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Antananarivo | 19h32
 

Editorial

La bataille d’Abidjan

mardi 12 avril 2011 | Patrick A.

Il n’y avait plus vraiment de suspense. Depuis que samedi, le Département d’État américain, par la voix de son porte-parole, avait déclaré qu’il était clair que les tentatives de négociation avancées la semaine dernière par Laurent Gbagbo n’étaient rien d’autre que des ruses de guerre pour permettre à ses troupes de se regrouper et de se réarmer, il était évident que le temps n’était plus du tout au compromis au compromis pour les pays occidentaux et que Laurent Gbagbo avait brûlé son dernier joker.

Quelques heures plus tard, les hélicoptères français commençaient à pilonner les armes lourdes positionnées autour de la résidence de l’ancien président, et le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, prenait soin d’expliquer qu’il était à l’initiative des frappes. « Vers 17h, l’ONUCI a engagé une opération militaire afin d’empêcher l’utilisation d’armes lourdes menaçant la sécurité des populations civiles d’Abidjan et de nos casques bleus. À ma demande, les forces françaises de la Licorne ont apporté le soutien nécessaire à l’ONUCI ». Ban Ki-moon reprenait à son compte le caractère fallacieux des tentatives de négociations de Laurent Gbagbo et énumérait les derniers mouvements des troupes pro-Gbagbo comme preuves que celles-ci visaient aussi bien l’ONUCI que les populations civiles.

Comme la résolution 1973 portant sur la Libye, la résolution 1975 du Conseil de sécurité de l’ONU portant sur la Côte d’Ivoire autorisait « tous les moyens » pour protéger les civils. Mais elle allait sensiblement plus loin que celle qui portait sur la Libye, en ce sens qu’elle demandait instamment à Laurent Gbagbo de se retirer et qu’elle ne comportait pas d’exclusion des « forces d’occupation étrangères ».

Les récriminations ultérieures de l’Union africaine n’y ont rien fait. Les événements se sont déroulés selon le scénario le plus prévisible, et Laurent Gbagbo s’est retrouvé en sous-vêtements devant les caméras, avec un futur procès à la clé. Vae victis [1]. En n’oubliant pas que l’expression est née du fait que le gaulois Brennos argua du « droit des vainqueurs » face aux romains, pour jeter son épée et son baudrier au dessus des poids destinés à peser l’or d’une rançon, en ajoutant « Malheur aux vaincus » comme conclusion.

Bien sûr, la France a joué un rôle important dans les derniers événements. Elle apparaît aujourd’hui particulièrement lointaine, cette année 2002 où la force française Licorne s’était interposée entre les forces nouvelles et les forces armées de Côte d’Ivoire qui bénéficiaient alors de l’appui logistique français. En 2010-2011, les rôles sont renversés et les conseils tactiques ont changé de camp. Le deal était clair : appui de la France, mais en contrepartie, pas question de toucher à l’intégrité physique de Gbagbo.

Gbagbo a perdu. Comme dans une cour de récréation, il serait bien inutile de chercher à démêler qui, de lui ou de Ouattara, avait débuté le jeu du rapport de forces. Et en espérant qu’il n’en sera pas de même à Madagascar, on retiendra qu’il n’y eut possibilité d’élections en Côte d’Ivoire que parce que les uns et les autres étaient chacun persuadés qu’ils allaient gagner. Au point, assure-t-on, que les militants houphouétistes auraient été priés de taire leurs opinions face aux sondeurs d’opinion, afin d’encourager Gbagbo à accepter la tenue d’élections. Vérité ou légende ? En tout cas, si celui qui se faisait appeler le « boulanger d’Abidjan » a aujourd’hui des allures pagnolesques dans son « marcel », on risque de débattre encore longtemps sur le fait de savoir qui a roulé qui dans la farine. À Abidjan comme à Antananarivo.

Notes

[1Malheur aux vaincus.

