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Antananarivo | 22h49
 

Editorial

Éloge du mauvais geste

lundi 6 décembre 2010 |  2717 visites  | Patrick A.

Bien sûr, il est impossible pour quiconque est un peu sérieux, de ne pas partager les préoccupations des États-Unis concernant la piètre qualité de la situation des droits de l’Homme à Madagascar.

Des rappels à l’ordre sur les libertés de réunion, d’expression sont plus que jamais d’actualité sous nos latitudes. Et il est parfaitement inadmissible que quelqu’un se retrouve mystérieusement blessé dans une prison et qu’aucun responsable malgache ne se préoccupe de dénoncer les auteurs d’un tel acte.

La situation diplomatique étant ce qu’elle est, c’est Brett Bruen, conseiller chargé de la communication et des affaires culturelles à l’ambassade des États-Unis à Antananarivo, qui a été chargé de porter la bonne parole. Responsabilité pas si évidente pour un homme jeune, dont la fonction l’accoutume plus à charmer la presse locale qu’à dompter les dragons de la HAT.

Outre le fait qu’il est jeune, Brett Bruen est américain. À ce titre, il transpire naturellement de sa personne un optimisme et une impression d’inébranlable confiance en l’avenir qui détonnent franchement avec la culture locale et ne pouvaient que vexer certains destinataires du message.

Mais sa parole demeure pleinement légitime, non pas parce que les États-Unis sont la première puissance politique et économique mondiale, mais parce qu’il est impossible de ne pas reconnaître aux États-Unis un historique bien plus convaincant en matière de droits humains que celui de bien d’autres pays, qui plus est de Madagascar.

Idéal vs. principe de réalité

L’optimisme et la foi en l’avenir, ai-je écrit, sont des vertus américaines qui manquent cruellement aux malgaches, parfois trop prompts à se décourager devant la complexité.

Mais si les choses étaient toujours simples, l’homme le plus puissant du monde, Barack Obama, n’aurait eu aucun mal à réaliser rapidement une de ses promesses électorales : fermer la prison de Guantanamo, qui n’aurait sans doute jamais dû ouvrir. Est-il besoin de rappeler combien d’années certains détenus ont dû attendre dans des prisons secrètes sans avoir accès à de vrais avocats ?

Et les déclarations de M. Bruen sur la liberté d’expression et la nécessité de la non interférence du politique dans les affaires judiciaires semblent malheureusement perdre de leur portée au vu de certaines réactions récentes vis-à-vis du site Wikileaks.

Julian Assange a été qualifié de « combattant étranger illégal » par des membres de la Chambre des Représentants des États-Unis [1]. Après cela, difficile de prôner la modération à des gens comme Alain Ramaroson.

Et il n’y a bien sûr coïncidence que dans nos imaginations, entre le rythme des révélations de Wikileaks, et les hauts et les bas des poursuites contre Julian Assange pour une affaire présumée de rapports sexuels non consentis.

Wikileaks et Radio Fahazavana, même combat ?

Voici donc la presse et les internautes du monde entier prévenus. Pris de panique par les révélations des câbles diplomatiques américains, les gouvernements du monde entier sont capables de prendre des largesses avec l’État de droit et de décider « unilatéralement », sans saisir l’autorité judiciaire et sans même prendre la peine de qualifier en droit le « crime » dont WikiLeaks serait coupable, de tenter de faire disparaître un site. Wikileaks et Radio Fahazavana, même combat ?

Car il faut remettre les choses en proportion. Les informations de Wikileaks étaient tellement « secrètes » que 500 000 personnes y avaient accès sur un réseau informatique qu’aucun responsable depuis le 11 septembre 2001 ne s’était réellement préoccupé de sécuriser.

Il n’y a aucun document classé « top secret » dans les 250 000 câbles qui sont arrivés chez les 5 journaux ayant obtenu l’exclusivité des données de Wikileaks. Considérer un document isolé sans prendre en compte l’ensemble risquerait de mener à de fausses conclusions : compte-rendus de réunions, hypothèses de travail échafaudées par des personnes de rang très divers sont le fruit quotidien de toute administration un peu routinière. Dans le cas présent, ils n’ont de poids que parce qu’ils forment une masse qui permet de mieux mesurer le consensus au sein de cette administration. Et les personnalités décrites dans ces documents seront généralement plus amusées que surprises du regard qu’ont sur eux leurs interlocuteurs US ou alliés.

