« En réaction à un de vos articles : il y a une chose que fondamentalement je ne comprends pas : comment se fait-il que Madagascar soit un pays riche, très riche en produits du sol, du sous sol et de la mer, et qu’il soit au fond de la classe ?
Certes, il y a les critères de transparency international. Certes, il y a les restes du colonialisme. Certes il y a le marché des matières premières. Mais ne peut-on pas penser que ce pays, à l’instar des pays du Sud, n’est pas comme un client qui se voit octroyer un crédit revolving par son banquier, se condamnant à rembourser des intérêts ad aeternam, comme si on voulait remplir le tonneau des danaïdes ? Ne pourrait-on pas y voir la volonté d’un nouveau servage ? Pour rester dans cet esprit, n’assiste-t-on pas une reféodalisation de Madagascar en particulier, mais du monde en général et qui concernerait aussi les pays du Nord ?
La question, pour tous, est alors : qui dirige ? Peu importe les régimes, les partis, les noms des différents présidents qui se succèdent : c’est la démocratie -spectacle.
La question, celle qui va au-delà des autres questions, est de savoir si l’économie dirige le politique, sachant que l’économie n’est pas une science, contrairement aux affirmations des thuriféraires du libéralisme. Ou bien, si c’est le politique qui doit avoir le primat sur l’économique, donc faire primer l’économie politique sur les sciences économiques.
Ceci implique un choix de société, une vision de l’homme, une conception du monde.
Ceci est une question qui relève de l’humanisme qui ne saurait lui-même relever de l’offre et de la demande ».
J.F.
