Antso ho an’ny manam-panahy

 [1]Tous les esprits sont tournés vers Pretoria, mais comme il ne sert à rien d’en rajouter pour le plaisir d’en rajouter, mieux vaut dans l’attente ne pas omettre également de penser à l’avenir. Et l’avenir, ce n’est pas qu’un gouvernement de transition, qui comme son nom l’indique ne durera pas, ou des élections qui seront suivies d’autres élections. L’avenir, c’est aussi la planète qui nous fera vivre demain.

L’environnement n’a pas de prix, mais il est possible d’en mesurer les coûts lorsqu’on n’en bénéficie plus. Aux États-Unis, la marée noire qui menace les côtes de Louisiane a été officiellement déclarée « catastrophe nationale ». Chaque jour ce sont plus de 5 000 barils de pétrole (800 000 litres) qui se déversent dans la mer en provenance d’une plate-forme pétrolière qui a explosé.

La ministre américaine de la Sécurité intérieure Janet Napolitano a insisté sur la « responsabilité » de BP, la société gérant la plate-forme qui a explosé, dans la catastrophe. Elle a précisé que BP devrait financer le coût des opérations de dépollution, dont les observateurs pensent qu’il pourrait s’élever à au moins un milliard de dollars.

L’action BP a perdu 6,5 % à la Bourse de Londres. Cette baisse prend certainement en compte les procédures civiles prévisibles contre BP. Des éleveurs de crevettes viennent ainsi de porter plainte pour « négligence » et « pollution ». 40 % des fruits de mer consommés aux Etats-Unis proviennent de Louisiane.

Les dégâts risquent d’être très importants sur le plan écologique. Les bayous, marais côtiers de Louisiane, constituent un sanctuaire pour la faune et la flore, et des milliards de dollars investis dans la restauration des côtes risquent d’être perdus.

Cet épisode démontre que le temps où l’on pensait pouvoir puiser sans compter et à faible coût dans les ressources de la planète fait bien partie du passé. À Madagascar, faute de moyens dira-t-on, les mentalités restent malheureusement quasiment inchangées depuis l’époque où l’on ne connaissait que la culture sur brûlis.

Votre meilleur geste de la journée ?

Après des années d’ambiguïtés « couronnées » par une année 2009 désastreuse, la sortie d’un décret portant interdiction de la coupe, de l’exploitation et de l’exportation du bois de rose et bois d’ébène apparait bien tardive. Il est permis d’être sceptique sur la possibilité de rendre réellement effective cette décision, mais l’on se félicitera quand même de ce que le transport de ces bois soit lui aussi désormais prohibé, ce qui permettra d’y voir un peu plus clair et donnera plus de poids aux observations par images satellites faites par des ONGs environnementales.

En quelques clics, vous pouvez contribuer à faire pousser quinze arbres à Madagascar. Certes, il ne s’agira pas forcément de pieds de bois de rose ou de bois d’ébène, mais quelques clics de souris pourraient être votre meilleur geste de ce jour.

En effet, l’association Humanity Calls et le site de vente aux enchères eBay ont lancé un concours ouvert aux ONG environnementales et en leur faveur. À l’heure actuelle, grâce aux dons collectés, un vote d’internaute en faveur d’une ONG peut rapporter à celle-ci 13,7 dollars.

L’association Vakan’Ala est actuellement bien placée dans ce concours. Alors que la plupart des acteurs du domaine à Madagascar se concentrent sur les grands massifs forestiers, elle a au contraire choisi d’intervenir sur les massifs forestiers de petite taille. Ces derniers, étant donné l’état de fragmentation avancé de la couverture forestière malgache, sont en effet très nombreux, et constituent souvent aussi bien un dernier sanctuaire pour la biodiversité locale, une dernière barrière contre l’érosion des sols, et la source principale de ressources pour les populations mitoyennes.

Vous pouvez voter pour cette ONG, et donc directement contribuer à ce qu’elle plante 15 arbres supplémentaires, à cette page. Cliquez sur le bouton « Give my vote to Vakan’ala », identifiez-vous en indiquant au choix un profil Facebook, un profil Twitter ou une adresse e-mail, et c’est pratiquement fini.

Pas forcément d’ailleurs. Vous pouvez aussi faire un don direct, toujours à la même page, ou directement sur le site de l’association. Et vous pouvez surtout contribuer à propager le message.

L’environnement n’a pas de prix, mais des coûts. Souvenez-vous en.