La pire attaque sur la liberté d’Internet depuis sa naissance

Il faudra sans doute que le Secrétariat d’État US procède à quelques rotations anticipées de son personnel pour dissiper certains malaises. Tant mieux pour les jeunes diplomates ambitieux ? Pas vraiment si une chape de plomb tombe sur eux, et sur ce plan, Washington ne semble pas faire mieux qu’Antananarivo. Et cela justifie-t-il toutes les pressions sur les prestataires du site controversé pour qu’ils cessent toute collaboration ?

Pourtant, les diplomates et hommes politiques ne sont pas toujours hostiles à la violation du secret.

En se référant aux documents WikiLeaks, le rapporteur spécial des Nations unies sur la torture a demandé aux États-Unis de lancer une enquête sur les cas de mauvais traitements infligés à des prisonniers irakiens. Dans le même esprit, le Parlement européen a voté une résolution demandant l’ouverture d’une « enquête transatlantique indépendante » sur des cas de torture de prisonniers perpétrés avec l’approbation apparente de la Coalition en Irak.

Le ministère danois de la défense a demandé à Wikileaks de lui fournir une version non expurgée des documents sur l’Irak (comportant tous les noms de personnes). Il souhaite s’en servir pour faire avancer son enquête sur des soldats danois soupçonnés d’avoir livré aux autorités irakiennes des prisonniers tout en sachant que ces détenus risquaient d’être torturés ou tués. WikiLeaks a accepté la demande. Auparavant, le Danemark avait demandé l’aide des Etats-Unis dans cette affaire, en vain.

Grâce au Guardian, on sait aujourd’hui que, dans la masse des messages, il y en a au moins 561 qui concernent de près ou de loin Madagascar. Rien de ce qui est sorti jusqu’ici ne bouleverse ce que l’on pressentait déjà : il y a des rivalités économiques entre la France et les États-Unis, que ce soit en Afrique ou ailleurs. Mais le consensus entre ces deux pays semble plus fort que ce que certains « spécialistes » de la théorie du complot imaginent. Et si crise il y a, elle relève d’abord de l’entêtement des acteurs malgaches, prompts à faire aujourd’hui ce qu’ils dénonçaient hier.

Il n’empêche que nous souhaitons en savoir plus.

Wikileaks a-t-il fait un mauvais geste ? Son action poussera-t-elle vers la transparence ou le secret ? Permettez-nous de penser, en tout cas, que dans le cas particulier de Madagascar, un peu plus de transparence maintenant serait la bienvenue.

P.-S.

Suite aux attaques informatiques contre Wikileaks et les défections de certains de ses partenaires, les liens pointent sur un des sites miroirs qui se sont multipliés par réaction de « solidarité numérique ».

Notes

[1alors qu’une enquête fédérale est encore en cours pour savoir s’il a violé les lois pénales. Vu la Constituion américaine, un éditeur peut-il être poursuivi pour avoir disséminé des informations vraies obtenues illégalement par une source ? Difficile de répondre à cette question complexe, sur laquelle la Cour Suprême n’a pas tranché dans l’affaire des « Papiers du Pentagone », quand des documents classés secret défense avaient été publiés par le New York Times et le Washington Post.

16 commentaires

Vos commentaires

  • 6 décembre 2010 à 09:05 | N.R. (#2958)

    J’aurais préféré vous répondre en malagasy afin que tous les citoyens comprennent... mais visiblement votre éditorial interessé, inexacte sur son contenu pour ne pas dire fausse, est destiné aux puissances ayant le pouvoir de nuire. Je me permets de reporter ici en copier/coller la réponse de la présidence afin de corriger votre point de vue, et bonne lecture.

