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Editorial

Émotions et réconciliation

lundi 7 février 2011 | Patrick A.

Oui, il y avait un caractère un rien surréaliste dans l’événement de Jeudi dernier que la mouvance Zafy avait au départ qualifié de « conférence de presse ». En fait de conférence de presse, la réunion eut par moments des allures de corrida ou de finale du Super Bowl ; tant de par les manifestations d’enthousiasme de l’auditoire que par le spectacle offert, à leur corps défendant, par Tabera Randriamanantsoa et les responsables de sécurité de l’hôtel Carlton.

Mais si une partie de l’assistance détonnait avec l’ambiance feutrée habituellement de mise au Carlton, et si la forme du discours sur la « réconciliation nationale » n’était pas forcément très... conciliante, il faut bien reconnaître à l’ex-Président de la République un point fort : sa constance dans la demande d’une réconciliation nationale, et l’exigence que cette réconciliation soit précédée d’une démarche de vérité sur le passé de Madagascar.

Sous peine de passer aux yeux de la population comme étant la réconciliation des copains et des coquins, toute démarche aboutissant à une amnistie d’hommes politiques ne ferait que pérenniser le cycle de crises politiques, si elle devait faire l’impasse sur la recherche et la révélation publique de la vérité sur les turpitudes et égarements de ces mêmes hommes politiques.

Mais alors, pourquoi ne pas simplement laisser les tribunaux essayer de faire leur travail, pourrait-on demander ? Parce qu’un tribunal a pour vocation de redresser les torts et de protéger équitablement les victimes, la Société et même les délinquants, mais pas de réconcilier. Et pour être efficace dans ces missions, un tribunal se doit de masquer les émotions.

Qui a assisté dans sa vie privée à une réconciliation sait qu’elle s’accompagne le plus souvent de larmes. Chose quasi-impossible dans la procédure d’un tribunal, et loin d’être évidente dans la culture malgache dès lors que l’on sort du cadre familial.

En voyant ce Jeudi certaines personnes qui foulaient sans doute pour la première fois la moquette du Carlton, il venait à l’esprit que l’approche préconisée par le Pr Zafy, si elle était un pas dans la bonne direction, restait incomplète. Une démarche « Vérité et Réconciliation » doit permettre aux victimes de faire leur deuil des événements. Pour cela, ces victimes doivent avoir l’occasion d’exprimer leurs émotions, leur douleur, leur colère...

Journaux et forums électroniques sont remplis de déclarations tonitruantes, mais les véritables victimes des hommes politiques sont-elles présentes dans de tels espaces ? Agriculteurs victimes de spoliations de terres, chômeurs, veuves, orphelins et handicapés des manifestations politiques, ils n’ont guère la possibilité de s’exprimer et continuent sans doute de ruminer leurs émotions. Au risque de tomber dans la dialectique du « tous pourris » ou de se prêter aux manoeuvres du premier manipulateur de service.

13 commentaires

Vos commentaires

  • 7 février 2011 à 09:55 | mpitily (#1212)

    C’est encore un faux problème inventé par la CI et par nos politicards pour redonner de l’importance politique aux 3 exs, et surtout pour blanchir sournoisement nos dirigeants de toutes leurs exactions sans passer par la case « tribunal » (culture de l’impunité des dirigeants).

    Nous n’avons point besoin de réconciliation nationale :
    1/ il n’y a pas eu de guerre civile chez nous
    2/ il n’y a eu que des ady seza entre les politicards
    3/ nos politicards se réconcilient automatiquement et naturellement d’eux-même quand ils se retrouvent dans le même camp (ex : Ratsiraka et Ravalomanana, Ratsiraka et Zafy, Zafy et Ravalomanana, Rajoelina et Randriamiseza, Rajoelina et Raharinaivo, Cl Charles et Gal Rakotonandrasana et les 3 mouvances, ...).

    Arrêtez d’emmerder le peuple avec vos histoires d’intérêts personnels !

