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Editorial

Autour du congrès de la route

jeudi 27 novembre 2014 | Raw

Le Vè congrès de la route et du transport a ouvert ses portes ce mercredi 26 novembre 2014 au CCI Ivato. Il se distingue par l’aspect politique qu’il a revêtu. Ont été invités à ce salon, tous les maires et PDS des communes de toute l’île, tous les chefs de district et tous les chefs de région. Le ministre d’État en charge des Infrastructures et chef du parti HVM, s’est réjoui de cette assemblée. Le ministre des Travaux publics pour sa part, a souligné en déclarant haut et fort qu’il n’y pas d’autre réconciliation qui tienne que lors de ce congrès de la route. En plus des responsables des collectivités territoriales décentralisées, les députés aussi étaient là avec les partenaires techniques et financiers et les responsables dans les ministères concernés par les routes et le transport routier. Le président de la République quant à lui a insisté sur l’importance de la route dans tous les domaines notamment dans le fait que si elle ne se mange pas, c’est elle qui nourrit en étant le véhicule des marchandises et le premier vecteur de la circulation des hommes et de la modernité, et de ce fait ce sujet rejoint l’idée qui lui est chère, « la connectivité », déclare-t-il dans son discours inaugural pour mettre l’accent sur la contribution de la route à la réconciliation nationale.

Une personne sensée ne dira pas le contraire. Mais on s’interroge comment au fil des temps et jusqu’à la fin de la Première République, avec le peu de réseau routier disponible et praticable de l’époque, le « fihavanam-pirenena » n’a jamais été ébranlé et il n’était pas question de contribution à la réconciliation nationale ? Comment et pourquoi le réseau routier s’est-il dégradé depuis ?

Le ministre des Travaux publics, Roland Ratsiraka, donne un élément de réponse en pointant du doigt le peu de budget allouée au secteur des Travaux publics dans le budget national – à peine 8% contre 70% en République du Congo. Il promet que les routes nationales Fénérive-Est à Maroantsetra en passant par Mananara nord, Moramanga-Lac Alaotra, Ambilobe-Vohémar, Mahajanga-Marovoay, entre autres, seront remises en état afin de contribuer à augmenter la production rizicole et réduire ainsi le prix du riz.

Depuis le temps qu’on en parle ! C’est devenu une litanie des gouvernants successifs et lors des campagnes de propagande électorale. Mais une fois au pouvoir, les politiciens sont soit confrontés à des situations complexes et difficiles à surmonter face aux manœuvres des lobbies importateurs divers et des réseaux, soit ils sont pris dans leur engrenage ou sont séduits par l’argent facile, et ils intègrent leur club ou leur cercle pour préserver des intérêts qui ne sont pas ceux de la nation et de la population. Ceux-là qui profitent et tirent bénéfices de l’état désastreux des routes (importateurs de riz et de produits de première nécessité, importateurs de camions et pièces de rechanges, transporteurs-collecteurs et trafiquants d’influence en tout genre ou comme on les qualifie ces temps-ci, des « apporteurs d’affaires »).

Un modèle ?

Toujours est-il qu’on attend de voir prendre forme cette initiative du ministre Roland Ratsiraka qui veut promouvoir la coopération Sud-Sud avec la République du Congo (Congo-Brazzaville) en faveur de la route à Madagascar. Les déclarations de désenclavement des greniers à riz de Madagascar datent de la période de la Révolution nationale démocratique. Marc Ravalomanana a fait de la route son cheval de bataille et son credo mais … Faut-il noter que la République du Congo est le quatrième pays producteur de pétrole en Afrique subsaharienne derrière le Nigéria, l’Angola et la Guinée équatoriale. Le pétrole représente près des deux tiers du PIB national, près de 75 % des recettes publiques et environ 90 % des recettes d’exportations du Congo. Le secteur pétrolier congolais est caractérisé par la présence de quelques sociétés privées, en particulier Total qui assure près de 60 % de la production nationale. Les ressources pétrolières du Congo sont gérées par la Société nationale des pétroles du Congo (SNPC). Cette compagnie publique commercialise la part congolaise de la production pétrolière résultant des contrats de partage conclus avec les sociétés pétrolières.

