Madagascar entre dans une zone de fortes turbulences budgétaires. Pour l’année 2026, l’État doit combler un déficit dépassant les 4 000 milliards d’ariary, un montant qui illustre à lui seul l’ampleur des défis économiques à venir. Dans les couloirs du ministère des Finances, personne ne s’en cache : le pays n’aura d’autre choix que de compter sur le soutien des bailleurs internationaux pour éviter un emballement des comptes publics.
Le gouvernement mise alors sur une manne extérieure significative. Le PLFI 2026 prévoit plus de 585 milliards d’ariary d’aides budgétaires, principalement attendues de la Banque mondiale et du FMI. Rien n’est encore signé, mais le ministre de l’Économie et des Finances, Herinjatovo Ramiarison, assure que le dialogue se poursuit dans un climat positif. Une prudence assumée, mais teintée d’un optimisme mesuré, à un moment où la conjoncture malgache réclame des partenaires un engagement sans ambiguïté.
Ce contexte explique l’importance de la rencontre tenue à Antaninarenina entre le ministre et Atou Seck, représentant résident de la Banque mondiale. À l’ordre du jour : la reprise potentielle des décaissements, mais surtout une réflexion sur la manière de recadrer la coopération. L’Institution internationale souhaite organiser une séance d’alignement stratégique pour ajuster ses futurs appuis aux nouvelles priorités économiques du pays. Une démarche qui laisse entendre que la Banque mondiale pourrait renforcer sa présence, à condition que les orientations proposées soient claires et cohérentes.
L’échange a également permis d’évoquer les Assises nationales pour la relance économique, un rendez-vous que le gouvernement veut placer au cœur de la reconstruction. La Banque mondiale envisage d’y apporter son soutien, signe que l’institution perçoit ces assises comme un tournant dans la redéfinition des politiques publiques. Parallèlement, une nouvelle revue des projets financés par la Banque est prévue, avec l’objectif d’accroître leur portée réelle sur le terrain et de garantir que chaque dollar engagé bénéficie effectivement aux citoyens.
Dans son communiqué, le ministère de l’Économie et des Finances insiste sur une volonté de refonder l’action publique : une relance pensée comme « responsable, inclusive et tournée vers les résultats ». Une ambition forte, qui devra se confronter à la réalité d’un budget contraint et à une dépendance accrue aux bailleurs. Car au-delà des chiffres, c’est la capacité de l’État à rétablir la confiance, intérieure comme extérieure, qui déterminera la suite.
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Vos commentaires
Pourtant, Dora a promis qu’elle fera rapatrier 5 Milliards de $ de fonds illicites dans deux mois,...jamais réalisé dans le monde, avec lesquels on ne devrait plus recourir aux aides de ces bailleurs,...
Finalement, rien ne change dans l’horizon,...les mauvaises langues osent dire même, c’est pire avec les 5 têtes,...!
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