25 commentaires

Vos commentaires

  • 12 avril 2011 à 08:31 | hafatra (#1895)

    ... and they lived happily ever after.

    Toy izany no hiafaran’ny tantaram-pitiavan’ny afrikana sy ny frantsay. Fitiavana makadiry be ka tsy tana ny ambasadaoro vaovaon’i C.I. fa nangataka fifonana tamin’ny vazaha be noho ireo gaulois namoy ny ainy tamin’ny ady nifanaovana tamin-dry Gbagbo sy ny forongony.

    Mampahatsiaro ny tolona fahiny nisy teo amin’ny malagasy tany amin’ny taona 1947 tany ho any.

    Antenaina fa hihatsara ny fari-piainan’ny ivoariana sy ny frantsay rehetra amin’izao fotoan-tsarotra izao....?

    • 12 avril 2011 à 14:27 | Mahagaga (#4621) répond à hafatra

      Je ne sais pas si les africains ont le moindre notion de stratégie politique, économique et de stratégie de guerre mais, Gbagbo et ses amis réagissent comme nos malheureux généraux lors de leur tentatives de putsch d’Ivato.

      Ça fait rire le monde entier sauf les africains. Qu’est-ce que NOUS sommes bêtes parfois !

      Les occidentaux nous vendent des armements très chers soit disant pour notre sécurité au lieu de construire des routes, des hôpitaux et des écoles puis ils les détruisent sans demander notre avis... Maintenant Ouatara doit racheter les même armement que les occidentaux vont détruire dans 5-10 ou 15 ans maximum.

      AFRICAINS RÉVEILLONS NOUS !

    • 12 avril 2011 à 23:52 | Tsy Vendrana (#2417) répond à Mahagaga

      Ne pas mélanger occidentaux, français, marnchands d’armes et sarkozistes.
      Un occidental n’est pas forcément français.
      Un français n’est pas forcément sarkoziste etc...

  • 12 avril 2011 à 09:36 | manantena fa niova (#4971)

    En effet, « vae victis » et on se demande qui va être offert au HRW pour le carnier de Duékoué ??? sûrement pas Ouattara ni Soro. Voir photo édifiante même si le site est pro-Gbagbo :

    http://www.ael225.net/?action=show_page&id_page=1364

    Etes-vous sûr que la Licorne soit vraiment venue pour Gbagbo en 2002 ?
    Il serait peut-être temps que les journalistes malgaches fassent plus d’investigation et ne se contentent pas des agences classiques internationales au service des grandes puissances.
    « La guerre de la France contre la Côte d’Ivoire » présentée par le Président de l’Assemblée Nationale, en mai 2003, est peut-être pour nos journalistes une légende que les pro-Gbagbo ont voulu cultiver depuis ces temps.

    http://www.africa-humanvoice.org/afrique/guerrefrci.html

    Bonne lecture à ceux qui cherchent à comprendre !

    • 12 avril 2011 à 09:55 | manantena fa niova (#4971) répond à manantena fa niova

      Beaucoup de nos compatriotes traitent Ra8 de tous les noms d’oiseaux pour son exil au SudAf.

      Une question se pose : et s’il avait opté pour une solution politique plutôt que de voir encore plus de sang versé (les morts du lundi noir et du 07 fév. étaient déjà trop pour lui).

      Il n’était peut-être qu’un petit laitier, mais il était écolier du temps où on apprenait encore les fables de la Fontaine ; « le loup et l’agneau » ne lui est pas inconnu.

    • 12 avril 2011 à 10:57 | maminah (#2788) répond à manantena fa niova

      Merci pour ces renvois à ces sites.

    • 12 avril 2011 à 15:28 | da fily (#2745) répond à manantena fa niova

      Manantena fa niova (quel amertume dans ce pseudo !),

      Oiseau ou pas, Ravalomanana a eu raison de partir car en prenant cette décision il ne mettait plus en danger les civils qui voulaient le protéger. Je trouve cette décision sage, que plein d’autres qualifieront de couardise, mais peu importe puisque sur ce lieu d’Iavoloha on n’a pas eu à déplorer de morts au moins !