    Déclaration des Etats-Unis : La réponse de la HAT
    Samedi, 04 Décembre 2010 06:05
    La Direction de la Communication à la Présidence de la Haute Autorité de la Transition tient à apporter des éclaircissements sur le rapport tenu par le Conseiller en Communication à l’Ambassade des Etats – Unis à Madagascar. Ces éclaircissements s’avèrent nécessaires pour que, dorénavant, l’Ambassade des Etats – Unis n’aille plus rapporter des faits non avérés. D’ailleurs, le Service de Communication à l’Ambassade des Etat – Unis sait parfaitement que les portes de la Direction de la Communication lui sont régulièrement ouvertes pour lui permettre de mener les recoupements utiles des informations qu’on lui a fournies.
    Sur les arrestations des dirigeants de l’opposition

    Les poursuites judiciaires, engagées contre les concernés, ne tiennent nullement compte de leur appartenance ou opinions politiques, mais sont basées exclusivement sur des délits de droit commun, expressément prévus par les textes en vigueur. Pour donner un exemple concret, lorsque, pour exprimer son désaccord sur la politique extérieure américaine, une personne en arrive à agresser physiquement l’ancien Président des Etats-Unis en lui lançant ses chaussures à la tête, pourrait-on la poursuivre pénalement pour ce fait ou doit-on tenir compte de sa qualité de journaliste et la laisser impunie, au nom de la liberté de presse ou d’expression ?

    Sur la détention préventive

    Il s’agit d’une mesure prévue par le Code pénal malgache et qui figure d’ailleurs dans l’arsenal juridique de la plupart des pays du monde, y compris d’ailleurs aux Etats-Unis. Dès lors, en la qualifiant d’ « arbitraire », sans s’enquérir des motifs concrets de sa mise en œuvre, le Gouvernement américain semble remettre en cause en même temps son propre système judiciaire.

    Sur le droit à une manifestation politique et la liberté de rassemblement

    Ce droit a été toujours respecté dans la mesure où il a été exercé, justement, d’une manière pacifique. A preuve, nul n’est sans savoir que durant de nombreux mois, les partisans des trois mouvances ont pu tenir leurs meetings quotidiens, durant lesquels ils s’expriment librement, sans être inquiétés de quelque manière que ce soit. Ce n’est qu’à partir du moment où ils ont sciemment donné à leurs manifestations une forme violente, se traduisant par des troubles à l’ordre public (destruction de biens d’autrui, entrave à la libre circulation, etc.), que les autorités compétentes ont d’abord imposé des balises à titre préventif (interdiction de la manifestation) puis réagi en conséquence (arrestation des contrevenants et leurs commanditaires). Ce, sur la base du principe universellement reconnu selon lequel « votre liberté s’arrête là où commence celle des autres ».

    Sur le droit à un procès équitable

    Jusqu’ici, toutes les personnes arrêtées, pour quelque motif que ce soit et quel que soit leur statut, ont été (ou sont prévues être) présentées devant les tribunaux malgaches. Donc, à aucun moment, il n’a jamais été question de leur refuser leur droit à un procès. Quant au caractère équitable ou non des jugements passés ou à venir, il appartient à ceux qui en doutent d’en apporter les preuves. En vertu du sacro - saint principe de la séparation des pouvoirs, même l’Exécutif malgache n’a pas à s’immiscer dans les rouages de la Justice. Dès lors, il est totalement inconcevable qu’un Gouvernement d’un pays tiers se permet de donner, même indirectement, des injonctions aux Magistrats d’une Nation souveraine. Pire, émettre des soupçons sur la probité de ces derniers constitue, ni plus ni moins, un affront à leur égard.

    Sur la liberté de la presse

    L’existence même, dans le paysage médiatique malgache, d’organes de presse de différentes tendances, y compris les plus extrémistes, prouve que cette liberté est une réalité. Et le Chargé des affaires culturelles américain devrait être bien placé pour le savoir. Mais ici aussi, il semblerait qu’on feint d’ignorer que les rappels à l’ordre (qualifié d’ « intimidations »), émis à l’encontre de certains d’entre eux, font suite à des actes qui n’ont absolument rien à voir avec l’exercice du métier, pour tomber sous le coup de la loi en vigueur. Citons entre autres les appels à la violence, voire au meurtre, entre Malgaches.

