage de la langue de Molière (même de la part de certains soi-disants professionnels de l’information) pour EMMENER certains moutons dans la mer ( = mouton de PANURGE)

    Vous pouvez duper et éblouir ces MOUTONS DE PANURGE ( = nombreux sur ce forum) avec une telle déclaration mais pas avec des gens comme moi qui ont L’HABITUDE DE VERIFIER LES INFORMATIONS DE MANIERE METHODIQUE ET SCIENTIFIQUE.

    Alors au boulot Angelina (Jolie) pour me sortir ces PREUVES TANGIBLES (= extrait d’interview officielle radio, TV, presse écrite ou documents autres)sinon j’ai des mots à dire à « Brad » !!

  • 31 août 2009 à 02:25 | fiadanana (#303)

    Ataoko teny gasy vary amin ny anana ihany hatrany aloha ity kozy ity. Je m’excuse pour les autres intervenants de « la mouvance Internet. »

    IREO BANDY REHETRA AO IREO EFA, TIAKO TENENINA LES 4 MOUVANCES ET LEURS LEADERS EFA BANDY MATY PASSEPORT AMIN NY MALAGASY DAHOLO.

    KA IZAO FOANA NO TENENIKO AMINAREO IREO, ALAIVO HEVITRY NY OLONA DANS CES 22 COMMUNES URBAINES FA AZA ATAO BODONGERONA ENTRE NAREO SAMY IANAREO IO FIZARANA PLACE IO.

    CE N’EST PAS 2% DE LA POPULATION QUI PEUVENT SE PERMETTRE DE PRENDRE EN OTAGE LA VIE DES 98% RESTANTES.

    MAPUTO 1 EST UNE RÉUSSITE, ET LA FEUILLE DE ROUTE ON LE CONNAIT TOUS.

    AZA ANKADALAINAREO NY OLONA AMIN NY CALCUL BAS NAREO. RAHA TENA OLONA SAHY IANAREO IREO, TENA AVY ANY AMIN NY VAHOAKA MIHITSY NO TOKONY HIAINGA NY NOMINATION N’IREO MPITONDRA EPHEMERE IREO.

    TSY RAHA SAROTRA MAMORY PARTIS POLITIQUES, MANOLOTRA ANARANA AVY EO MI CONSULTER POPULATION. TELEPHONE MISY APRES ACHEMINER NA RÉSULTAT N NY CONSULTATION LE PLUS RAPIDEMENT POSSIBLE.

    AZA ANKADALAINAREO NY VAHOAKA.

    AZA BIRDER NA NY FITONDRANA, AZA BIRDER NA NY VAHOAKA.

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