      Ouattara entame peut-être le plus difficile depuis la proclamation des résultats en sa faveur, car reprendre en main un pays aussi meurtri et divisé sera un exercice compliqué et de longue haleine. De plus avec ce tricolore historique qui a pesé lourd dans la balance ouattarienne pour s’imposer, je ne crois pas que cela raffermira les liens entre les ivoiriens d’aujourd’hui qui ont vécu le règne certes bref, de la violence sans pitié. Sans la Licorne, il n’en était rien de la présidence de Ouattara, Gbagbo possédait encore de solides soutiens dans le pays, mais quand le nerf de la guerre vient à manquer...On peut donner le constat suivant sans soulever des hooo et des aaahhhh : la France a mis Gbagbo à genoux, et s’il devra comparaître pour des crimes, qu’en est-il des lieutenants Soro pour Ouattara et Charles Goudé pour Gbagbo, qui sont les véritables meneurs d’hommes des deux camps ? On peut lire autant d’horreurs et de témoignages sordides sur les exactions faites par les miliciens de ces deux chefs de guerre, qui réprimera qui ? C’est pour ces raisons d’inhumanité au cours des guerres sans doutes, que les civils préfèrent endosser la chemise kaki du milicien de base, aquiérant depuis qu’il arbore l’universelle kalach’, l’autorisation de tuer et de piller tout ce qui croise sa route ? Misère humaine, misérables guerres. Pauvre Afrique, et pauvres africains qui en s’entretuant perpétuent le cinglant cliché de guerriers inaptes à la paix et la concorde, succombant aux sirènes de l’assouvissement immédiat des instincts les plus primitifs, psychotrope des sans futurs à cervelle-kalach’, mués pour l’instant en sans foi ni lois. Des plaines ougandaises d’Idi Amine Dada et de l’empereur de Centrafrique Bokassa 1er, en passant par les enfants-soldats du Libéria de Taylor et du sifflements des machettes rwandaises, aux razzias darfouriennes et des expéditions ivoiennes, le berceau de l’humanité résonne encore du cri des victimes de cette inhumanité qui sommeille au tréfonds de cet homme qui est encore un loup pour l’homme.

      (Thanx you maminah en réponse du post d’hier : yes c’est effectivement mr Marion, big boss incontesté de Death Row, support et usine de toute une industrie dédiée au rap bad boy !)

    • 13 avril 2011 à 04:02 | el che (#344) répond à manantena fa niova

      Oui, je vous le confirme. Les opérations « LICORNE » sont mises sur pied pour les interventions militaires en côte dIvoire
      .
      "Cette opération militaire débute en septembre 2002 (début des événements de Côte d’Ivoire), indépendamment de l’opération des Nations unies, dans le cadre des accords de défense signés entre les deux pays le 24 août 1961. La France, puis la CEDEAO (Communauté des États d’Afrique de l’Ouest), envoient d’importants contingents militaires pour séparer les belligérants (forces d’interposition)[2]. Selon les autorités françaises, soutenues par une résolution des Nations unies, cette interposition aurait permis d’éviter une guerre civile et de nombreux massacres.

      Un accord entre toutes les forces politiques est signé en France, à Marcoussis, le 24 janvier 2003. Il prévoit simultanément le maintien du chef de l’État en exercice, le président Laurent Gbagbo, la mise en place d’un gouvernement de réconciliation nationale intégrant des représentants de la rébellion et la mise en œuvre d’un programme abordant les principaux sujets de fond à l’origine de la crise ivoirienne (nationalité, propriété foncière rurale, éligibilité, restructuration de l’armée, désarmement de la rébellion)."

