Facebook Twitter Google+ Les dernières actualités
vendredi 29 mars 2024
Antananarivo | 04h07
 

Répondre à un commentaire

14 mars 2018 à 20:58 | lysnorine (#9752)

@ Isambilo 14 mars à 10:47 répond à LOVAXEL ^

« Rainilaiarivony s’est surtout préoccupé de ses poches quitte à écarter ses enfants et à tuer celui qui risque de lui faire obstacle : Ratrimoarivony qu’il a empoisonné... »

Lahatsoratra mivaofy ny toetran-dRainilaiarivony niseho tao amin’ny gazety
L’Opinion [de Tananarive, nouvelle série], tamin’ny 1935.

« UNE PAGE DE L’HISTOIRE MALGACHE »

« Filles de Jérusalem, ne pleurez point sur moi, mais pleurez sur vous-mêmes et sur vos enfants
(Saint Luc, chap.23, verset 28) »

« Quelques années avant l’arrivée des Français à Madagascar, c’était RAINIVONINAHITRINIARIVO, NEVEU du premier Ministre Rainilaiarivony, qui assurait les fonctions de Ministre des Affaires Étrangères sous le Gouvernement Malgache.

« C’était un homme intelligent, très instruit, très honnête et en même temps un grand patriote et un diplomate très distingué. Avant d’être Ministre, il avait dirigé avec succès une ambassade malgache qui visitait toutes les capitales du monde civilisé.

« Doué de tant d’excellentes qualités, Rainivoninahitriniarivo jouissait d’une très grande popularité non seulement parmi la masse du peuple, mais aussi auprès de hauts fonctionnaires et hauts dignitaires du royaume malgache.

« Comme Rainilaiarivony était déjà très âgé, tous les Malgaches s’attendaient à le voir céder la place du premier Ministre à son jeune et brillant neveu, Rainivoninahitriniony.

« Mais ce vieux despote pensait autrement. Constatant que tout le monde se détachait de plus en plus de lui, tandis que l’influence de son neveu ainsi que sa popularité et son aut orité grandissaient de jour en jour, il redoutait d’être finalement éclipsé complètement et obligé d’abandonner purement et simplement le pouvoir.

« Ne pensant qu’à servir ses INTÉRÊTS PERSONNELS ET NON CEUX DU ROYAUME, aveuglé par son amour-propre et ses ambitions, Rainilaiarivony nourrissait donc une GRANDE JALOUSIE ET UNE HAINE invétérée pour son NEVEU qui ombrageait son omnipotence.

« Depuis, il s’efforçait de trouver le moyen d’écarter définitivement ce jeune Ministre de l’administration du pays.

« Le hasard semblait servir son dessein criminel.

« Désirant organiser les bureaux des affaires étrangères comme ceux des nations européennes en relation avec le royaume malgache, Rainivoninahitriniarivo a commandé en Amérique un sceau spécial pour le département des affaires étrangères.

« Mais il a commis l’imprudence de ne pas en aviser le premier Ministre, estimant sans doute qu’il s’agissait là d’une chose insignifiante n’ayant pas besoin d’être soumis à l’approbation préalable du Chef du Gouvernement.

« Or, une fois le sceau arrivé, Rainilaiarivony qui avait épié tous les actes de son neveu, accusa immédiatement celui-ci d’avoir fabriqué et utilisé un sceau qui n’était pas officiel. Ce qu’il qualifia de haute trahison, passible de la peine de mort.

« Le premier Ministre fit donc traduire son neveu devant le tribunal régulier du royaume (il faut lui rendre cette justice que si despote et tyrannique qu’il était, Rainilaiarivony n’avait jamais condamné quelqu’un sans jugement comme l’a fait sa majesté Léon Cayla).

« Bien entendu, le tribunal malgache d’alors prononça contre Rainivoninahitriniarivo la peine de mort qui fut ensuite commuée par la reine en bannissement perpétuel.
C’est ainsi que ce grand malgache fut envoyé en exil à Ambositra.

« La nouvelle de la condamnation de Rainivoninahitriniarivo au bannissement perpétuel plongea tout l’Imerina dans la plus grande consternation. Tout le monde murmurait d’indignation et de colère devant cette infamie, d’autant plus que l’on fondait le plus grand espoir sur ce GRAND PATRIOTE qui fut l’un des plus brillants fils de Madagascar.

« Malheureusement, au lieu de protester énergiquement contre le crime commis par Rainilaiarivony, et arracher par une action de masse la victime innocente des mains de son bourreau, les MALGACHES NE FIRENT QUE COURBER LA TÊTE et PLEURER de désespoir.

« On raconte qu’en constatant cela, un vieux missionnaire anglais, ami des Malgaches, ne put s’empêcher de s’exclamer avec raison en ces termes :

“La nation malgache est une nation qui pleure, c’est cela qui la conduira à sa perte ! ”

« Ce missionaire a vu juste.

« Le patriote Rainivoninahitriniarivo qui n’avait pas pu prendre part à la défense de sa patrie, mourut de chagrin et de désespoir, lorsqu’il apprit dans son exil que SES COMPATRIOTES, DÉGOÛTÉS des actes d’arbitraire, d’injustices et d’oppression commis par RAINILAIARIVONY ET SES CLANS, N’AVAIENT PAS OPPOSÉ LA MOINDRE RÉSISTANCE À ;LA MARCHE DES FRANÇAIS SUR TANANARIVE .
« Jeunesse malgache, c’est à toi que je m’adresse aujourd’hui car l’avenir de ce pays dépend de toi.

« Que cette page de l’histoire de ton pays te soit une leçon.

« N’oublie jamais qu’une nation qui pleure est une nation perdue.[...]

« Jeunesse malgache, réveille-toi, debout, ne pleure pas mais travaille hardiment pour la restauration de l’indépendance de ton pays. »

RAVOAHANGY
L’Opinion, Deuxième Année, n°36, Vendredi 26 Juillet 1935.

Publicité




Newsletter

[ Flux RSS ]

Suivez-nous

Madagascar-Tribune sur FACEBOOK  Madagascar-Tribune sur TWITTER  Madagascar-Tribune sur GOOGLE +  Madagascar-Tribune RSS