En tout cas, le modèle du Congo Brazzaville est source de réflexion et d’inspiration à plusieurs titres pour certaines catégories d’intellectuels et de dirigeants politiques. Mais consacrer 70% d’un budget national aux seules infrastructures et aux Travaux publics et dépendre à plus de deux tiers des recettes publiques du secteur pétrolier et minier, c’est soumettre le pays au bon vouloir des investisseurs et des milieux des hydrocarbures et des mines ; c’est la dépendance dangereuse à l’égard des revenus des ressources naturelles non renouvelables, c’est délaisser les autres secteurs sinon les confier au seul secteur privé.

Le président Hery Rajaonarimampianina a avoué l’incapacité de l’État à consacrer autant de budget aux Travaux publics et à financer la construction de route ; il a suggéré trois alternatives dont le Partenariat Public-Privé pour le secteur routier. Les banquiers de la BOA étaient là aux côtés des sociétés promotrices de technologies dans la construction de route : il y avait des Indiens, des Espagnols, des Français. Le Laboratoire national des Travaux publics et Bâtiment (LNTPB) seul est malgache.

En tout cas, la route avance, elle n’est plus un rêve à en croire les discours du président de la République et du ministre des Transports. Le ministre d’État en charge des Infrastructures veut aller plus loin, mais progressivement dit-il, car à la suite des routes, il y a des besoins énormes en infrastructures diverses. D’autres labeurs et d’autres marchés d’importance similaires en perspective.

9 commentaires

Vos commentaires

  • 27 novembre 2014 à 11:22 | plus qu’hier et moins que demain (#6149)

    Assalamo alaikoum

    C’est le discours de la honte de trop pour notre pays :
    - Un ministre qui se contente d’évoquer les problèmes au lieu de proposer des solutions.
    - Un PRM observateur au lieu d’être l’acteur principal du développement de son pays.
    - Un régime qui ne se donne pas les moyens de ses politiques générales lors de la confection de sa loi de finance (un plan d’action à court terme).
    - Un pays fortement dépendant des aides extérieures pour développer ses infrastructures (8% du budget de l’état c’est de l’incohérence ou de l’incompétence ?).

    Quel est l’objectif de ce congrès de la route ????
    Aucune réponse dans les discours qui se sont succédé.

    Un congrès de la route consacré aux futilités comme :
    - m’avez-vous vu ?
    - m’avez-vous entendu ?
    - le test de popularité pour un régime qui se sent de plus en plus couper de sa base.

    • 27 novembre 2014 à 13:31 | bbernard (#6880) répond à plus qu'hier et moins que demain

      8% du budget pour les infrastructures routières, c’est de l’incohérence, de l’incompétence et de l’irresponsabilité. Les infrastructures routières sont une des bases du développement du pays avec l’électricité, l’eau et la fiscalité.

      Pour votre dernière question, c’est surtout : combien cela va remporter à chacun d’eux ?

    • 28 novembre 2014 à 08:48 | ASSISE (#1505) répond à plus qu'hier et moins que demain

      J’ai bien mangé des letchis

      Et on a bien sali le parquet.

      Et nos photos ont fait le tour du monde.

      Vive mon pays

      Objectif atteint avec la prise de responsabilité des responsables étatiques (du Ministre à ses Chefs hiérarchiques)

  • 27 novembre 2014 à 15:42 | Turping (#1235)

    - Un grand pays comme Madagascar par sa superficie ,où l’insuffisance alimentaire sévit encore , consacrer 8% du budget de l’état pour améliarer les infrastructures ,c’est de la foutaise totale !