    Sur la détention dans un endroit inconnu et sans accès à un Conseil légal

    Les explications à ce sujet ont déjà été apportées par le premier responsable de l’Administration pénitentiaire malgache et il est étonnant qu’on n’en a pas tenu compte avant d’émettre la moindre remarque à ce sujet. Car, ce n’est pas aux Etats - Unis d’Amérique qu’on apprend des notions telles que mesures de sécurité, surtout face à des menaces terroristes. D’autant plus que les précautions dont il s’agit concernent en même temps les concernés.

    Sur le « droit de ne pas faire l’objet de tortures ou d’un quelconque traitement ou punition inhumaine ou dégradante »

    La moindre des choses eut été de s’enquérir de ce qu’il en est réellement, au lieu de s’en tenir à des versions qui, visiblement, ont été outrageusement exagérées. Car, en voyant l’état de santé de l’un des concernés, on s’aperçoit qu’il est loin d’être « entre la vie et la mort », comme rapporté par une certaine presse. Preuve, s’il en est encore besoin, que la première puissance mondiale, malgré ses services de renseignements, censés être parmi les plus performants sur la planète, se base souvent sur des rapports tronqués pour asseoir ses prises de position et ses actions. A titre d’exemple concret, citons les supposées armes de destructions massives irakiennes qui, finalement, n’ont existé que dans l’imagination des agents de la Cia.

    Ambohitsorohitra, le 03 Décembre 2010

    Le Directeur de la Communication

    à la Présidence de la Haute Autorité de la Transition

    • 6 décembre 2010 à 09:15 | râleur (#3702) répond à N.R.

      ’’En vertu du sacro - saint principe de la séparation des pouvoirs, même l’Exécutif malgache n’a pas à s’immiscer dans les rouages de la Justice’’

      Mieux vaut lire ça que d’être aveugle.

      Mort de rire

    • 6 décembre 2010 à 10:13 | elena (#3066) répond à râleur

      Et pourquoi la HAT a-t-elle besoin de se justifier comme ça ?

      Et le nez de Pinocchio s’allonge,s’allonge....

  • 6 décembre 2010 à 11:03 | goba001 (#1662)

    La HAT s`est decidement rendue compte qu`une arignee l`a piquee...et en plus, au bon endroit !! suivez mon regard :)

  • 6 décembre 2010 à 11:39 | adaoro (#4927)

    Americain ou Français, je pense qu’il est temps pour nous de prendre en main notre destin et d’arrêter de penser que notre salut viendra de la France ou des Etats-Unis. C’est des pays qui ne pensent qu’à leurs intérêts, ce qu’il nous faut, c’est un gouvernement et des politiciens qui sauraient défendre les intérêts de son pays et tenir tête à ces dinosaures. Ce qui n’est pas le cas actuellement !

    • 6 décembre 2010 à 16:56 | Baba kool (#3978) répond à adaoro

      D’accord avec vous Adaoro seulement voilà : Nos politi - chiens ( excusez mon vocabulaire ! ) sont trop occupés à défendre leurs intérêts et égos personnels que Nation et Patriotisme...ne sont que des notions vagues dans leurs têtes. Certes, nous ne devons pas mettre dans le même sac tous les politiciens car il existe encore de vrais patriotes mais ils ne font pas le poids face aux « grandes gueules » tels Jean Lahiniriko, Voninahitsy Jean Eugène, Alain Ramaroson, Rolly Mercia, Pety Rakotoniaina…
      Depuis notre soit disant « Indépendance » nos politiciens n’ont fait que soutenir la logique voulue par les colonisateurs. La politique que la France a appliqué dans ses anciennes colonies « Diviser pour régner » a été très efficace. Que dire des enfants du PADESM sinon qu’ils ont perpétué cette mentalité ô combien néfaste pour le développement du pays.
      Andry Rajoelina voulait casser ceci mais dès qu’il a accédé au pouvoir les dinosaures évoluant dans son entourage, surtout Norbert Ratsirahonana en ont décidé autrement...Les anciennes pratiques reviennent avec les caciques frustrés et voilà où nous en sommes actuellement !

  • 6 décembre 2010 à 12:49 | Basile RAMAHEFARISOA (#417)

    4 décembre,journée mondiale des droits de l’Homme.

    • 6 décembre 2010 à 20:10 | Jipo (#4988) répond à Basile RAMAHEFARISOA

      oui liberez les prisonniers politiques .

