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Editorial

Große Katastrophe...

samedi 24 avril 2010 | Patrick A. |  1586 visites  | 4 commentaires 

Une crise qui s’attarde est-elle encore une crise ?

En médecine, me dit le dictionnaire, « la crise est l’ensemble des phénomènes pathologiques se manifestant de façon brusque et intense, mais pendant une période limitée, et laissant prévoir un changement généralement décisif, en bien ou en mal, dans l’évolution d’une maladie ».

Ah ça, du pathologique, il y en a à revendre. Mais pour ce qui est de la période limitée, on peut rappeler à titre d’exemple qu’aucune grossesse humaine n’atteint les quinze mois. Mbola tsy teraka ihany i Ambatobevohoka. Et encore, ne pouvant dater le coïtus, l’on restera relativement restrictif sur le point de départ de cette période supposée périlleuse et décisive. Chaque matin, le patient se réveille, s’efforce de vaquer à ses occupations, s’amuse parfois, ronchonne pas mal. Des phénomènes brusques et intenses, il y en a par moments, mais de rupture, point.

Donc, toujours à en croire le dictionnaire, nous avons eu tout faux depuis un bon bout de temps à attendre la sortie de crise.

C’est désormais certain. Nous avions en tête depuis plusieurs mois un éditorial du premier samedi d’après crise. Si vous êtes un utilisateur régulier d’Internet, vous avez sûrement déjà vu une de ces vidéos reprenant une des scènes clé du film allemand « La Chute », remontée avec des sous-titres absurdes sur un sujet quelconque, que ce soit la cuisine indienne, une réforme du Code pénal ou la console de jeux Wii. La prodigieuse interprétation de l’acteur Bruno Ganz d’un Hitler entrant dans une fureur folle, l’hermétisme de la langue teutonne et la qualité de certains sous-titres provoquent souvent un fou rire irrépressible.

Il y en a pour tous les goûts et la pratique est très répandue depuis 2008, au point que le très sérieux New York Times a été l’un des premiers à y consacrer un article et que des annuaires spécialisés dans le genre se sont mis en place.

Cela n’avait pas l’air de trop déranger les producteurs. Martin Moszkowicz, un directeur de Constantin Film Production GmbH, avait déclaré que « l’impact sur le film a été prodigieux, à la fois sur le plan artistique et commercial ». Et le réalisateur du film, Oliver Hirschbiegel, ajoutait même : « le but du film est de faire tomber ces gens des trônes qui en faisaient des démons, les rendant réels et situant leurs actions dans la réalité. Je pense que c’est normal que ce soit repris comme une part de notre histoire et que ce soit utilisé dans n’importe quel but voulu par les gens ».

Donc, pour la « fin de crise », nous avions sur le site le projet de réaliser en guise d’édito du samedi une enième version de ce meme, en songeant à se moquer gentiment de nous et de nos amis forumistes, prêcheurs de démocratie succombant parfois à des tendances totalitaires.

Hélas, démentant son propre nom, la société Constantin Film, productrice du film, semble avoir changé sa ligne de conduite envers ces parodies. Elle réclame désormais leur retrait sur le site de partage de vidéos YouTube. Ce dernier semble penser que ces publications seraient acceptables dans le cadre d’un droit raisonnable de citation et de parodie, mais se sent pour l’instant obligé de s’exécuter.

La lutte engagée par Constantin Film risque cependant d’être perdue d’avance. Cette décision risque de produire exactement l’effet contraire à celui souhaité, puisque le goût de l’interdit et la défense de la liberté d’expression vont inciter à diffuser encore plus de parodies, que ce soit sur YouTube ou ailleurs. À preuve ce commentaire dont l’auteur prend cependant la précaution de prendre un autre extrait du film que celui habituellement utilisé :

Au fait, la maison mère de YouTube, Google, a récemment évoqué sa politique de respect de la liberté d’expression, et a signalé que sur 100 pays où il est présent, 25 le censurent. Cela peut aller du moteur de recherche à la plate-forme de blogs Blogger, en passant par YouTube et Google Docs. Ses statistiques sont accessibles, mais curieusement, il ne figure qu’un point d’interrogation face au nom de la Chine, et sur la période considérée, il n’y a rien pour l’Afrique, y compris la Tunisie pourtant très en pointe.

Aux aspirants censeurs de nos latitudes, nous dirons que ce n’est même pas la peine d’essayer. Et en attendant, espérons que samedi prochain sera un casse-tête pour trouver un substitut à la vidéo imaginée pour la « sortie de crise ».

4 commentaires

Vos commentaires

  • 24 avril 2010 à 08:33 | Noue (#2427)

     Et en attendant, espérons que samedi prochain sera un casse-tête pour trouver un substitut à la vidéo imaginée pour la « sortie de crise ».

    En espérant que ce n’est pas une vidéo truffée de mensonges pour l’intérêt supérieur de () je vous laisse deviner.

    Bon week-end

  • 24 avril 2010 à 09:48 | racynt (#1557)

    lol vive la liberté d’expréchiant ;)

  • 24 avril 2010 à 11:02 | kakilay (#2022)

    ...« et laissant prévoir un changement généralement décisif, en bien ou en mal, dans l’évolution d’une maladie »

    De quoi vous plaignez-vous ? La définition reste valable : car il y est dit « en bien ou mal ». Le changement ? C’est la sortie.

    Le hic, en fin de compte, et c’est un des points du discorde : pour vous changement voulez dire « en bien ». Tant qu’on est dans la mouise, c’est encore la crise... Que Nenni disent les autres : avant, le coq chantait encore, même s’il avait les pieds dans la mouise. Maintenant, submergé, il ne peut plus ouvrir le bec. Sinon...

    Un sacré changement quand même !

  • 25 avril 2010 à 21:02 | kotondrasoa (#3872)

    Ecris et cries crise et les lettres changent de place pour d’autres mots qui y sont liés.

    Et pourquoi ne pas parodier nos politiciens pour les rendre plus humains :

     Pety : à défaut de voiture volée (motif de l’incarcération à Tsiafahy : du ridicule du régime de Ra8 - une sanction au-délà des normes), je prends Fianara puisqu’on me l’a donné et je m’y tiens. J’assure mes arrières en créant le vrai mouvement pour le changement.

     Voninahitra : Continuons notre trafic d’influence, les tonnes de riz de Ra8 à mézigue et, pour rester dans la politique, synonyme d’impuneté, parlons pour ne rien dire, pas de Maputo (alors que de Maputo dépend l’aministie qu’il recherche tant)

     Zakahely : j’ai cassé la gueule au sénateur, ça lui apprendra et puisque je suis libre, cassons maintenant du tgv. Ca lui apprendra à faire sortir n’importe qui.

     Astérix : Laissons le petit jouer le rôle d’Obélix, bien que le physique ne lui sied pas (je préfère ma constitution aux deux sens du terme), restons au second plan et, cette vie-ci et, non l’autre.

     Le général poète : Ca apprendra à Ra8 à ne pas m’avoir écouté. Profitons du budget de la hat et, intervenons en ménageant le chou et la carotte. Côté Armée, il n’y a pas à s’en faire, j’y ai été flemmard bien que premier responsable, pourquoi les autres feront-ils mieux que moi ?

     Le maire des années 60 : Heureusement qu’il m’a écouté et, ne s’est pas englué dans ce sur-place. Ne disons plus rien, du moment que l’autre dieu n’est pas tari.

     Bof, de tout pour un monde. Et j’en ai la nausée.

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