  • 12 avril 2011 à 09:57 | mpitily (#1212)

    Pitoyable ! voilà un soi-disant chef qui n’a pas hésité à faire tuer ses compatriotes et qui a peur de mourir pour sa cause.

    Belle leçon pour tous ceux qui seront tentés de suivre son très mauvais exemple. On ne massacre pas impunément son peuple messieurs les présidents élus ou pas élus.

    • 12 avril 2011 à 10:24 | manantena fa niova (#4971) répond à mpitily

      Soyez plus objectif, svp, ne jugez pas à travers la presse des grandes puissances.

      Se taire serait plus sage, non ? Ou alors, seriez-vous des sourds qui ne veulent pas entendre où est le VRAI peuple ivoirien ?

      http://www.ael225.net/?action=show_...

      http://www.africa-humanvoice.org/afrique/guerrefrci.html

      Ce chef a-t-il pu vraiment pu jouer librement son rôle pendant ses 10 années d’exercice ? Ne devait-il pas tout le temps lutter (jouer le boulanger) contre les agissements sournois de ses ennemis qui s’abritent derrière l’ONU ?

      On en a déjà eu un avant goût quand cette ambassade a abrité notre putschiste en mars 2009, rappelez-vous, l’ONU avait alors infirmé mais ne peut empêcher les différentes manoeuvres (OIF, COI etc).

    • 12 avril 2011 à 11:02 | mpitily (#1212) répond à manantena fa niova

      Le vrai peuple ivoirien comme le vrai peuple malgache se moque complètement de la politique et des politicards qui les dirigent. Il ne fallait surtout pas tourner tout le monde en bourrique en essayant de contourner la feuille de route pour imposer sa propre volonté et défier toute la CI. Il faut accepter les décisions de l’arbitre (ONU/CENI) mais pas chercher à jouer au plus malin quitte à engager son pays dans une guerre fratricide.

    • 12 avril 2011 à 11:34 | jobang (#3812) répond à manantena fa niova

      tout à fait d’accord avec vous, il faut que nos journalistes multiplient leurs sources mais pas de se contenter des informations diffusées par les chaînes de propagandes occidentales, les média-mensonges. Comment peut on accepter que ces pays disant de démocratie et de droit de l’homme s’immisce dans les affaires internes d’un autre pays souverain ? l’hypocrisie occidentale devient de plus en plus ridicule mais un jour il leur faudra rendre des comptes.

    • 12 avril 2011 à 12:02 | Tsisdinika (#3548) répond à mpitily

      Quand l’ONU, ce machin, n’est même pas arrivé à opérer le désarmement des zones rebelles avant la tenue des élections comme il est stipulé dans les accords de Ouagadougou, quelle crédibilité cet ONU, ce CENI, ces élections ont-ils réellement ?

      C’est pareil pour Madagascar : où sont-ils l’ONU, l’UA ou la SADC pour faire appliquer des accords dûment signés à Maputo et Addis ? Ensuite on invente une « feuille de route » pour entériner l’illégalité des autres.

      Evidemment, à l’image de Mpitily, les valets de la France qui se prennent pour le vrai peuple trouvent tout celà trop dur à comprendre et préférent prendre le raccourci du « on s’en moque ». Simple.

  • 12 avril 2011 à 10:32 | Rakotoasitera Fidy (#2760)

    En espérant qu’il n’en soit pas de mème à Madagasikara .. l’espoir fait vivre
    dit on

    Je plains vraiment ces Ivoirens qui se sont plaints depuis 30 ans de voir ces étrangers piller leur pays

    Ceux qui connaissent un peu ce pays savent que tout ce qui rapporte du ’fric’
    (comme ils le disent) sont des étrangers

    Moi , je ne pense pas que ce pays connaitra la paix avec un OUATTARA considéré par la majorité des Ivoiriens comme étant un étranger usurpateur

    • 12 avril 2011 à 13:46 | manantena fa niova (#4971) répond à Rakotoasitera Fidy

      Hélas, Ouattara renforcera les accords de coopération avec la France, spécialement pour la défense.