    • 7 février 2011 à 11:06 | elena (#3066) répond à mpitily

      Si ! justement ! si les politicards arrivent à résoudre leur problème par des alliances objectives,au niveau du peuple les gens ont besoin d’une « réconciliation » mais au sens malgache faire un « joro »,se laver de tout ça, parce qu’au niveau économique ça urge !!!!

      Il faut qu’on avance.

      C’est Sartre(pas jean paul Sarotra !j’adore ce pseudo)qui a dit :

      Quand les riches se font la guerre, ce sont les pauvres qui meurent.

    • 7 février 2011 à 11:22 | RASOLOBE (#5251) répond à mpitily

      Réconciliation oui,à condition que :
      - On écarte tous ces dinosaures politicards qui ont amené les peuples malgaches dans une impasse totale pendant des années.On laisse la place aux jeunes quelques soient leur tendance politique ou leur étiquette,ces jeunes doivent se montrer qu’ils sont capables de tourner la page de leur ainés.
      - Les RATSIRAKA,RAVALOMANANA,ZAFY et consort ,on les met tous placard
      - Les Militaires et les officiers généraux rentrent dans leur rang.
      - Les peuples malgaches doivent comprendre que leur avenir n’est plus dans la rue ou au magro en espérant le retour de dada ou deba ...
      - Séparation totale du pouvoir ,justice et religion pas de cocktail
      - Participation active de tous les provinciaux afin d’éviter la monopolisation du pouvoir par les tananariviens .
      Si les nouvelles générations apparaissent dans notre horizon politique le mot réconciliation n’existe plus,
      il y a rien à réconcilier,la page tourne automatiquement.C est un rêve, mais dans notre situation actuelle il faut rêver,on sait jamais !

    • 7 février 2011 à 11:57 | elena (#3066) répond à RASOLOBE

      Le problème,c’est que personne ne se laissera mettre au placard !!!

      A moins qu’il y en ait qui s’efface pour l’intérêt général de la Nation.

      Mais si des hommes comme ça existent et qu’ils sont capables d’une telle grandeur d’âme,d’une telle abnégation,ce sont de grands hommes d’état,quoi !!Alors,c’est ceux -là qu’il faut garder !!

      et oui,rêvons un peu !

    • 7 février 2011 à 23:02 | Jean-Paul SAROTRA (#5204) répond à elena

      No comment. Non. Non.

  • 7 février 2011 à 10:13 | Parole (#2602)

    « Tsy nisy niady teto » disait déjà Ravalomanana parlant de 2002...

    La redistribution du pouvoir opérée en mars 2009 ressemble furieusement aux précédentes. La vraie révolution sera celle qui donnera aux institutions force et indépendance. « Africa needs strong institutions but not strong men » disait Obama au Ghana en 2009. Tout le reste n’est que balivernes !

    Dans la nouvelle « L’écroulement de la Baliverna », Dino Buzzati décrit, dans une subtile allégorie, la vanité des royaumes bâtis sur le mensonge.

    • 7 février 2011 à 11:59 | Boris BEKAMISY (#4822) répond à Parole

      La reconciliation nationale , ça ne se decrete pas .....et cette reconcialiation n’est q’une leurre car le problème est avant tout STRUCTUREL .

      Quelle formule magique va-t-on adopter pour reconcilier les politiciens malgaches ....je ne vois aucune ...je trouve que les politiciens malgaches sont partis pour se disputer le pouvoir comme des fous et c’est pour longtemps encore

      A L’allure où vont les choses Ce ne sera pas une amnistie large et sans exception des politiciens ( meme ceux qui ont proferé des crimes de sang ) qui vont reconcilier les politiciens malgaches ils onctinueront à s’entretuer ....pour le pouvoir et rien que pourle pouvoir.

      Ce n’est pas une reunion nationale d’ici et là pour blablaer sur le Fihavanana et la reconciliation qui va empecher les politiciens malgaches de s’entretuer pour la pouvoir et le pour siège et le PAIN avec......

      Et la reconciliation nationale est mal partie car ceux qui nous divisent ( Zafy Ratsiraka Ravalomanana ) continueront à nous diviser de plus belle ....Cesont ce trio qui portent en eux le virus de la division.....