  • 6 décembre 2010 à 13:48 | kakilay (#2022)

    Je trouve déplorable qu’un directeur de la communication arrive à nous dire que l’information sur le non-respect de l’intégrité physique de certains détenus soit fausse.

    Je trouve déplorable que quand on porte atteinte aux droits de l’Homme, la seule réplique soit l’ironie sur le service secret d’un pays. Nul ou pas nul que soit ce service secret :

    reste que nous n’avons pas respecté les droits d’un Homme.

    Bourreau et interpellateur peuvent s’invectiver sur la touche :

    reste qu’un Homme a perdu son droit et sa dignité.

    Quelque soit la qualité de l’interpellateur : nous sommes coupables devant la torture de cet Homme.

    Du coup, « Et il est parfaitement inadmissible que quelqu’un se retrouve mystérieusement blessé dans une prison et qu’aucun responsable malgache ne se préoccupe de dénoncer les auteurs d’un tel acte. »
    Car se pose la question de la complicité,

    et je fais partie de ces gens qui pensent que « l’Homme est la seule bataille qui vaille ».

    Tout acte ou déclaration qui tende à ne pas banaliser l’avilissement d’un homme est une avancée morale.

    On peut tout dire sur les Etats-Unis, et personne ne s’en prive, mais cela ne doit pas occulter le fait que des hommes se sont permis de jouer avec la dignité d’un autre.

    Et c’est pourquoi il faudra se battre contre la pensée bien admise du « tout est pareil ».

    Non, il n’est pas vrai qu’il est préférable d’être dans l’opposition ou journaliste ou je-ne-sais-quoi à Madagascar qu’aux Etats-Unis ou du moins pareil. Ce n’est pas juste d’abord et c’est une insulte pour ceux qui sont en prison.

    Comme il n’est pas vrai d’affirmer que la démocratie est pareille ici comme ailleurs.

    Le « tout est pareil » résulte d’une certaine paresse intellectuelle et prépare le lit de la barbarie : de quoi vous plaignez-vous ?

    Je trouve déplorable qu’un directeur de la communication ait été incapable de faire la lumière sur cette question et de jouer la transparence, au lieu d’ironiser :...

    pitoyable plutôt !

    • 6 décembre 2010 à 16:57 | Info ou intox ? INFO : (#2357) répond à kakilay

      Harry Laurent Rahajason, alias Rolly Mercia : « pitbull de la Haute Autorité de Transition », fielleux directeur de la communication et porte-parole de Rajoelina, sanctionné par l’Union Africaine etc.

      - Rolly Mercia, de son vrai nom Harry Laurent Rahajason, est un agressif et sulfureux « politichien » malgache, qui se présente aussi comme journaliste. Il a été inculpé dans de nombreuses affaires de diffamation par voie de presse qui ont fait scandale à Madagascar.

      - En 2008-2009, ce « pitbull » de la Haute Autorité de Transition (HAT) a activement participé aux complots qui ont conduit à la chute du Président Ravalomanana.

      A RSF, il confie :

      « [...] en expliquant que ce que nous allions faire ne serait plus du journalisme, mais qu’on était investis d’une mission ». [...] Il y a eu deux phases en fait ; la première, obtenir à tout prix la réouverture de Viva TV, et la seconde, après le 8 février, faire tomber le régime."

      RSF dit : « [il] n’aime pas les Africains » et rapporte ses propos qui en ont choqué plus d’un à Madagascar et ailleurs, et qui mériterait bien un procès :

      « Les Malgaches ne sont pas des Africains. Nous, on ne se coupe pas la tête avec des coupe-coupe (sic). »

      (Cf. p.7 de « Madagascar - Suspensions, saccages et désinformation : les médias au coeur de la crise » –Reporters Sans Frontières - Enquête menée par Ambroise Pierre - JUILLET 2010
      http://en.rsf.org/IMG/pdf/RSF_-_Les_medias_au_coeur_de_la_crise-2.pdf)

      - Nommé conseiller spécial par Rajoelina au lendemain de son putsch, il a été promu Directeur de la communication et porte-parole de la présidence de la HAT, en juin 2010
      http://www.tananews.com/2010/06/rolly-mercia-%C2%AB-iny-lalana-iny-%C2%BB-lui-fait-connaitre-encore-plus-dascensions-glorieuses/

      - Directeur de publication du quotidien La Vérité, il diffuse aussi ses articles de propagande pro-Rajoelina dans « La Gazette de la Grande île », sur le site « actumada » et anime des émissions du même type sur la radio Viva, dont Rajoelina est propriétaire.

