L’association des Anciens en Sciences Po (Paris), dont la section Madagascar est présidée par Noro Andriamamonjiarison, organise avec l’ambassade de France les 6 et 7 juin 2011 un colloque sur « la gestion des ressources minérales à Madagascar ». Comment gérer les ressources minérales à Madagascar ? Où en est Madagascar dans l’exploitation de ces ressources minières et pétrolières ? Telles sont les questions sur lesquelles spécialistes malgaches et étrangers réfléchissent et tentent d’apporter des réponses. Ce colloque aborde plusieurs thème tels que l’aménagement du territoire et la gestion durable à part les ressources pétrolières à Madagascar.
La première journée a été marquée par l’intervention de l’ambassadeur de France à Madagascar et celle de la Présidente de la section Madagascar. Les professionnels du secteur minier et pétrolier sont ensuite intervenus et ont partagé leurs expériences. Etaient présents Lalaharisaina Joel Valérien, DG de l’OMNIS, Claude Legorjus, directeur technique de Total EP et Randrianarivelo Lalaina d’Ambatovy. Le domaine de l’aménagement du territoire par rapport au secteur minier a également été abordé et développé par Roger Mahazoasy, assistant technique auprès de la direction générale de la Décentralisation, Anjara Manantsara, directrice générale de la Décentralisation, Eric Rakoto Andriantsilavo et des représentants de la Région Anosy. Ces intervenants ont informé sur le code minier à Madagascar, les droits et devoirs des entreprises qui évoluent dans le domaine, les retombées économiques et sociales de la présence des entreprises minières. Notons que ce colloque est ouvert à tout public.
L’intervention du DG de l’OMNIS a quelque peu surpris le néophyte quand il a révélé que les sites pétroliers de Bemolanga et Tsimiroro, ont subi divers forages mais que le pétrole trouvé doit être soumis à différentes phases onéreuses de traitements avant d’être éligible sur le marché international. Valérien Lalaharisaina, DG de l’OMNIS indique qu’aucun des sites actuels ne répond aux critères et paramètres requis pour faire une découverte commerciale du pétrole. Quant au site de Sakaraha où les Chinois évoluent, Valérien Lalaharisaina indique que « pour les deux premiers forages, les gisements étaient moins intenses, ne donnant donc pas une meilleure qualité du pétrole ». Quant au troisième forage, rien n’est encore sûr car la couche de pétrole n’est pas encore atteinte. Il admet que si les recherches s’avéraient peu concluantes, les Chinois de Sakaraha envisagent d’entamer d’autres prospections dans la région de Boeny ou de Diana.
Après 2020 ?
Selon Claude Legorjus, directeur technique de Total EP, le gisement de Bemolanga est constitué de grès de bitume. La difficulté de l’exploitation résulte de sa complexité car la viscosité élevée de la roche nécessite un chauffage à plus de 60°. Il faudra dès lors extraire les minerais des carrières, les mélanger avec de l’eau puis chauffer la mixture pour obtenir une mousse de bitume qui sera récupérée et mélangée avec du solvant et raffiner le tout pour obtenir de l’hydrocarbure utilisable. Un échantillon de roche de Bemolanga est composé dans sa totalité d’argile, de 5% d’eau et de seulement 10% de bitume.
Quoi qu’il en soit, le projet Bemolanga a pour objectif de produire une quantité suffisante en hydrocarbure mais également de favoriser un développement socio-économique et environnemental. Une piste d’aviation aménagée pour servir de site d’hébergement peut aujourd’hui contenir 200 personnes. 160 puits miniers et des ponts et des routes ont été construits. 55km de pistes sur la RN1 Bis ont été rénovées. Tout cela entre dans le cadre du programme de développement social conduite par Total EP.
Quant à l’État malagasy, il ne percevra des bénéfices, a-t-on compris, qu’une fois que l’exploitant rentre dans ses frais après les premières productions estimées pour l’an 2020.
Recueilli par Valis
Vos commentaires
Mbola tsy afaka amintsika mihintsy ny fanjanahan-tsaina leretsy a. Fa inona no itsbahan’ny maso ivoho frantsay @ harena an-kibon-tany Malagsy ?
Tsikaritra mazava fa ianareo nofanin’ny frantsay no tena fanetribe ity firenena ity.
Bonjour,
En 2020, pourquoi pas !
Mais les vrais questions, quel est le(s) montant(s) des investissements sur ces ressources miniers ?
J’imagine que les entreprises qui investissent ont un certain seuil du risque acceptable en cas d’échec ? (quand on lit cet article, on a l’impression que rien n’est favorable...)
Ensuite, pense-t-on également à la protection de l’environnement ? Qu’on on voit les dégâts que font ces entreprises en Afrique ! Il faut absolument sécuriser l’environnement et être drastique sur ce point, car ça sera les futures générations (les petits Malgaches) qui devront réparer cela si nous ne faisions pas attention.
Et pour finir, il faut de la transparence à 1000% sur la redistribution des retombées économique, (local, régional...) Une gestion limpide s’impose.
Le Japon qui n’a aucune ressource minière et autre est parmi les 5 plus grand pays de ce Monde... Pourquoi l’Afrique reste-il toujours aussi pauvre ? (à l’exception de l’Afrique du Sud... et encore ?) Voilà, une bonne question à méditer !!!
avec l’abandon progressif du nucléaire,les ressources minérales auront de l’avenir
Mr Basile,
expliquez-nous cette brillante théorie, s’il vous plait.