    - Madagascar ,un grand pays exportateur de riz devient importateur ,est-ce normal ?NON
    - Madagascar où les dévéloppements sur les secteurs agricoles , bovidés ,halieutiques , avicoles ,touristiques ,etc...est un pays dépendant ,est -ce normal ? NON
    - Les clés de la résolutions aux problématiques c’est d’améliorer les infrastructures ,les rendements agricoles en construisant des routes même à raison de 2000km par an jusqu’à atteindre l’objectif de 50 OOO Km .
    - A souligner ,construire des routes ne se limite pas aux constructions des grandes axes routières mais aussi au petites routes secondaires ,départementales ,etc....pour acheminer les récoltes destinées aux consommations locales ,créations d’emplois et aussi à l’exportation pour renflouer les caisses de l’état vide .
    - Paradoxalement ,il y a les entretiens à côté ,d’où l’intérêt de la mise en place de la décentralisation effective où chaque région ,département en commençant par les communes « fokontany » a sa part de responsabilité ,bien évidemment chaque concitoyen lambda jusqu’au responsables (voie hiérarchique).

  • 27 novembre 2014 à 17:08 | diego (#531)

    Bonjour,

    Il ne faut pas être un génie pour comprendre qu’il faut des institutions fortes pour parrainer le développement d’un pays. En tout cas, la plupart des intervenants sont des gens instruits, ils doivent le savoir !

    Les politiciens GASY continuent à croire et à vous faire croire que les gouvernants du pays peuvent enclencher les développements à l’absence des institutions fortes :

    - Même pas une majorité à l’Assemblée.....??? Les Malgaches ne savent -ils pas les rôles des parlementaires ?

    Pourquoi les Malgaches ne s’inquiètent-ils pas de l’absence d’une majorité à l’Assemblée ? Comment peut-on croire qu’il y aurait un changement et à terme il serait possible de développer le pays, lutter contre la pauvreté si on ignore les rôles essentiels des parlementaires dans le pays ? C’est probablement le cas en ce moment ou les gouvernants croient dur comme fer qu’ils puissent enclencher le développement du pays, tout en sachant que leur pays n’a pas des partis politiques solides, les institutions sont peu fiables et aucune majorité possible à l’Assemblée Nationale.

    Il faut croire que les parlementaires ne servent à rien, le président peut donc gouverner tout seul, c’est gros comme une maison :

    - Il est l’État, il est les institutions, il est Madagascar, il est la NATION GASY !

    La classe politique refuse d’admettre qu’elle est responsable de l’absence des institutions fortes qui trouve ses origines de l’absence des partis politiques bien installés dans le paysage politique du pays. Les politiciens s’allient pour prendre le pouvoir, souvent illégalement et s’entretuent par la suite, tout cela fait perdre du temps et ne favorise pas la création et la solidification des institutions.

    Une lutte pour le pouvoir serait désordonnée à l’absence des partis politiques forts et qui sont bien implantés dans le paysage politique du pays. Une lutte qui est souvent fatale pour la population dans le Continent africain. Madagascar ne fait pas exception !

    La faiblesse ou l’inexistence des institutions rendent plus facile la déstabilisation de pays et y installent l’instabilité politique. Dans cette condition, plus rien ne pourrait parrainer le développement du pays.

    Dans les cinq années à venir, il y aura beaucoup d’élections dans le continent noir, attachez vos ceintures !

    Je peux vous assurer qu’on en parle en ce moment dans les capitales occidentales.

    La Cote d’Ivoire, le Mali, la Centrafrique, les Occidentaux sont présents dans ces pays. Mais regardez donc ce qu’ils sont devenus et imaginez ce qu’ils vont devenir dans les années à venir parce qu’il y aura des élections dans moins de quatre ans dans ces pays.....ils ont une chose en commun, les institutions sont faibles ou inéxistante et la liste est longue....... !

    Regardez les pays arabes, regardez le ravage que l’absence des institutions fait subir à ces pays.

    Mais le président traine les pieds à régulariser vite la situation politique des leaders des partis politiques malgaches.

