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Editorial

L’illusion

mardi 22 mai 2007 | RAW

Le pays vit depuis quelques mois déjà dans une ambiance qui est très loin de la routine. Il ne se passe plus de semaine qui n’apporte son lot de surprises aux citoyens, aux ménages, aux entreprises, aux sociétés civiles, aux professionnels du transport urbain, aux fêtards nocturnes, aux politiciens, voire aux ministres et à leurs proches collaborateurs. Adieu la monotonie de la période des « moramora » ou celle des longues discussions et pourparlers pour rechercher le consensus ou le compromis au prix de la compromission. Les changements sont brusques et souvent s’imposent sans adhésion des entités concernées et/ou de ceux qui sont chargés de les faire observer.

Il est ainsi de l’obligation des motocyclistes de porter des casques, du respect des portions cyclables qui longent les nouvelles routes d’Anosibe ; les trottoirs sont de nouveau envahis par le petit commerce. De même de la circulation des camions porte-conteneurs en ville à des heures qui ne lui sont pas autorisées ou des vitres fumées face auxquels contrevenants, les agents de la circulation n’ont que peu d’emprise et font semblant de ne pas voir. De même pour de nombreux responsables dans divers services publics qui exercent leur autorité de manière discriminatoire ou selon leur humeur.

En tout cas, le phénomène perdure et le cas du président de la Banque mondiale accusé de népotisme au détriment de la bonne gouvernance traduit concrètement cette dérégulation dans les systèmes de gouvernement. La libéralisation et la mondialisation qui s’imposent aux pays sous développés ne sont pas prêtes de convaincre.

Lutte encore superficielle

Les politiques d’ajustement et de privatisation non plus. La lutte contre la pauvreté a pour l’instant échoué ou du moins n’a pas encore démarré.

On insiste sur la rénovation de la capitale mais à beaucoup d’égards, les travaux sont apparemment superficiels et ne profitent pas de manière durable aux communs des citadins. Sans parler de l’obscurité dans certaines parties de la ville, on retiendra de plus en plus la flambée des prix de certains produits de première nécessité comme l’huile, résultat d’un monopole de fait largement dénoncé par la classe politique.
On nous dira de bien observer la réalité d’un autre œil mais on voit surtout les petites gens qui garnissent tous les trottoirs en fin d’après-midi avec leur petit commerce trop souvent pour passer le temps comme pour dire qu’ils sont actifs. On voit surtout des pauvres des quartiers bas de la cité, en train de nouveau de curer les canaux qui traversent leur quartier ou de nettoyer les rizières qui longent une partie du « Boulevard de l’Europe ». En fait, des saisonniers qui travaillent pour la modique rétribution offerte par le système de la Haute intensité de main d’œuvre.
En tout cas, pas vraiment d’initiatives de développement dans la durée pour l’instant. Mais les promesses pleuvent. Les appels à contribution se multiplient. La quête de partenaires pour le développement s’intensifie ; juste au moment où l’on fait comprendre à ceux qui sont déjà à ses côtés qu’on a « sa » politique envers les étrangers.

Un proverbe malgache dit : « Tano ny azo fa sarotra ny mila », librement traduit par : « ne lâchez pas ce qui est déjà entre vos mains car la conquête d’un autre partenaire est encore une autre paire de manche ».

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