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Economie

FMI / Perspectives

L’Afrique tient bien la route

jeudi 29 avril 2010 |  1491 visites 

(MFI/ 27.04.10) Malgré la crise, l’Afrique s’en sort mieux sur le plan de la croissance que la plupart des pays développés, même si les pays émergents arrivent en tête du peloton, selon les perspectives de l’économie mondiale publiées fin avril à l’occasion des réunions de printemps du FMI et de la Banque mondiale à Washington.

Les experts du Fonds monétaire international (FMI) soulignent ainsi que l’Afrique subsaharienne a bien surmonté la crise mondiale et qu’elle devrait connaître un redressement plus vif, après le ralentissement de 2009, que lors des précédentes récessions mondiales. « Bien que certains pays à revenu intermédiaire et exportateurs de pétrole aient été durement éprouvés par l’effondrement des marchés d’exportation et de produits de base, la région a réussi à éviter une contraction en 2009, affichant une croissance de 2 % l’an dernier. Ce rythme de progression devrait s’accélérer, d’après les projections, passant à 4,75 % cette année, puis 6 % en 2011 », soulignent-ils.

En marge de l’économie mondiale

Cette rapide reprise tient au fait que la plupart des pays à faible revenu sont relativement en marge de l’économie mondiale, que leurs termes de l’échange n’ont guère souffert, que le commerce mondial et les cours des produits de base se sont rapidement normalisés et que des mesures de relance budgétaire ont contribué à la stabilisation conjoncturelle. Les envois de fonds de l’étranger et les flux d’aide publique ont donc été moins affectés que prévu par la récession des pays avancés.

La crise mondiale s’est fait sentir en Afrique subsaharienne principalement par le canal des échanges commerciaux : les pays à revenu intermédiaire de la région comme l’Afrique du Sud ont en effet été les plus touchés. Le fléchissement de la demande mondiale et l’effondrement des cours du pétrole ont aussi durement frappé les principaux pays exportateurs de pétrole de la région. Leurs excédents budgétaires, parfois considérables, ont été considérablement réduits et ont fait place à des déficits dans certains cas. Mais la bonne tenue des secteurs non pétroliers a permis au Nigéria, principal producteur de pétrole au sud du Sahara, talonné par l’Angola, d’éviter un ralentissement prononcé. Le rebond des cours du brut et l’affermissement de la demande mondiale devraient porter la croissance de ces pays à 6,75 % en 2010 et 7 % en 2011.

Dans les pays à faible revenu de la région, le ralentissement de l’activité économique a été moins marqué, du fait de leur moindre intégration commerciale et financière. Le taux de croissance d’un certain nombre des pays les plus fragiles s’est même accéléré l’an dernier, principalement sous l’effet de politiques plus fermes et des aides à la reconstruction après des périodes de troubles civils ou d’instabilité économique.

Pour l’ensemble des pays à faible revenu, les projections laissent entrevoir une progression de la production de 4,75 % en 2010 et de 6,75 % en 2011.

Ces perspectives s’entourent de divers risques : fluctuations des cours des produits de base, comme le pétrole, qui bénéficieraient aux producteurs mais freineraient des pays importateurs, une baisse de l’Aide publique au développement (APD) et les incertitudes politiques qui règnent dans plusieurs pays, d’Afrique de l’Ouest notamment, qui pourraient pénaliser leur croissance économique et déborder dans les pays voisins. Les experts du FMI insistent aussi sur la nécessité pour l’Afrique d’attirer des flux de capitaux privés - et de veiller à ce que la politique macroéconomique en favorise l’absorption. Plus d’un tiers des pays d’Afrique subsaharienne restent en marge des marchés de capitaux internationaux et tributaires de l’aide publique extérieure.

Augmenter l’investissement public

Samura Kamara, ministre des Finances du Sierra Leone et Dominique-Strauss Kahn, Directeur général du FMI, coprésidents du Groupe consultatif africain, ont préconisé au cours des réunions une stratégie reposant sur l’augmentation de l’investissement public pour renouer durablement avec des taux de croissance forts en cette période d’après crise et ont estimé que les infrastructures en Afrique subsaharienne demeurent insuffisamment développées, nuisant à la compétitivité, décourageant les investissements privés, et limitant le potentiel de croissance.

Le Directeur général du FMI a souligné l’importance de l’investissement public pour atteindre les objectifs de développement de l’Afrique et a rappelé l’engagement de son institution à soutenir les efforts de ses pays membres pour réduire la pauvreté et relever la croissance. Il a indiqué que le Fonds avait quintuplé son aide financière à l’Afrique subsaharienne en 2009 et que les nouveaux instruments de prêt sont désormais plus flexibles et plus concessionnels.

Le Comité du développement a souligné de son côté que la crise a interrompu les progrès accomplis dans le cadre de la lutte contre la pauvreté, rappelant qu’il ne restait plus que cinq ans pour atteindre les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD).

De son côté, la Banque mondiale qui a pour mission première de lutter contre la pauvreté, a décidé, avec l’aval de ses 186 pays actionnaires, d’augmenter son capital en injectant plus de 86 milliards de dollars et d’accroître le poids politique des pays en développement à travers le pouvoir de vote.

Elle a aussi défini ses priorités : cibler les populations pauvres et vulnérables, en particulier en Afrique subsaharienne, créer des opportunités de croissance, surtout dans l’agriculture et l’infrastructure, promouvoir une action collective mondiale dans des domaines aussi divers que le changement climatique, les échanges commerciaux, l’agriculture, la sécurité alimentaire, l’énergie, l’eau et la santé, renforcer la gouvernance et la lutte contre la corruption et se préparer aux crises.

Marie Joannidis

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