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18 mai 2017 à 14:24 | spliff (#5871)

Il me semble ici que la posture dictatoriale et prégnante du « politiquement correct » sur les questions raciales fasse barrière à la conduite d’une réflexion rationnelle à propos de la question « karana » dont l’édito essentialise - à tord - le traitement au travers d’un fait divers qui relève strictement du banditisme de haut vol.
Il en résulte des commentaires qui se perdent dans un salmigondis de considérations qui n’ont rien à voir les unes avec les autres et qui se doivent d’être traitées séparément.

De manière surprenante, on découvre donc avec l’édito que le malgache de base qui est à des années lumières de seulement pouvoir réunir les moyens logistiques pour conduire une telle opération est prié de se sentir coupable de l’occurrence de celle-ci sur la seule base raciale.
Est-ce une exigence objectivement raisonnable lorsque l’on sait que la majorité de la population ne se trouve qu’en situation de subir les épreuves d’un quotidien chaque jour de plus en plus dur ?
Croyons-nous que le sort de riches individus est le premier des soucis du malgache λ au point qu’il en essaye d’organiser ce genre d’opérations hors de portée de ses moyens ? Bien sûr que non.
Pourquoi dans ce cas serait-il tenu de s’autoflageller en s’imposant de la sorte une telle culpabilité qu’il ne mérite pas objectivement ?
Car dans cette logique, si l’on se propose « d’organiser » et d’imposer la compassion (facile car gratuite) de cette manière, pourquoi ne pas demander pardon aux populations du Sud pour avoir laissé se dégrader à ce point leur situation sanitaire (avons-nous au moins des stats sur leur espérance de vie et leur taux de mortalité) ? Etc...
À ce compte, cela n’en finirait plus donc autant ne pas s’engager dans une telle voie et et s’en tenir a privilégier le rationnel à l’affect.

Le problème des enlèvements relève d’activités crapuleuses liées au banditisme local de haut vol.
Il convient donc qu’il soit abordé sous cet angle et non selon une articulation raciale car l’historique de cette activité montre une implication régulière de karana du coté des instigateurs. L’indigence de l’État dans le traitement de ces affaires est en effet à pointer du doigt. Notons au passage que la dite indigence s’applique aussi vis à vis de la majorité des populations qui sont aussi demandeuses d’un minimum de sécurité. Elles n’ont donc pas de raison de demander pardon.

Ainsi, toujours dans cette logique de raison garder, il n’est en aucun cas ici question de tomber dans le piège d’accuser en bloc et sans discernement un « milieu » dans lequel les victimes seraient aussi coupables du fait de leurs richesses, « donc » appartenant aussi au dit « milieu ». En l’occurrence, la victime dont il est question jouit d’une bonne réputation qui incite donc à la compassion sincère. Nous sommes autant des Parents que des Enfants.

Un autre volet qui a été abordé est celui de « l’intégration » des karana.
N’étant pas moi-même karana, je ne peux prétendre parler en leur nom, encore moins exprimer ce que pourrait être leurs désirs profonds.
Mais en tant que malgache et au vu de leur situation historique en terme de présence dans le pays, il me semble juste de faire un pas significatif et sincère dans le sens d’une meilleure « intégration » si tant est que cela correspond à leur désir et que cela soit objectivement nécessaire du point de vue de l’entente inter-communautaire. Je pense particulièrement au volet administratif. Car ce faisant, nous ne ferions que notre devoir en servant ce qui me parait tout simplement juste en tant qu’être humain, et ceci hors des chaines de la vengeance et de la jalousie.

En réponse à lysnorine dont les méthodes qui consistent à invariablement proposer une perspective historique aux choses me semblent correctes, je dirais que si la connaissance de l’histoire (savoir intimement qui on est, connaitre nos gloires et nos blessures) constitue une condition nécessaire dans tout processus décisionnel pour le futur, l’intelligence qui honore l’être humain est aussi supposée lui permettre de se sortir des cercles interminables des ressentiments. C’est ce qui fait sa grandeur. Nous n’avons que des intérêts à livrer à nos enfants une atmosphère apaisée en évitant de nous en tenir qu’aux humiliations du passé. Je sais, ce n’est pas toujours facile... Mais au moins nos enfants méritent l’effort...

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