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Culturel

Solo Andrianasolo

Jazzman, un métier peu flatteur

mercredi 27 février 2008 |  914 visites 
Solo Andrianasolo : « je suis un simple musicien ».

Certains cherchent à polémiquer à propos du concert du guitariste Solo Andrianasolo et de Silo le claviériste, vendredi soir dernier au Cgm. Certes, leur musique comportait des improvisations. Mais Solo veut mettre le point sur les i pour bien faire la distinction entre ce qu’on appelle le jazz et la musique qu’ils ont joué la dernière fois...

Madagascar Tribune : Comment situer votre récent concert au Cgm par rapport au jazz ?

 Solo : Ce que nous avions joué s’appellait simplement musique. Et improviser ne veut pas dire faire du jazz. Ce n’est pas le fait que tu connais 8000 accords que tu peux prétendre être un jazzman. Ce type de musique est vraiment sacré pour qu’on en parle à tort et à travers. Je fais l’amalgame de toutes les musiques que j’ai entendues. Ce qui veut dire que je peux jouer tous les styles, du blues en passant par le paso, la cha-cha-cha ou la country, etc. Et c’est ce que j’ai voulu apporter au public cette année. Par contre, si je veux jouer du jazz, ce sera à ce moment là un véritable concert où il n’y aura aucun morceau de variétés ou autres...

Et alors toutes ces impros ?

 Il existe des improvisations qu’on retrouve souvent dans le jazz, le blues ou le rock. Mais en même temps, cela n’empêche pas le musicien d’introduire une phrase rock ou blues dans le jazz et vice-versa...

Donc, qu’est-ce que le véritable jazz et ne t’estimes-tu pas tout de même comme un jazzman ?

 A mon humble avis, je suis un simple musicien. On n’a jamais bien éduqué le public malgache pour faire le discernement entre la musique et le jazz, si bien que ça devient péjoratif quand vous dites aux gens que vous êtes jazzman. A l’étranger par contre, il est souvent prétentieux pour les musiciens de se considérer comme des jazzmen. Je prends l’exemple d’Earl Klugh. Celui-ci se sent tout simplement heureux de ce qu’il fait, sans qu’il éprouve le besoin de montrer le jazz attitude comme celui brandi par Coltrane ou Parker.

A part cela, le smooth jazz, l’électro-jazz, la Rnb, la world musique, etc, bref, tout ça ne sont que des accessoires, qui ne sont pas du tout du jazz.

Quel est ce « jazz attitude » dont tu viens de parler ?

 Nous ne sommes pas les propriétaires du jazz. Et il y a une sorte de formule mathématique qu’on ne peut pas contourner afin qu’on puisse le jouer dont le fameux 2, 5, 1 ou encore le 1625 qu’on appelle également Anatole. C’est dire que le jazz fût créé dans une grande discipline technique pour fournir des morceaux standards des grands compositeurs. Ces standards sont gravés dans le « real book », la bible du jazz. Ceux qui veulent faire du jazz doivent donc le jouer dans ces normes. Les musiciens américains sont très jaloux de leur musique comme nous le sommes d’ailleurs avec notre salegy.

Quels conseils donner aux musiciens ?

 C’est aux musiciens d’éduquer le public. Il ne faut pas qu’on triche en lui proposant une musique douteuse et pas très bien définie. Enfin, toutes les musiques sont bonnes. Mais s’il devait exister des étapes, c’est le jazz qui occupe le sommet avec tout ce qu’il représente comme techniques (gammes, suites d’accord, etc…)

Recueilli par Franck

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