      Il ne pourra pas faire confiance ni aux intellectuels ivoiriens, ni aux VRAIS officiers, encore moins aux rebelles de Soro. En tout cas, cette guerre de 10 ans a montré que les Ivoiriens sont de loin plus mûrs politiquement, et leurs élus, officiers, intellectuels et journalistes oeuvrent plus pour l’intérêt supérieur de la Nation ; peut-être parce qu’ils ont longtemps lutté pour le multipartisme ??? Mais après cette longue guerre, the winner est prévenu et saura prévoir.

      « The winner takes it all » ABBA + « la raison du + fort... » La Fontaine.

      Comme du temps d’Houphouet, la coopération française sera dans tous les ministères, et l’héritier est déjà en stage de longue durée. N’est-ce pas grâce aux accords de 1961 que la Licorne est venue s’imposer en 2002, avec, rapidement, le renfort de l’ONUCI, via le Conseil de Sécurité d’où les puissances sortent toujours des résolutions type 1975 et autres ?

      Why France is so keen to say that they didn’t arrest Gbagbo ? (BBC).

      C’est peut-être l’âge de Ouattara qui ne lui permettra pas de rester aussi longtemps que Bongo, mais la Françafrique rayonnera plus que jamais à partir de cette contrée.

  • 12 avril 2011 à 11:32 | Rabe (#3378)

    ...selon le Conseil Constitutionnel Ivoirien, c’est Gbagbo le Président
    ...selon la volonté de la France, c’est Ouattara le Président

    ...le forcing de la France a gagné, donc c’est la Constitution Francaise qui gère desormais la Cote d’Ivoire...c’est à dire les Ivoiriens sont devenus depuis hier des Francais...entonnez « les enfants de la patrie le jour de gloire est re-arrivé »... hahaha...ah les ancetres des rajakombazaha...

    Question à 1 ar « Quelle est la différence entre le pouvoir pris par la force et le coup d’etat d’un dj ? »

    • 12 avril 2011 à 12:17 | Mihaino (#1437) répond à Rabe

      - Pouvoir pris par la force : arrêt immédiat de « Force one »
      - Coup d’état d’ un dj : Faire danser le peuple et l’armée avec des tam-tams cacophoniques pour les mettre dans un état second !!!!
      Ma réponse était un jeu sans enjeu !
      Wait and see ....

    • 12 avril 2011 à 14:26 | Madagascan (#1869) répond à Rabe

      Pas exactement :
      - Selon la commission électorale indépendante, supervisée par l’ONU et la Communauté Internationale, Ouattara a été élu
      - Selon la Conseil Constitutionnel aux ordres de Gbagbo, c’est Gbagbo qui a été élu.

      Un goût de déjà vu malgache, cette histoire de Conseil Constitutionnel taillé pour le Président.

    • 12 avril 2011 à 15:46 | Rabe (#3378) répond à Madagascan

      ...mais entre cei et conseil constitutionnel...

      - c’est la France qui a gagné
      - c’est le rebelle qui a gagné

      ...si on veut vraiment chercher la verité des urnes on doit accepter la confrontation des pv ou recomptage de voix mais Ouattara n’a pas accepté...

      ...reste à savoir si le rebelle qui a divisé le pays pendant 10 ans arrive à le rassembler...c’est pas sur, sauf, comme tout rebelle qui se respecte (euh oui il faut les respecter maintenant !), il elimine TOUS les progbagbo

    • 12 avril 2011 à 17:17 | Madagascan (#1869) répond à Rabe

      Pourquoi utiliser le terme rebelle pour Ouattara ? Un rebelle, c’est une personne qui refuse obéissance à une autorité légitime.
      Or l’autorité de Gbagbo après les élections n’était plus légitime. C’est en tout cas la position de la Commission Électorale et de l’ensemble de la Communauté Internationale qui a supervisé les élections, y compris l’ONU.