    • 29 novembre 2014 à 15:32 | Turping (#1235) répond à diego

      Diego,
      - Les institutions fortes il en fallait ,par exemple l’institution forte la plus ancienne en France c’est « la monnaie de Paris » dant du 9 ème siècle avant même l’Académie française ne datant qu’au 17ème siècle .
      - C’est pour vous dire que les institutions bananières ont existé à Madagascar même au temps de Ratsiraka sans jamais être fortes ni acquises sur le long terme .Avec ses 23 années au pouvoir ,où le pays était l’un des médiocres dans l’Océan Indien ,ce n’était pas une référence non plus !
      - Ce qui se passe depuis même 2002 en récitant l’ex-exilé de l’Afrique du Sud Ravalomanan n’est que l’héritage de l’ingérence où il suffisait d’adhérer au parti AREMA ,AKFM ,...pour le même but ,le sous dévéloppement sur le long terme .
      - Je ne cautionne pas non plus l’événement du 2009 qui n’est que le rejeton ,le spectre du passé ne fait que s’aggraver .
      - Le manquement des institutions fortes se résument sur les coups d’état succesifs depuis l’assassinat de Ratsimandrava .Le pays n’a jamais évéolué sur les bases du « fokonolona ».
      - Les partis ,ils vont y en avoir peut-être ? quels partis ? pour continuer les mêmes coutumes et us depuis l’indépendance ? ou changement profond ,de reformes profondes ?
      - Si Madagascar se réfère sur la période d’avant 2002 ,ce pays ne s’en sortira pas non plus car on a vu ,les résultats de décénnies de la révolution socialiste !
      - Jeter un coup d’état au Brésil avec les gouvernances de Dilma Rousseff et de ses prédécesseurs ,c’est un pays qui avance beaucoup. Le Rwanda est un exemple de référence pour Madgascar où le génocide était un point de rennaissance des leurs cendres pour les rwandais .A Madgascar ce sont les propos logorrhéiques où la mort à petit feu était de son peuple était « la dévise » .
      - Personnellement ,Madagascar n’a jamais été sorti de l’auberge depuis l’indépendance .Cela aurait changé les donnes si le régime monarchique fut réinstauré comme au Maroc ,peut-être que Madgascar aurait dépassé le Maroc actuellement avec les potentialités qu’on a .
      - Ce pays a besoin d’une refondation totale ,de mentalité ,la problématique de base afin que de nouveaux partis en rupture avec la période coloniale et néocoloniale puissent mettre la nouvelle génaration sur des débats constructifs sur le long terme .N’empêche que la « réconciliation bipolaire » entre les ex-présidents ,les dirigeants actuels avec le peuple ne soit que les points d’ancrage de départ ,un élan partagé pour promouvoir le futur . Les éléctions de 2018 ,il faut qu’une nouvelle génération de jeunes fassent la politique pour renverserr les vapeurs ,les tendances qui ont mis ce pays au bas de l’échelle sur l’échiquier et le rang du PNB même avant 2002.

    • 29 novembre 2014 à 17:41 | Turping (#1235) répond à Turping

      Lire :Jeter un coup d’oeil ,ce qui se passe au Brésil avec la présidence de Dilma Rousseff et son prédécesseur .....leur bilan,. 30 millions de brésiliens accèdent tous les ans à la classe moyenne ,n’empêche que les plus démunis existent toujours partout dans le monde.

  • 27 novembre 2014 à 17:18 | violety (#3681)

    Quel cirque !!! Ce Roland Ratsiraka qui a traité le candidat Hery de TONTA mais pas Vaovao !! avec à la clé des dossiers qu’il a menacés d’étaler en public pendant les propagandes !!! a accepté d’être ministre SOUS l’autorité de Rivo, fait vraiment honte à l’élite de la côte est, et de l’élite malagasy tout court !

  • 28 novembre 2014 à 02:11 | jules (#2904)

    C’est prévu pour quand l’inauguration de l’autoroute entre Tana et tamatave ??
    Mort de rire !
    Vous avez voulu le DJ ,vous pouvez le remercier maintenant,ce grand homme qui a su insuffler un souffle nouveau à Mada et qui a largement contribué au bonheur du peuple !!!
    Mort de rire !
    Lamentable

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