      - Il fait partie des 109 individus désignés et sanctionnés par l’Union Africaine depuis mars 2010 pour leur appartenance au pouvoir putschiste de Madagascar et leur action contre la restauration de l’ordre constitutionnel suite au coup d’état de Rajoelina en 2009 (isolement diplomatique, interdiction de visa, gel des avoirs à l’étranger...)

      Voir sur le site de l’Union Africaine :
      http://www.africa-union.org/root/UA/Conferences/2010/mars/PSC/17mars/Liste%20Pers%20%20Mouvance%20Rajoelina%20Sanctions%20Cibl%E9es%20_Fr%20c.pdf

      LISTE DES MEMBRES DES INSTITUTIONS ET DES INDIVIDUS MEMBRES DE LA MOUVANCE RAJOELINA AINSI QUE DES ENTITES DONT L’ACTION FAIT OBSTACLE
      AUX EFFORTS DE L’UA ET DE LA SADC VISANT A RESTAURER
      L’ORDRE CONSTITUTIONNEL A MADAGASCAR

      [...]

      8) M. Harry Rolly Mercia Rahajason, Conseiller spécial, No de passeport : 07 D 701 661,
      Type de passeport : Diplomatique, Date de délivrance : 19 mai 2009, Date d’expiration : 19 mai 2012 ;

    • 6 décembre 2010 à 20:56 | N.R. (#2958) répond à Info ou intox? INFO:

      Et dire que la libre expression n’existe pas ? vos propres propos vous trahissent et illustrent un manquement de savoir vivre. Vous avez encore de la chance que ce soit la HAT qui gouverne, en temps de Ratsiraka ou de Ravalo, Antanimora serait votre nouvelle adresse.

    • 7 décembre 2010 à 03:52 | Info ou intox ? INFO : (#2357) répond à N.R.

      Adressez-vous plutôt à Reporters Sans Frontières et faites-les aussi enfermer manu miliciari avec Fetison à la prison d’Antanimora, pour troubles de l’ordre rajoëlinien, incitation à la liberté d’opinion, d’expression, de réunion et... euh...discrimination envers les pitbulls, tiens !

      C’est ça, la « putsch HATtitude » : une vulgarité naturelle et une absence de savoir-vivre, typique des roturiers du pouvoir.

      Hé hé hé...

  • 6 décembre 2010 à 14:33 | adaoro (#4927)

    il est temps pour nous de prendre en main notre avenir et d’arrêter de compter sur les américains ou français ou je ne sais quels grands pays, ceux-là ne s’intéressent qu’à leurs intérêts, et c’est tout à fait normal.
    cette prise de conscience doit commencer par nos dirigeants, qu’ils montrent les exemples. ce qui n’a jamais été le cas et encore moins actuellement avec toutes ces bandes d’intéressés qui ne pensent qu’à s’enrichir en peu de temps par la politique, qui se servent de la politique comme une échelle sociale.

  • 6 décembre 2010 à 15:11 | violety (#3681)