      Tout le monde a entériné les résultats, pas seulement les pro-Ouattara, mais également l’ONU, et toutes les nations participantes au processus électoral ivoirien. Tout le monde sauf le Conseil Constitutionnel aux ordres de Gbagbo qui a rejeté des conclusions pourtant partagées par tout le monde (sauf Gbagbo, donc).

      Si l’ONU s’est permis d’intervenir militairement, c’est qu’il n’y avait aucun doute sur la légitimité de l’élection de Ouattara.

      On peut regretter que la France soit intervenue militairement dans une ancienne colonie, sous mandat de l’ONU certes, mais sous ses couleurs. On peut douter sur la capacité de Ouattara de rassembler son pays, on peut même émettre des réserves sur sa volonté de le faire.

      Mais je ne pense pas que l’on puisse douter de la légitimité électorale de Ouattara, et qu’à ce titre, effectivement, il convient de respecter Ouattara.

    • 12 avril 2011 à 17:59 | Rabe (#3378) répond à Madagascan

      ...on parle de rebelle armé qui a divisé le pays et que Gbagbo n’a pas pu faire en temps normale l’election à cause de ce chef de guerre...

      ...mais refuser une confrontation de pv ou recomptage de voix en arguant que la CI a supervisé l’élection est d’une mauvaise foi qui a pour but mettre le pays sous tutelle...

      ...on a vu et entendu l’election presidentielle de l’Afghanistan

    • 13 avril 2011 à 04:45 | el che (#344) répond à Rabe

      Rabe, Ouattara fut réellement en rébellion contre Gbagbo. La France, en créant l’opération « licorne » a soutenu Gbagbo en 2002. Les soldats de la « licorne » sont en permanence basés à Port-Bouët, dans une commune d’Abidjan.

      Comme j’ai signalé dans mes précédents posts, c’est aussi une guerre ethnique : après 10 ans de gouvernement de transition, les ivoiriens sont revenus à la case départ, par des conflits armés, la France soutenant (comme le dit Patrick) alternativement Gbagbo, puis Ouattara.

      Ces soutiens armés sont nocifs, car ils mettent en échec la réconciliation nationale, et risquent de plonger le pays dans des guerres ethniques incontrôlables. Les intérêts de la France sont nombreux en côte d’Ivoire.
      Eh oui, qu’on se le dise : la FranceAfrique est bien vivante, comme l’impérialisme d’autres Etats puissants.

  • 12 avril 2011 à 14:29 | racynt (#1557)

    Au bout du compte, on ne saura pas vraiment la réalité dans cet élection ivoirienne comme nous malgache non plus on nous pourra jamais connaître les vrais résultats de l’élection de 2002 entre Ratsiraka et R8. Il est clair qu’au vu des évènements de nos jours , malgré que tous le monde est à peu près d’accord sur le fait que la résolution de cette crise passera par l’élection. On ne peut que être sceptique quand au voit ce qui se passe aujourd’hui en Côte d’Ivoire , en se demandant si une élection, surtout si elle est mal préparée et organisée par une entité dépendante d’une des parties comme c’est encore le cas aujourd’hui , ne serait pas le fruit d’une nouvelle crise dans une crise.

  • 13 avril 2011 à 06:41 | niry (#210)

    Je suis d’accord avec vous Patrick : c’est une bataille (qu’ils ont remportée, certes) mais ils n’ont pas remporté la guerre. D’autres fronts s’ouvriront.

  • 14 avril 2011 à 02:21 | Rado (#4599)

    Attendons nous à voir naître dans ce pays un autre rebelle qui va être soutenu par une autre puissance étrangère ! Ce sera cyclique comme à Madagascar en effet ! Qui vivra verra !

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