      IL n’y a aura pas une reconciliation car la politique va toujours prendre le dessus c’est un rapport de force et ça restera rapport de force

      Le reste n’est que du BLA BLA et d’HYPOCRISIE

      bref la question de la reconciliation chez les malgache n’est qu’une DANSE D’HYPOCRITE pour ne citer que Mr RAMAHEFARISOA national , notre concepteur de petite phrase

  • 7 février 2011 à 12:44 | kajaha (#4730)

    Zafy veut s’assurer qu’il y a une place pour lui dans la transition à venir, Président de la commission de réconciliation. Alors que lui même doit à réconcilier avec les autres, un peu comme juge et partie, non ?

    Quand à la proposition de deux constitutions, ce n’est qu’un moyen dilatoire pour semer la pagaille et étirer la crise politique pour que R8 injecte encore et encore de l’argent aux leaders des opposants.

    En effet, l’AREMA, DiTIM et FOKKOTIM ont proposés des amendements un peu réaliste et négociable mais la proposition de Zafy fait marche arrière et va dans le sens d’une confrontation entre fédéralistes et les partisans d’un Etat unitaire ainsi que dans le sens d’une transition longue encore.

    Notons que la plupart des Malgaches et la CI veulent sortir de cette situation par voie d’élection dans le plus bref délai

    • 7 février 2011 à 14:04 | Boris BEKAMISY (#4822) répond à kajaha

      Et en proposant deux contitutions federal et unitaire à la competition

      Zafy vient de tomber son masque , un masque qui est dejà bien tombé depuis fort longtemps.....

      Et qu’est-ce qu’ils vont dire sur Zafy les ravalomananistes pur et dur .àprès l’avoir vu Zafy comme le Sauveur de la Nation il y a trois jours !!!

      Vont-ils changer d’avis deux jours àprès avoir trouvé en lui le relais du Ravalomananisme

      alors que le ravalomanisme est tout sauf le federalisme !!

      La politique à Madagascar tombe bien bas..... meme les jeux d’enfants ont un sens....

      Pathetitique ......je n’ai plus d’autres mots.

  • 7 février 2011 à 15:12 | randria (#5203)

    Je crois que Zafy veux prendre l’exemple des sud-africains, où tout le monde devait faire de la concession non seulement les blancs mais aussi et surtout Mandela en premier. Et ça a été efficace , pourquoi ça ne serait pas efficace chez nous ,si les politiciens gardent au moins leurs amours propres pour eux.C’est « la réconciliation » puis une transition neutre qu’il faut avant tout autre chose, il a raison le prof.

  • 7 février 2011 à 16:24 | diego (#531)

    Bonjour,

    Le PROF est désormais le représentant de la figure des opposants au régime de la HAT. C’est la seule personne qui peut encore faire trembler les politiciens derrière la mouvance HAT et les politicards qui gravite autour de cette mouvance à l’absence de nos EX bloqués à l‘étranger.

    Quand on pense que cet homme a résisté pendant SEPT ANS et a osé s’opposer au régime RAVALOMANANA qui a réussi à s’imposer nationalement et surtout internationalement. On a de l’espoir qu’il résistera aussi bien face au régime actuel dont personne ne veut reconnaître et tout le monde se tourne le dos en douceur.

    Beaucoup des Malgaches se comportent comme si la crise actuel ne touche qu’une infime nombre de leurs compatriotes. Et que les préoccupations et la souffrance de ceux qui sont le 1e victime de chaque instabilité dans notre cher pays, c-à-d, les 70% d’entre nous, ne sont pas les leurs.

    Il y a une constance chez les GASY AVARAM-PIANARANA :

    - croire que le pays va se développer de lui-même et que les solutions se trouvent dans les crises….Les choses ne se passeront pas comme cela.

    - si on refuse de se réconcilier aujourd’hui, il sera beaucoup plus difficile de le faire demain.

    Il y a pas si longtemps, c’était les Côtiers et les Hauts Plateaux qui tenaient la vedette dans le - je t’aime moi non plus- depuis 2009, une nouveauté, les Hauts Plateaux se tirent dessus :

    - le cancer se généralise donc.