    Bonjour tout le monde ! ça fait longtemps que je n’ai pas lu MT, ici il fait très froid ces jours ci, et j’espérais me rechauffer un peu en rouvrant MT ce matin, mais déception car même les éditos et autres planches de ce jour ne sont pas très encourageants !!! on s’aperçoit de plus en plus que ces 50 années d’indépendance ont conduit les malgaches dans une impasse très grave. Plus aucune objectivité dans tout ce qu’on lit, et aucune visibilité pour ceux qui comme moi, habitent à 10 000 Km de son pays natal. Tout est tendancieux, surtout à l’approche « réelle ou imaginaire ou de bluff » on ne sait plus, de la 4° République. La majorité (certifiable ou non ?) a voulu le changement, mais n’a pas prévu ce bras de fer entre les grandes puissances intéressées par la richesse de Madagascar. Même la SADEC ne veut pas lâcher prise car Mada est devenue un « débouché » pour leurs produits et à terme une chasse gardée pour les dirigeants « dictatoriaux » africains. Une armée de la SADEC débarquant à Mada pour remettre l’ancien président Ravalomanana aux commandes, les africains en sont capables, mais les malgaches ne se laisseront pas faire à mon avis. Demander au président de la hat de démissionner pour remettre les pleins pouvoirs pour diriger la « vraie » transition comme rêvent certains ( Ratsiraka ou Ranjeva ou Andrianarivo) est un leurre pour ne pas dire une abbération encore plus enfantine !!! Tout le monde est parait-il d’accord pour passer aux élections pour résoudre la crise, alors pourquoi la communauté internationale ne prend pas tout en main pour organiser ces élections que personne ne pourra contester ??? bizzarre n’est ce pas ! Exiger le respect de sa parole et de sa signature aux politiciens malgaches fait rire depuis l’indépendance. Il y a eu la séparation avec la France en 1972, et l’initiateur vit actuellement à Neuilly !!! :-), et il y a eu les signatures lors des retrouvailles de Dakar 1 et 2 avec des embrassades qui ont fait crié au scandale les 13 mai istes !!! :-) Il y a eu plus récemment Maputo 1, 2 etc.....signature et déclarations à l’appui, mais rien n’y fait !! :-). Si la communauté internationale ou les principaux composants n’ont pas d’arrière pensée intéressée, qu’ils imposent un calendrier d’élections acceptées par tous, et qui seront organisées exclusivement par cette fameuse CI. Certains vicieux vont encore penser que c’est trop tard car la « neutralité » est impossible pour ces étrangers !!! Grave...... Bonne journée à tous !

  • 6 décembre 2010 à 16:22 | Mihaino (#1437)

    Toutes les réactions ci-dessus nous prouvent bien que notre cher PAYS MADAGASCAR attire la CONVOITISE des pays riches & industrialisés et renforce leurs intérêts financiers dans notre île, belle et pacifique ...

    Dommage que certains de nos dirigeants ( anciens , actuels ou même futurs ) jouent leurs jeux de domination, d’infuence , d’ingérence puisque nos responsables sont naïfs , corruptibles et amoureux du FRIC comme eux ?!!

    Par ailleurs, j’ai remarqué que les BUDGETS de la HAT, du Gvt Vital et de la Présidence de Andry Rajoelina n’ont pas connu la crise financière & économique mondiale !!! Leur train de vie et toutes ces promesses budgétivores sont financés par des pays amis et philanthropes ??!!
    Au XXIè siècle que nous vivons ,dominé par le capitalisme pur et dur, je n’en crois pas une seconde ...!

    Enfin, cet éloge du mauvais geste démontre parfaitement cher Patrick A. que l’apprentissage de la bonne gouvernance, de la diplomatie sera un travail de longue haleine pour nos dirigeants de fait qui font bcp de bruits...« Le bien ne fait pas de bruit , le bruit ne fait de bien » ( auteur anonyme )

    Wait and see ...

  • 6 décembre 2010 à 16:58 | da fily (#2745)

    J’ai vraiment envie de grogner et de dire qu’il y a des coups de pompes qui se perdent !

    Je m’adresse à tous les réfractaieres au changement de mentalité médiévale qui bloguent à longueur de post ici. Que mister Bruenn nous fasse une éspèce de leçons sur le pourquoi du déni des droits ou de la liberté d’expression de la presse importe peu. Le plus important est, à mon sens, ce qu’essaye ( car ce n’est dit qu’il sera compris !) de dire kakilay : c’est que ces travers et ces manquements EXISTENT ! là, c’est ce qui est le plus grave, je me tuuuuueeee à vous dire que ce que les fozas fourbes ont essayé de vous faire avaler n’est que du grossier machefer de perlinpinpin ! Il n’y a aucunes différences, ou alors j’appuie en pire, entre ceux qui ont tenus le gouvernail auparavant, et ceux qui sont serrés en rang d’onions au côté du DJ-président : c’est une fumisterie sans nom, la magistrale escroquerie qui se drappe de nouveauté quio ne leurre que les naifs et les aveugles !

    Je vous demande de la clairvoyance SVP !!

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