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Divers

Un grand jour pour les Beaux Art

Eclats du « Jabo »

mercredi 23 avril 2008 |  670 visites 

Pour l’école des Métiers et Arts plastiques, le 18 avril 2008 fut un grand jour, car plusieurs Mémoires y furent très brillamment présentés. On se limite ici à celui de Rakotovao Mihaja Stéphanie, intitulé « Effets de matières et de couleurs : Eclats du Jabo ». Il s’agit d’une des matières principales de Madagascar, une espèce de raphia, mais dont l’artiste est capable de tirer des merveilles.

La soutenance se plaçait en pleine atmosphère malgache ; un jury drapé dans la toge d’école : le directeur de l’Ecole, la directrice adjointe, le chef décorateur, le directeur d’études, le professeur de l’Histoire de l’Art, le professeur d’aménagement d’intérieur, le professeur de devis et métré. Une pléiade de sept membres selon le chiffre sacré.

La candidate a fait preuve d’une étonnante maîtrise : à l’aise et souriante, parlant distinctement un français impeccable.

Dans un cadre chaleureux parfaitement malgache, c’était un peu la fête de la francophonie, langue parlé par tous durant la soutenance. Signe qu’à Madagascar, le bilinguisme est à l’honneur.

Un membre du jury s’est dit époustouflé par le déroulement de la cérémonie. Souvent les soutenances sont un exercice austère, légèrement ennuyeuses. Cette fois on allait d’émerveillement en surprise. Il ne s’agissait pas de présentation de tissu, mais d’un défilé de modes avec des mannequins, sollicités pour la cause, mobilisés à l’arraché, qui gambadaient élégamment devant le jury et l’assitance, faisant admirer les effets qu’ils portaient dans un chatoiement de couleurs et une diversité d’articles, tous en « Jabo » bien sûr, un beau maillot de plage, une tenue de ville d’une élégance fine, des sacs et des chaussures parfaitement assortis, Le bouquet étant la robe de la mariée d’une rose saisissante, accompagnée d’un petit habillé en petit prince et d’une fillette en rose, tous deux jetant des pétales. Sans oublier les hommes avec tee-shirt et pantalons assortis, se présentant sobrement, mais avec une dignité remarquable.

L’ensemble se déroulait sur un fond de musique et sous l’éclat de lumière de projecteurs discrets. Quand l’art et la soutenance conjuguent leurs charismes, on produit des effets surprenants et touchants. On n’oublie pas les parures : perles en bois et en plastique avec noyaux de mangrove, des colliers en perles d’argile, des assemblages de perles d’argile et de grains végétaux.

Le logo vient d’un mot qui surgit dans l’esprit, comme naturellement. Toute vie artistique a un commencement un début, un départ, d’où le verbe anglais « to start ». Il inclut le mot « art », Une apostrophe pour séparer des deux lettres « St », diminutif de Stéphanie. C’est bien le lancement de Stéphanie dans l’espace, dans l’espace de la beauté. Une nouvelle ère s’ouvre pour l’art de Stéphanie.

  • 19,80 sur 20

Des panneaux représentent bon nombre traces de pas, de multiples couleurs, Un membre de Jury demande ce que signifient ces pas énigmatiques.
Ce sont les pas de la vie avec de bons moments et d’autres douloureux, des étapes de joie, des moments de tristesse, la marche de la vie porteuse de bonheur et de quelques souffrances, intimement mêlés, comme les fils des tissus. Le jury se retire pour délibérer brièvement, car le résultat est acquis par cette exposition. Le jury revient passant entre les rangs des mannequins. La note est proclamée : 19,80 sur 20, Les membres se sont retenus pour ne pas donner vingt. Il l’était dans le coeur, comme dans celui des assistants, Les félicitations couronnaient le succès. Quand on atteint le beau, on touche la perfection, Ce fut vraiment le cas. Personne ne s’y trompait, au milieu des embrassades et des pleurs d’émotion. Les plus chauds compliments à l’EMAP qui forme de tels artistes. Félicitations à la lauréate, capable d’obtenir la plus haute distinction. Merci aux collaborateurs qui ont permis aux assistants de vivre ce matin-là un instant privilégié, dans la lumière de l’Ile Rouge, le paradis de la beauté et la pépinière des artistes.

R. S. J.