    Même plus d’ harmonie, dans la haine des uns envers les autres ????? Il nous reste la délation, propriété propre d’un régime totalitaire, à mettre en pratique dans chaque famille Malgache et ce sera dans pas longtemps.

    Si le problème du pays est structurel, on n’a pas besoin des structure pour se réconcilier ! On n’a pas besoin des structure non plus pour RESPECTER la CONSTITUTION et les INSTITUTIONS quand soi- même faisait parti, justement, des acteurs qui les ont mis sur pieds, - Mr. RATSIRAHONANA.

  • 7 février 2011 à 19:07 | Lekivy (#1953)

    On peut être pour ou contre la réconciliation nationale. Cela dépend de la conviction de chacun. Avant de trancher sur la question, peut-être est-il utile de se poser la question, qu’est-ce qu’une réconciliation peut apporter dans la normalisation de la vie politique à Madagascar.
    On peut remonter assez loin dans l’histoire de notre pays pour déceler les germes de division qui ont déterminé des changements brutaux de régimes (1972, 1975, 1991, 2002, 2009 pour ne citer que les plus importants).
    Auparavant, les politiciens usaient de tous les moyens pour neutraliser leurs adversaires. Certains sont allés jusqu’à fomenter ou même réussir une élimination physique.
    Il faut reconnaitre que de telles pratiques sont inadmissibles pour des gens en qui la population confie sa destinée. Surtout à notre ère, car même si nous sommes pauvres, rien ne nous oblige à perpétuer des méthodes aussi barbares et qui n’apportent rien de bon à notre nation.

    En l’absence d’une réconciliation, certains politiciens vont se réfugier derrière leurs pouvoirs pour cacher leurs torts et s’évertuer à acculer les autres. Or, il est communément admis qu’aucun pouvoir n’est immuable et indéfini (les présidents Ben Ali et Moubarak en savent quelque chose).
    Par conséquent, ceux qui se sentent brimés n’attendent que l’occasion de prendre leur revanche, et souvent avec les mêmes méthodes.
    Nous sommes tous témoins des exactions dont ont été victime les Maires Rajoelina ou Roland Ratsiraka, les Voninahitsy et consorts du temps du régime Ravalomanana. Quand la roue a tourné, qu’est-ce qu’on a vu ? Ben exactement la même chose, sinon pire ! Nos prisons sont actuellement pleins de détenus politiques dont beaucoup ont comme seuls torts d’être d’opinions différentes avec les dirigeants. La loi de la jungle en somme.
    Alors posons-nous la question : allons-nous considérer cela comme une règle ? Si oui, nous devons l’inscrire noir sur blanc dans notre constitution, au moins ce serait clair pour tout le monde !

    Une réconciliation réalisée dans les normes permettrait de casser ce cercle vicieux, de repartir sur de bonnes bases. Pour que cela réussisse, on ne peut pas se limiter aux actions du tribunal car nous savons tous quels sont leur limites dans la conjoncture actuelle ; il faut impliquer d’autres personnalités dont la compromission n’est pas discutable ; il faut des témoignages etc.
    Mais en plus de la réconciliation, il faut impérativement l’accompagner d’un renforcement de notre système de gouvernance, en instituant le contre-pouvoir, mais aussi en abolissant l’état d’impunité dont ont outrageusement bénéficié nos hommes politiques jusqu’ici.
    Il ne faut pas voir la personne qui véhicule l’idée de réconciliation, il faut considérer l’idée en soi. Ce serait un progrès inestimable si nous y parvenions. Moi en tout cas je continue de l’espérer, tout sceptique que je sois selon le pseudo.

  • 8 février 2011 à 17:04 | Rakotoasitera Fidy (#2760)

    Allez Bekamisy , dites nous une bonne fois pour toute pour qui vous roulez

    Car a propos de HAFETSIFETSENA et FATSORA je vous renvoye à votre image

    Et arretez de faire le ’mandrora mitsilany’

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