Bilan de la rencontre de Caen

Une réunion internationale d’experts sur le tourisme durable pour le développement des pays les moins avancés a eu lieu à Caen, du 12 au 14 octobre 2010. Patrick Ramonjavelo, Conseiller technique non-permanent au ministère du Tourisme et de l’Artisanat était sur place pour participer et faire entendre la voix de Madagascar. Il y a plaidé pour le renforcement et promotion de la coopération régionale pour accroître les parts de marché du tourisme et ses effets positifs sur les populations, à travers l’exemple de la Commission de l’Océan Indien.

Il a parlé des retombées actuelles et futures du tourisme dans la zone, qui devraient s’accroître du fait du développement d’un « tourisme intelligent » et durable, qui va créer des « emplois verts », peu connus jusqu’ici. Ces retombées en terme d’emplois dans le tourisme ou les secteurs périphériques ne seront pas les seules : Patrick Ramonjavelo parle aussi de retombées non chiffrables qui concernent l’identité, le sentiment d’implication et d’appartenance à un bloc régional.

Afin qu’une politique régionale soit menée de façon cohérente, il a fait part de quatre recommandations : passer de la vision aux objectifs, lancer des campagnes de sensibilisation, d’information et d’éducation, penser global, acter régional et agir local et enfin se donner les moyens de nos ambitions.

Le tourisme est devenu depuis 2007 la première industrie avec 12% du PIB mondial et pas moins de 200 millions d’emplois. Ces proportions se retrouvent dans la région de l’Océan Indien. La rencontre de Caen a rappelé que le tourisme est une chance pour les 49 Pays les moins avancés (PMA). En à peine 10 ans, le nombre de visiteurs dans ces pays a triplé. Les recettes tirées de cette activité, qui peuvent représenter une proportion du PIB allant jusqu´à 40%, ont augmenté de 71% entre 1998 et 2008, contre 41 % dans le reste du monde. En tant que catalyseur du développement d´autres activités, comme l´agriculture, l´artisanat ou les transports, le tourisme peut contribuer à réduire la pauvreté par la création d´emplois locaux et la distribution de revenus, lesquels résultent de l´apport en devises. Le secteur peut toutefois, s´il n´est pas maîtrisé, avoir des effets néfastes sur les atouts essentiels que sont la culture locale et la qualité de l´environnement.

Cette rencontre a également vu la Région Basse-Normandie (où elle avait lieu) s´engager dans une politique de coopération décentralisée ambitieuse aux côtés notamment de la Région Atsinanana de Madagascar.