(MFI) Tout semble se conjuguer pour faire monter les cours du café : une offre réduite, une demande accrue et des stocks en baisse.
L’équilibre entre l’offre et la demande est de plus en plus serré, notamment pour les cafés d’Amérique du Sud. Alors évidemment, ce phénomène contribue à maintenir fermement le prix du café. Ce sont essentiellement les prévisions de récoltes des producteurs qui en déterminent le prix. Or le Brésil annonce une baisse de 25 % de sa production, et pas la moindre, puisque le Brésil produit de l’Arabica de haute qualité. L’une des raisons de ce recul est liée au fait que tous les deux ans le pied de café de l’Arabica doit marquer une pause. Ce qui sera le cas pour l’année 2010. Cet arrêt forcé a évidemment des conséquences sur l’offre.
Produire du café est difficile et la production en baisse
Quant à la production colombienne, elle sera encore cette année très faible, proche de son niveau le plus bas depuis trente-cinq ans. De son côté, le Vietnam, second exportateur mondial, a affronté en début d’année des pluies diluviennes endommageant les récoltes de son café robusta. Par ailleurs, les producteurs de café sont confrontés à l’augmentation du prix des engrais à laquelle s’ajoute la difficulté d’emprunter. Il leur sera donc difficile de réaliser des investissements pour améliorer leur rendement. Si la production recule, ce n’est pas le cas pour la demande qui augmente.
Boire du café est à la mode : on cherche le meilleur cru, le meilleur terroir…
L’Organisation internationale du café (ICO) annonce une demande mondiale, pour la saison 2008/2009, de 128 millions de sacs. Pour 2009/2010, elle prévoit 132 millions de sacs, soit une hausse de 3 %. En effet, boire du café est devenu tendance, presque tous les pays apprécient aujourd’hui ce breuvage. D’autant plus que publicité et marketing ont contribué à changer l’image du café. On en parle comme d’un vin, en évoquant sa provenance, son cru... Rien d’étonnant donc que le groupe suisse Nestlé enregistre une progression de 30 % en 2009 des ventes de sa filiale Nespresso. Avec des récoltes moindres, des stocks qui se réduisent et une demande en hausse, le prix du café risque fort de grimper.
Patricia Lecompte (MFI)