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Tribune libre

14 octobre

Je me souviens

mercredi 15 octobre 2008

J’étais encore un badaud mais je me souviens qu’à Tamatave où j’ai grandi, les 14 octobre sont, en plus des défilés, l’occasion de festivités et de festins. Évidemment, qu’ici, on conçoit la vie comme étant une ascension perpétuelle, pour plagier le dicton malgache (lanja miakatra ny fiainana) mais cela n’empêche de comparer la vie sous la Première République et les deux autres qui l’ont succédée.

Nostalgique, dira-t-on. Cela ne fait rien. Mais sachez que l’Ariary valait en son temps son pesant d’or. Par rapport aux autres monnaies étrangères (un franc français à l’époque équivalait à dix ariary ou 50 fmg), la monnaie nationale avait sa place sur le marché financier. Par rapport au riz ou au lait ou aux autres marchandises telles les voitures européennes, cette monnaie nationale avait sa valeur : le kilo de riz entre six ariary et onze ariary.

Le travail avait en lui-même sa valeur car je me rappelle qu’un professeur licencié tout frais moulu de l’université pouvait se permettre, après un an de fonction, d’acheter une voiture, soit une Renault 4 soit une Volkswagen coccinelle. Je ne pense pas qu’aujourd’hui, l’ouvrier travaille moins que sous la Iere République. Je ne crois pas non plus que le professeur licencié de la IIe ou de la IIIe République soit moins intelligent et travaille moins que celui qui officiait sous la Iere République.

Bien sûr que le monde change mais le nôtre a changé en mal. Même si le fonctionnaire subalterne ou l’enseignant dans les écoles primaires publiques travaillent toute leur vie durant sans manger, ils n’ont aucun espoir de devenir propriétaire de maison d’habitation et de véhicule neuf.

Ce constat est tout à fait artificiel car le Malgache trime et s’adonne de plus en plus à de multiples activités qui échappent à l’entendement de l’occidental. Mais aujourd’hui, le Mauricien qu’on avait qualifié à l’époque de menteur, voleur et blagueur est largement devant le Malgache qui l’approvisionnait en n’importe quel produit agricole (sauf le sucre).

Doudou (Ampefiloha)

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